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Au fin fond des bois - Laurin et CalebInvitéInvité | Jeu 30 Aoû - 15:21 Laurin leva la lanterne aussi haut qu’il le pouvait, ses yeux luttant pour s’adapter la pénombre naissante. Autour de lui les arbres atténuent les dernières lueurs du jour, laissant le sentier s’obscurcir rapidement. Si ses devoirs ne s’étaient pas éternisé, il serait déjà rendu. Mais la lune se levait et il n’avait toujours pas rejoint la grotte qu’il avait repéré. La bête grattait sous la surface de son crâne, grognant avec impatience. La refreiner devenait de plus en plus dur pour lui alors que la lune opaline commençait à monter dans le ciel. Il n’arriverait surement pas à la tenir en laisse jusqu’au bout, mais le village se trouvait encore trop proche. La bête se rebellait moins à chaque transformation mais pas encore assez pour qu’il ne s’ose à se métamorphoser si proche d’humains innocents. Sentant que le loup poussait de plus en plus fort, il obliqua pour trouver un tronc vide où cacher ses vêtements. Les fines barrière de son humanité fléchissaient sous le poid de l’animal qui se débattait en lui. Le loup réclamait son tribut. Les arbres avaient beau masquer l’astre, son attraction n’en demeurait pas moins forte, atténuant sa maîtrise de lui même. Les derniers jours avaient mis ses nerfs à vif, et tenir tête à son monstre personnel devenait difficile. Les maux de tête se faisaient plus pressant, comme si les griffes se taillaient un chemin vers l'extérieur. La lanterne faiblissante éclaira un vieux tronc mort où tasser ses affaires pour la nuit. Pas parfait, mais cela ferait l’affaire. Il se déshabilla en vitesse, luttant pour refreiner sa transformation, puis enfourna sa tenue dans le baluchon de toile et le cala dans l’arbre. Nu, sa peau exposée aux éléments, il fit quelques pas, goûtant la brise sur sa chaire exposée et la tourbe sous ses pieds. Un instant il se sentit en communion avec la nature, libre et fier, puis les soubresauts le prirent brutalement. Tremblant de façon frénétique il tomba à quatre pattes luttant pour rester au pouvoir. La transformation se poursuivi dans un tourment constant alors que Laurin luttait pour garder le contrôle. Pas question pour lui de réitérer cette sombre nuit anglaise. La bête ne devait pas le dominer complètement, il ferait tout pour empêcher le monstre de diriger entièrement son corps. La bête ne saissa de l’insupporter, et même une fois devenu loup, elle continua de le harceler pour le destituer de sa place de maître. Mais ce sentiment d’harmonie avec la nuit le grisa, l’encourageant et le revigorant. Il chassa aussi loin que possible ces sombres pensés et arpenta les bois avec confiance, admirant le paysage de son nouveau regard. la nuit teintait les arbres d’ombres, les branches décharnées semblaient de long doigts squelettiques et leurs racines noueuses de serpents s’enfonçant dans le sol. Cachés du soleil, les créatures de la nuit émergeaient de leurs tanières et s’aventuraient sur le sol mousseux. Une nuée de chauves souris avides le survola, couinant en le dépassant. Il grogna à leur vue, pensant à la faim qui tiraillait ses entrailles. Il se mit à chasser, parcourant les bois à la recherche d’une proie pour le rassasier, mais les animaux le fuyaient et malgré son flaire, il ne trouva rien à se mettre sous la dent. Nul cerf, nul sanglier, ne se trouvait sur son chemin et il craignit de devoir se rabattre sur des proies plus faibles. Jusqu’à ce qu’il hume une piste inhabituelle dans l’air nocturne, affamé et intrigué il suivit l’odeur singulière. Au détour d’un rocher il se tapit dans un vaste buisson pour guetter sa cible. Une jeune femme remontait le sentier du village, insouciante. Une vague de dégoût l’emplit, jamais il ne mangerait d’être humain de plein gré, pourtant ses poils se hérissèrent alors que le lycanthrope luttait pour rejeter sa conscienc. Il gronda comme pour chasser l’intrus de son esprit, un long grognement de basse profonde à glacer le sang. La jeune fille se retourna, terrifiée par la bête qui guettait derrière elle, et trouva la grande masse sombre de Laurin terrée dans les fourrés, deux prunelles rouges prédatrices la fixant en grognant. Ses hurlements de terreur remplirent la forêt, reculant pour s’éloigner du monstre elle trébucha et s’ouvrit le bras sur un rocher. L’odeur du sang emplit les narines du loup, abattant les dernières barrières de la consciences de Laurin. Ses pensées s’effacèrent, laissant place à l’instinct prédateur qui l’habitait. Le monde autrefois ordonné se ramena à un marasme de sensations et d’émotions brutes. Le monstre chassa l’homme, et s’éleva triomphant en maître du corps. Il se permit un long hurlement de victoire vers la lune, gouttant à pleine dents la joie de diriger après si longtemps à se retrouver refoulé à l’arrière de la tête du diurne. Puis il reporta son attention vers la jeune fille, regardant la blancheur de sa peau et l’horreur de son regard. Il avança lentement, afin d’exposer son corps velu à la lumière de la lune, que sa victime puisse admirer son bourreau. Mais vicieux et amateur de frisson, il permit à l’humaine de fuir, hurlant à plein poumons pour lui faire prendre ses jambes à son coup. Mais aussi pour signaler à toute la forêt qu’en cette nuit, le lycanthrope chasserait libre.
| | Caleb♕ • Loup Originel • ♕ | Jeu 30 Aoû - 18:02 Depuis que je suis sorti de cette arène glauque et répugnante par l’intermédiaire d’une chieuse dont je ne citerais plus le nom maintenant, je ne quittait que rarement le nouveau territoire sur lequel je m’étais établi ; plus par défaut qu’autre chose. Le grotte avait été vidée de son précédent occupant par mes soins – l’ours n’avait pas été très coopératif mais au moins fut-il un bon repas par la suite – et était suffisamment éloignée du premier village pour que je ne sois pas souvent dérangé par des humains qui roderaient dans les environs. Je reconnais qu’à part quelques gibiers, le voisinage était plutôt tranquille. En général.
