L’Angleterre. Il y était enfin – et ce ne fut point une mince affaire en vue de la tension encore planante ici-bas. Inesis avait bien entendu parler de la guerre qui s’était déroulé entre l’Angleterre et la France mais il ne s’en formalisait pas pour le moment. L’Ouroboros bien ancré dans son esprit, il poursuivait une piste du vampire qu’il traquait et qui aurait été aperçu sur le sol anglais, justement. Après avoir manigancé le fait de se cacher dans une cale de navire, entre deux moutons à la laine épaisse, le jeune homme avait pu se glisser hors du premier port où le bâtiment avait appareillé.
Là, il avait fait ce qu’il savait faire de mieux : chercher l’ombre pour s’y cacher. C’était une chose qu’il avait eu l’occasion d’apprendre à travers ses entrainements de l’Ordre d’Italie : la discrétion. Ses pas le menèrent rapidement jusqu’à une sorte d’entrée vers une cave bien gardée. Qu’à cela ne tienne, Inesis attendit que quelque chose, n’importe quoi, perturbe l’attention des gardes de cet endroit et se faufila à l’intérieur, pareil à un rat. La crypte… Quel meilleur endroit pour se cacher lorsque l’on est un vampire, n’est-ce pas ? Tout du moins, c’était là ce que pensait le jeune homme.
Mais force était de constater qu’en définitive, il était surtout perdu et se raccrochait à n’importe quelle éventualité de retrouver l’assassin de sa sœur pour faire le travail qu’il aurait dû faire dès le départ : l’élimination. Comment s’y prendrait-il ? Il ne le savait pas encore. Sans doute l’Ouroboros saurait lui être utile. Il devait juste réfléchir à une stratégie de prime abord.
C’est donc dans l’optique de retrouver sa cible, malgré ses chances infimes, qu’Inesis fini par se munir d’une torche accrochée au mur et qu’il s’en servit pour éclairer son passage. Il continua à s’engouffrer dans les méandres de l’obscurité.
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Mar 20 Juin - 22:48
Dancing with monstersInesis & EdwardLa guerre avait cessé il n'y a pas tant de temps que cela et pourtant la paix était palpable. Je ne voyais guère d'humains ou de sorciers et pour ce qui était des autres, je ne voulais pas croiser leur chemin en d'autres circonstances que la courtoisie. Sorcier ne voulait pas dire invulnérable aux temps et à la mort elle-même. Je n'avais pas envie de voir la faucheuse devant ma porte, alors qu'un lycan ou un vampire m'avait pris la vie sans aucune pitié. D'ailleurs, avais-je moi-même de la pitié pour leur existence ? C'était difficile à dire vu la façon avec laquelle je pouvais les peindre dans mes paroles. En tout cas, sans que mon heure soit encore arrivée, j'allais devoir me glisser parmi les morts ce soir. Une jeune femme, venue il y a peu dans ma demeure, avait souhaité mon aide. Elle avait appris d'une manière qui m'était inconnue le fait de mon don. Bien que surpris et quelque peu agacé de voir qu'on savait si facilement savoir ce que je pouvais être, j'avais accepté. Ainsi, moi Edward, j'allais poser mes pieds dans une indigne place où des cadavres reposaient ainsi sans protection. J'enfilais mon long manteau sombre sur moi avant de quitter ma demeure d'un pas lent. Personne n'ignorait l'emplacement de la crypte pas même moi. De nombreuses rumeurs sur cette dernière couraient dans la ville, aussi bien en rapport avec les vampires et leur ligné ou leur longévité que d'autres horreurs. Certaines parlaient de messes macabres entre les ossements, de rites étranges et incongrus ou encore de repaire malfamé de bandits. L'époque avait des airs de prophétie et de beauté quand elle cachait l'immondice, la mort et les travers d'un mirage.
