Rouge XIII • Sygin

Sloan était encore partie je ne sais où et moi… Je m’ennuyais ferme. Même Laurin, qui pour une fois avait eu le bon goût de ne pas venir me casser les pieds pour que je lui apprenne les ficelles du métier de lycan, arrivait à me manquer un peu. C’est que les journées étaient longues maintenant que je ne les passais plus à dormir. J’avais besoin de me dégourdir tout autant que les autres.

C’était précisément dans cette optique que j’ai décidé pour une fois, de revêtir mes traits humains et d’aller voir un peu du pays – enfin, surtout de la ville la plus proche, à savoir Paris. J’étais habillé comme un pouilleux mais honnêtement, je m’en fichais. Au moins je ne faisais pas tâche dans le paysage. Personne ne me voyait – ou n’essayait seulement de me voir, et ça m’allait très bien. Les pieds nues sur les pavés, j’essayais tant bien que mal de me figurer comment pouvait vivre les humains entre eux, maintenant. La dernière fois que je me suis mêlé à eux de la sorte remonte à … Oula, bien trop longtemps à mon goût.

Et à mes sens. Bordel ce que ces rues peuvent sentir mauvais. Les humains ne se lavent donc jamais ?! Pff. Je vais finir par comprendre pourquoi certains d’entre nous les perçoivent comme des nuisibles.

Seulement, à ne plus être habitué à errer de la sorte, je n’avais plus vraiment les code de bon sens, faut croire. J’ai fait un bond en arrière après avoir manqué de me faire percuté par une paire de chevaux conduisant une calèche deb elle facture. Je cocher me crie dessus un truc que je n’ai pas vraiment envie de chercher à comprendre. Mon regard suffit à faire paniquer les chevaux. Et merde. J’espère qu’ils vont repartir vite, histoire que je ne me fasse pas davantage remarquer.