Les bals de Venise {1/2}

Le Comte Rouge, puisque tel est le surnom dont est affublé le roi d'Italie, est un personnage puissant. Il dirige son pays d'une poigne de fer, implacable et pourtant respecté de son peuple. l'Italie est prospère depuis plusieurs années et ce, grâce à son souverain. Loin d'être généreux, il a simplement comprit qu'elle était la bonne façon de gouverner. Ce fervent croyant serait presque assimilé à un fanatique religieux. Il agit par et pour Dieu, car tel est l'enseignement difficile qui lui a été inculqué.

Enfant unique d'une union chaotique, il est devenu souverain sur le tard, succédant à son défunt père Francesco V, décédé lors qu'une partie de chasse. Il paraîtrait même que l'accident n'en serait pas un, et tous les yeux sont tournés vers la Reine Mère, mais Stefano avide de pouvoir n'a jamais cherché la vérité. Seule comptait pour lui l'ascension au trône. Il est prêt à tout pour cela et c'est sa chère épouse, quelques années plus tard, qui en fera les frais. Elle aussi décède tragiquement, se brisant la nuque suite à une chute 'accidentelle' dans les marches.

C'est sa mère. Celle de tout un pays. Bien que leur relation soit froide, ils sont proches et il la respecte. Elle l’effraie, elle l'a toujours un peu mis mal à l'aise. Sa génitrice possède une certaine influence sur lui, mais il la laisse faire car elle est toujours de bons conseils. Sans elle, il ne serait pas là où il en est à présent.

Depuis peu, les deux régents semblent être en accord. Ils ne se sont jamais très bien entendus et pourtant, rien n'a jamais éclaté entre eux. Leur mésentente était purement tacite. Malgré tout, les temps changent et il faut penser à l'avenir. Certaines rumeurs parlent de Charles de France et de Gustave II fran Sverige. L'heure serait-elle arriver de signer quelques accords de paix et d'alliances?

Son fils. Si personne ne semble se douter de ce qui se cache entre eux, ils savent très bien que leur relation n'aboutira jamais. Leurs désaccords sont nombreux et leurs caractères bien différents, mais l’animosité générale ne se traduit que par les sous-entendus. Rafaelle reste toujours obéissant et poli, mais le roi sait que tôt ou tard, tout finira par éclater.

Les deux hommes s'entendent formidablement bien. Leurs vies reposent sur les mêmes principes, bien qu'elles ne se ressemblent que très peu. Leur entente est totale et leur but est commun. Annihiler les monstres.

Il est très certainement le Cardinal le plus connu de toute l'Italie. Son autorité est incontestée, même parmi ses supérieurs religieux - après tout, la place qu'il occupe en ferait pâlir de jalousie plus d'un. L'Ordre, oui. Voilà plus de dix ans déjà qu'il en est à la tête. Son intransigeance et sa droiture ont fait de lui un fidèle comme il en existe peu. S'il a pu prendre cette place très tôt, c'est parce qu'il a su démontrer que son dévouement était total, mais pas seulement. Fort et ingénieux, il a su se faire un nom avec subtilité, tout en évitant de mettre au grand jour ses quelques vices. Tel est son don. Sain de corps et d'esprit.

Il a grandi dans une famille bourgeoise ordinaire. Dernier d'une fratrie de cinq garçons, il fut choisi pour être religieux, telle était la coutume de la famille pour le cinquième enfant. Il ne connait la luxure que depuis peu, lorsqu'il a commencé à gravir les échelons religieux comme personne avant lui. Sa place de dirigeant de l'Ordre lui sied à ravir, lui qui abhorre toutes ces anomalies. Ces insultes à Dieu.

Sans être amis, les deux hommes sont proches. Ils partagent les mêmes convictions quant à l'avenir de l'Ordre et aux projets qu'ils lui réservent. Ils ne se confrontent jamais, bien au contraire et c'est en parfait accord qu'ils font en sortent d'avancer. Prêts à tout. Aussi avides de sang.