|
[Terminé] Souvenirs olfactifs [PV Astrid L. Håkansson]InvitéInvité | Lun 3 Juil - 15:09 Un coup de poing violent s’abattit sur le bois de son bureau. Il serrait les dents, amer, ignorant la nouvelle douleur qui émanait du côté de sa main. Cette douleur, ce n’était rien. Rien comparé à celle qu’il avait dans son cœur. De violents souvenirs se joignirent à sa colère latente. Il resta de longues minutes debout, le poing encore sur la table, essayant de calmer ses ardeurs violentes. Il fallait qu’il étouffe cette douce haine qui était en train de l’envahir. Un peu plus tôt dans la matinée, il avait reçu une lettre comme il en recevait tant d’autres. Ce n’était pas un miracle en soi. Les feuilles parcheminées scellées faisaient partie de son quotidien au même titre que les entrevues qu’il accordait à quelques membres de son peuple. Pourtant ce matin, il s’était réveillé avec un sentiment étrange. Son âme n’était pas sereine. Était-ce parce qu’il se doutait d’une attaque soudaine de son ennemi juré ? Non… C’était autre chose… La princesse ? Il jeta un œil à sa droite : sa petite fille était là, son petit animal en peluche contre sa poitrine. Elle dormait paisiblement et n’était pas en train de baigner dans une mare de sang. Alors quoi… ? Ce ne fut que quelques heures plus tard que le Roi pu justifier son malaise. Une missive urgente d’un de ses missionnaires stationnés en France lui annonçait la terrible nouvelle : Charles avait essuyé un cruel échec contre la perfide Albion et en avait perdu la mémoire. Comment ? Pourquoi n’avait-il pas été au courant de la guerre qu’avait lancé son ami contre l’Angleterre ?! Pourquoi n’avait-il pas su pour l’accident de sa charmante épouse ?! « Votre Majesté… Vous étiez en plein en train de contrer les Danois… » Il exigea que toutes les lettres qu’il avait reçu ces trois derniers mois soient réexaminées ; il voulait savoir. Savoir si Charles l’avait prévenu de ce qu’il lui arrivait… Prévenu de ce qu’il comptait faire. Si tel était le cas, le suédois ne perdrait pas de temps, ne se poserait pas de question, et lancerait une offensive si destructrice que l’Angleterre saurait qu’elle était piégée de toute part. Annulant toutes ses entrevues, il était retourné dans ses appartements et s’était enfermé dans son bureau.
Gustav déglutit et se laissa tomber sur son fauteuil en cuir bleu nuit. Il croisa ses longs doigts fin qu’il posa contre ses lèvres ; il réfléchissait, perdu dans ses pensées. Que pouvait-il faire ? Quitter son palais pour juger de lui-même de l’état de Charles ? Cela pouvait être trop risqué. Le Danemark saisirait à coups sûrs cette occasion pour envahir ses terres et ruiner les villages qui étaient sur la route de Stockholm. Le faire venir ? Ce serait lui faire maladroitement prendre le rôle d’appât… Qui plus est, la France devait être en ce moment dans sa plus belle impasse avec un Roi amnésique. D’ailleurs… Jusqu’où avait-il tout oublié ? Est-ce qu’il l’avait oublié, lui, son ami de longue date ? Il serra les dents. Il avait horreur de cette impuissance. C’est alors que la porte en face de son bureau glissa doucement sur ses gonds. Son regard dur se leva pour en voir la raison, s’attendant à l’un de ses servants venant lui annoncer que Charles lui avait bel et bien annoncé ses intentions et lui avait demandé de l’aide. Mais à la place, il vit les boucles brunes et le visage de porcelaine de son adorable enfant. Ses grands yeux curieux et aimant se plantèrent directement dans ceux de son père. Elle retomba sur ses talons -la pauvre était trop petite pour atteindre la poignée sans se hisser sur ses orteils- et se mit dans l’encadrement de la porte. « Pappa… ? » dit-elle avec hésitation. Gustav soupira brièvement. Il ne s’était pas attendu à ce que ce soit elle. « Elina. Tu ne devrais pas être ici. » La petite baissa la tête et attrapa le jupon de sa robe. Il ferma les yeux pour achever de se calmer, mettre ses envies sanglantes de côté, et les rouvrit ; elle n’avait pas bougé. « Viens ici, min vackra. » La douceur de sa voix fit courir la petite qui se jeta sur son père. Elle l’enlaça de ses petits bras en plongeant sa tête contre le torse de Gustav. Sa légère chaleur l’inondait et le calmait. Que restait-il à Charles hormis la distance et l’absence de chaleur ? « Pappa, pourquoi tu es triste ? » Triste ? Lui ? Alors qu’il y a quelques instants il était aussi tumultueux que la mer du Nord en plein hiver ? « Pourquoi dis-tu cela ?- Tu as les sourcils froncés… Ici... » Elle posa son petit index entre ses sourcils. « Charles ne va pas bien, min vackra. Il a eu un accident. - Le monsieur blond ? De quand on traverse la mer ? – Oui. -Qu’est-ce qu’il a? – Il a été très en colère contre quelqu’un et a fait une bêtise. Maintenant, il a oublié beaucoup de choses… – Il… Il nous a oubliés aussi ? Je l’aime bien ce monsieur… » Elle était maintenant tout aussi triste que lui, sauf qu’elle ne se privait de l’afficher sur son visage d’ordinaire rayonnant de joie. « Je ne sais pas, Elina… – Il faut lui envoyer quelque chose pour qu’il se rappelle de nous ! » Gustav arqua un sourcil, curieux. Elle serrait son vestion noir avec vigueur et s’était exclamé avec une détermination rare. « Et à quoi penses-tu? - Je ne sais pas ! Peut-être un dessin… Peut-être un des livres qu’il m’a offert… Je ne veux pas qu’il m’oublie ! » Elle marqua une courte pause, réfléchissant. Elle ne savait que choisir entre toutes ses idées. « Je vais lui faire plein de choses pour qu’il se rappelle de moi ! » Là-dessus, elle sauta des genoux de son père et balaya du regard la pièce. « Tu devrais aussi lui faire quelque chose, Pappa ! Je suis sûre que ça lui plairait! » Elle quitta alors son bureau, débordant de motivation et de bonnes intentions. Quelque chose hein… Oui mais quoi ? Ils étaient tous les deux des hommes… Qui plus est des Rois. Un simple dessin comme il savait si bien les faire ne suffirait pas à susciter la mémoire de Charles, ni même à lui rappeler l'expéditeur de ce colis. Il leva ses yeux clairs vers un portrait accroché au-dessus de la double-porte que venait de franchir Elina. Sa femme le regardait avec tendresse. Sans conviction, il convoqua un de ses valets. « Faites venir l’héritier des Håkansson le plus rapidement possible. Je la rencontrerais dans la salle de Conférences. » conclut-il. | | Astrid L. Håkansson♕ • Sang-Pur • ♕ Messages : 64
Mémoire de vieRace: Sang-purMétier/Rang: Duchesse / Parfumeuse royaleStatut amoureux: Célibataire | Jeu 6 Juil - 12:54 Souvenirs olfactifs feat. Gustav II Fran Sverige La richesse chez les nobles se distinguaient de multiples façons. La richesse des vêtements, l'éclat des bijoux et des diamants autour des cous fins et délicats des jeunes femmes ou au nombre de bague sur les doigts d'un baron, les maisons, les manoirs ou les demeures fastes et somptueuses. Ce sont des signes distinctes pour la plupart des nobles de la Cour.
Mais Astrid était différente. Si on oubliait sa nature quelque peu spécial, bien évidemment. Sa richesse à elle venait de ses nombreuses connaissances à travers ses nombreux voyages autour du monde. Elle avait appris bien des choses et avait enrichi son savoir au fil du temps. Et son savoir, elle le matérialisait dans quelque chose de bien particulier. Ses eaux parfumés. Assise à une table dans la bibliothèque royale du Château, Astrid réécrivait avec minutie la recette de l'une d'entre elle dans son précieux carnet. Sa dernière création avait été destinée pour un noble de la Cour et, satisfait de son travail, il lui avait assuré qu'il passerait à nouveau commande.
La lycane s'arrêta d'écrire quelques instants, se permettant un moment de rêverie. Elle pouvait imaginer sans peine les délicates bouteilles de différentes couleurs, alignés dans une magnifique vitrine en verre et en bois. Vitrine qui commençait d'ailleurs à déborder. Sourcils légèrement froncés, elle nota sur un bout de papier qu'elle allait devoir en commander un autre où les fioles commenceront à s'installer sur les étagères du manoir.
