Je sortis assez rapidement de la librairie pour regarder l'heure qu'il était grâce au cadran solaire, aussi rustique soit-il, situé juste en face de la porte. *Il est déjà 20 heures moins le quart ? Bon, j'étais censé fermer la boutique il y a un quart d'heure... mais bon, il y a quelqu'un, je ne vais pas le virer non plus... si ?* Pensai-je en rentrant d'un pas assuré dans la librairie, un peu agacé par le fait de ne pas pouvoir rentrer chez moi à cause d'un client ayant passé sa journée à l'intérieur. Sans rien acheter, par ailleurs.
En rentrant, je remarquai qu'il faisait bien sombre à l'intérieur de la librairie. Les rares fenêtres menants vers l'extérieur étaient maintenant dirigées du côté où l'obscurité était de plus en plus présente et où la Lune semblait sortir de son sommeil diurne. D'un autre côté, je n'avais pas franchement envie d'allumer des bougies pour quelques minutes, à cause du prix unitaire des bougies qui étaient assez élevé ce moment, alors je faisais avec la clarté ambiante. Les grandes étagères qui montaient jusqu'au plafond paraissaient assez austères, peu agréables et oppressantes, voire carrément écrasantes, tandis que le maigre bureau sur lequel nous travaillions, mon patron et moi, paraissait bien maigre et bien faible. Bien trop faible pour nous protéger des armoires d'ailleurs. Chacune de ces armoires contenaient plusieurs ouvrages en plusieurs exemplaires, ces ouvrages allant du simple parchemin de cuisine ou de conte au livre bien plus épais comprenant des fictions voire carrément la Bible, le Vatican étant proche et nous obligeant à la mettre en vente. La salle était d'ailleurs pauvrement décorée et paraissait bien terne, même en pleine journée.
Cependant, une faible lueur se dégageait de la seconde salle. Cette salle était la partie dites "bibliothèque" et ne servait pas à vendre des ouvrages qui étaient en plusieurs exemplaires, mais à proposer de la lecture aux personnes vivants à Rome. La salle n'était pas beaucoup plus grande, pas mieux décorée et pas moins austère ni moins oppressante, cependant la lueur d'une bougie posée par une jeune femme sur l'une des table, pour lire des parchemins et des livres, rendait cette salle presque plus chaleureuse que la salle d'entrée. La jeune femme en question était à peine plus haute que moi, elle devait faire dans les un mètre soixante et n’était pas très large d'épaule, tout comme moi et ne possédait que peu de formes dites féminines. Elle possédait une longue chevelure rousse légèrement bouclée, coiffée avec une tresse mise en couronne. Elle avait de magnifique yeux vert. Elle était habillée d'une robe beige de bonne facture et d'un foulard assez clair roulé autour du cou. De mon côté, j'étais habillé d'une veste noire descendant un peu en dessous de la taille, d'un pantacourt noir un peu large arrivant au genou et des bottes de la même couleur montant mi-mollet. De plus, un ruban noir était attaché à ras de mon cou, ruban noir en satin sur lequel était attaché un pendentif carré marqué d'une croix. *Elle doit être une bourgeoise* pensai-je à cause de ses vêtements et de son apparence générale tout en m'approchant d'elle et en me mettant juste devant "Excusez-moi mademoiselle, mais vous devez partir, il se fait tard et je dois fermer la boutique pendant la nuit et je ne peux pas enfermer quelqu'un à l'intérieur." Dis-je calmement et assez agréablement, mais en ne montrant aucune émotion faciale.
— Excusez-moi mademoiselle, mais vous devez partir, il se fait tard et je dois fermer la boutique pendant la nuit et je ne peux pas enfermer quelqu'un à l'intérieur.
Aster redressa la tête, la penchant légèrement dans une étrange moue. Depuis qu'il s'était blessé, il s'était contenté d'activités calmes, le temps de se remettre. Magnus devenait insupportable, alors il s'échappait toute la journée pour trouver une occupation. Ce jour là, vers midi, il avait trouvé une charmante petite librairie-bibliothèque où il s'était installé, avec une bougie et un livre, sans avoir l'intention d'en bouger jusqu'à être en obligé. Il parcourait un traité fort peu intéressant mais néanmoins suffisamment prenant pourqu'il refuse de quitter sa table avant de l'avoir fini. Il ignorait à vrai dire dans combien de temps il pourrait revenir lire ici-bas.
— Oh... est-il si tard ? Je n'ai pas fini...
Il n'était pas un lecteur rapide, à vrai dire ses quelques leçons de lecture remontaient à de longues années et, même s'il en était fier aujourd'hui, elles ne l'avaient que peu intéressé à l'époque. Il tritura légèrement son foulard, avant de se souvenir qu'il l'avait mit pour dissimuler les morsures - et autres marques - de Magnus - ce saligaud. Devant le regard insistant du - charmant - libraire, il finit par hocher la tête.
— Bien, bien, j'ai compris. Je ramasse mes affaires et je sors...
