Episode 2 : La bonne leçon (ft. Isabel)

Quand il retourna dans sa meute après sa soirée étonnante chez Isabel. il ne raconta à personne sa mésaventure. Il n’avait pas envie qu’on le prenne pour un boulet qui s’est fait choper comme un bleu.
Pour être sûr qu’on ne l’interroge pas, il s’était transformer en loup et s’était rouler dans la boue et l’herbe pour effacer les odeurs de savon. Il fit de même avec les vêtements qui avaient été lavé auparavant. Il trouvait ça un peu dommage mais ça n’aurait pas été très bien vu qu’il passe une soirée chez une personne de son rang. Il n’aimait pas faire des secrets à Elliot et aux autres mais il n’était pas prêts à révéler son erreur. Il espérait que personne ne le découvre jamais.

Heureusement pour lui, personne ne remarqua rien et il reprit sa petite vie habituelle. Entre ses occupation à la ferme et ses larcins en ville, il n’eut plus le temps de repenser à sa rencontre de la dernière fois. Du coup, cette histoire était certainement bien derrière lui… du moins, c’est ce qu’il pensait encore ce matin mais c’était sans compter ce qu’il allait se passer cet après-midi là.

Le centre de Londres grouillaient de monde ce jour-là. Il avait déjà amasser un petit pactole en faisant les poches des gens qui avaient le malheur de croiser son chemin. Il pensait bien pouvoir battre son record aujourd’hui.

Il continua à flâner d’une échoppe à l’autre, faisant mine de s’intéresser à ce que les marchands vendaient alors que la seule chose qui l’intéressait vraiment c’était les gens rués sur les échoppes, trop occupé à choisir leur achat et marchandé un prix qu’à faire attention à leurs affaires. Il fit donc quelques poches puis changea d’échoppe avant que quelqu’un ne remarque quoique ce soit.

Sauf que c’était trop tard. Une personne avait belle et bien remarquer ces agissements mais pour l’heure, notre petit loup ne l’avait même pas remarquer et continuait son petit jeu, bien heureux d’avoir pu voler autant d’argents aujourd’hui.

Isabel avait repris sa vie. Depuis qu'elle avait retrouvé un travail, se sentait de nouveaux utiles, elle arrivait à oublier ses malheurs, sa situation, même sa vengeance.

Ce matin, elle faisait ses courses tout sourire aux lèvres, se promenant parmi les échoppes, cherchant quelques fruits et légumes pour elle. Le Moonlight lui rendait une nouvelle vie et elle en profitait pour pouvoir s'offrir enfin ce dont elle avait besoin, s'offrir du plaisir également par ce qu'elle n'avait plus l'habitude. Des mets de qualités, du travail, des hommes qui passaient devant elle sans la remarquer travailleuse discrète qu'elle était. Elle sortie néanmoins de ses songes quand elle aperçu une touffe de cheveux qu'elle avait déjà vu il y a un moment maintenant.

Trois semaines s'étaient écoulé et pourtant elle se souvenait très bien de sa tête blonde, son corps jeune et ses traits encore adolescents. C'était Martin, le jeune homme que Gamgee avait protégé contre son gré et à qu'elle avait amené chez elle pour lui apprendre à réparer ses vêtements. Il était déjà crasseux. Ne retenait il pas ses leçons ? Elle le gardait du regard et là le vis voler. Discrètement et surement. Elle se retint de l'appeler pour l'arrêter dans son geste.

Pourtant, voler ce qui est à autrui... ce n'était pas ce qu'il lui avait semblé être. Elle sentit une pointe d'amertume dans sa gorge, l'impression d'avoir été eu par ce jeune homme qu'elle avait cru innocent dans sa poursuite avec la garde.
Elle remonta la foule, poussant sans violence les quelques badauds trop lent ou trop encombrant, elle resta non loin pour mieux le regarder, elle voulait le revoir faire... le surprendre sur le fait et le décourager définitivement de cette pratique. Ce n'était pas sérieux.

Alors qu'il passait un nouveau larcin, discret pour sa victime distraite, elle posa sa main sur son épaule, le regard fâché porté sur son visage.

"Lâchez ça et avancez Martin"

Martin sursauta et lâcha ce qu’il avait en main. Les pièces d’or qu’il venait de piquer tombèrent pèle-mêle au sol et évidemment leur propriétaire leva les yeux du bout de tissu qu’elle regardait avec intérêt et lui lança un regard interrogateur. Martin ne perdit pas ses moyens pour autant, fit un jolie sourire à la jeune fille, se pencha et ramassa les pièces avant de les lui tendre.

« Vous avez fait tomber ça. »

Il eut de la chance qu’il avait à faire à une jeune fille car il n’était pas sûr qu’avec une autre personne ses charmes auraient fonctionné. Il devait ça une grande partie au fait qu’il était un loup garou.
La jeune fille rougit légèrement, balbutia un remerciement et repris ses pièces avant de se reconcentrer sur la soie qu’elle voulait acheter.

Dès qu’elle eut tourner les yeux, le sourire de Martin disparut aussi vite de son visage. Il finit tout de même par avancer comme le lui avait demander Isabel de St Gil. Il avait reconnu sans mal sa voix et son odeur. Encore une capacité spéciale « loup-garou ». Il regrettait juste de ne pas l’avoir repérer plus vite que ça mais cet endroit grouillait de monde et d’odeur différentes à cette heure de la journée et c’était difficile de faire le tri dans tout ça.

Une fois qu’il se fut dégager de la foule, il se retourna pour faire face à son interlocutrice s’apprêtant à la saluer avec un petit sourire coupable et pas bien méchant mais quand il croisa son regard, il se figea complètement.