Car ce soir, c’est la pleine lune et, même si je suis en mesure d’y résister pour ne pas céder à l’appel de la sauvagerie – après deux mille ans d’existence, le contraire serait un comble – j’ai un mauvais pressentiment. Quelque chose flotte dans l’air. Quelque chose de nocif. Je sens l’odeur de prédateurs qui s’agitent dans le sous-bois. Et je mettrais ma main au feu qu’au moins l’un d’entre eux n’a rien à voir avec un renard ou un rapace nocturne. Il faut que j’aille vérifier. Non pas que j’ai spécialement quelque chose contre mes pairs, mais je tiens avant tout à ma tranquillité. J’ai suffisamment de mal à la conserver présentement pour ne pas autoriser un idiot imbu de la lycanthropie à faire n’importe quoi sur mon actuel territoire.
Je sors de la grotte sous ma forme humaine, à la recherche de l’intrus. Il y en a au moins un, je suis formel. Son odeur est de plus en plus forte et vivace à mesure que je me rapproche de lui. Il ne sait pas du tout comment utiliser le vent à son avantage, serait-un un novice ? Dans ce cas, où est son maître ? Ce n’est pas normal. Un jeune lycan encore un apprentissage ne se déplace jamais sans son alpha ou un autre lycan mature. Je fronce les sourcils. Cette situation me déplait fortement.
J’arrive enfin à une clairière bordée d’arbres. C’est à que je le vois enfin. Sa silhouette grisâtre, presque fantomatique, apparaît comme un spectre de lune. Mais s’il n’y avait que cela, j’aurais pu laisser passer. Après tout, on ne choisit pas sa forme finale de lycan, c’est un coup de dés.
Mais là, j’entends aussi des cris. Des cris humains. Putain, il y a une femme avec lui. Ou plutôt, devant lui. Et vu le vent qui tourne, je peux clairement sentir l’odeur de son sang sur l’air. Il l’a mordu ? Peu probable, sinon elle serait en train de se rouler au sol de douleur. Ou elle serait morte A moins qu’il ne s’agisse d’un infant, en face de moi ? Bon, pas le temps pour les questions du genre, je dois agir.
Je cours aussi vite que possible sur mes deux jambes pour rattraper le lycan gris et me mettre dans son angle mort. Je dois agir vite pour bénéficier de l’effet de surprise.
Et, alors que, tout concentré sur sa proie, il en oubliait ce qui se passait autour, je survis sur sa gauche pour ceinturer sa mâchoire de mes bras. La femme me regarde, idiote finie. « COURREZ ! » Je lui hurle plus que je ne lui conseille car le bougre à de la force, je peux le sentir rien que comme ça.
L’humaine fini par disparaitre de notre champ de vision et je suis contraint de relâcher la mâchoire de mon semblable, lequel ne paraissait pas des plus coopératif lui non plus. La différence, c’est que lui, j’ai pas l’intention de le bouffer.
« Calme ta bête. Maintenant. » Est-ce que ça va marcher ? J’en doute. Je me suis délibérément reculé pour éviter de me prendre un coup de crocs mal placé – il semble vif, je vais devoir me méfier. Je ne pense pas être en mesure d’échapper à une transformation. Pour le contrer, il va me falloir tout ce que je suis en mesure de rassembler, autant en force qu’en énergie. Je regrette un peu amèrement de ne pas avoir repris l'entraînement depuis ma libération.
| | InvitéInvité | Jeu 30 Aoû - 18:07 Qui ose donc s’interposer entre lui et sa proie ? La fureur monta en lui, on lui refusait son festin, jamais personne n’avait ainsi osé le défier. Le loup écuma de rage, exhibant ses crocs luisants sous la lune. Une nouvelle odeur planait dans la clairière, fauve, animale, similaire à la sienne. Pourtant la créature en face de lui semblait humaine, mais sa force détonnait, tout comme son regard. Il recula sur ses appuis, prêt à bondir, grognant pour le mettre en garde. L’impudent allait payer pour son affront. L’homme lui hurla quelque chose, incompréhensible pour la bête, mais juste assez fort pour éveiller Laurin de sa torpeur. Il émergea légèrement, observant à moitié sonné à travers les yeux lupins, incapable d’infléchir sur son propre corps. L’animal était toujours au contrôle, et la colère se mêlait à la faim et la frustration. Le monstre se pencha, comprimant ses muscles, et bondit vers l’autre, gorge déployée, crocs prêts à tailler dans la chaire.
| | Caleb♕ • Loup Originel • ♕ | Jeu 30 Aoû - 18:09 Je ne pouvais pas dire que mon instinct ne m’avait pas prévenu. Je l’avais senti venir à des kilomètres à la ronde. Il ne se contrôle pas. Et si mon odorat ne me trompe pas –et il ne l’a jamais fait jusqu’alors -, je ne sens aucun autre loup hormis lui et moi sur mon territoire, présentement. Il n’a donc pas de maître et il ne se contrôle pas. C’est un foutu déviant, ça. Ou alors un ignoble sadique. Dans les deux cas, je vais lui apprendre à respecter les terres des autres. Non pas que je sois très à cheval sur mes frontières, n’importe qui peut les traverser quand bon lui semble… Mais faut pas foutre le bordel. Sinon je mords. Au sens propre.
Il se jette sur moi et j’ai à peine le temps de me protéger avec mes bras que je suis envoyé vers l’arrière, dans des buissons. Très bien. Il veut jouer ? On va jouer. Je sors ma forme lupine. Colossale. Il risque d’être surprit le louveteau en me voyant émerger des arbustes.
Le peu de vêtement que je portais est déchiré de part en part, maintenant. Le tout glisse sur le sol, me laissant seul avec ma fourrure sombre et épaisse. Je sors de ma cachette éphémère, les crocs en avant, luisant. Toute ma carrure d’alpha est en présence. C’est la première fois que j’ai à m’en servir depuis longtemps. J’espère ne pas avoir trop perdu.