Quel étrange type. Il avait le visage tellement immobile qu'on aurait dit qu'il était tout crispé. Encore un bigot avec un balai dans le fondement ? Pff. Quel ennui ! Il ramassa ses quelques affaires, et alla ranger le livre et les deux parchemins qu'il avait lu dans la journée, et ce faisant, en profita pour glisser celui qu'il n'avait pas fini dans sa robe, à un endroit où aucun homme bien élevé ne viendrait mettre ses doigts. Il ramassa finalement son petit sac et se dirigea vers la sortie d'un pas... légèrement boiteux. Ce qui lui ôtait une grande partie de sa grâce habituelle. Mais renforçait son évidente fragilité. Ma foi, il saurait s'en servir également. Il sortit de la boutique, donc, et se retrouva dehors, alors que le jour déclinait. Il se frotta les bras en frissonant.
— Brrrrh... qu'est-ce qu'il fait froid !
Aranea K. Owens
♕ • Sang-Pur • ♕
Messages : 36 Âge du personnage : Un peu plus de neuf cent ans.
Mémoire de vie Race: Sang-pur Métier/Rang: Mercenaire. Statut amoureux: Veuf/Veuve
Jeu 19 Oct - 14:45
❝ Shooting Stars
with Magnus
— Fæn, fût le premier mot qui traversa les lèvres d'Aranea, lorsqu'elle ouvrît les yeux.
L'insulte avait fusé dans sa langue natale, parfaitement naturelle. Cinglante et presque lourde de toute la frustration qui écrasait sa poitrine et s'insinuait jusque dans ses os.
Arrachée au sommeil par un violent haut le cœur, la mercenaire s'extirpa des bras de Magnus pour aller s'enfermer dans la salle de bain reliée à la chambre de l'auberge où ils s'étaient arrêtés, sans se soucier de si oui ou non la brutalité de son geste arracherait potentiellement le vampire au sommeil auquel ils s'étaient tous deux laissés aller. Leur longue traversée avait été aussi fastidieuse qu'éprouvante et il lui fallait bien reconnaître qu'elle avait vu cette nuit se profiler comme un très agréable repos amplement mérité... Jusqu'au réveil.
La respiration légèrement accélérée par la nausée qui remontait le long de sa poitrine, Aranea ferma les yeux, soupira. Sa nausée n'était que ce qu'elle semblait être : une nausée. Et ce fût d'un air presque excédé qu'elle glissa son regard en direction de son reflet, à sa droite. Outre son air fatigué et sa grimace frustrée, rien ne laissait voir qu'elle était assez malade pour refuser jusqu'à l'odeur du sang. Et pourtant... L'évidence était aussi présente que la petite vie qui palpitait au creux de son ventre, quand bien même elle refusait, avec force, de l'accepter. Elle avait le mal de mer, sûrement, ou se récoltait probablement les conséquences de son repas de fortune, lorsqu'elle s'était littéralement faite déchiqueter la cuisse, en compagnie de Magnus. Toutes les raisons lui semblaient bonnes pour s'écarter du seul chemin qui lui assurait une vérité à laquelle elle voulait tout simplement renoncer.
Déroutée, Aranea passa une main aussi nerveuse que moite sur son visage, comme pour se sortir un peu plus du sommeil tandis qu'elle se retournait en direction du miroir posé à sa droite. Ses doigts se glissèrent jusque sur son cou et un léger frisson courût le long de ses bras, dû au vent frais qui s'insinua par la fenêtre. Sa peau était constellée de quelques rougeurs plus ou moins visibles, de sa mâchoire à son buste. Tantôt de légères traces de baisers, tantôt d'autres choses, elles prenaient à certains endroits une teinte violacée qui fît hausser un sourcil incrédule à la vampire. Magnus n'avait pas lésiné sur les « démonstrations d'affection » et il lui fallait bien avouer que le soupir qui traversa ses lèvres était bien plus amusé que réellement contrarié.
« Il est impossible. »
Ses propres problèmes coincés dans un coin de sa tête, la mercenaire retourna donc en direction de la chambre et récupéra ses vêtements pour les enfiler sans trop prêter attention à si oui ou non Magnus avait fini par se réveiller. Elle n'enfila qu'un pantalon en cuir accompagné d'un bustier qu'elle resserra à l'aide d'une épaisse ceinture, dénoua ses cheveux et s'installa au bord du lit en s'étirant tout doucement.
— Tu n'avais pas quelqu'un à aller chercher, toi ?
Shooting StarsLe sommeil avait encore une fois enveloppé le vampire dans une étreinte assez reposante. Au point qu'il aurait pu en baver sur l'oreiller, s'il n'était pas le visage vers le plafond encore dans la torpeur. L'injure de son amie vampire ne brisait pas son repos, par contre son geste brusque eut le mérite de le faire bouger sur le côté. Il était rare que Magnus s'agite dans son sommeil alors pour le coup, un œil maintenant légèrement entrouvert, il soupirait. Il n'avait pas passé la nuit la plus parfaite du monde, mais il aurait le plus vil des hommes pour nier que cette dernière, en compagnie d'Aranea avait été désagréable. Il se redressait en se massant le cou, non moins constellé de marque d'affection que le buste de la vampire et baillait. Neufs cent ans n'empêchaient pas les réactions les plus humaines qu'il soit au réveil. Il retirait la couverture de tissu de son corps en fronçant les sourcils avant de rester en positon assise. Il pouvait apercevoir sans doute un spectacle que beaucoup auraient donné royaume et sujet pour assister à ce dernier : une Aranea en train de se vêtir. Il posait le regard sur elle aussi bien pour admirer cette vue discrète que pour constater qu'il avait eu la main lourde en affection prononcée. Il soupirait avant de la laisser s'asseoir près de lui. Il avait le regard un peu fatigué, mais hochait la tête.