Outre la colère qui irradiait tellement de ses yeux qui si les regards pouvaient tués, il serait sans doute déjà mort à l’heure qu’il est; il y vit également une pointe de déception.

Martin détourna les yeux, baissant la tête, le regard fouillant comme il l’aurait fait naturellement face à un de ses aînés ou Elliot quand ses jeux de jeune loup devenait trop agaçant et qu’on devait le rappeler à l’ordre.

Ca faisait des années qu’il volait sans aucun scrupule et même s’il savait que ce n’était pas bien, il n’avait jamais eu aucun regret. Après tout, ces gens n’avaient que trop d’argents. Qu’ils dépensaient généralement pour des conneries. Et quand des personnes étaient vraiment dans le besoin et tendaient une main pour demander de l’aide, ces mêmes personnes, dans le meilleur des cas, détournaient le regard, honteux, et continuait leur chemin comme-ci il n’avait rien vu. Ce n’était donc que justice que de leur prendre un peu d’argents. Ils n’en mourraient certaines pas, eux.

Du moins, c’est ce qu’il avait toujours penser jusqu’à ici et ses petits larcins ne l’avaient jamais empêcher de dormir la nuit… Alors pourquoi se sentait-il mal tout d’un coup ? D’où venait ce sentiment de honte qui l’habitait en cet instant ? Etait-ce le fait de s’être fait choper encore une fois en moins d’un mois ? Ou n’était-ce pas plutôt la pointe de déception, qu’il voyait dans le regard de la dame qui l’avait aidé et offert son hospitalité quelques semaines plus tôt, qui en était la cause ?

Son instinct lui criait de s’enfuir et quitter la ville au triple galops mais à la place, il leva les yeux de ses chaussures, serra les points, fronça les sourcils et aboya :

« Quoi ?! Vous allez me faire la morale c’est ça ?! Que je devrais avoir honte car voler c’est mal ?! Que vous êtes déçue car vous m’aviez fait confiance et que j’ai vous ai trahi ?! »

Il continua sur un ton condescendant, sans donner le temps à Isabel de réagir et en feintant une révérence :

« Eh bien sachez, Milady qu’aux dernières nouvelles on a pas élever les cochons ensemble et qu’on ne se connait pas alors je ne m’excuserais pas ! Et si vous voulez appelez les gardes, allez-y ! Je m’en fiche ! »

Il faisait le dur à cuire mais en vrai il s’en fichait pas et ses genoux jouaient des maracas tellement il tremblait. Il savait pas pourquoi il était énervé et il savait qu’il réagissait de façon très très immature mais malgré ses 24 ans de vie, c’était encore un jeune louveteau dans sa tête.

Ils marchèrent jusqu'à quitter le marché et prendre une rue parallèle bien plus calme, la femme n'avait pas changé de regard et remarqua bien cette crainte, il avait fauté, elle n'avait pas de raison d'être de bonne humeur. Mais lorsqu'il prit la parole, le regard perdu toute trace de pincement, il était purement et simplement glaciale.

Mais la joue de Martin se réchauffa brusquement, la marque de la femme venait d'orné son visage tendit qu'elle se tenait la main, la gifle qu'elle venait de mettre venait de très loin dans ses entrailles et venait de faire taire l'individu.

"Vous avez raison Martin" fit elle dans un français parfait pour le déstabiliser "Nous n'avons pas élevé les porcs ensemble, moi j'ai dut aussi me battre pour survivre mais je n'ai jamais perdu ma noblesse"

Elle attrapa l'oreille rougit également par la gifle. Et elle répéta à l'individu ce qu'elle venait de lui dire en anglais à son oreille et le relâcha ensuite

"J'étais certaine que vous étiez un voleur dès que je vous ai vu, mais Gamgee tenait absolument à protéger un hors la loi comme vous. J'espérais que depuis notre dernière rencontre vous auriez arrêté vos bêtises. Avez vous pris soin des vêtements que je vous ai offert ?" L'amertume gagnait sa voix, comme les autres, ce gamin trahissait ses croyances.

"De combien avez vous besoin pour aujourd'hui ?"

Martin s’était attendu à tout sauf à ce qui allait se produire si bien qu’il ne put éviter la gifle qu’Isabel lui fit avec force. Elle lui parla dans une langue qui lui était totalement inconnue puis lui attrapa l’oreille comme il avait vu certaines mères le faire avec leur enfants turbulents en répétant en anglais ce qu’elle avait dit plus tôt.

« Vous avez raison Martin. Nous n'avons pas élevé les porcs ensemble, moi j'ai dut aussi me battre pour survivre mais je n'ai jamais perdu ma noblesse »

Elle le relâcha brusquement. Le jeune loup, se frotta la joue et l’oreille meurtries sans dire un mot. Un peu sonné et choqué mais Isabel continua sur sa lancée :

«J’étais certaine que vous étiez un voleur dès que je vous ai vu, mais Gamgee tenait absolument à protéger un hors la loi comme vous. J'espérais que depuis notre dernière rencontre vous auriez arrêté vos bêtises. Avez vous pris soin des vêtements que je vous ai offert ? »

Et elle termina sur une question toute simple :

« De combien avez vous besoin pour aujourd'hui ? »

Martin resta un moment silencieux. La surprise passée, il comprit qu’elle ne comptait pas appeler la garde. Pire, il comprit qu’elle était même prête à lui donner de l’argents. Il ne comprenait pas pourquoi et ça l’agaçait au plus au point.