« Recule. Maintenant. » Si c’est un déviant, j’ai conscience que cela ne fonctionnera probablement pas. Mais ma voix caverneuse donne le ton. Qu’il essaie de me charger à nouveau. Je suis prêt à en découdre.
| | InvitéInvité | Jeu 30 Aoû - 18:09 Il recule devant la bête, gigantesque par rapport à lui, une masse énorme de poils noirs et de crocs brillants sous la pâleur lunaire. Bien sur, un autre loup, il aurait dû se douter qu’un jour il en croiserait de nouveau. Son odeur aurait du le trahir avant mais le jeune lycan ne connaissait pas encore l’odeur de ses semblables. De surprise il recule, petits pas apeurés, instinctifs, devant un prédateur bien plus dangereux. Il grogne, espérant désespérément intimider l’alpha, ne serait-ce qu’un peu. A l’intérieur l’humain se débat, désireux de se libérer de son carcan primaire. Il lutte pour reprendre le contrôle, si la bête en face de lui peut encore parler, alors peut être le peut-il aussi. Mais son animal est encore trop fort, trop arrogant, désireux de prouver sa force au vieux mâle en face de lui. Dans sa fougue il s'énerve, j’aurais ta peau se dit-il. Bon dieu, s’il ne reprend pas le contrôle de lui même il risque bien de se faire tuer. La peur monte au sein du diurne, reprends toi ! Pas question de mourir ici, pas après toutes ces batailles ! J’ai encore trop de choses à faire. Je dois me rebeller ! Le lycanthrope refuse de se laisser amadouer, ivre d’adrénaline. Nous vaincrons contre ce vieillard, laisses moi faire humain. Tu vas voir, je vais lui apprendre. Il se jette à nouveau sur son aîné, se détendant comme un ressort, lui sautant à la gorge, esperant trouver le cou palpitant de son adversaire. Il se précipite trop, imaginant déjà le goût rance du sang de bête, la douce montée de puissance.
| | Caleb♕ • Loup Originel • ♕ | Jeu 30 Aoû - 18:10 Au fond, je me doutais que cet énergumène ne serait pas à même de m’écouter. Il n’a pas cette logique innée des lycans qui, lorsqu’ils croisent un alpha et qu’eux même n’en sont pas, savent quelle est la marche à suivre. J’avais donc raison et la situation n’a fait que confirmer ce que mon instinct avait déjà soupçonné. C’est un déviant. Et il n’a aucun autre lycan pour le guider. D’où le fait qu’il commette nombre d’erreurs - rien que la position de ses pattes est à revoir.
Il a eut beaucoup de chance, tout de même. En général les déviants ne sont pas légions. Principalement parce qu’ils sont incontrôlables. Les meutes qui en ont un ou une dans leurs rangs finissent forcément par les abattre eux-même puisqu’ils représentent bien souvent un danger plus grand qu’un bénéfice potentiel. J’ignore ce qui est advenu de celui-ci mais il ne mesure sans doute en aucun cas à côté de quoi il est passé.
Mais je reconnais qu’il a de bons réflexes et j’ai à peine le temps de le voir arriver sur moi qu’il claque ses crocs à quelques centimètres de ma gorge. J’ai eu chaud. Le dos mis à même le sol, je ne parviens à le déloger de son emprise qu’avec mes pattes arrières, grâces auxquelles je l’envoie valser plus loin. Je gronde, grattant le sol. Puis j’attaque. C’est la seule solution au problème.
Alors je referme mes crocs sur la peau de son dos pour mieux le déstabiliser et l’envoyer rencontrer un arbre, lequel se brise sous ce poids balancé de la sorte. Si cette sommation ne l’arrête pas, le prochains coups, je fais couler son sang.
Mon but n’est pas de le tuer. Mais s’il m’oblige à le rendre à moitié mort au lever du jour, pas de problèmes. J’espère just que je serais assez résistant pour ça. Je ne dois rien montrer. Pas une faiblesse. Ou c’est la fin.
| | InvitéInvité | Jeu 30 Aoû - 18:11 L’arbre se brise sous son poids. De longues échardes viennent se loger dans sa chaire. Son crâne percute le sol avec la violence d’un coup de canon. Une onde de douleur cuisante se diffuse à travers sa tête. Il saigne abondamment, sa tête tourne. L’ennemi est fort, bien trop fort pour lui. Même le loup en lui s’en rend compte. Alors pourquoi ne lui laisse-t-il pas les commandes ? Il s’obstine à vouloir se battre, quelle folie. À ce rythme là ils vont se faire tuer, et ce ne sera ni jolie ni doux.
L’humain se démène de toute son âme pour reprendre les rennes mais ce n’est toujours pas suffisant. Cette bête est inconsciente, elle ne s’arrêtera pas d’elle même. Mais la douleur a donné une prise au diurne, il se fait plus pressant et à chaque tentative il se sent plus proche du succès.
Le lycanthrope s’élance à nouveau, se propulsant de toutes ses forces vers sa cible. Arrivé à quelques pas du monstre, elle donne un petit coup de pattes latéral, s’envoyant rouler sur le côté, espérant atteindre ainsi les cuisses de son ennemi. C’est maintenant se dit Laurin, l’homme tire de toute sa force sur sa prise pour déstabiliser son monstre, à nouveau la bête gagne, mais elle a perdu le fil un instant. Au lieu de se réceptionner avec grâce et adresse, ses pattes glissent sur le sol sans trouver de prise. Le loup laisse échapper un jappement de surprise mêlé de peur. Sa réception ratée le laisse avachie sur le sol, le dos bloqué contre un rocher. Il essaye de se relever mais l’humain est toujours là à vouloir lui voler son corps. Laisses moi ! Je vais l’avoir ! Tu vas nous faire tuer, arrête !
La masse noir de l’alpha le domine largement, forme sombre masquant les astres. Un flot de terreur emplit le louveteau. Ses oreilles se rabattent en arrière, ses pupilles se ramènent à deux billes rouges sur fond noir. Il se terre contre la pierre avec un gémissement de peur. Maudit humain, sans lui il aurait réussi.
| | Caleb♕ • Loup Originel • ♕ | Jeu 30 Aoû - 18:12 Il a du répondant. En d’autres circonstances, s’il était entrainé sérieusement et par un autre loup plus âgé, il ferait très certainement beaucoup de dégâts. Même pour moi. Je n’ai pas tant de capacités que ça, après tout ça fait des années que je n’ai pas pris le temps d’entretenir ma forme physique, tant celle du loup que celle de l’humain. Il va falloir que je remédie à tout ça rapidement. Enfin si je sors vivant de cet affrontement. Pour l’heure je ne peux pas vraiment me permettre d’être trop optimiste. On ne sait jamais ce que la rage bestiale pure est capable de faire.