Mes pas résonnaient sur les pavés légèrement humides par la nuit pluvieuse de la veille. Cette ville comme tant d'autres donnait l'impression d'être le repaire de tant de malfrats, un véritable décor pour un tueur s'il avait voulu faire des victimes. Après tout, elle ne manquait pas de recoins, d'impasse et autres interstices cacher ses proies. Je secouais la tête, qui étais-je pour parler de cela alors que je n'aurais pas voulu en croiser un, de tueurs. Le meurtre n'était pas nouveau et dieu seul savait les crimes et autres atrocités que la guerre avait pu voir et engendré. Plus mes pas me rapprochaient de la crypte et plus j'avais la sensation que la peur était présente même dans ce lieu. Une aura que je n'aurais pu déterminer, puissante, mais bien là se trouvait au fond de la crypte. J'entrais prudemment en longeant les corridors de la crypte avant de me retrouver dans une immense et imposante salle munie d'une voûte. Ce qui, je devais l'avouer n'était, sommes toute pas habituel dans un tel endroit. L'aura, la sensation se rapprochait et en tournant la tête, je pouvais percevoir au fond du couloir à ma droite, une lueur comme un brasero, apparaître. Je n'étais donc pas seul comme je le pensais et sachant l'aura qui accompagnait la lueur lointaine, je devinais qu'il n'était point question de ma cliente de fortune. Profitant de la distance, je reculais d'un geste vif afin de me cacher dans l'ombre. Je me rapprochais alors de la plus massive des colonnes de la voûte et apposé sur moi, mon manteau. Je ne savais pas si cela suffisait à cacher ma personne, mais au moins j'aurais eu l'effet de surpris sur l'inconnu. Et ce fut dans un ton monocorde, tel un poète perdu que j'appelais l'étranger plus près de moi.
Il avait fini par se résigner sur le fait qu’il risquait fort de ne rien trouver ici, ni vampire à traquer ni réponse d’aucune sorte. Inesis commençait à désespérer sur la démarche qu’il adoptait présentement. Cependant, alors qu’il s’apprêtait à songer au demi-tour bref et rapide, une voix s’éleva des ténèbres, le faisant sursauter et lâcher la prise qu’il avait sur la torche de bois jusqu’alors. « Ah ! ».
Son palpitant prenant un violent coup de fouet, le jeune sorcier se retourna prestement pour faire face à une obscurité encore plus épaisse qu’il ne s’en souvenait alors – sa seule source de lumière à ses pieds, fatalement, son champ de vision était tout de suite moins dégagé. « Qui… Qui est là ?! »
Une voix plana alors dans les limbes de son esprit. « Espèce d’imbécile, contiens toi un peu ; c’est peut-être le vampire que nous traquons avec acharnement qui te fait une très mauvaise plaisanterie. Raison de plus pour l’éliminer rapidement. » Mais Inesis doutait, encore. Lentement, il se baissa – sans quitter la noirceur des yeux – et reprit possession de sa torche. « Montrez-vous, vampire ! »
« Mais non, quel imbécile ! Crois-tu vraiment qu’il sortira de sa cachette si tu t’adresses à lui de la sorte ?! Joue la comédie, malheureux ! Yula savait si bien y faire, elle ! » Oui, l’Ouroboros avait raison. Yula avait toujours su tirer profit de l’entièreté de son don, pas comme Inesis qui se sentait déjà dépassé par l’étendue d’une mission qu’il ne vivait que par procuration, au fond. Il déglutit et commença à avancer de quelques pas, lumière des flammes vers l’avant. « Si vous sortez maintenant pour vous dévoiler, nous n’aurons pas besoin d’en venir à des extrémités qui pourraient se révéler regrettables pour tout le monde… »
Il tâcha de se convaincre lui-même, mais au fond, Inesis ne se sentait guère à l’aise ici. Il s’en voulu d’avoir eu une pareille idée si ce n’était pour être guère capable de l’assumer par la suite. Avec une attention toute particulière, le jeune homme tâchait de percer les ténèbres, de voir au-delà. Qui que pouvait être la personne ayant adressé ses quelques mots, elle ne pouvait être très loin. Et puis, bien malgré lui – et il refusait encore de le reconnaître totalement – il avait confiance en son ‘don’ pour savoir réagir prestement si le besoin s’en faisait ressentir. C’était une sorte… d’instinct de survie agissant de lui-même. Cela avait un côté rassurant.