Au moins la gifle eut pour effet de le calmer. Il n’avait plus les genoux qui tremblaient et il ne se sentait plus le besoin de crier. Il savait qu’une personne normale aurait juste donner son chiffre, prit l’argent et serait partit sans un mot mais Martin se contenta d’attraper la main de la jeune femme et l’entraîna dans le dédale des ruelles de Londres. La mine sombre, sans un regard en arrière, il dit :

« Si vous vous êtes battue pour survivre alors vous aussi vous vous rappelez de la faim et du froid qu’on ressent quand on s’endort le ventre vide dans un coin de rue. Vous rappelez-vous des regards dégoûtés ou fuyants des riches qui passent devant vous en faisant comme-ci ils ne voyaient pas la misère du monde ? Et des coups qu’on reçoit quand on a le malheur de s’assoir contre la mauvaise maison ou quand on demande de l'argent à la mauvaise personne ? »

Il continua son chemin à travers les allées de Londres, serrant un peu plus le poignet d’Isabel. Il connaissait ses rues par coeur pour les avoir parcourue encore et encore toute sa vie.

« Est-ce que vous vous souvenez du sentiment que ça fait de se réveiller à côté d’un de vos camarades morts de froids pendant la nuit ? Et se dire que vous seras peut-être le prochain la nuit suivante ? Et tout ça pendant que des riches gaspillent de la nourriture et préfèrent donner les restes à leurs porcs. Ca fait mal, n’est-ce pas ? De savoir que notre vie vaut moins que celle d’un animal ? »

Il termina sa course devant une impasse, fit face à Isabel.

« Je n’ai pas besoin de votre argent. Je sais chasser et je me nourris à ma faim contrairement à eux. »

Il pointa du doigt vers l’impasse. Au fond de celle-ci, contre un mur, on pouvait y voir des enfants décharnés, se serrant les uns contre les autres pour se tenir chaud.

« C’est pas pour moi que je vole. C’est pour eux. »

Et pour Elliot aussi. Le deal était claire. Il avait été sauvé par Elliot et sa meute, il devait donc régler sa dette en volant pour lui. La moitié de son butin revenait à l’Alpha mais l’autre, il pouvait le garder pour lui. Ses autres frères et soeurs les utilisaient pour s’acheter des vêtements ou d’autres trucs mais Martin gardait toujours une partie pour aider les orphelins et miséreux de Londres.

Il aurait aimé qu’Elliot les aide aussi, mais ce groupe était composé d’enfants estropiés et handicapés. Ils ne pouvaient donc pas courir ou voler. Il n’était donc pas utile à la meute.

Il sentit qu’on lui attrapa la main et il baissa les yeux. Une petite fille, du nom de Lizzie, se sera contre lui, observant la nouvelle venue avec méfiance. Il lui manquait une main. Elle avait eu le malheur de se faire prendre en train de voler de la nourriture à une échoppe et on le lui avait couper en représailles. Elle portait la veste du costume qu’Isabel avait donner à Martin trois semaines avant et flottait littéralement dedans. Il n’avait pas pu reprendre le costume avec lui à la meute. On lui aurait poser des questions sur sa provenance. Il s’était donc changer ici et avait donner les vêtements aux enfants car ils étaient vraiment de bonnes qualités et tenaient chaud.

Elle le regardait avec fermeté mais soudain il la tira, elle tenta de resister d'abord mais il avait une force au delà de ce qu'elle pouvait, son corps partie derrière, courant à sa suite tel une enfant en retard pour l'école. Il tirait et parlait en même temps, elle comprenait un peu plus le fossé de misère qui les sépare. Elle tenait à peine le rythme, ça allait vite, elle manqua de tomber par deux fois et se prit violemment un mur d'un virage prit un peu trop vite. Le fond de l'impasse l'inquiéta, elle n'avait plus de souffle, elle n'avait pas tout entendu.
Sa main chercha sa bourse pensant qu'il allait lui prendre, elle eut peur quand il indiqua une direction et qu'il ne voulait pas son argent. Que voulait il ?.. Son coeur se serra quand elle vit les enfants, entassé comme des bêtes au fond de l'impasse, son regard s'embruma
"Tu... tu voles pour eux ?" Elle observa la jeune enfant qui approchait, le regard frissonnant, qu'est ce qu'une gamine faisait là ?... pourquoi... pourquoi étaient là ? Des larmes chaudes coulèrent en voyant la tenue que portait la petite. Mais qu'est ce qu'elle avait pu penser de ce voleur... Elle avait mal pour eux, pour les enfants, pour ce qu'elle avait dit à Martin.
"Je... je suis désolé Martin, je... je ne savais pas que tu aidais ces enfants" Elle se redressa et balaya ses larmes. Cette phrase repassait en boucle dans sa tête... Et si il... Se moquait il d'elle ? essayait il de la prendre pour une imbécile, mettre des enfants dans l'histoire n'excusait pas le vol.
Elle prit de la distance, calmant son souffle et son coeur encore tout sensible de femme éprouvée "Mais cela n'excuse pas que vous en voler d'autres, combien de personne risque de perdre à leur tour leur maison et leurs biens par vos agissements." Elle prit la main valide de la petite sans violence. "Mais la rue n'est pas un endroit pour les enfants et vous n'avez rien à faire dehors, j'espère que tu leur au moins appris à parler et respecter des règles à tes sauvageons." Elle essuya de la crasse sur le visage de la petite. "Mais si je dois m'occuper d'eux, toi, tu vas devoir arrêter de voler. Ce n'est pas digne de la famille que tu as"
Là, elle adressa un nouveau regard à Martin. Etait il prêt à les aider ou rester dans sa criminalité.

Martin resta silencieux pendant qu’Isabel se rendait compte petit à petit de la situation. Il avait dû toucher une corde sensible puisqu’il vit qu’elle était très émue. Mais si toutes les personnes riches ou nobles pouvaient se rendre compte de la situation désespérée de certaines personnes, le monde se porterait sans doute bien mieux !