Au loin, elle entendit la porte de la bibliothèque grincée alors qu'on l'ouvrait et la refermait. Grâce à sa nature lycanthrope, elle pouvait entendre les bruits de pas pressés qui se dirigeait indéniablement vers elle.
-Que me voulez-vous? Demanda la jeune femme sans lever les yeux de son carnet.
Elle entendit la légère hésitation du valet mais se reprit bien vite, s'inclinant.
-Sa Majesté vous demande dans la Salle de Conférences, madame.
La main d'Astrid cessa d'écrire lorsqu'il évoqua le Roi. Que pouvait-il bien lui vouloir? Pour avoir sa réponse, elle devrait aller à la Salle de Conférences, n'est-ce pas? Elle congédia le valet, rangea ses affaires et les confia à Jonas qui attendait à l'extérieur de la bibliothèque. Elle ordonna à son homme à tout faire de ne pas l'accompagner jusqu'à la Salle de Conférences, elle saurait très bien se débrouiller pour le reste.
Sur son chemin, elle s'arrêta devant un miroir, vérifia son apparence, ajusta quelques mèches et lissa quelques plis de sa robe avant de continuer sa route. Une fois arrivée devant les portes de la pièce, les deux gardes en poste l'annoncèrent puis ouvrirent la salle. Elle attendit que les portes se soient refermées pour faire sa révérence.
-Votre Majesté. En quoi puis-je vous servir?
Lorsqu'elle se releva, elle afficha un sourire fin et délicat, replaçant avec discrétion l'une de ses longues mèches blondes platines sur son épaule.
@astrid | | InvitéInvité | Mer 12 Juil - 17:43 Assis derrière son bureau en merisier, il avait une jambe croisée sur l’autre et les bras sur ses accoudoirs. Son regard était rivé dans celui du portrait de sa défunte épouse. Il avait, comme d’ordinaire, une de ces conversations interne, solitaire, avec la femme qu’il avait tant aimé et qui était partie trop tôt. Il se remémorait quelques souvenirs, notamment ceux qui avaient permis à Charles et à Ellen de se rencontrer… Le Roi de France avait fait le chemin jusqu’à Stockholm. Une sorte de surprise qui avait été cachée à Gustav jusqu’au moment où, agacé par le silence de ses domestiques, il ordonna au majordome en chef de lui répondre. Il se rappela alors qu’il n’avait pas été tendre et l’avait menacé de le plonger vivant et nu dans la Strömmen jusqu’à ce que mort s’ensuive. Même s’il n’avait pas été entièrement sérieux, son ton froid et son regard dur avait achevé de convaincre le majordome qui l’avait renvoyé vers Madame la Reine. Bien qu’il n’avait pas compris pourquoi, il le laissa retourner travailler en lui promettant de statuer sur son sort plus tard et qu’il ne tarerait pas à le tenir au courant de sa décision. Il avait alors été dans le quartier de son épouse, qu’il trouva en l’excellente compagnie de son ami de longue date. Deux des personnes qui, à l’époque, étaient celles qu’ils chérissaient le plus avec son frère cadet, avaient décidé de lui faire cette surprise pour son anniversaire… Et son homologue royal leur avait ramené une magnifique plante du sud de la France qui avait spécialement été élevée pour s’acclimater à la rudesse des hivers suédois. Un doux souvenir qui lui tira un sourire nostalgique… Un de ceux que Charles avait dû oublier.
Il se leva alors de son fauteuil et respira longuement. Il tira sur le bas de sa veste noire aux boutons d’or ; il était temps de se rendre dans la Salle de Conférence. La noble dont il avait sollicité la présence devait être dans ses quartiers et ne devrait pas tarder à se présenter pour leur entrevue. Il sortit de son bureau et pris la direction la plus courte pour aller… Voir sa fille. Celle-ci était concentrée sur ses projets pour Charles. Il la prévint qu’il ne fallait pas qu’elle le dérange, Pappa avait un rendez-vous très sérieux… « Oh ! Tu as trouvé quelque chose pour Charles? -Je pense oui... -D’accord ! Tu me diras ce soir? » Il hocha la tête et prit, cette fois-ci, la direction de la salle où il s’entretenait avec les gens de toutes classes sociales. Il y arriva bien avant la jeune femme et il s’assit sur le fauteuil luxueux, situé en haut de quelques marches, une tasse de thé à la main. Trois coups secs se firent alors entendre derrière la double porte en bois et Gustav posa la tasse sur une petite table à côté de lui. Il avait entendu parlé de cette jeune femme. Son talent se murmurait entre les nobles de sa cour et avait fini par arriver jusqu’à ses oreilles. Une aubaine pour le Roi, compte tenu de son idée un peu folle. Il la dévisagea en silence. Tous ses gestes étaient impeccables, mesurés aux millimètres près. Elle avait reçu l’éducation qui était propre à son rang. Sauf cette mèche volontairement rebelle qui s’était glissée le long de son cou découvert pour venir épouser la courbe de son épaule. Il se leva et descendit les trois marches lui le mettait physiquement au-dessus d’elle. « Voyez-vous, les conversations vont bon train lors des soirées mondaines. Des noms s’échangent. Des gens les plus détestables aux plus talentueux. » Il marqua une courte pause, les deux êtres n’étaient plus qu’à quelques mètres l’un de l’autre. « J’ai entendu dire que vous étiez parfumeuse. Pouvez-vous m’expliquer votre processus et comment vous faite pour capturer l’essence d’une personne ou d’un souvenir. » Ce n’était pas une question, loin de là. Mais le ton volontairement neutre et le regard intéressé ne pouvait que favoriser un discours de la jeune femme. Hormis bien sûr son rang qui pouvait la sommer de lui répondre. | | Astrid L. Håkansson♕ • Sang-Pur • ♕ Messages : 64
Mémoire de vieRace: Sang-purMétier/Rang: Duchesse / Parfumeuse royaleStatut amoureux: Célibataire | Ven 14 Juil - 14:47 Souvenirs olfactifs feat. Gustav II Fran Sverige Astrid garda son sourire alors que le Roi l'observait silencieusement et avec minutie. Son regard n'avait bien évidemment pas loupé la mèche rebelle de la duchesse. Mais il n'en fit aucune remarque pour autant. Il se contenta de descendre les marches qui lui donnaient plus de hauteur, d'importance et de prestance. Il se décida néanmoins à parler, attirant maintenant la curiosité de la demoiselle. Pendant une infime seconde, elle se demanda si le Roi avait découvert sa nature lycanthrope mais se ressaisit et l'écouta jusqu'au bout.
Voilà quelques années qu'elle avait commencé sa modeste profession de parfumeuse et son commerce florissait auprès des nobles de Suède depuis le début de l'année. Son premier essai avait été avec une noble de France, une amie de la famille. Elle avait été très satisfaite et Astrid avait décidé de tenter l'expérience dans son pays natal. Et le meilleur moyen d'augmenter sa popularité était le bouche-à-oreille. Mais elle n'aurait jamais cru que son nom arriverait dans les oreilles du monarque aussi vite.
-Permettez-moi de vous dire que je suis honorée que Sa Majesté porte autant d'attention à mon travail. Rares sont les personnes me sollicitent pour me demander mon savoir-faire. Sans doute parce qu'une femme n'est pas supposée être autant savante qu'un homme.
Elle replaça sa mèche encore rebelle derrière son oreille avant de continuer.
-C'est un processus assez simple mais qui s'étend sur plusieurs jours. Il vous faut d'abord fabriquer des huiles parfumées. Pour cela, il faut mettre les fleurs et les feuilles dont vous souhaitez obtenir l'huile, des peaux de fruits - des agrumes de préférence dans un sac que vous refermez. Vous le frappez ensuite tout doucement avec un maillet de cuisine pour ne pas en faire une bouillie. Une fois cela fait, vous mettez le contenu du sac dans une fiole avec l'huile d'amande. Secouez la fiole jusqu'à ce que tout soit bien mélangés. Il ne vous reste plus qu'à laisser la fiole au soleil afin que l'huile puisse s'imprégner de ceux de la plante. Vous pouvez ainsi répéter ces actions avec d'autres fleurs.
Une fois qu'Astrid était lancée sur ce sujet, il était difficile de l'arrêter. Tout en parlant, elle s'était mise à marcher dans la salle de Conférences, tournant autour du Roi.