Je n’ai pas le temps de me repositionner correctement qu’il se redresse déjà et revient à l’assaut. Je m’apprêtais d’ailleurs à devoir encaisser un coup de crocs sévère sur mes pattes arrières – il avait la technique en plus ! – mais étrangement, au tout dernier moment, il rate son mouvement pour venir s’écraser contre le rocher le plus proche dans une disgrâce innommable.
Pendant quelques instants je comprends à peine ce qu’il vient de se produire. Et puis je tâche de faire la connexion. Il ne se maîtrise pas lui-même, même pour coordonner ses attaques. Je n’ai jamais eu le problème d’une déchirure entre ma conscience louve et ma conscience humaine. Mais je sais que cela arrive. Plus souvent que l’on ne le croit. C’est ma chance.
Je l’emprisonne entre mes quatre pattes, grondant de nouveau et montrant les crocs. Je suis plus que jamais dans une position dominante – mais s’il le voulait il pourrait encore se dégager en utilisant la même technique que moi il y a tout juste un instant. Cependant je vais mettre toute les chances de mon côté. J’appuie avec ma patte avant sur son museau pour maintenir ses mâchoires fermées. L’empêcher de me retourner un coup de dent. Une tentative m’a amplement suffit. « Je vais être très clair, ceci est ton dernier avertissement. Je consens à te laisser la vie sauve si tu te comportes décemment. Tu es sur mes terres, saches-le. Si tu comprends bien ce que je dis, tu n’as qu’à bouger légèrement la tête, je comprendrais ce qu’il en est. Et je te laisserais te dégager. » Et je n’ai qu’une parole. | | InvitéInvité | Jeu 30 Aoû - 18:12 Piégé et battu, la bête abandonne sa lutte, elle reconnaît sa défaite, l’alpha s’est montré plus fort. Elle bouillonne de perdre ainsi, vaincu à cause du diurne rebelle en elle. Le loup bouge légèrement la tête et se dégage lentement de la prise de son adversaire. Il fixe la bête noire de ses deux yeux rouges ne sachant que faire. Sa soif de sang retombe, l’adrénaline commence déjà à s’effacer, sa respiration se fait plus douce. Privé de son envie de chasser, l’emprise du monstre se fait plus faible, et sa garde, déjà malmené par l’humain, se brise. Laurin reprend le contrôle, goûtant à cette liberté renouvelée. Comment la bête peut-elle parler ? Lui a déjà du mal à la maintenir sous contrôle. Il soutient le regard du loup noir avec un air qu’il espère aussi interloqué que possible. Il lui faut trouver un moyen de parler avec lui, pas question de laisser filer cette chance d’en apprendre plus sur sa malédiction.
| | Caleb♕ • Loup Originel • ♕ | Jeu 30 Aoû - 18:13 Bon, il s’était calmé. Une bonne chose, donc. Je me décale pour reculer un peu, histoire de ne pas le pressuriser de trop. Plus maintenant, ce n’est plus nécessaire. Je vais prendre ses mots pour une réelle promesse de se tenir à carreaux. Ca devrait le faire. Et dans le cas contraire, il a compris de quoi j’étais capable. Même si je dois bien reconnaître que je n’en menais pas large. L’essentiel étant qu’il ne s’en rende pas compte. Jamais. Ca me laisse un petit avantage que je ne vais pas mettre de côté si vite.
“Bien. Reprenons.” Je l’observe. On dirait un chien perdu, c’en est presque triste. “J’imagine que tu ne peux pas encore parler avec des mots humains sous cette forme, tu es donc jeune.” Ou complètement stupide mais je me retiens, je ne pense pas que ce soit exactement ça. Je pense surtout qu’il ne sait pas encore comment communiquer comme un loup, chose qu’il va devoir apprendre rapidement s’il espère survivre. Je peux comprendre les deux dialectes et je suis plutôt tolérant. D’autres le sont bien moins que moi. Passons.
“Je vais te poser des questions auxquelles tu pourras répondre par oui ou non, ce sera plus simple dans un premier temps.” Je ne lui demanderais pas son nom, ça ne m’intéresse pas, tout simplement. “Bien. Tu es seul ici? Tu n’as pas de maître pour te guider?” Je préfère être bien sûr de moi, c’est un coup à tomber dans un traquenard. | | InvitéInvité | Jeu 30 Aoû - 18:14 Le monstre recule, le laissant libre de ses mouvements. Il se fait plus rassurant, moins hostile, la tension redescend. Laurin s’assoit sur ses pattes arrières, les pattes avant tendues, le torse bombé, essayant de porter son regard au niveau de celui de l’animal en face de lui. L’énorme loup noir parle avec une aisance déconcertante, et la voix humaine qui émerge de la gorge lupine semble légèrement déplacée. Jamais Laurin ne s’était dit qu’il finirait par discuter avec un loup, mais il ne s’est jamais dit qu’un jour il serait lui même un loup. S’il n’avait pas manqué de se faire tuer quelques secondes auparavant, il aurait même pu trouver ça drôle. De quoi parle donc la bête ? Un maître ? Depuis quand les loups ont-ils un maître ? Est-ce normal pour eux ? Cela expliquerait pourquoi lui qui n’a personne ne se maîtrise pas. Il mime un non en agitant son long museau mais s’ils doivent tenir une conversation, il lui faut une autre moyen de communiquer. Piochant dans son instinct, laissant la bête intérieur le guider, il essaye d’esquisser des grognements en accord avec sa pensée. Des gémissements incohérents à ses oreilles d’homme mais parlant à sa part animale, expliquant de façon maladroite sa solitude et la déchirure entre lui et sa bête. Le lycanthrope reste tapis derrière sa pensée, l’aidant comme un guide retord et mesquin. Laurin semble même ressentir son rictus prédateur roder à l’arrière de sa tête, masse sombre terrée aux recoin de sa lucidité. Il prie que l’autre comprenne son langage approximatif, qu’il puisse l’aider à museler sa part d’ombre. Si seulement il pouvait lui compter son histoire.
| | Caleb♕ • Loup Originel • ♕ | Jeu 30 Aoû - 18:15 Pas de maître, donc. Ca ne m'étonnerait qu’à moitié, pour être tout à fait honnête. En revanche, je ne m’attendais pas à ce que ce juvénile déviant s’essaie à parler comme ‘nous’. C’est surprenant. Un peu incertain et quelques bribes de messages restent assez floues mais l’ensemble est plus que suffisant. Pour un début, il a de bonnes bases. Surtout s’il a dû apprendre tout seul sans même le savoir.