Elle s’excuse pour sa réaction et Martin s’adoucit. Il avait tord de penser que toutes les personnes riches (du moins, plus riche que lui - ce qui était pas dur, cela dit) étaient à mettre dans le même panier. Isabel de St-Gil était une personne gentille et droite. Et elle semblait également digne de confiance.

Il soupira quand cette dernière lui conseilla d’arrêter de voler pour le bien des petits. Il n’en avait rien à faire que ces gens orgueilleux et riches perdent leur maison à cause de ses vols. Ce serait bien fait pour eux. Comment ferait-il pour se procurer de l’argent s’il arrêtait ses agissements. Travailler… la seule et unique fois où il avait travailler, il avait 6 ans plus ou moins, et on l’avait acheter pour descendre dans les galeries les plus petites de la mine. Là où les adultes ne pouvaient pas s’aventurer. Il n’en avait pas un très bon souvenir.

Il fut tout de même rassuré d’apprendre qu’Isabel comptait elle aussi aider le groupe. Lui, il ne pouvait pas être là tout les jours. Il avait également du travail à faire à la ferme. Et sa meute fonctionnait par roulement. Si au moins quelqu’un pouvait veiller sur eux quand il était pas là, c’était ça de prit.

Il se gratta le sommet du crâne légèrement embêté et répondit :

« Bien sûr qu’ils savent parler. Et je leur apprends à survivre. C’est déjà pas mal. »

Il soupira :

« Par contre, je peux pas faire de promesses que je ne saurais pas tenir. J’ai volé toute ma vie. Je ne connais pas d’autres façons de survivre si ce n’est la chasse. »

Et encore… quand il parlait de chasse, c’était celle qu’il pratiquait sous forme de loup. Il ne savait absolument pas chasser comme un humain. Et il n’avait jamais appris à vider et préparer de la viande. Quand il était loup, il mangeait tout ça tout cru. Avec les os et tout et tout… donc bon.

La chasse ? c’était une activité des nobles Anglais ? ce jeune homme avait été noble ? où bien il parlait de technique de traque pour des petits animaux ? il leurs avaient appris à manger des rats ? L’idée la dégouta

« Martin, vous ne pouvez pas monter ça à ces enfants comme exemple, je peux vous apprendre mon métier de la couture, vous étiez plutôt doué, on a toujours besoin d’homme qui savent coudre, recoudre une blessure, recoudre un animal, recoudre un vêtement, la couture sert tellement, pensez à eux »

Pourtant, elle savait que les choses ne changeraient pas comme ça. « Je travail moi aussi Martin, mais ils seront au chaud chez moi, les voir dans la rue me rappel comme c’est dur de vivre à la rue. Et encore plus quand on est un enfant »
Isabel ne lâchant pas la jeune fille la guida vers la sortie de la ruelle.

« Prenez toutes vos affaires, j’ai une maison et un grand bain qui vous attends, vous êtes dégoutants et indignes de là où vous viendrez, mais je vais faire de vous des méritants. »


Elle adressa un regard à Martin « cela vaut pour vous aussi Martin. »

La marche repris et tout le petit groupe de gamins suivaient la femme, un agent cru même qu’elle était en danger et elle manqua de perdre le groupe qui prirent peur. Elle dut houspiller l’agent fermement pour expliquer que ses enfants étaient aller jouer et salis, l’excuse était très mauvaise, mais l’agent ne pouvait pas empêcher ces gosses de venir avec elle.

Le seuil de la maison fut passé et elle envoya tout le monde dans la salle de bain, Martin également.
« Je ne pourrais pas tous vous mettre dedans et vous aller salir l’eau trop vite, alors on va faire ça avec le seau.»
Elle tira un gros seau d’eau et tira une éponge, elle fit tomber sa robe se retrouvant en dessous face à tous. Les terribles cicatrices que son corps exposait se voyait beaucoup, ses formes étaient mal retenues mais ainsi, elle pu laver chaque enfant

« Une fois propre, vous vous rincer dans l’eau et vous vous séchez, vous vous laverez seul Martin, prenez un deuxième seau. »

Le lavage prit ainsi facilement deux longues heures, les bambins pataugeaient dans l’eau, jouait avec l’éponge mais aucun ne refusait les mains la femme, elle sentait bien les regards sur ses marques, celle-ci semblait d’ailleurs toujours suppuré sans jamais s’agrandir, noircissant ses chairs et l’obligeant à nettoyer ses vêtements tous les jours.

« Ne vous inquiétez pas, chacun porte ses malédictions, vous volez, moi je cache ce qu’un homme m’a fait… en plus de me prendre mon époux »

Martin se demanda si Isabel n’était pas un peu naïve. Non parce que si elle s’attendait à ce que des enfants, estropiés qui plus est, s’en sortent dans la rue sans voler, mendier ou chercher dans les poubelles; elle était loin de la réalité. Au moins, ce qu’il leur avait appris, leur avait permis de survivre jusqu’à aujourd’hui. Et c’était déjà pas mal. Dans tous les cas, il ne fit aucun commentaire à ce propos et garda le silence pendant que Isabel lui proposa de lui apprendre son métier.

Devenir couturier. L’idée lui semblait tellement saugrenue sur le coup. Et puis, il travaillait déjà pour Elliot. Il ne pouvait pas décider du jour au lendemain de quitter la meute pour aller faire des robes pour les nobles. Il en avait d’ailleurs pas vraiment envie. Il aimait trop sa vie actuelle. Cette liberté qu’il ressentait quand il était avec sa famille. Surtout la nuit, quand il chassait avec la meute. Et il aimait aussi l’excitation et la peur qu’il ressentait quand il commettait un vol. Et le plaisir et la fierté d’avoir réussi à voler sans se faire prendre. Au final, il y avait prit goût.