-Le lendemain, prenez une passoire afin de retirer les matières superflues. N'hésitez pas à filtrer plusieurs fois. Pour conservez l'huile le plus longtemps possible, il est important de les garder des fioles opaques - les brunes sont parfaites. Maintenant que vous avez vos huiles, vous pouvez fabriquer vos eaux parfumées. J'ai essayé plusieurs liquides afin de conserver les odeurs et j'en suis arrivée à la conclusion que l'alcool est le meilleur pour ce rôle. Ce que je viens d'expliquer, c'est la fabrication en elle-même. Oh…
Les joues d'Astrid se colorèrent d'une délicieuse couleur rose, se rendant compte enfin qu'elle venait de monopoliser la parole en présence du Roi. Ses mains vinrent dissimuler le bas de son visage avec timidité.
-Je vous prie de m'excuser, Votre Majesté. Lorsque je suis lancée sur ce sujet, il m'est difficile de m'arrêter.
Un petit silence s'installa dans la pièce. Elle reprit finalement un peu plus de douceur dans sa voie cette fois-ci.
-Pour ce qui est de capturer l'essence d'une personne ou un souvenir, il me faut une préparation différente. Il me faut… apprendre à connaître la personne, son caractère, son passé… Entre autres…
@astrid | | InvitéInvité | Lun 14 Aoû - 15:36 Insipide. Telle fut sa conclusion en détaillant la demoiselle qui lui faisait actuellement face. Un sourire de convenance, des gestes millimétrés, Gustav ne pouvait que constater qu’en sa présence, les gens perdaient de leur saveur en faveur d’un comportement honorable pour satisfaire son rang royal. Ces gestes de rigueur à la Cour et parfaitement executés, ceux qu’il avait vu de trop nombreuses fois, le rendait maintenant indifférent. Même cette mèche faussement rebelle ne put l’empêcher de penser autrement. Qu’imaginait-elle ? Qu’il l’avait convié ici parce qu’il avait des vues sur elle ? Tout le monde au Palais savait que son esprit était ailleurs, et son cœur toujours préoccupé par sa défunte épouse. Cependant, il ne put que se réjouir de voir que, même s’il prenait son temps, la jeune femme gardait son masque. L’impatience et le malaise n’avaient pas franchis les portes de la Salle de Conférence. Un bon point pour l’héritière de la maison Håkansson…
Il l’écouta patiemment, un œil sur elle. D’un regard, il voulait savoir si elle était la bonne personne pour sa requête un peu étrange. De quelques analyses de sa posture et de sa façon de parler, il voulait être sûr qu’elle serait un être fiable. Ses explications étaient détaillées, intéressantes, et le roi aurait sûrement prit plaisir à l’écouter et à apprendre d’elle si son esprit n’était pas occupé à regretter d’avoir abandonné son ami. Même si rien n’était encore sûr, Gustav s’en voulait de ne pas avoir pu être présent pour Charles. Son obsession de vengeance contre le Danemark se montrait parfait malsaine… Il perdait pied avec la réalité… Un infime sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu’elle rougit. Il ne lui avait pas, au final, fallu longtemps pour craquer son masque de politesses mondaines. Le roi de Suède aimait les gens naturels et authentiques. Cette discrète réaction marqua un nouveau bon point pour la demoiselle. « Ne vous inquiétez pas, madame, les gens passionnés peuvent rarement raccourcir leurs explications. Ce sont des gens riches, et malheureusement trop peu nombreux dans ce bas monde. » Il marqua une courte pause, détachant enfin son regard de son visage -à ses yeux- encore adolescent. « Et les femmes le sont encore moins. Ce qui est dommage lorsque l’on découvre qui se cache réellement derrière telle œuvre ou qui a pu tenir un tel discours. Qui plus est, vous n’êtes pas sans savoir qu’un homme n’est rien sans une présence féminine. » Un sourire sincère et nostalgique se dessina sur son visage. Il repensait à Ellen, à la princesse si dynamique… À l’épouse de Charles… « Mais passons, ce n’est pas pour cela que je vous ai convié ici. » Gustav croisa ses mains derrière son dos pour finalement se retourner complètement vers son invitée. Connaître une personne… Son caractère… Son passé… Des choses extrêmement personnelles et qui pourraient se montrer extrêmement compromettantes. Le jeune roi se demanda alors si son idée était vraiment judicieuse… Le Royaume de France devait déjà être dans un état instable… Confier certains éléments à une parfaite inconnue, bien que noble à son Palais… « En quoi connaître tout cela pourrait vous être utile ? Et qu’avez-vous besoin de savoir exactement ? J’ai besoin de clarté. Je ne m’y connais que peu dans l’art de la parfumerie et j’avoue n’avoir jamais entendu quelqu’un réussir à capturer des essences aussi… Personnelles si je puis dire. » Son regard unique s’était profondément ancré dans celui d’Astrid. Il ne s’imaginait pas si elle comprenait le poids de ses paroles, ni même si elle savait pour qui sa commande serait et pour quelles raisons. Lorsqu’il fut certain que ses paroles aient trouvées leur place dans l’esprit de la demoiselle, il reprit. « Vous qui êtes à ma Cour, savez-vous ce qui s’est passé dernièrement en Europe ? Et ne me jouez pas votre carte Joker, je sais que vous êtes plus intelligente que cela. » ajouta-t-il en souriant. - Spoiler:
Je m'excuse pour la réponse tardive !!! J'étais en festival ToT
| | Astrid L. Håkansson♕ • Sang-Pur • ♕ Messages : 64
Mémoire de vieRace: Sang-purMétier/Rang: Duchesse / Parfumeuse royaleStatut amoureux: Célibataire | Lun 14 Aoû - 20:31 Souvenirs olfactifs feat. Gustav II Fran Sverige Les manières d'Astrid étaient parfaites, impeccables. Si son père avait été présent, il aurait été sans aucun doute fier d'elle. Mais il n'était pas là. Aucun membre de sa famille n'était présente pour veiller sur elle ou veiller à ce que tout se déroule bien, à ce qu'elle ne fasse pas le moindre faux pas. C'était une grande fille désormais, elle avait passé l'âge depuis bien longtemps qu'on lui tienne la main. Alors une entrevue avec le Roi de Suède ne devrait pas poser de problème majeur n'est-ce pas? En tout cas, la lycan pensait ne pas avoir fait de faux pas jusqu'à présent. Elle observait d'un œil discret les expressions du Roi et il semblait de temps à autre quelque peu distrait par une quelconque distraction. Était-il encore affligée par la mort de son épouse? Sans doute. Qui ne l'était pas lorsqu'on perdait un être cher.
Elle remercia le Roi du bout des lèvres avec un léger hochement de tête avant de l'écouter avec tout l'attention qu'elle lui devait. Elle serra discrètement les lèvres lorsqu'il commença à lui poser des questions sur le véritable processus de ses confections. Comment faisait-elle pour choisir telle ou telle fragrance en fonction des souvenirs, des informations personnelles qu'elle obtenait? Comment pouvait-elle expliquer cela sans paraître… comme une imbécile?
Elle ne détourna pas ses yeux saphirs de celui du monarque, osa même le soutenir alors qu'elle s'imprégnait de ses paroles. Il doutait. Il doutait non pas de son travail mais de ce que cela impliquait. En apprenant à connaître les gens, elle apprenait également des secrets, même des secrets inavouables. Et en tant que parfumeuse, elle possédait donc un certain pouvoir. Astrid était pleinement consciente de cette influence… et n'en usait nullement, contre toute attente. Elle pourrait bien mais elle n'en avait aucun besoin pour l'instant. Elle n'était pas intéressée par le pouvoir. Ce qui l'intéressait plus que tout était de voyager et découvrir d'autres horizons. Rien de plus, rien de moins.
Astrid croisa ses mains et ne put s'empêcher de soupirer légèrement. Elle maîtrisait l'étiquette mais parfois, cela la pesait beaucoup. Voilà pourquoi elle aimait beaucoup passer de temps avec Jonas dans les tavernes. Pas besoin de se retenir dans ces moments là.
-Connaître des choses personnelles et les transformer en odeur est assez… difficile à l'imaginer, je vous le concède, Votre Majesté. C'est un processus basé sur des goûts plus… personnels. Si vous souhaitez un exemple… pour quelqu'un de calme et posé, je choisirais des fragrances douces, rafraichissantes comme le citron ou la violette. Pour des personnes plus affirmés, le gingembre et la cannelle. Pour les souvenirs… comme vous l'avez noté, c'est personnel. Tout dépend si la personne souhaite les partager avec moi ou non pour diverses raisons.
Elle fit quelques pas vers la fenêtre la plus proche de la salle et observa l'extérieur quelques secondes, scrutant distraitement le jardin.