“Bien, je comprend de quoi il retourne.” Sa situation n’est pas des plus simple, il faut bien lui reconnaître ça. “Je te répondrais ainsi, ce sera plus simple dans un premier temps.” Mais maintenant, toute la question se pose, que faire de lui? Je ne peux pas le garder avec moi, je n’ai pas que ça à faire de former un déviant! Mais d’un autre côté, si je le laisse repartir et qu’il reste à rôder ici, la même chose risque de se produire que ce soir si rien n’est fait.
La seule différence serait que si prochaine fois il y a, son aura d’Alpha le dissuade de s’en prendre à moi. Mais bon s’il bouffe trois humains avant que je ne lui remette la main dessus, c’est hors de question de tenter le diable plus qu’on ne le fait déjà.
Je sens un mal de crâne poindre pour ce que je vais dire. “Bon, dans un premier temps, tu vas rester ici avec moi jusqu'à la fin de la pleine lune. Ensuite nous parlerons un peu plus quand tu auras retrouvé une bouche capable d’articuler convenablement.” Il faut que je le conduise jusqu’à ma grotte, là au moins nous serons tranquille pour un moment. “Suis-moi maintenant.”
| | InvitéInvité | Jeu 30 Aoû - 18:16 La bête le guide à travers la forêt obscure. Les arbres drapés d’ombres masquent la lumière de la lune, même avec ses sens lupins il peine à garder la piste, retrouver ses vêtements au point du jour se montrera difficile. Le monstre est plus à l’aise que lui, il connait par coeur sa forêt mais Laurin lui se sent perdu à errer ainsi dans la vaste forêt. Ils finissent par atteindre une caverne isolée, cachée au plus profond des bois, une petite grotte exiguë, rude et sauvage. A part un pauvre lit bourré de foin posé à même le sol de terre, point de traces de vie humaine, même pas un âtre pour se réchauffer l’hiver. Vit-il vraiment ici ? C’est tellement spartiate, même le plus pauvre des paysans possède plus de confort. S’engouffrant à la suite de son guide, il inspecte plus en détail l’antre. Du lierre pousse au plafond, drue et épais. Des animaux semblent avoir vécu là avant le lycan. Comment l’homme peut-il donc se résigner à vivre ainsi ? En ermite, sans chaleur, sans rien pour l’occuper, seul avec sa bête intérieure. Il s’arrête au milieu de la caverne, s’asseyant sur ses pattes arrières pour écouter, attendant de voir ce que va faire son hôte.
| | Caleb♕ • Loup Originel • ♕ | Jeu 30 Aoû - 18:17 Il se fit plus obéissant que ce que je ne m’étais imaginé à son sujet. C’était une bonne chose pour tout le monde. Je me doutais bien qu’il ne devait pas avoir l’habitude de ce genre d’endroits. A vrai dire sans les vieux enseignements de Romulus, je n’aurais sans doute jamais imaginé pouvoir m’installer ainsi aussi facilement. Et encore, je ne précise pas que je ne vis pas totalement seule. Mais elle n’est pas là pour le moment et je n’ai pas envie de me perdre en discours inutiles. Le plus urgent, c’est déjà de voir ce que je fais de lui. J’aviserais ensuite.
« Bien, tu vas rester là bien sagement, c’est compris ? Je reviens, je n’en ai pas pour long. » Aussitôt dit, aussitôt fait, me voici à m’enfoncer de nouveau dans les méandres de la forêt proche. La faim commence à me tirailler, j’ai dépensé beaucoup d’énergie en peu de temps, ce n’est plus aussi habituel qu’avant ; je me fatigue plus rapidement. Et ce n’est pas pour me plaire. Bien au contraire. Si un jeune lycan comme lui arrive à me faire plier, je ne donne pas chère de ma peau contre un pair un peu plus entraîné.
Tout en cherchant de quoi manger, une odeur arrête soudain ma traque. C’était un petit amoncellement de vêtements, cachés dans le creux d’un arbre. Les siens ? Il aurait donc été si prévenant ? Vu l’odeur, oui, mais bon… Bizarre. Bon, dans tous les cas, siens ou pas, il en aura besoin une fois le jour de retour. Et tant pis pour celui qui les aurait égaré là. Qui trouve garde.