A part ça, il fut surpris quand Isabel les invita tous à venir chez elle. Il regarda la dame, les yeux ronds. C’est qu’il y avait quand même 6 gosses. Et avec lui, ça faisait 7 personnes en plus… est-ce qu’elle pourrait réellement accueillir tout ce beau monde dans sa maison ? Et gratuitement ? Sans rien demander en retour ?

Mais bon, on lui avait toujours appris - et il l’avait appris aux enfants - à toujours sauter sur n’importe quelle opportunité de dormir dans un endroit chaud et sec. Alors il ne se le fit pas répéter deux fois. Alla aidé les petits à rassembler le peu d’affaire qu’ils avaient. Prit le petit George sur ses épaules car il ne pouvait pas marcher vu qu’il avait perdu ses deux jambes dans un accident.

Il se retrouva donc, pour la seconde fois de sa vie, chez Isabel de St Gil.
Sans attendre, elle les envoya tous dans la salle de bain où s’en suivit une séance de nettoyage qui lui fit penser aux bains qu’ils prenaient avec ses frères à la ferme. Mais avec de l’eau chaude par contre.

Il pouvait lire le bonheur sur le visage des enfants. Jamais ils n’avaient été traité de façon aussi humaine. Et jamais ils ne s’étaient amusés comme ça. Ca lui fit sourire.

Comme le lui demanda Isabel, il prit un second sceau afin de se laver et se déshabilla également. Il n’était pas pudique. Loin de là. C’était certainement dû au fait qu’il avait toujours vécu en communauté. Dans l’orphelinat, à la mine ou dernièrement à la ferme. Sans compter qu’il se retrouvait toujours nu après s’être transformer en loup.

Cependant, c’est en voyant les plaies d’Isabel, qui n’avait pas mentit qu’en elle disait que sa vie passée n’avait pas été très rose, qu’il se rappela que son corps à lui était loin d’être normal. Sa nature de lycan l’avait rendu beau. Toutes ses cicatrices du passé avaient disparues lors de sa transformation. Son corps avait une morphologie parfaite. Il était bien bâti. Ni trop gros, ni trop maigre. Et le fait de passer ses journées dehors le trois quarts du temps, lui avais donné un teint halé.

Ils avaient appris à cacher cette particularité sous des vêtements sales et de la poussière et quand il était avec ses frères et soeurs, ils s’en foutaient mais là, il était torse-nu devant des humains normaux (dont une adulte) et il avait oublié ce petit détail. Remettre sa chemise maintenant était encore plus suspect que de faire semblant de rien. Du coup, il commença à se laver en espérant qu’Isabel n’y fasse pas attention.

Il répondit sur le ton de  la conversation, l’air de rien.

« Vos plaies n’arrivent pas à cicatriser ? Je connais une personne qui connait les plantes et leur vertus. Peut-être pourrait-il vous aider à soigner ça ? »

Il grogna légèrement.

« Et ce gars ? Il a payé pour ça au moins ? »

Isabel le regardait, il était bien batit pour un homme qui vivait de larcin, il avait une musculature ferme, un coté séduisant alors qu'elle... elle était devenu si laide de toutes ses plaies béantes impossible à fermer qui semblait pourrir sans jamais la déranger. Elle en avait l'habitude.

"Non... il n'est pas mort, celui qui m'a fait ça a tué mon mari et jouer avec mon corps pour me maudire... et tester quelques choses je n'arrive pas à savoir tout ce qu'il a fait... je ne me souviens que de mon réveil chez moi, en sang."

Elle termina de nettoyer un enfant qu'elle porta pour la mettre dans le bac d'eau pour le rincer puis le mettre en serviette. Ils avaient retrouver une vrai couleur, elle les fit s'installer autour du feu le temps que Martin se lave tranquillement et finalement, elle retourna le rejoindre dans la salle de bain.

Il était encore en train de se laver, c'est vrai que propre comme ça, il était plutôt séduisant, mais il avait facilement dix ans de moins qu'elle. Elle se ficha tout de même de déshabiller alors qu'il était là, elle aussi avait dut subir d'être regarder et toucher par des hommes, des médecins venu étudier sa malédiction, qui l'avait même traiter de sorcière, de maudite, d'assassin de son époux. En perdant l'homme de sa vie, elle n'était devenu plus qu'une femme... toute sa noblesse, tout ce qu'elle avait fait, peu de personne le considérait et la voyait désormais que comme un produit du mal... Et puis, qui aimerai ça... une femme marqué comme elle était.

Martin pu le voir, le corps d'Isabel était bien nourris, elle était en svelte malgré quelques formes sur les fesses et sa poitrine généreuse, elle vida un seau d'eau sur elle, ses cheveux coulèrent le long de son corps, dévoilant leur longueur coulante le long de ses formes jusqu'à sa croupe. Les cicatrices était naissance depuis la base de son cou, passant sur et sous ses seins, tranchant sur son ventre qui ne pourrait probablement plus jamais donné la vie par cette plaie sur sa ceinture abdominale, même son pubis et ses cuisses étaient tailladé. Elle se tourna pour remplir le seau dans le bac et il pu voir ses fesses, son dos et sa nuque autant marqué. Ce qu'on avait fait à cette femme n'était pas humain, ni animal, mais le fruit d'un rituel mauvais. Les Sorciers n'étaient pas des gens bon. (hrp : et pourtant j'aime le jambon, navré la blague était importante pour dédramatiser)

Elle lui adressa un nouveau regard en passant le savon sur son corps. "Te rince pas l'oeil, y a rien à regarder de plaisant, ça a noircie avec le temps et même si ça ne sens pas, ça suite, ce n'est pas agréable à porter... J'ai essayer de m'ouvrir ses plaies, mais je ne sens même pas la lame dans la chair... ça ne saigne même plus..." Isabel avait un regard mélant mélancolie et frustration.