-J'ai eu vent de ce qui s'est passé entre votre allié français et l'Angleterre et du résultat de leur affrontement. C'est l'une des raisons pour laquelle mon voyage vers la France avait été retardée. Je partirais dans quelques jours, si tout se passe bien.
Astrid tourna finalement la tête vers le monarque et lui adressa un sourire fin, presque amusé. Presque.
-Si je peux me permettre, votre Majesté, avez-vous sollicité ma présence afin que je rencontre le Roi de France en votre nom? Votre intérêt pour la parfumerie me rend néanmoins confuse, si cela a un quelconque avec votre allié. Sauf si vous souhaitiez lui offrir l'une de mes créations, veuillez m'excuser si je me fourvoie…
@astrid - Spoiler:
Mais non, t'inquiètes, y'a pas de souci ! J'espère que t'es amusé !
| | InvitéInvité | Sam 2 Sep - 15:22 Elle tenait son regard. Ses yeux profonds, finement soulignés par du maquillage défiaient le monarque en toute impunité. Jamais une femme ne lui avait tenu tête. Ni même un homme. Sauf peut-être sa petite fille, mais cela était pour d’autres raisons. Gustav ne put savoir s’il était ravi d’une telle assurance ou bien s’il était animé par des sentiments plus profonds alors qu’il percevait un soupçon de colère. Elle ne semblait pas aimer qu’il remette en question ses pratiques, qu’il pose des questions. Ce n’était qu’une question de temps avant qu’elle ne laisse exploser son vrai visage. Tout du moins, c’est le doux espoir que caressait le roi, bien qu’il avait conscience qu’Astrid ne se laisserait pas faire aussi facilement. Mais il fallait qu’il mette de l’eau dans son vin. Il avait besoin d’elle et de son talent, ce n’était pas le moment de lui faire payer son affront, bien au contraire. C’est alors qu’un morceau de son image parfaite se rompit. Un geste et un son ne lui avait pas échappé. Ses mains croisées et un soupir. Le déni d’aborder le sujet plus en profondeur et l’exaspération. Gustav releva légèrement la tête, se retenant de sourire. Elle en avait du culot, cette noble.
« Difficile ». Ce mot résonna dans sa tête quelques secondes avant que son cerveau ne le lie à « Imaginer ». Ses épaules s’affaissèrent ; il n’avait même pas remarqué que son corps s’était tendu sous cette possibilité d’échec. Si jamais elle n’arrivait pas, ou ne voulait pas, faire ce qu’il désirait, il n’aurait aucune autre idée et passerait pour un naze auprès de sa fille qui mettait tout son cœur à l’ouvrage et de son ami qui souffrait. Il ne souhaitait pas partager tous ses souvenirs avec elle. C’était des choses personnelles. Des choses qu’il avait vécues avec Charles et qu’il gardait jalousement pour lui. Même sa défunte épouse n’était pas au courant d’un dixième de leurs escapades, de leurs conversations, de leurs points communs et de leurs rares différences. Ce n’était pas pour qu’une simple noble, si important que soit son nom, le sache maintenant. Son regard suivit la jeune femme jusqu’à la fenêtre. Les rayons du soleil, qui arrivait à son zénith, baignait la salle d’une lumière pure. Il put voir quelque-unes de ses mèches plus foncées, tranchant élégamment avec la clarté de sa chevelure. Comme celle de Charles. Comme celle d’Ellen.
Il soupira à son tour et prit son temps pour la rejoindre près de l’immense fenêtre. Son regard se posa sur quelques fleurs, celles qu’il avait ramené de France et qu’il avait patiemment réussi à acclimater au dur climat de Suède. « Je veux vous passer une commande. Vous ne partirez pas pour la France tant que celle-ci ne sera pas terminée et ne sera pas validée par mes soins. Vous vous y rendrez par la suite. J’appuierais votre nom pour un rendez-vous avec le roi de France. » dit-il après un long silence. « Je ne vous dirais que peu de choses. Votre discours sur vos méthodes en tant que parfumeuse m’ont convaincu quant à vos compétences. Je suis sûr que vous réussirez ma commande. Vous êtes libre de faire plusieurs bouteilles ou fioles. Peu m’importe, du moment que les résultats sont là. » sa voix avait été ferme. Ces paroles-là n’étaient pas discutables. Il regarda encore ses massifs fleuris, cherchant quels souvenirs, quelles odeurs pourraient solliciter la mémoire de Charles. Car il en était sûr, son ami n’avait pas pu définitivement tout oublier. Ce n’était pas possible. Il ne voulait pas y croire. « Je vais maintenant vous confier certaines choses. Vous êtes libre de prendre des notes, ce n’est pas strictement confidentiel. Je veux que vous recréiez des fragrances de bal français, une escapade nocturne dans des jardins et des contes autour d’une fontaine. Des fragrances d’aventures dans des couloirs peu visités, des salles à l’odeur poussiéreuse, des rires et l’appréhension de découvrir quelque chose qui n’existe pas. Je veux des notes de rose, de gentianes ciliées et de lys blancs. Je veux la sensation de la chaleur du soleil du Sud caressant un visage lors des journées d’hiver de Suède. Je veux des rires, de l’espièglerie, de l’amitié et de l’amour. » Il détacha enfin son regard du jardin, revenant peu à peu dans le présent, dans des heures qui lui paraissaient aussi sombre que lorsqu’il avait perdu son épouse. « Pouvez-vous pouvoir faire cela, mademoiselle Håkansson ? » | | Astrid L. Håkansson♕ • Sang-Pur • ♕ Messages : 64
Mémoire de vieRace: Sang-purMétier/Rang: Duchesse / Parfumeuse royaleStatut amoureux: Célibataire | Lun 4 Sep - 10:52 Souvenirs olfactifs feat. Gustav II Fran Sverige Astrid se sentit quelque peu coupable en remarquant l'affaissement des épaules du monarque lorsqu'elle lui avoua que recréer des souvenirs à travers des parfums étaient une tâche des plus difficiles. Comme elle le lui avait bien remarqué, les associations d'odeur n'étaient basé que sur sa subjectivité. Elle faisait du mieux qu'elle le pouvait avec le peu d'informations qu'elle pouvait. Puisque, au bout du compte, elle n'avait pas été là, au moment des faits. Ce n'étaient point ses souvenirs. Elle n'en avait qu'une image floue, fragile qui pouvait se briser en quelques secondes si elle ne se concentrait pas au maximum. Si elle avait déjà connu des échecs? Évidemment. Mais ces échecs lui avaient servi à améliorer et à parfaire sa technique. Comme le dit le dicton "Ce n'est qu'en forgeant qu'on devient forgeron." Si Astrid baissait les bras à la moindre contrariété, elle ne serait pas là, en ce jour. Face à Roi de Suède qui sollicitait ses talents de parfumeuse.
La lycan songea déjà aux paroles qu'elle allait servir à son frère aîné pour l'allongement de leur retard. L'argument "Le Roi m'a passé commande pour son allié le Roi de France" devrait amplement suffire. Lars n'était point difficile à convaincre dans la plupart des cas. Il lui faisait parfois d'utiliser ses yeux de biche et de jouer de sa petite moue adorable pour le faire flancher. Cette épreuve n'était rien comparé à ce que lui réservait le roi.
Elle but chacune de ses paroles, s'imprégnant de chaque mot qui s'échappait de ses lèvres, l'en voulant pas perdre une goutte. Inconsciemment, elle répéta du bout des lèvres chaque détail qu'il souhaitait retrouver dans ses parfums. Ajouter des notes de roses, lys et de gentianes allaient être un jeu d'enfant mais pour ce qui était du reste. Toutes ses informations titillèrent la curiosité d'Astrid bien malgré elle. Était-ce là des moments, des souvenirs partagés avec le Roi de France? Les mots contes, aventures et rires lui suffirent pour deviner que les deux Rois s'étaient rencontrés par le passé lorsqu'ils n'étaient encore que des enfants. Son parfum devrait donc évoquer la candeur et l'insouciance, la joie de vivre et les soucis d'enfants royaux.
Comme chaque fois qu'elle réfléchissait intensément à la confection de ses parfums, Astrid avait commencé à tapoter du bout de son index ses lèvres qui mouvaient silencieusement, et avait commencé à faire les sens pas. Bal français, escapade nocturne et contes autour d'une fontaine. Une note sucrée, légèrement envoutante, avec une touche de fraîcheur. Des aventures dans des couloirs peu visités, des salles à l’odeur poussiéreuse, des rires et l’appréhension de découvrir quelque chose qui n’existe pas. Cette partie allait être plus compliquée mais il fallait une senteur qui évoque le mystère, les secrets. Une odeur boisée, peut-être… La chaleur du Soleil du Sud caressant un visage lors des journées d'hiver de Suède. Une odeur chaude qu'on pouvait ressentir sur sa peau, une odeur qui réchauffait le corps et le cœur. Et puis ces trois fleurs cités, peut-être pourrait-elle les associer à chaque souvenir.