Je me remet en chasse, trouvant bientôt un brocard endormi. J’eu tôt fait d’en faire pour affaire, décapitant la bête d’un coup de croc bien placé. Ceci fait je traîne son cadavre jusqu’à ma grotte, les vêtements de l’autre côté de ma gueule. Ils vont surement être plein de sang. Pas mon problème. Laissant la carcasse du brocard, je fais savoir au louveteau qu’il peut se sustenter dessus. « Manges. Tu dois être affamé. Et ça calmera ta bête intérieure d’avoir du sang sur la langue, peu importe lequel. » Je désigne ensuite le monticule de tissu « J’ai trouvé ça en chemin. Ça te sera utile pour demain matin. » Nous avons encore quelques heures avant que le soleil ne pointe. | | InvitéInvité | Jeu 30 Aoû - 18:17 L’énorme loup noir revient rapidement, un brocard entre ses dents. La carcasse décapitée s’écrase mollement sur le sol de terre battue. L’animal dépose aussi un petit paquet, ses vêtements maintenant gorgés de sang. Cela risque d’être dur à expliquer à son retour mais au moins il n’aura pas à déambuler nu dans la forêt. La vue de la carcasse étendue là fait remonter la faim chassée par la rencontre de l’alpha. Il lui fait signe de manger aussi ne se prive-t-il pas, fourrant son museau dans la chaire morte. Ferraillant ses crocs pour trouver les morceaux les plus tendres, le goût métallique du sang se dépose sur son palet. La chaleur de la bête est agréable dans la bouche. L’animal en lui se tasse, légèrement contenté par la viande sauvage. Au bout de quelques minutes de dépeçage, la faim se calme et il s’arrête afin d’en laisser à son hôte. Du sang macule son pelage, taches rouges visqueuses sur le fond gris de ses poils, atteinte au diurne qui dirige. Le loup s'arc boute pour atteindre les éclaboussures, léchant âprement la souillure et griffant doucement les parties qu’ils ne peut atteindre de sa langue. Laurin déteste cette partie de sa vie de loup, le contact gluant du sang sur ses poils le révulse alors qu’il n’a aucun problème avec sous sa forme humain. Il doit faire un spectacle bien étrange pour le loup plus âgé. Sa toilette fini il s’allonge sur le sol, contemplant la bête à côté de lui. Il aimerait tellement lui parler, discuter un peu avec lui. Jusqu’ici, aucun loup ne s’est porté à sa rencontre, les seuls exemples de la race à sa connaissance sont les monstres qui ont taillé sa troupe en pièces. Le simple souvenir de cette nuit d’horreur lui fait remonter un frisson de terreur le long de sa colonne vertébrale. Les hurlements résonnent dans sa mémoire, autant ceux des lycanthropes que les voix agonisantes de ses propres hommes. Mais celui en face de lui est bien différent des abominations sylvestres d’Italie, il parle, s’occupe de lui et semble plus ou moins civilisé. Rien à voir avec sa bête non plus, il semble en paix avec sa part animale. Désespéré par le silence, Laurin s’essaye à une nouvelle tentative maladroite de communication. Un long gémissement interrogatif s’échappe de sa gorge, ses oreilles se rabattent et ses yeux se font plus grand. Frustré de la difficulté de la chose, l’humain tempête contre lui même, si seulement son corps pouvait retourner à sa forme normale !
| | Caleb♕ • Loup Originel • ♕ | Jeu 30 Aoû - 18:20 Jusqu’à ce qu’il se nourrisse, je n’aurais en soit rien eut à lui dire, en vérité. Après tout j’allais en passer par là aussi, histoire de caler la faim qui commençait à poindre dangereusement sur les flancs de mon estomac. J’aurais au moins autant de sang sur la tronche, donc. C’est naturel, pour moi. Je suis un prédateur, je ne vois pas où est le problème.
Mais lui.
Je me suis sincèrement demandé ce qu’il fabriquait, au départ. Etait-il réellement en train de se nettoyer le pelage comme si c’était la chose la plus importante au monde? Sur quoi je suis tombé, moi… Je lève les yeux au plafond de la grotte en le voyant faire. Je n’ajoute cependant aucun commentaire. J’ai faim.
Je me dirige vers la carcasse, enfin, ce qu’il en reste - il a un bon coup de dent, dis donc. Là, j’entreprends de manger tout ce que je peux dévorer, os compris. C’était une petite bête, ce n’est pas trop grave si j’en avale un ou deux, je m’en remettrais. Mais bon je vais quand même les briser correctement avant, ne serait-ce que pour en retirer la moelle à l’intérieur.
Tout en me nourrissant, je jete un regard à mon invité de marque. Je soupire, les pattes avant croisées devant moi. “Oui je me doute que ça doit être frustrant, pour toi, de ne pas pouvoir parler comme moi je le fais. T’en fais donc pas, ça viendra avec le temps. Et beaucoup de patience.” Je ne me souviens pas de comment j’ai réussi à faire ce genre de prodige, personnellement. Je sais juste que ça vient avec la pratique, entre autre. “Tu te débrouilles pas si mal pour un non-initié, par contre.” Je peux au moins essayer de lui donner deux ou trois conseils. “Essaie d’associer chaque son avec une émotion qui te semble lui correspondre. T’y arrivera bien mieux comme ça.” | | InvitéInvité | Jeu 30 Aoû - 18:20 Un petit gémissement, tout droit sorti de la gorge, voilà ce que lui inspire la gratitude. Il s’essaye à l’exercice proposé par le vieux loup. Un long grognement de basse pour la colère, un grondement grave issu de son ventre pour la peur, un jappement aigu pour la joie, et ainsi de suite. Cela ne lui permet peut être pas de tenir une discussion mais au moins il peut faire savoir son humeur. C’est toujours ça de pris. Son hôte le regarde avec un air surpris, son nettoyage a l’air de l’avoir choqué, les pupilles de l’alpha ont triplé de taille en le voyant lécher le sang. L’humain rit à gorge déployé à l’intérieur, est-ce si rare de voir un animal essayer de rester propre ? Il laisse échapper un petit glapement pour remercier la bête du repas. L’animal semble plus à l’aise que lui pour se nourrir, broyant les os pour en aspirer la moelle, nettoyant consciencieusement les restes de toute viande, il a l’air dans son environnement. A côté de lui, Laurin passe pour un louveteau maladroit. Il reste là à le regarder, attendant que les heures passent et que le soleil daigne pointer le bout de son nez pour lui rendre son apparence humaine. Le jour venu, il devra lui poser nombres de questions, partir sans réponses serait inadmissible. Mais la nuit s’éternise alors autant tenter de nouveau de communiquer avec son nouveau camarade d’infortune. Son gémissement se fait plus clair, plus en accord avec ses envies, l’interrogation transpire derrière les bruits de bête. Il se sent toucher un peu au but.
| | Caleb♕ • Loup Originel • ♕ | Sam 1 Sep - 18:10 Ouai bon, je commence à capter ce qu’il me veut. « Tu te demandes pourquoi je peux parler si facilement, c’est ça ? » Je peux pas lui en vouloir, la question est légitime, quand on s’arrête dessus. « J’ai plus de deux mille ans d’existence, plus ou moins. J’ai arrêté de compter vraiment à partir des cinq cent ans je vais pas te mentir. » Il devrait être suffisamment étonné pour cogiter un moment. Et oui mon gars, bienvenu dans notre malédiction. Si tu le savais pas encore, t’es condamné à ne plus vieillir. Enfin, physiquement parlant, ce qui est déjà pas mal à encaisser.