"Si celui qui m'a fait ça doit payer... il faudrait que je le retrouve et c'est pour ça que je travail, je suis proche des sphères d'influence de ce monde et pourrait bientôt je l'espère pouvoir enquêter sur cette homme et le brûler comme le sorcier qu'il est"

Elle le regarda alors, toujours en tenu d'Eve, de la mousse couvrant partielle son corps. "J'aimerai que tu t'occupe de tes enfants comme tu t'occupes de toi, tu es bien batit, je suis sûr que tu dois pouvoir les aider sans voler" Elle vida un nouveau seau pour se rincer, elle lui parlait comme à un adulte.
"En tout cas, tu pourras compter sur moi pour t'épauler, pas faire ton travail."

Martin écouta Isabel sans l’interrompre. Elle avait vécu des trucs terribles. On disait souvent que la lycantropie était une malédiction pour la plupart des loup-garous mais lui ne l’avait jamais ressentit comme tel. Et quand il voyait l’état du corps d’Isabel, il se dit qu’il y avait clairement pire que d’être un lycan.

Isabel s’en alla et il put se laver tout seul pendant un petit moment mais la jeune femme finit par revenir et se déshabilla complètement devant lui pour se laver également.

Martin rougit et détourna les yeux. Il n’était pas personnellement pudique mais il n’avait pas l’habitude de voir des femmes dévêtues. Elles n’étaient pas nombreuses dans sa meute et les garçons et les filles ne se lavaient pas en même temps. Et quand elle redevenait humaine après une sortie au claire de lune, elles avaient tendance à s’éloigner un peu pour se rhabiller. Du coup, il était fortement gêné. Du coup, il restait dos à Isabel et continuait de se laver en silence.

« J’espère que vous le retrouverez et qu’il payera pour son crime. »

Il se demanda si la transformation en lycan ne pouvait pas guérir sa malédiction à elle. Cela dit, ça ne servait à rien d’y penser car s’il y avait bien une règle à respecter dans sa meute c’était bien celle qui interdisait à tous les membres de la meute de mordre un humain. Seul Elliot avait le droit de décider qui était digne de devenir un loup-garou. Si par hasard, un des loups devaient mordre un humain, pour se protéger par exemple, on leur avait recommander d’achever la personne mordue avant que celle-ci ne se transforme. Martin n’avait jamais encore mordu personne et il espérait n’avoir jamais à le faire. Il n’était pas un meurtrier et ne voulait pas le devenir.

Martin aurait bien voulu lui dire qu’il ne s’occupait pas plus que ça de son corps mais ce n’était pas forcément la meilleure chose à faire. Dame Nature offrait rarement des corps comme ça aux humains lambdas.

« Je sais pas lire ni écrire. Et j’ai pas de noms de familles. J’ai même du mal à compter. Je ne suis que bon dans le vol. Et puis de toute façon, je travaille déjà pour quelqu’un. »

Il ne voulait pas trop en dire alors il rajouta juste :

« Mais merci pour cette proposition…Peut-être pourriez-vous apprendre votre métiers aux enfants. Je crains bien que pour moi c’est trop tard maintenant mais eux, ils sont encore jeune. Ils pourront apprendre malgré leur handicape. »

Rincer et humide, elle s’enroula dans la serviette qui était là, regardant l’homme qui lui répondait. Un claquement de langue se fit quand il se justifia que ce fut trop tard.

« Ne soyez pas idiot, vous travaillez pour un homme qui vous paye pour voler ? Vous apporte-t-il quelque chose » demanda t elle s’essuyant.

« Votre travail, comme vous dite, n’est pas un travail, vous agissement illégalement pour un autre qui ne prend pas ce risque… vous méritez mieux que ça et vous pouvez toujours faire mieux Martin, il n’est jamais trop tard pour faire mieux. »

La femme se rhabilla tranquillement, enfilant des bas propres ainsi qu’un corset qu’elle ne serrât pas.

« Pour les petits, je m’occuperai d’eux et les garderai au chaud, je vais les éduquer, leur apprendre à vivre seul mais il est hors de question que je fasse ça pour vous gratuitement, je veux que vous travailliez également, suivez mes leçons, s’ils peuvent le faire, vous aussi. »

Isabel se rapprocha de lui, en tenue légère mais au regard déterminé.
« Moi, Isabel de St-Gil, vous donne ma parole de prendre soin d’eux, mais je ne suis pas votre débarras, c’est votre vol qui a conduit ça, alors tachez que je ne vous retrouve pas à voler. Occupez d’eux et pensez à leur avenir. Vous pouvez leur offrir bien mieux que des larcins. »

La femme quitta la salle de bain et alla préparer des chambres pour les invités et sortie suffisamment de couvertures pour que tous puissent dormir au chaud. Les enfants n’avaient pas beaucoup bougé, tous encore surpris d’être dans une maison au chaud. Ils étaient tous sec encore autour du feu de la cheminée parce qu’ils se séchaient.

Après quelques longues minutes, elle arriva avec plein de couverture. « Martin, venez m’aider à préparer les lits pour les petits, séchez-vous rapidement » Elle retourna dans les chambres, perdant beaucoup de temps en essayant de serrer des lits pour que les enfants puissent profiter d’un lit avec un matelas très grand

Martin serra les points. Il n’aimait pas du tout comment Isabel parlait d’Elliot. En soit elle n’avait pas tout à fait tord mais notre jeune loup ne pourrait jamais l’admettre. La lien qu’il y avait entre le loup et celui qui l’avait mordu - qui plus est un alpha - était bien trop soudé pour qu’une femme puisse le défaire avec de simple parole. Du coup, ça le mettait un peu en colère et il devait se retenir de ne pas lui crier dessus. Il se répétait à lui-même que ce n’était qu’une humaine qui ne pouvait pas comprendre sa situation.