Le regard saphir d'Astrid s'illumina soudain et elle claqua des doigts, le bruit résonnant doucement dans l'immense pièce.
Elle se tourna finalement vers le Roi, son sourire le plus étincelant sur son visage, comme si on venait de lui offrir sa gourmandise préférée.
-Considérez votre commande comme terminée, Votre Majesté. Donnez moi simplement dix jours pour vous l'apporter. Je donnerai corps et âme pour vous satisfaire et aider votre allié le Roi de France.
@astrid HRP : Je n'ai pas osé faire une ellipse maintenant, je laisse donc ce loisir à mon Roi, si cela lui convient ~ | | InvitéInvité | Lun 11 Sep - 11:42 Gustav, en expliquant d’une manière la plus précise, sa commande, ne l’entendait pas répéter chacune de ses paroles. Lui-même était perdu dans une contemplation étrange de son jardin, se rappelant de la première rencontre entre lui et son ami aux cheveux de la même couleur que les épis de blés qui mûrissaient dans les champs. En revanche, lorsqu’il eut terminé et qu’il se retourna vers elle, il remarqua qu’elle n’était plus à la place où son regard l’avait quitté. Son corps se tendit alors qu’il la cherchait du regard… Pour la retrouver non loin de lui. Il s’apaisa, elle n’avait pas tenté de se cacher pour le tuer. Bien. Mais que faisait-elle ? Le roi misa sur une intense réflexion quant à sa commande et cela le fit se redresser un peu plus. Il ne bougea pas et l’observa attentivement. Là… Enfin elle avait abandonné cette étiquette rigide avec laquelle elle était entrée dans la salle de conférence. Le doigt sur ses lèvres, le regard penseur, c’était comme si elle avait oublié l’endroit et la personne avec qui elle se trouvait. Elle était elle-même alors que les talons de ses chaussures claquaient avec douceur sur le marbre de la pièce, étouffés par les nombreux plis de sa robe. Les mains croisées derrière son dos, il essaya de détailler plus précisément encore, la parfumeuse. Les traits de son visage laissaient sous entendre que sa requête pouvait être accédée. Les parfums et les souvenirs semblaient se mêler dans son esprit, les uns s’emboîtant dans les autres avec un soupçon de facilité. Ce fut alors à ce moment que ses doigts fins claquèrent. Le regard de Gustav se fit un peu dur, soucieux de la réponse finale de la noble. Il voulait que le projet fonctionne. Sincèrement. En plus, il n’avait pas d’autres idées. Le sourire de la jeune femme, l’illumination dans son regard et sa réponse positive le soulagea. « J’ai beaucoup d’attentes pour ce projet, Madame. Si vos productions sont conforment à mes exigences, soyez sûres que vos talents seront chaudement conseillés. Je vous dis a dans dix jours en ce cas. Laissez-moi vous raccompagner. » En gentlemen, il leva son bras pour montrer la porte par laquelle elle était entrée, tout en marchant vers elle. Ils parcoururent les quelques mètres en échangeant des politesses mondaines et, lorsque la porte se referma sur Astrid, le roi dégrafa le col de sa veste et en remonta les manches. Bien. Voilà une bonne chose de faite…
Les jours passèrent avec une relative lenteur. Son quotidien n’avait pas du tout changé. Rencontres politiques et sociales le matin, déjeuner, courrier l’après-midi… Gsutav patientait. Il n’avait pas encore eu de retours de la part de la parfumeuse. En même temps, elle lui avait que ce serait prêt dans dix jours. Dix jours. Pas un de plus, pas un de moins. Curieux de l’art fin de la parfumerie, il avait farfouillé dans quelques livres de son immense bibliothèque à la recherche d’informations. Ce n’était pas chose aisée… Son père n’avait pas de curiosité pour des choses aussi raffinées et féminines… Seuls des livres expliquant l’histoire et les coutumes des pays européens trouvaient leur place à côté de romans suédois, de traités philosophiques grecs et français, et de livres de géographies, pour la majeure partie. Agacé, il avait sommé le responsable de sa bibliothèque et lui avait parlé de son ardent désir d’en apprendre plus sur ce sujet. Le lendemain, il avait trouvé une petite pile de livres dans lesquels étaient disséminés des informations sur cet art. Il les lut avec attention, faisant ainsi paraître moins long l’attente qui le séparait du résultat final de sa commande. « Pappa ! J’ai encore fait un cadeau pour Charles ! Je le mets ici, d’accord ? Tu veilleras bien à ce que tout parte avec la délégation, hein ? » Levant les yeux de son livre, Gustav écarquilla les yeux en voyant une petite table remplie de cadeaux faits par sa fille. Aux dessins se mêlaient des bouquets de fleurs séchés – pour qu’elles supportent le voyage – et une miniature d’elle et de ses parents. Il posa un regard tendre sur elle. « Tu ne penses pas que ça fait beaucoup ? Tu vas le rendre confus… - Mais je n’en peux plus d’attendre ! Tant que ton cadeau n’est pas terminé, je continuerais ! » dit-elle avec une détermination digne de ses gènes royaux. Puis elle repartit en quête d’une autre idée. Que cela devait être bien, d’être encore enfant, insouciants et plein de vie. « Votre Majesté ? Mademoiselle Håkansson souhaite une entrevue avec vous. Elle vous attend dans la Salle de Conférence… » Gustav referma doucement son livre et le posa sur la table attenante à son fauteuil. « Bien. Merci Aleks. Faite-y venir du thé. » dit-il simplement en prenant la direction de cette même pièce. Lorsque les gardes ouvrirent la porte, son regard se posa sur la parfumeuse, puis sur une caissette en bois sombre posée sur une table. Il s’approcha d’elle, pencha légèrement la tête. « Madame. J’espère que vos nouvelles sont bonnes. » dit-il en lui montrant l’une des chaises et en l’invitant à s’y asseoir. | | Astrid L. Håkansson♕ • Sang-Pur • ♕ Messages : 64
Mémoire de vieRace: Sang-purMétier/Rang: Duchesse / Parfumeuse royaleStatut amoureux: Célibataire | Mar 12 Sep - 22:41 Souvenirs olfactifs feat. Gustav II Fran Sverige Astrid se savait travailleuse et mettait son cœur dans tout ce qu'elle faisait. Chaque parfum qu'elle confectionnait recevait toute son attention et tout son amour. Elle ne pouvait pas prétendre à être une parfumeuse de renom si elle faisait les choses à moitié. Mais elle se surprit à mettre néanmoins plus d'ardeur dans une commande très spéciale. Une commande faite par le Roi de Suède en Suède, à l'attention de son allié Charles de France. Et de ce fait, elle n'avait pas droit à l'erreur. Si elle ne réussissait pas, elle apporterait non seulement la honte sur sa famille, sur son honneur mais entacherait également l'honneur de la famille royale suédoise. Les Hakansson servaient depuis des années la famille royale et la lycane ne pouvait se permettre d'apporter la déchéance de sa famille à cause de son incompétence.
Aussi, elle cessa toute autre confection, prévint ses clients que du à une commande de la plus haute importante, elle se chargerait du leurs après avoir fini. Jamais elle n'avait passé autant de temps dans son atelier, faire des allers-retours entre son jardin personnel et sa serre. Elle dormait même très peu, inquiétant son frère aîné Lars qui dut lui-même ordonner à sa cadette d'aller se coucher. Astrid avait demandé dix jours pour terminer son travail. Et elle avait réussi.
D'un petit sourire satisfait, elle referma la boîte en boite qui contenait trois fioles précieuses sur un coussin de velours rouge et appela ses servantes pour qu'elle puisse se préparer pour une entrevue avec le Roi. Pour ce jour assez particulier, son visage était entièrement dégagé, ses cheveux avaient été coiffés dans des tresses très complexes dont seules ses domestiques avaient le secret. Elle portait une robe de velours bleu nuit, parsemé d'arabesques dorés sur les bordures. Elle se permit même de se mettre une touche de parfum de rose derrière les oreilles et sur les poignets avant de partir en direction du château.