Je me redresse. « Le jour se lève bientôt. Si tu veux te rafraîchir un brin, suis-moi. » Tout près de ma grotte, il y a une formation rocheuse qui retient l’eau y coulant. Un peu comme un bassin d’eau clair. Et très froide. Mais ça je ne le précise pas.
Et je l’y envoie dedans sans scrupule « Tu voulais te laver, t’es servi ! Rejoins-moi à l’intérieur de la grotte quand t’aura fini. » Aussitôt dit, moi je m’y retourne. Là, reprenant forme humaine, je m’empare de ma tenue, cachée sous le foin. Puis je ne perds pas de temps à allumer un feu, histoire qu’il se réchauffe correctement. J’ai été un peu méchant sur ce coup-là. Peut-être.
Ah, mais je m’en fous totalement.
| | InvitéInvité | Sam 1 Sep - 18:37 L'eau est glacée, malgré son épaisse fourrure, le froid le prend aux tripes. Mais au moins est-il seul pour quelques instants. En plus le cadre est paradisiaque, un petit cercle de rochers retenant un bassin d'eau miroitante. Au dessus de lui le soleil commence à se lever, bientôt il sera libéré de sa peau de bête. Il aura alors tout son temps pour le questionner. Et il ne manque pas de question. L'autre a-t-il vraiment affirmé avoir deux mille ans ? C'est inimaginable, rien ni personne ne vit aussi longtemps. Mais cela expliquerait un certains nombre de choses, notamment pourquoi il ne semblait pas avoir changé depuis l'Italie. L'idée de cette éternité le fit frémir, comment affronter la vie durant aussi longtemps ? Quel intérêt peut bien trouver ce vieux loup à vivre ainsi, reclus dans sa grotte alors qu'autour de lui les générations passent sans ralentir ?
Il émerge de la mare bien décidé à en savoir plus. L'astre du jour s'affirme, il doit se dépêcher. A l'intérieur l'homme a allumé un feu crépitant où il peut se sécher en vitesse. Puis, prit par le temps, Laurin s'empare de ses vêtements et s'exile hors de la grotte. Caché derrière un chêne antédiluvien, la bête rend les armes et l'homme émerge à nouveau. Nu dans le froid du petit matin, il tremble abondamment. Ses habits rendus secs par le sang le protègent à peine de la morsure de l'air matinal. La chaleur de l'âtre est la bienvenue.
Enfin redevenue lui même, le jeune homme se tourne vers son comparse, braquant son regard sur le sien. "Merci pour cette nuit, sans vous j'aurais commis le pire crime qui soit. Je ne saurais me montrer suffisamment reconnaissant pour ce que vous avez fait. Et à vrai dire je suis contrit de devoir vous demander plus encore mais je ne sais rien de cette malédiction alors que vous semblez tout savoir dessus. Pourriez vous m'aider, je vous en supplie !" Toute sa franchise est là, jamais il n'a eu à supplier quelqu'un ainsi, mais c'est surement sa seule chance d'apprendre à se maîtriser. C'est une chance qu'il ne peut laisser filer ainsi. | | Caleb♕ • Loup Originel • ♕ | Dim 2 Sep - 22:32 Le soleil est revenu. Parfait. Normalement, l’autre louveteau devrait reprendre peu à peu de ses moyens. Sinon je ne vois pas vraiment ce qu’il lui faudrait de plus. Le feu crépitait vivement lorsqu’il a réapparu pour repartir aussi sec avec ses vêtements. Et alors quoi, il est pudique ? Eh ben… Ca va lui faire tout drôle s’il se trouve une meute, un jour, à celui-là. Mais bon, soit. C’est pas moi qui vais redire quoi que ce soit à ce propos, après tout.
Je commençais à fatiguer, par contre. Les acrobaties de cette nuit pour calmer ce lycan ont vraiment fait du dégâts sur mes réserves. Dès demain, je reprends l’entraînement. Pas moyen de faire autrement. Il en va de ma survie. La seule chose qui m’a aidé, c’est qu’il n’est pas totalement en accord avec sa part de loup. Je ne pense pas qu’il la gère très bien. S’il ne la fait sortir que les nuits de pleines lunes, ce n’est pas vraiment étonnant, cela dit. Il va falloir que je lui en touche deux trois mots dès qu’il sera revenu. Enfin, s’il revient ? Au final, j’en sais rien. De mon côté, je préfère me réchauffer, chacun ses priorités.
Mon questionnement fini par me donner tort. Il est revenu. Et il parle. Il parle beaucoup trop. « Oh, eh, minute. Tu as l’impression de parler à qui, comme ça, au juste ? » Je suis pas un noble, loin de là. Enfin, pas d’un point de vue stricto-sensu, du moins. « Déjà, calme toi. Et assied toi en face de moi, j’aime pas qu’on me parle debout quand je suis assis, ça m’agace. » Je fais craquer mes épaules, en profitant pour délier un peu mes muscles. Ça me fait du bien. « Chaque chose en son temps, garçon. Tu t’appelles comment, déjà ? » Puis je me désigne d’un revers du pouce. « Moi, c’est Caleb. Lycan plusieurs fois centenaires. » Au moins, ça, c’est dit.
| | InvitéInvité | Lun 3 Sep - 12:52 Devant la réponse de Caleb et le ridicule de la situation, Laurin explose de rire. Un instant il avait oublié où il se trouvait, ses manières de cour étaient revenues à tout galop et l'homme les avait balayé, clairement irrité. Lui qui d'habitude se trouve ballot en parlant, le voilà trop cordial. Mais au moins peut-il parler librement, et la chape de plomb qui le surplombait jusqu'ici s'évince doucement. Il s'assoit en se mettant aussi à l'aise que possible, calme son fou rire et se remet à sourire franchement.