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Jeu 22 Juin - 16:46
Dancing with monstersInesis & EdwardJe percevais le son de la surprise de la personne présente dans cette crypte avec moi. Une personne qui semble-t-il était un homme tout sauf bien courageux. Il avait suffi de quelque mot de ma part pour qu'il en perde sa torche. Je n'avais donc pas affaire à une personne des plus dégourdi si rien que mes paroles avaient suffi à le déstabiliser. Je persistais dans la pénombre afin de voir s'il allait oser s'approcher ou non. Je n'arrivais pas à sonder cet homme, mais il avait une aura comme vivant autour de lui. Sans être devin, les sorciers sentaient les autres sorciers, c'était évident. Non pas leur don, mais leur aura, ce qui les entourait. Alors, peut-être que s'il se concentrait au lieu de paniquer, il saurait ma nature. Je l'entendais alors m'appeler en me traitant de vampire. Quelle vulgaire insulte que voilà. Il me rabaissait au même niveau que ces tueurs ensanglantés, ce qui me faisait serrer le poing en rageant intérieurement même si je retrouvais bien vite mon calme. Ils décimaient des humains par centaines comme les lycans, mais je ne savais pas tant sur eux. Je jugeais encore en m'emportant. Je deserrais le poing en entendant alors les pas s'approcher de plus en plus avant que cette voix fébrile et quelque peu brisé par le manque de courage, m'interpelle encore. Ah des menaces donc ? C'était ainsi qu'il essayait de me faire pression, me menacer sans vergogne, soit.
« C'est presque amusant de vous entendre menacer et juger sans avoir la conviction derrière. Vous proférez des mises en garde alors que je vous ai entendu perdre votre torche et vos moyens en subissant quelques mots de ma part. J'ai vu des chasseurs, mais vous n'êtes sans doute pas le plus renommé.»
Ce discours vaniteux et arrogant envers lui n'avait pour but que de le tester encore plus, de trouver des failles quelle qu'elles soit. Je ne savais pas ce dont il était véritablement capable, et même si je me doutais qu'il n'avait pas encore dévoilé son vrai visage, l'obscurité restait mon alliée pour l'heure. La lueur de la flamme de sa torche entamait déjà ce cocon sombre dans lequel je m'étais dissimulé. Je n'allais pas pouvoir me parait de ce manteau d'ombre encore très longtemps avant qu'il ne me trouve. En somme, je n'étais aucunement un réel danger pour lui, car mon don tout aussi imposant et malsain qu'il soit, avait bien des failles. De plus, je n'étais pas là pour combattre un autre sorcier ou qui que ce soit. J'étais ici pour une autre personne qui malheureusement m'avait soit posé un lapin soit abandonné à cet homme. J'espérais le fait ressentir de l'angoisse ou une peur quelconque afin de le sonder. Après tout, les phobies des autres étaient mon gagne-pain et ma plus grande force. Un don magistral, mais si imprévisible, car il me demandait d'affronter les peurs d'autrui afin de les retourner contre eux. Le silence avait repris sa place simplement brisé par moment, par le bois du tissu que portait l'inconnu, de ses bottes sur le sol humide et froid ou encore de sa torche se consumait lentement. J'allais devoir tôt ou tard rentrer en contact avec lui ou percer son regard. C'était là les seuls moyens d'avoir le dessus ne serait-ce qu'un instant. Je reculais alors de quelques mètres sur la droite, vers l'embouchure du couloir à la droite de la salle où j'étais. Je cherchais la pénombre encore plus, afin de le surprendre même une fois cette immense pièce, baignée par la lueur de la torche.