Elle exigea une entrevue avec le monarque une fois arrivée à destination et on la dirigea vers la Salle de Conférences et de patienter jusqu'à l'arrivée du Roi. Pour patienter, elle se plaça, comme dix jours plus tôt, à la fenêtre de la salle et observa le jardin en contrebas, essayant de deviner les fleurs qui s'y trouvaient. Mais malheureusement, elle ne put continuer sa contemplation que Gustav arriva enfin, toujours aussi majestueux. Elle fit une élégante révérence comme l'exigeait l'étiquette avant de se joindre à lui pour s'asseoir et le faire découvrir le contenu de la boîte. Elle ouvrit la boîte et s'empara de la fiole la plus à droite.
-Je n'ai point pour habitude de négliger mon travail, votre majesté. Sachez que j'y ai mis tout mon cœur et j'espère, tout comme vous, que le résultat sera satisfaisant. N'étant pas présente à… ces souvenirs, j'ai allié des senteurs qui pourrait évoquer ce dont vous m'avez parlé. Me permettez-vous…?
Elle indiqua d'un geste de la main ses mains et attendit son autorisation pour lui prendre la main gauche d'une main et de l'autre, elle réussit avec une dextérité dont elle seule avait le secret d'ouvrir la fiole, d'appliquer un peu du liquide rosé sur l'intérieur de la poignée du Roi de son index délicat. Le premier parfum devait rappeler les bals français, des escapades nocturnes, et des contes autour d'une fontaine. Astrid avait alors sélectionné la rose, le jasmin blanc pour le côté envoutant des bals et le narcisse pour le côté léger et frais. Non sans une légère appréhension, sa main fine le relâcha et le laisse humer le parfum.
-Qu'en pensez-vous…?
Sa voix s'était faite légèrement timide, plus basse, dans l'attente d'une réponse positive.
@astrid | | InvitéInvité | Lun 30 Oct - 16:49 Avant de s’asseoir, Gustav tira la chaise pour que son invitée puisse s’asseoir en face de lui. Question de principes. Il attendait beaucoup de cette commande et une partie de lui, aussi infime soit-elle, espérait sincèrement qu’Astrid ait réussie ce pari et que son ami puisse se remettre de son amnésie. Une fois tous les deux assis, la jeune femme n’attendit pas et ouvrit le coffret en bois qui trônait comme un trophée au milieu de la table autour de laquelle ils étaient installés. Pas de mondanités donc. Soit. Il esquissa un léger sourire : elle semblait vouloir aller droit au but, lui exposer le résultat de ses journées de recherches. Mais est-ce que son avis allait-il lui plaire ? Le suédois était réputé pour ne pas cacher le fond de sa pensée, quand bien même son interlocuteur était l’une des héritières d’une noble famille de son royaume. « Je vous en prie, Madame. » dit-il en posant son dos contre le dossier de sa chaise. Qu’elle ne néglige pas son travail, il aurait pu le parier. Surtout lorsqu’elle en avait parlé avec autant de passion lors de leur dernier rendez-vous. « Je suis sûr que vous avez réussi à trouver des compromis quant à votre absence lors de ces souvenirs. Sinon, votre réputation ne vous aurait pas précédée et vous ne seriez pas là à me présenter vos résultats. » Il avait employé délibérément un ton serein. La demoiselle pouvait se rassurer quelque peu ; il n’avait pas l’habitude de faire appel à n’importe qui. Ses espions avaient bien fait leur travail. Gustav se doutait que le résultat atteindrait l’espérance folle qu’il avait suscitée pour ce projet.
Le Roi se leva, ôta sa veste sombre et la déposa sur le dossier de son siège. Il dégrafa le bouton de sa manche, se rassit et, en toute confiance, confia son avant-bras à Astrid qui gardait ce sourire bienveillant et poli qu’il aurait préféré ne pas voir. Ses yeux clairs ne perdirent pas une goutte de son protocole, jugeant avec quelle dextérité elle maniait ses fioles de couleurs chaleureuses. C’en était assez surprenant. Les femmes réservaient toujours d’innombrables secrets… Il sourit brièvement de cette pensée alors que l’index de la jeune noble étalait avec élégance le liquide parfumé au creux de son poignet. Il leva lentement son avant-bras pour mener le parfum à quelques centimètres de son nez. Il le sentit une première fois, ses poumons se faisant inonder de fleurs douces, fraîches… … Gustav ferma les yeux. À quel souvenir Astrid avait associé ce premier travail ? De la rose… Du narcisse… De la fraîcheur. Les contours flous du souvenir contenu dans cette fiole se précisaient à mesure qu’il en humait les différents composants. Les nombreux bals au Château des Rois de France. Les visites que Charles lui faisaient dans les jardins royaux et les fontaines qui en peuplaient assurant une ambiance unique et sereine. Leur première rencontre lui vint instantanément à l’esprit, une après-midi officielle pour une rencontre officieuse où Gustav s’était laissé aller au dessin sous l’œil émerveillé de son ami.
Lorsqu’il rouvrit les yeux, le suédois avait une expression détendue sur le visage et un sourire doux devait achever de rassurer Astrid. « Votre premier parfum rempli mon premier souhait. Il est aussi léger que l’enfance, aussi doux que le fin de France et aussi raffiné que les jardins et les réceptions officielles. Si vous avez déjà eu l’occasion d’aller dans ce merveilleux pays, vous savez à quoi je fais référence. » Il se redressa et trempa une serviette immaculée dans une bassine d’eau tiède pour en éponger l’intérieur de son poignet. « Je vous sers du thé avant de passer à la seconde fiole ? » dit-il en faisant signe à l’un des domestiques présent au fond de la salle qui vint à leur rencontre avec un plateau chargé de biscuits, tasses et théière. Il prit lui-même une tasse, respira l’odeur plus masculine du thé noir, avant de la reposer et de reprendre sa position initiale. Il lui tendit son bras, prêt pour un second essai. « Laissez-moi deviner vos prochaines propositions. » | | Astrid L. Håkansson♕ • Sang-Pur • ♕ Messages : 64
Mémoire de vieRace: Sang-purMétier/Rang: Duchesse / Parfumeuse royaleStatut amoureux: Célibataire | Ven 3 Nov - 15:30 Souvenirs olfactifs feat. Gustav II Fran Sverige L'étiquette exigeait que l'on baisse le regard en présence d'un Roi. Mais en vu des circonstances de la situation, Astrid pouvait bien se permettre de le regarder, de scruter même son visage pendant de longues minutes. Tout comme lui, elle attendait beaucoup de parfums qu'elle avait spécialement conçu pour le Roi de France, et comme à chaque commande, c'était le client qui donnait son approbation. L'enjeu était d'autant plus grand puisque le Roi lui avait fait lui-même part de sa demande. Lèvres pincées et sourcils froncés, son visage affichait pour la première fois depuis des années de l'inquiétude lorsqu'il s'agissait de son domaine. L'enjeu était beaucoup trop grand pour qu'elle puisse éprouver une quelconque anxiété. Sa réputation ainsi que sa notoriété au sein de la Cour suédoise risquait d'en prendre un coup si le Roi lui-même n'approuvait pas ses préparations.
Après des minutes qui paraissaient interminables qui n'avaient été en réalité que quelques secondes, le visage de la lycan s'illumina de soulagement en voyant le visage détendu et le sourire satisfait de Gustav. La première fiole avait réussi avec brio. Elle se permit de soupirer de soulagement et s'apprêtait à passer à la seconde fiole lorsque le Roi l'invita à prendre le thé et s'avança même à essayer de deviner ce qu'elle réservait pour le deuxième parfum, ce qui l'a prit quelque peu au dépourvu.
-Je n'y ait passé que quelques semaines dans ce beau pays et je n'ai qu'une hâte, y retourner. Et une tasse de thé sera la bienvenue, Votre Majesté.
Elle prit une gorgée du thé noir qui la réchauffa de l'intérieur, l'apaisant quelque peu pour la suite. L'appréhension se faisait moins forte mais était toujours là, tapie dans son être, nouant légèrement son estomac alors qu'elle s'emparait de la seconde fiole. Cette dernière contenait un liquide ambrée et devait évoquer les mystères, l'aventure et les secrets. Astrid avait porté son choix sur du Patchouli, l'odeur boisé profonde évoquant le mystère. Avec cela, elle associa le gingembre, un stimulant idéal pour éveiller l'excitation de l'aventure. Comme précédemment, elle frotta quelques gouttes du parfum sur le poignet du Roi et attendit.
-Sauriez-vous trouver de quoi est composé ce parfum, Votre Majesté?