Elliot était quelqu’un qui l’avait sauvé. Qui l’avait élevé. Qui l’avait choisi entre tous et qui lui faisait confiance. C’était un chef mais aussi un grand frère. Et il avait une énorme dette envers lui. Il ne pouvait pas partir comme ça d’un claquement de doigts. Ce n’était même pas envisageable.

Il était touché qu’Isabel veuille bien s’occuper des enfants mais il ne voyait pas comment il pourrait travailler avec elle. Il comprenait bien qu’elle faisait ça pour son bien mais il se voyait mal confectionner des chapeaux pour la noblesse. Et puis, comme dit plus haut, il avait une dette envers Elliot.

Il laissa Isabel partir sans rien répondre à ce qu’elle venait de dire. Perdu dans ses réflexion, il termina de se laver et se rhabilla avec des vêtements qu’Isabel avait sortir pour lui. Encore. Il se regarda vaguement dans le miroir, toujours surpris par son physique de beau gosse riche. Il se fit une grimace à lui-même puis sortir de la salle de bain.

Il vit les enfants encore surpris par ce qu’il leur arrivait. Martin sourit en les voyant ainsi assis autour de la cheminé. Les plus jeunes commençaient d’ailleurs à piquer du nez.

« Martin, venez m’aider à préparer les lits pour les petits, séchez-vous rapidement »

Il hocha de la tête et vint lui donner un coup de main, préparant la chambre des petits. Ils allaient être bien là. C’était certains. Il finit tout de même par prendre la parole.

« Je vous remercie vraiment pour tout ce que vous faites pour eux. Et je suis touché également par la proposition que vous me faites. Je me rends bien compte que peu de gens … comme moi aurait cette chance mais… » il hésita un peu. « J’ai besoin d’y réfléchir un peu plus longtemps. »

C’était un peu vague mais c’était pas un « non » direct. Il aurait qu’à faire comme ci il y réfléchissait et puis ne plus jamais revenir. C’était l’idée qu’il avait en tête là tout de suite.

Isabel s’occupait de faire les lits, la réponse de Martin ne la satisfaisait pas, mais elle s’en contentera, s’il réalisait déjà que son comportement n’était pas bon pour les enfants qu’il protège, ce serait déjà un début… Mais s’il continuait ses crimes, elle exigera une part… que ce soit en bien ou service. La femme n’était pas stupide, voler se payait, et même si les gosses étaient mieux ici qu’à la rue, il faudrait bien qu’il s’occupe d’eux et donne sa part au traitement de faveur qu’elle faisait.
Les lits furent terminés, il était tard, presque 22h. Elle vint chercher les enfants encore entrain de réaliser qu’ils dormiraient dans un lit et les emmena jusqu’à la chambre qu’elle leur attribua.

« Vous êtes ici dans votre chambre, vous y dormirez et y resterez la nuit. Je ne tolère pas de sortie nocturne. Demain, je vous apprendrais à tous un métier lié à la couture. J’ai besoin de main d’autre et chacun même handicapé et capable de faire de l’art de ses doigts. » Elle adressa à l’enfant à qui il manquait une main.

« Une main est largement suffisante, tant que tu restes concentrer »

Evidemment, elle devait les garder à la maison, car elle travaillait de nuit au Moon. Elle ferait des cours en journée, se laissant la matinée pour dormir. Une trame de formation la travaillait. Elle avait déjà des idées.
Martin ne serait pas là pour eux éternellement non plus, surtout si il entrait dans la vie active et honnête.

« Martin, je doute que vous veniez ici tous les soirs. Etant donné que je suis une dame, je vous autorise à venir de nuit si vous avez besoin d’un toit, je serais alors à travailler, mais j’exige que la maison soit comme neuve à chaque fois que je rentre. »

Elle avait donné l’ordre devant les enfants pour indiquer son commandement.

« Ici, je suis la seule dirigeante et je peut être très douce, mais si vous êtes de vilains enfants, je pourrais être sévère » la langue claqua froide pour indiquer qu’elle pouvait vraiment être méchante dans sa voix.

« Martin, allons nous servir un thé, j’ai à vous parler »

Elle retourna au salon en fermant bien la porte de la chambre, mit l’eau sur le feu et s’installer sur son canapé.

« Je sais que vous n’en ferez qu’à votre tête. Vous mentez mal pour un gamin. Essayez juste de pas vous faire prendre, je ne viendrais pas vous chercher en prison et vous me devrez une partie de vos larcin pour les enfants, je ne peux pas survenir à autant de bouche à nourrir seule, vous y voyez un inconvénient ? »

Quand les lits furent fait, les petits purent rejoindre leur chambre en baillant mais content d’avoir un endroit chaud où loger cette nuit. Et sans doute les prochaines. Isabel leur donna des consignes et aussi leur annonça qu’elle leur apprendrait son métier. Martin était heureux pour ces enfants. Ca leur permettrait sans doute d’avoir un meilleur avenir que l’avenir fatal qui les attendaient s’il restait à la rue.

Elle se tourna alors vers lui pour lui annonça qu’il avait le droit de venir ici la nuit s’il le souhait mais que la maison devait rester comme neuve à son retour. Malheureusement pour elle, il y avait de fortes chances qu’il ne vienne jamais plus ici. Et certainement pas la nuit. Il était encore un jeune loup fortement attiré par l’appel de la lune et la pleine lune était dans 3 jours.