Le jeune homme tâcha de composer avec la frayeur qui envahissait ses veines, pareille à une maladie. Il se devait de se reprendre, visiblement l’autre individu – qui qu’il puisse être -, avait déjà perçu son hésitation précédente et sa fausse menace totalement ridicule. C’en était de trop, dans d’autres circonstances, il aurait déjà été abattu avec une facilité déconcertante – enfin, si la présence de l’Ouroboros ne servait à le rassurer sur ce point précis. Cela ne ressemblait en rien à celui qu’il était il n’y a guère si longtemps, lorsqu’il était encore un ‘simple’ combattant de l’Ordre, assistant sa sorcière de sœur dans les missions qu’on leur assignait.
L’espace d’un instant, il lui sembla encore entendre le rire de Yula venir se perdre à ses oreilles. Un frisson le gagna. « Cloporte, fais donc un peu attention à ce que tu fais et concentres toi ! Je peux sentir quelque chose dans l’obscurité mais je ne parviens pas à m’en faire une idée claire. Avances-toi un peu par-là ! » Entonna une voix rauque et raillée, aux confins de son âme. Inesis déglutis, obéissant malgré tout à l’ordre précédemment aboyé. Mais il avait beau faire danser la lumière de sa torche de ça, de là, rien ne lui revenait ; rien de clair. Jusqu’à ce que…
« Là ! Par-là ! » D’un geste vif, l’expatrié pointa donc sa torche vers un point qu’il n’aurait pas songé à explorer auparavant. Là, une silhouette à moitié dévoilée se dessina. Ses doigts se resserrèrent autour du bois de sa seule arme de l’instant. « Qui êtes-vous, pour la dernière fois. » Inesis tâchait cette fois-ci de conserver un calme apparent, bien que quelques gouttes de sueurs perlaient çà et là de son front et de ses tempes. « J’aimerai ne pas avoir à réitérer une nouvelles fois ma requête, monsieur si vous le permettez… » Tenta-t-il à la suite. « Si vous le permettez… Tu es ridicule, Inesis ! Pourquoi ne pas demander à lui servir un bol de bouillon, tant que tu y es ?! »
L’Ouroboros avait raison. Cela gênait Inesis de penser pareillement mais les faits étaient là. La créature qui avait décidé de sommeillé en son esprit s’y connaissait bien mieux que lui en ce domaine-ci. « Ce n’est ni un vampire ni un lycan, il n’en a pas les odeurs et encore moins les auras mais… méfies toi tout de même. Tu le sais mieux que personne, n’est-ce pas ? Que les humains sont, au fond, les créatures les plus dangereuses qui puissent exister… » Non, il n’était pas d’accord avec son pouvoir pour cette affirmation, mais l’heure n’était pas aux débats stériles. Ainsi, le jeune homme, perdu dans une traque futile, menait là une bataille invisible aux yeux du monde extérieur. Deux fronts bien différents l’un de l’autre, mais qui paraissaient tout aussi dangereux l’un que l’autre. L’inconnu et l’Ouroboros.
« Vous me semblez bien prompte à juger autrui, mais cela n’est facile que parce que vous vous dissimulez depuis le départ. Qui est le plus idiot de nous deux, au fond ? » Il n’avait pas oublié l’humiliation précédente et bien qu’il n’ait que seize ans, Inesis n’entendait pas s’en laisser mener pour autant.