@astrid | | InvitéInvité | Dim 26 Nov - 18:54 « Et vous avez bien raison, Madame. La France a ce petit quelque chose indescriptible qui vous rempli d'une certaine émotion. Si vos autres propositions sont toutes aussi réussies que les autres, vous pourrez bientôt prendre votre bateau et y aller. » dit-il avec légèreté. Il guettait le regard interrogateur de la parfumeuse, alors que le domestique déposait avec discrétion leurs tasses et le plateau de biscuits sur la table. « Je vous en prie, servez-vous. » Le roi prit lui-même un biscuit. Loin de la mettre dans une position de confort total, Gustav souhaitait faire durer un peu plus ce moment pour découvrir la personnalité si surprenante d'une femme à l'apparence aussi jeune et au talent aussi réputé. Il constata à regret que la surprise de son regard était plutôt axé sur ses propres qualités olfactives que sur les moyens dont il avait fait preuve pour savoir qu'elle avait reporté son départ. Tant pis. A moins qu'il ne se fourvoyait, ce qui était bien rare.
Gustav posa ses yeux clairs sur la seconde fiole qui venait de faire son apparition. La couleur lui plu instantanément. Masculine et pourtant si chaude... Une couleur rare dans les contrées suédoises. Qui plus est, la forme de la fiole mettait parfaitement en valeur les reflets dorés du parfum, lui donnant un aspect encore plus chaleureux. Rondeurs et chaleurs étaient les premiers sentiments auxquels il avait songé alors qu'Astrid appliquait une nouvelle fragrance. Il fit les mêmes gestes, laissa le produit se marier à sa peau pâle. Les premières effluves laissaient promettre un merveilleux sentiment et le suédois ne tarda pas à monter son poignet à son nez pour le respirer à plein poumon, les yeux fermés. La force des parfums envahirent son nez et il un mystérieux sentiment le saisit. Une mystérieuse envie : en savoir plus. Il inspira une seconde fois. L'odeur était radicalement différente... Pas de douceur, pas de naïveté. Derrière ses paupières, il songeait à l'aventure, à l'odeur particulière de la terre lorsqu'il venait de pleuvoir... Au bois qui entourait une partie de leur château d'été... A la forêt apprivoisée qui était non loin de la demeure principale de Charles. Il détourna la tête, s'éloignant de quelques centimètres de son bras... Et pourtant, l'effluve était toujours présente en lui, entêtante et si profonde. La curiosité ne cessait de l'envahir alors qu'il ne cessait de respirer ce mariage parfait d'essences. Il songeait maintenant au bois de leurs bibliothèques, à la saveur qu'avaient ces après-midi de recherche pour percer à jour les rumeurs que leur donnaient leurs domestiques quand l'un allait chez l'autre.
Le roi décolla à regret son nez de ce parfum qui faisait battre son cœur, qui lui donnait envie de partir explorer les contrées inconnues de son propre pays. Son bras retomba mollement sur l'accoudoir de son fauteuil, une expression songeuse sur le visage. « Les essences que vous avez sélectionné pour ce parfum vont me donner plus de fil à retorde que la première fiole. Ces odeurs me sont moins familières bien que les pensées qu'elles m'en inspirent sont tous aussi divins que votre première proposition. Je doute que ayez utilisé du cèdre, bien que la couleur ambrée aurait pu en être l'élément principal. Je sais que le gingembre, dans une dose raisonnable cela va s'en dire, permet d'exciter le corps d'une personne. Hors, j'ai ressenti beaucoup d'excitation à vouloir partir à l'aventure, ce qui est le deuxième thème de votre restitution. » dit-il en souriant et en repensant à ce qu'il avait ressenti. « Reste à savoir quel est cet arrière parfum que je ne reconnais pas... Car je ne pense pas qu'il y ait une autre essence dans cette fiole... A moins celle qui a donné cette couleur or tout à fait remarquable... » Il prit le temps de réfléchir, mais plus il y songeait, moins il trouvait de réponse. Et ce, même si son nez revenait courir le long de son poignet. « Je vois que vous prenez plaisir à cela. Dites-moi quel est cet ingrédient dont je ne reconnais l'odeur.... » Sur ce coup, il capitula après avoir épuisé toutes ses pistes.
| | Astrid L. Håkansson♕ • Sang-Pur • ♕ Messages : 64
Mémoire de vieRace: Sang-purMétier/Rang: Duchesse / Parfumeuse royaleStatut amoureux: Célibataire | Dim 3 Déc - 17:45 Souvenirs olfactifs feat. Gustav II Fran Sverige Astrid n'allait pas se mentir qu'elle avait été quelque peu contrariée de devoir retarder son voyage vers la France mais ses tracas furent vite balayés par le défi que lui avait soumis le Roi de Suède. La noble adorait relever les défis, surtout lorsqu'il s'agissait de son domaine, la parfumerie. Tous ses clients - enfin clientes - avaient été satisfaites de son travail et sollicitaient régulièrement ses services. Ses voyages lui permettaient de découvrir et d'ajouter de nouvelles senteurs dans ses préparations, les rendant encore plus complexes et uniques. Sa savoir-faire était particulier et elle était presque certaine que personne ne pouvait imiter ses eaux parfumées à la senteur près.
Alors, tout en sirotant sa tasse de thé, elle observait Gustav qui était désormais fascinée par la seconde fiole qu'elle lui avait présenté. C'était sa préférée. Elle avait mis de l'essence de patchouli dans cette préparation. Le patchouli était une plante qui ne pouvait pas pousser naturellement en Suède. Elle avait déniché cette trouvaille durant l'un de ses voyages dans un pays qu'on appelait l'Inde. Un pays tout à fait charmant, aux milles et une couleur, odeur et saveur. L'endroit parfait pour elle. Mais hélas, comme souvent, Astrid du s'arracher de ce pays, et rentrer, pour ne pas éveiller ses soupçons sur sa véritable nature.
Malgré tout, elle ne regretta en rien cette décision. Si on lui avait dit qu'un jour le Roi serait complètement fasciné par ses œuvres, complètement enivré par l'huile essentielle de gingembre et de patchouli, elle ne l'aurait jamais cru. Il réfléchissait, se creusait la tête pour déceler les secrets de la fiole. Astrid termina sa tasse de thé, la reposa délicatement et lissa les plis de sa robe avant de rire doucement face à la capitulation du souverain.
-Vous avez effectivement trouvé le thème de cette seconde fiole ainsi que le gingembre qui s'y trouve à l'intérieur.
Elle attrapa le flacon contenant le liquide ambré, l'examinait de son œil d'expert.
-Ce qui donne cette belle couleur ambrée est le patchouli. C'est une plante qui ne pousse malheureusement pas dans nos terres mais dans des contrées plus chaudes et humides et donc, très difficiles à obtenir. C'est une connaissance de mon père qui me l'offert. Je ne vous cache pas qu'il m'a fallu beaucoup de temps et de patience pour obtenir d'autres pousses. Et, en voyant votre expression, je sais que mes efforts n'ont pas été vains.
Il ne restait plus qu'une seule fiole qui attendait sagement à ce qu'on la porte. Comme la précédente, elle rêvait une robe d'une belle couleur ambrée mais beaucoup plus clair cependant. Dans celle-ci, elle avait mélangé l'odeur boisée du cèdre et avait ajouté de la cannelle et une touche subtil de lys blanc. Elle s'empara de la fiole et la laissa sur la table, pour que le Roi puisse s'en emparer.
-Après vous, Votre Majesté, déclara-t-elle en lui désignant sa dernière création d'un geste de la main.
@astrid | | InvitéInvité | Sam 16 Déc - 23:14 Céder du terrain pour mieux conquérir la confiance de son peuple. Tel avait été le conseil que lui avait donné un jour, feu son père le Roi de Suède. Et Gustav se plaisait à suivre ces quelques mots qui lui avaient, bien des fois, sauvé la mise dans quelques confrontations verbales avec ses représentants à l'étranger. Chacun avait bon esprit d'agir comme il le sentait, le consultant rarement, et le suédois devait régulièrement remettre les pendules à l'heure. Laisser de la bride à son cheval tout en lui rappelant qui était celui qui avait les rênes en main. Ainsi, sur l'échiquier qui s'était bâti silencieusement entre la jeune femme et lui, l'actuel monarque avait reculé d'un pas, abandonnant toute recherche sur la troisième source de cette fragrance délicieuse. Alors comme ça... C'était du « patchouli ». Il n'en avait que rarement entendu parlé... Jamais vu. Comme elle le lui confirma, ce genre de plante n'était pas ordinaire dans ces contrées froides. Gustav la regarda d'un œil avisé alors qu'elle semblait, elle aussi, captivée par la couleur profonde et masculine de sa seconde production. « Fascinant. Vous l'avez donc acclimaté à notre pays ? Comment vous y êtes-vous prit ? » demanda-t-il, le nez encore sur son poignet pour essayer de trouver cette odeur venus des Indes. « Si cela vous est possible, un jour prochain, je souhaiterai voir votre serre. Celle où vous gardez toutes ces merveilles du monde. Les couleurs doivent en être resplendissantes. » ajouta-t-il, en s'imaginant son espace de création.