Après avoir expliquer les règles de vie aux enfants, Isabel invita le jeune voleur à venir boire un thé pour discuter d’il ne savait pas quoi. Evidemment, il l’a suivi en silence et s’installa sur le canapé en face de son hôtesse.

« Je sais que vous n’en ferez qu’à votre tête. Vous mentez mal pour un gamin. Essayez juste de pas vous faire prendre, je ne viendrais pas vous chercher en prison et vous me devrez une partie de vos larcin pour les enfants, je ne peux pas subvenir à autant de bouche à nourrir seule, vous y voyez un inconvénient ? »

Elle semblait avoir bien compris qu’il ne comptait pas travailler pour elle et qu’il continuerait très certainement à voler. Il comprenait parfaitement la situation d’Isabel. C’était quand même 6 gosses. Des parents abandonnaient leurs gosses pour moins que ça. Il haussa les épaules.

« La moitié de mon butin va déjà à ses enfants donc ça ne change rien pour moi. »

Il se gratta l’arrière du crâne gêné.

« Mais je ne pourrais pas passer tous les jours. En réalité, j’habite plutôt loin de Londres…. mais dès que je reviens en ville, je passerais ici pour vous donner ce que je vous dois. »

Martin était certes un voleur mais il était quelqu’un de réglo. En impliquant ses gosses dans ses problèmes, il avait réussi au final à leur offrir une vie meilleure - bien qu’il n’aurait jamais cru ça possible - et il ne pouvait pas les abandonner maintenant qu’ils avaient goûter à un bain chaud et un lit douillet. Ca n’aurait pas été correct de sa part.

C’était par ailleurs Elliot qui s’occupait de la distribution des richesses. Il avait besoin de voir le butin dans sa totalité avant de le couper en deux. Il ne pouvait donc pas le donner dès ce soir. Il expliqua donc la situation à Isabel.

« Demain matin, je dois rentrer chez mon bienfaiteur avec ce que j’ai volé. Je reviendrais le surlendemain avec votre part. »

Il sortit d’une autre poche son argent à lui. Celui qu’il comptait utiliser à la base pour s’acheter de nouvelles chaussures.

« Je vous donne cette argent là comme garantie. C’est toute ma fortune. Je n’ai rien d’autres sur moi. »

C’était pas énorme comme garantie mais il espérait qu’Isabel s’en contenterait. Et de toute façon, il n'avait rien d'autres à proposer.

Elle le regarda circonspect, il donnait presque une livre, ce devait être pour quelques choses de valeurs.

"Vous aviez besoin de ça pourquoi ?" demanda t elle. "Je peux vous prêter des choses aussi... vous restez une jeune homme en difficulté, ce ne serait pas digne de moi si je ne vous aidais pas."

Elle posa sa main sur sa tête.

"Je prendrais soin d'eux mais prenez soin de vous quand même, je n'aimerai pas qu'il vous arrive malheur"

Se détournant de lui, elle prit la direction de la cuisine pour préparer un nouveau thé.

"Où donc vivez où si vous n'habitez pas Londres ? Vous laissiez ces enfants seuls si longtemps ?" Etait il vraiment leur mécène ou essayait il de se donner bonne conscience en faisant de l'aide ainsi ?... et elle aussi ? pourquoi s'intéresser à des marmots à peine capable de marcher... certains pourraient probablement par survivre sans assistance une fois adulte...

"Ne me dites pas en fait, vous êtes assez grand pour décider par vous-même..." trop en apprendre sur lui était pas une idée intelligente, ça restait un voleur et il était pas dans le besoin de lui.

"Vous reprendrez un thé avant de repartir ? ou je vous raccompagne à la porte ?"
A rester amical avec lui, elle risquait aussi vraiment de s'attacher.

Il regarde son argent et hausse les épaules.

« Je voulais juste me racheter des chaussures. »

Parce que bon, les siennes tombaient en lambeaux.

« Mais de toute façon, ce n’est que pour la garantie. Je reviendrais rechercher mon argent demain avec votre part et j’irais acheter mes chaussures demain également. »

Isabel était très généreuse. Un peu trop à son goût. Il ne voulait pas contracter plus de dettes qu’il n’en avait déjà. Rien que rembourser Elliot lui prendrait toute une vie humaine. Heureusement qu’il vivait plus longtemps que les humains d’ailleurs. Alors bon, s’il commençait à s’endetter encore et encore avec des humains, il n’aurait pas fini.

Cela dit, sous ses airs sévères, Isabel était tout de même quelqu’un de bien. Il était vraiment soulager pour les gosses. Elle lui demanda où il vivait. Il ne voulait pas y répondre. S’il parlait des terres d’Elliot - qui était, soit-disant, maudite pour les humains de Londres, elle trouverait ça vraiment bizarre. Mais finalement, elle changea d’avis et il ne fut pas obliger de parler. C’était bien mieux comme ça.

Elle se leva et lui offrit un thé à nouveau. Martin refusa poliment. Ce n’était pas son truc du tout le thé. De l’eau chaud, quelle idée !

« Non merci. Ca ira. Je vais partir maintenant car j’ai de la route à faire, et de nuit, si je veux être de retour demain avec votre part. »

Il se dirigea vers la porte d’entrée et se tourna.

« Un tout grand merci pour ce que vous faites pour ses enfants… je n’aurais pas pu les aider plus et certains seraient sans doute mort cet hiver… »

Il fit un dernier signe de tête et sortit donc de chez Isabel en surveillant instinctivement la rue. Il avait étrangement hâte de sortir de Londres, se transformer en loup, et courir jusqu’à chez lui.