« Si je dois aller chercher Aster. S'il te plaît, accepte de m'aider. Il me trouve insupportable et dit que je suis un tyran, mais là un cerveau en plus du mieux fatigué pour m'aider à retrouver ce sorcier agaçant ça ne serait pas de trop. »
Il finissait par s'extirper de sa position assise sur le lit afin de retirer le bas de sa tenue dévoilant au regard de la vampire, son fessier. Ce n'était pas la première ni sans doute la dernière fois qu'elle le verrait alors il se fichait bien de la scène qu'il lui offrait. Il entrait dans la salle de bain pour en ressortir toujours en tenue d'Adam, mais le visage moins fatigué et sa tignasse sombre dans une anarchie ironiquement mesurée. Il ouvrait ce qui leur servait de penderie à tout deux avant d'enfiler l'une de ses longues tuniques de coton couleur des fonds marins sur un pantalon de soie en guise de caleçon. Il s'étirait en attachant sa ceinture pourpre autour de sa tunique non sans jeter un regard à Aranea. Il approchait et lui faisait relever la tête en glissant ses doigts sur le haut du buste de cette dernière en grimaçant. Il se trouvait assez idiot d'avoir tant marqué la peau de la jeune femme et reculait finalement en retirant sa main et en lâchant un énième soupir tout sauf de soulagement. Il n'y avait rien de pire pour Magnus que de se trouver lui-même excessif et idiot. Ce genre de constat avait de quoi le mettre en rogne contre sa propre personne, mais n'ayant ni l'envie ni le courage de s'emporter, il croisait simplement les bras en ne retirant par ses yeux de la vampire.
« J'arrive à me fatiguer moi-même, tu sais. Si j'avais su me contenir un peu ta peau, ne serait pas constellée de marque. On va encore vachement passer inaperçu en ayant des marques plein le visage et le cou tous les deux. Tu as l'air toute pâle, si ça ne va pas dis-le. Je n'aimerais pas être responsable de tes douleurs en plus de ces marques. Bref, allons chercher Aster, mais rappelle-toi, ne lui donne pas matière à trop l'ouvrir sinon il va encore nous agacer des plombes. Oh et rappelle moi de lui mettre une tarte pour penser que son absence ne m'affecte pas le moins du monde et que je me fiche de lui, il l'aura mérité. »
"Oh... est-il si tard ? Je n'ai pas fini...Bien, bien, j'ai compris. Je ramasse mes affaires et je sors..."
Voici les mots que me répondis la jeune femme en rangeant les affaires qu'elle avait emprunté et parti vers la porte de sortie en remettant correctement sa robe qui s'était légèrement plissée *Ah? Elle n'aurait pas pris un bouquin qu'elle cacherai par hasard? Elle sait pas qu'on peut emprunté ici?* Pensais-je, un léger sourire se dessinant sur mon visage. Je la vis sortir de la librairie au moment où je passais un rapide coup d'œil pour voir si rien n'avait disparu *...et si. J'avais raison. Je lui en toucherai deux mots*.
En sortant, je la vis se frotter les bras avec ses mains, "Brrrrh... qu'est-ce qu'il fait froid !" s'exclama-t-elle assez dérangée par la température ambiante. Je ferma à clé la porte en bois de chêne de la librairie, je rangea les clés dans une des poches de ma veste et je regarda la jeune femme avec un sourire à peine caché "Alors comme ça on prend un livre sans en parler à son libraire? Vous savez, vous pouvez emprunter et nous le rendre plus tard, vous aviez juste à marquer votre nom sur l'annexe" Dis-je en lui montrant un livre assez épais et de grande taille, avec un sourire ne pouvant plus être caché en laissant passer un petit rire à peine audible plus composé de soufflement que de sons réels. " Vous allez rentrez chez vous j'imagine? Si c'est sur le chemin je peux vous raccompagner, il risque de faire bientôt nuit et on sait pas ce qui peut arriver. Après si vous préférez rentrer seule, je comprendrai" Disais-je en la regardant calmement avec un très léger sourire.
La nuit tombait assez rapidement en cette fin de journée d'Automne et le vent semblait glacer les os et l'intérieur du corps sans passer par la peau. Chaque respiration étaient désagréables et personne ne voulait vraiment respirer dans ces conditions. La Lune était déjà extrêmement bien visible au dessus de la ville et le Soleil était déjà presque qu'un souvenir chaleureux de la journée qui venait de se finir
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