"Je m'appel Laurin, de Buxy, en Bourgogne. Loup depuis un peu moins de neuf ans. " Se rapprochant du feu, il plonge son regard dans les flammes dansantes. Ses yeux vautrés dans l’oscillation orangée il reprend doucement. "Ce que vous avez fait cette nuit, ça m'a impressionné. Non seulement vous avez protégé cette villageoise, mais en plus vous m'avez pris sous votre aile alors que je vous ai attaqué. Et pourtant je vois que vous n'avez pas fait ça par bonté de coeur, n'est-ce pas, Caleb ? | | Caleb♕ • Loup Originel • ♕ | Lun 3 Sep - 16:01 Il se marre. M’enfin, pourquoi pas. L’essentiel est qu’il arrive à ne plus s’adresser à moi comme si j’étais un saint ou quoi que ce soit du même genre. Je l’aurais mal vécu, à force.
Je le laisse parler, donc. Ouai, c’est un jeune loup. Enfin, tout est relatif mais dans notre cas de figure, oui, il est très jeune. Par contre il réfléchit beaucoup trop vite et oui, il va aux conclusions hâtives. Tout ce que je déteste, en somme. « Minute, hein. Je n’ai pas ‘sauvé’ cette villageoise. Elle se serait faite dévoré que ça ne m’aurait fait ni chaud, ni froid. Mais pas sur mon territoire et certainement pas par un être tel que toi. » Je le regarde droit dans les yeux tout en attisant les braises.
« T’as pas l’air d’avoir conscience que notre existence doit se faire sous le couvert de l’ignorance des humains. C’est la seule solution si on veut avoir la paix, compris ? Et tu peux t’estimer chanceux, un alpha un peu plus tatillon que moi t’aurais probablement brisé l’échine en deux si tu avais osé faire ça sur son territoire. » Il n’a pas les codes acquis parfaitement, donc je ne peux pas trop lui en vouloir. Mais je ne vais pas l’épargner pour autant.
| | InvitéInvité | Mar 4 Sep - 13:13 Même s'il s'était toujours douté de l'importance du secret, l'insistance du vieux loup lui rappel qu'il marche sur le fil du rasoir avec cette malédiction. Mais ce n'est pas comme s'il agissait de manière imprudente, surtout en regardant ses années d'exil volontaire. Mais cela n'a aucune importance, pas besoin d'énerver son hôte. "A vrai dire, je me doute que le secret est notre seule voix. Mais je ne contrôle pas la bête, elle se rebelle et je ne peux rien y faire. Lorsqu'elle devient plus forte que moi, elle agît sans se soucier des conséquences. Je n'ai encore jamais rencontré d'autre comme nous. Je ne sais rien des codes. C'est pour ça que je souhaites que vous m'en appreniez plus." L'homme a parlé d'alpha et de territoires, ainsi ses congénères se comportent vraiment comme des loups. Il pensait qu'une fois la bête enchaînée il reviendrai à une vie normale, mais ce qu'il entend donne plutôt l'impression qu'on ne peut la maîtriser, seulement s'entendre avec elle. Pourtant la sensation du monstre prenant le contrôle se rappel à sa mémoire. Un long frisson d'effroi remonte le long de sa colonne en repensant à cette ombre noire dominant son esprit, étendant ses longs doigts ténébreux sur son être et sa personnalité. "Mais il y a une chose que je veux savoir. Comment faîtes-vous pour garder le contrôle et empêcher l'animal de vous dominer ?" | | Caleb♕ • Loup Originel • ♕ | Mar 4 Sep - 22:00 Il veut apprendre et je dois reconnaitre que, quelque part, ça me rassure. Il ne fait pas sa tête dure et il semble sensible à l’écoute. Je vais faire ce que je peux pour l’aider correctement. Je ne suis pas un professeur ou un guide, pour cela il devra aller chercher ailleurs. Je vais simplement me contenter de lui donner accès à des informations utiles. Pour lui. Et pour nous tous, au passage. « Eh bien… Déjà, si tu n’as pas de maître, tu es ce que j’appelle, personnellement, un déviant. Je ne sais pas vraiment si le cas qui se caractérise a un nom ou quoi parmi les lycans en général mais dans tous les cas, tu es un peu à part. »
Je profite de jeter un peu de bois dans le feu, afin de le nourrir, pour me poser un peu et reprendre après un court silence. « Les déviants sont rares, très rares. Et généralement, lorsqu’une meute en a un, elle tâche de l’abattre rapidement. Très rapidement. Le fait est que vous échappé aux codes de soumission. Un déviant n’obéira pas à celui qui l’a transformé, quand bien même il serait son alpha. Il peut donc se permettre tout et n’importe quoi, mais il est surtout hors de contrôle. Ça ne plait pas beaucoup, ça, chez les loups. Je ne sais pas vraiment si on peut dire que tu es chanceux ou pas, du coup. »
Dans un sens, être libre est encore la meilleure chose qui puisse être. Pouvoir s’affranchir d’une meute n’est pas toujours une mauvaise augure. Mais bon… « Quant au reste… Dis-moi, tu fais courir ta bête souvent, ou pas ? » Que je sache dans quoi je m’embarque avant de répondre.
| | InvitéInvité | Mer 5 Sep - 0:14 Ainsi c'est lui qui n'est pas normal. Malgré ses doutes, le choc reste assez fort. Il aurait du mourir cette nuit là, il le savait, mais pas de cette façon. Même ses autres congénères pourraient donc se montrer dangereux pour lui s'ils en venaient à apprendre sa liberté. Mais ce sera une question pour un autre moment.
"En général, deux fois par lunaison. Rarement plus et de temps en temps moins, suivant ma situation. Je ne me change que lorsque je sens que la bête risque de prendre le contrôle où si comme ce soir je suis incapable de la garder en laisse." Les récents événements ne lui avaient pas permis de laisser libre cours à sa nature animale très souvent, et avec cette lune si basse, l'appel de la sauvagerie s'était fait bien trop fort pour lui.
"En général, j'ai le contrôle même si l'instinct me pousse à des actions plus sauvages. Mais lorsque je la réprime trop ou que je vois trop de sang, le loup peut outrepasser ma volonté. Et je ne sais pas vraiment comment faire pour l'en empêcher dans ces cas là."
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