Le Roi se nettoya une nouvelle fois le poignet. Il ne restait plus qu'une fiole. Plus qu'un produit dont il voulait deviner toutes les plantes. Il détailla la fiole posée entre eux, sa tasse fumante dans une main. Il appliquait une règle primordiale que les cuisiniers s'attelaient à suivre : un bon met se déguste avant toute chose avec les yeux, puis avec le nez pour finir par les papilles. Il regardait ainsi le liquide ambré plus clair. Il paraissait plus léger que le second flacon, et pourtant chargé de plus de caractère que le premier. Dans tous les cas, sa curiosité était de nouveau piquée à vif. Il reposa avec douceur la tasse sur la soucoupe et s'empara délicatement du flacon pour le porter à hauteur de son regard. Le verre fin laissait filtrer la douce lumière du milieu de l'après-midi et donnait une couleur encore plus apaisante à ce troisième essai. En la regardant, il se rappela de sa troisième requête : la sensation de la chaleur du soleil du Sud caressant un visage lors des journées d’hiver de Suède ; des des rires, de l’espièglerie, de l’amitié et de l’amour. Ses yeux clairs quittèrent le liquide pour croiser ceux de la jeune noble. Elle semblait pressée de ses spéculations. Il ouvrit la fiole et déposa quelques gouttes sur son poignet, puis la referma. Il apporta sa peau parfumée à son nez et ferma les yeux pour s'imprégner au mieux de l'odeur qui pénétrait en lui avec une timidité certaine. Gustav pencha la tête sur le côté et se laissa bercer par sa respiration. Il souriait en se rappelant quelques après-midi neigeux où, adolescent, il menait de rudes parties d'échecs avec son ami Charles, sous le regard attendri de celle qui avait toutes les chances de devenir la future reine de France. Un rayon semblait traverser la pièce de ses souvenirs, se frayant un chemin dans la morosité du temps pour illuminer leur trio de bonne famille. Après la pluie, venait le beau temps. Même dans son pays où la fraîcheur de l'été était aussi pénétrante d'une bouchée de glace aromatisée. A chaque fois que ce genre d'événement prenait part dans son palais, que le soleil daignait se montrer, les trois jeunes gens sortaient déambuler parmi les bosquets couverts de neige et les arches offrant une vue imprenable sur Stockholm. Serein, le monarque rouvrit lentement les yeux et regarda la patiente jeune femme. « Lys blanc. En très petite quantité. Je reconnais cette fois l'odeur chaleureuse du cèdre. Et dire que je me suis emballé sur le second flacon... La dernière touche, je la reconnaîtrais entre mille compte tenu que la princesse raffole de cela dès lors que l'on se rend en France. Les pâtisseries à la cannelle sont l'un de ses pécher mignons. Le roi de France a l'habitude de lui en proposer lorsque des émissaires Ottomans viennent en mission diplomatique. » conclut-il avec un sourire satisfait. Il se redressa dans son fauteuil et croisa l'une de ses jambes sur l'autre, croisant ses mains sur son ventre. « En sélectionnant des fleurs blanches, je reconnais la délicatesse et la précision des femmes. Votre travail est remarquable. Avec le peu d'information que je vous avais confié, vous avez réussi à capter l'essence des souvenirs auxquels je pensais. J'espère que cela sera perçu de la même manière par le Roi de France. Vous pouvez être fière de votre travail, Madame Håkansson. Vous pourrez donner votre note de frais à mon secrétaire, Aksel. Vous serez payée en conséquence. Je souhaiterai un dernier service de votre part, si vous le voulez bien. Remettez vos flacons de parfum au Roi de France et informez-moi de ses réactions lorsqu'il sentira ces fragrances. Je vous préparerai une lettre qui vous fera obtenir une entrevue. » dit-il d'un ton plus solennel. « Soyez sûre que votre talent sera sur toutes les lèvres des domestiques qui sauront le transmettre à leurs maîtres et maîtresses. Je ne vous retiens plus en Suède, Madame. Vous pouvez quitter Stockholm dès que vous le désirez. » Tendant un bras, il s'empara de son thé qu'il finit d'une traite. Son cadeau lui paraissait parfait pour que son ami recouvre sa mémoire. Ceci joint aux nombreux présents de sa fille, il espérait sincèrement que cela suffise pour palier son manque d'action dans cette guerre qui avait affronté la France et l'Angleterre. | | Astrid L. Håkansson♕ • Sang-Pur • ♕ Messages : 64
Mémoire de vieRace: Sang-purMétier/Rang: Duchesse / Parfumeuse royaleStatut amoureux: Célibataire | Mer 27 Déc - 20:51 Souvenirs olfactifs feat. Gustav II Fran Sverige Astrid avait déjà prévenu au Roi qu'une fois lancée dans ses explications, il lui était difficile de s'arrêter mais qui était-t-elle pour ne pas satisfaire la curiosité lorsqu'il s'agissait de son domaine? Elle était certes bien plus âgée que lui, avait sans doute vu plus de contrées et de pays que lui mais cela, il n'était pas obligé de le savoir, n'est-ce pas?
-Ma serre apporte suffisamment de chaleur et d'humidité pour que le patchouli puisse se développer sans encombre mais une fois l'hiver arrivé, il m'est plus difficile de maintenir la bonne température. Aussi, je transforme en huile dès que j'ai une quantité suffisante de la plante.
Elle prit sa tasse de thé et en but quelques gorgées du liquide chaud. Liquide chaud qu'elle faillit recracher si elle n'était maîtresse de ses émotions lorsque le Roi souhaita venir voir sa propre collection de fleur et sans doute en discuter. La louve reposa sa tasse à nouveau et tapota le coin de ses lèvres avec une serviette mise à disposition.
-Votre venue dans ma serre serait pour moi un grand honneur, votre Majesté.
Avec l'enthousiasme d'une enfant à qui l'on promit des sucreries, Astrid attendit avec impatience les spéculations du Roi, l'observant Et quelle ne fut pas sa joie lorsqu'il devina les composants de sa dernière création. Si quelqu'un pouvait les deviner, cela voulait dire qu'elle avait réussit son travail avec brio. Elle réussit néanmoins à contenir sa joie sur son doux visage en un simple sourire qui paraissait tout de même trop grand à son goût.
Habituée aux compliments sur ses exploits, les compliments venant d'un Roi provoquèrent néanmoins une grande satisfaction. Il s'agissait du Roi, un client exceptionnel après tout. Si un membre de la famille royale approuvait ce qu'elle faisait, son commerce risquait d'exploser et les commandes afflueront beaucoup plus. La louve reprit cependant son sérieux lorsqu'il évoqua son souhait qu'elle offre les trois flacons au Roi de France, un précieux allié. Son voyage vers le pays français prenait sans doute une tournure diplomatique, aussi elle espérait ne pas s'être trompé et avoir fait les bons choix pour ses créations.
-Je suis toute honorée de cette mission, votre Majesté. J'espère être également à la hauteur auprès de sa Majesté le Roi de France et vous fera part des résultats le plus tôt possible.
Tout comme son hôte, elle termina sa tasse de thé, rangea soigneusement les fioles et les porta.
-Je vous serai gré de pardonner mon impolitesse à partir, Votre Majesté, bien que l'envie de discuter plus amplement avec vous soit forte, mais il me faut rentrer et terminer les derniers préparatifs de mon voyage. Je me suis permise de donner ma note de frais à votre secrétaire avant de venir. Je lui ai également laissé les mêmes fioles que je vous ai présenté aujourd'hui avec un parfum supplémentaire, spécialement crée pour vous. J'attends vos pensées avec impatience.
Un sourire malicieux sur ses lèvres, elle effectua une nouvelle révérence avant de finalement quitter la salle de Conférences d'un pas léger, songeant brièvement à cette fiole surprise qu'elle avait laissé: une note de fond de patchouli, ainsi que la Lavande, le thym et de Néroli en note de tête. Un parfum à la fois frais et léger mais qui gardait néanmoins une part de mystère, comme le Roi, selon elle.
@astrid | | Contenu sponsorisé | | |
|
|