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Mer 28 Juin - 15:30
Dancing with monstersInesis & EdwardJ'ignore le temps que cela avait pu prendre à ce jeune homme tout sauf convainquant, mais il allait finir par me trouver tôt ou tard. J'aurais pu fuir encore et encore en le laissant arpenter ce labyrinthe lugubre et bercé par l'odeur de décomposition et de mort, mais cela aurait été bien futile. Nous n'allions pas encore nous chercher des heures, car je n'avais pas ce temps à ma disposition. Je me devais de trouver ma cliente en espérant qu'elle n'ait pas fini par changer d'avis ou rebrousser chemin. Les mots de l'inconnu me parvenaient alors que je retenais un rire face à cette réplique particulièrement ridicule.Qui prononçait des menaces en finissant par une formule de politesse ? S'il voulait vraiment impressionner les gens, il avait encore bien du chemin à faire avant de réussir cet exploit. Pour l'heure, il me paraissait toujours aussi gauche et décontenancé qu'auparavant. Il essayait bien de mettre de la force dans ses mots, ses intentions, mais c'était peine perdue, ça ne me faisait ni chaud ni froid. J'attendais de sentir sa torche plus près de moi pour enfin dévoiler mon visage, plantant rapidement mon regard dans le sien. Je marquais volontairement ce contact afin de prendre le dessus sur lui, non sans remarquer pendant ce laps une étrange sensation. Je n'avais jamais ressenti cela, il y avait de la peur, mais aussi une oppression importante. Je secouais la tête finalement en restant à ma place, remettant correctement mon manteau sombre sur mes épaules.
« Si je peux vous donner un conseil jeune homme, quand vous faites de la grande éloquence, évitez les formules de politesse. Je ne suis pas votre ami et je doute d'aller boire quoi que ce soit avec vous. Le plus idiot de nous deux ? Vous. Si j'avais été un vampire ou un lycan, vous seriez dans cette pièce à ma merci. La seule sortie est celle derrière vous qui, le temps de vous retourner m'aurait laissé amplement de quoi vous saisir par le col et vous lancer contre ce mur. Il faudrait peut-être apprendre à identifier l'environnement dans lequel vous êtes avant de vous y aventurer, non ?»
Je faisais alors les cent pas autour de lui en réfléchissant à ce que j'avais pu ressentir. Cela n'avait pas de description, ni de définition, ce qui me perturbait énormément. Je haïssais les mystères que personne ne pouvait résoudre ou dont la solution était encore inconnue de tous. Même si le challenge était intéressant, il aurait fallu ouvrir le crâne de cet énergumène pour en comprendre les rouages or, je n'avais aucune notion de médecine. Je finissais par me stopper en me retrouvant de nouveau en face de lui, le regard perçant dans le sien, redoublant d'efforts pour comprendre cette étrangeté. Il y avait bien une once de peur, mais quelque chose semblait la couvrir, comme un voile blafard, mais perméable. Si je voulais lui faire ressentir la peur, il allait falloir plus que quelques menaces et un peu d'humiliation pour y arriver. Au moins, il n'allait pas être un cobaye des plus coopératifs, ce qui me pousserait à mieux me concentrer. Cela allait aboutir à une rude migraine et sans nul doute, plusieurs jours de repos pour ma part, mais je devais avoir le fin mot de cette histoire. Je ne trouverais pas le sommeil et la quiétude que je pouvais avoir sans que mes questions n'aient de réponses. Je serrais le poing en soufflant des narines comme un animal enragé sans froncer les sourcils. Je m'adressais à lui non sans toucher son col ou en le poussant légèrement de la main.
« Que chassez-vous donc avec une si piètre intention ? Vous avez perdu votre chemin dans cette crypte ? Un vampire ou un lycan ne ferait qu'une bouchée de vous. Pour tout vous dire, le temps que vous avez mis à me trouver aurait laissé à un vampire assez de minutes pour vous tendre cinq fois un piège sans compter les différentes façons de vous tuer qu'il aurait trouvé. J'ignore qui vous envoie, mais soit il s'est trompé de recrue, soit vous avez encore de l'entraînement. Oh une dernière chose afin que vous cessiez de m'appeler monsieur avec autant de ridicule, je me nomme Edward Salomon Drake, enfin Edward. Tachez de le retenir, je ne supporte pas que l'on oublie mon prénom comme s'il s'agissait d'un vulgaire bout de tissu. Maintenant, j'attends que vous fassiez aussi les présentations avec l'autre. Oui, j'ai bien dit l'autre, je sens en vous quelque chose, enfin, c'est indescriptible, alors parlez donc que nous soyons tous deux fixés de qui se trouve en face de l'autre. »
Inesis sursauta en voyant cet homme s’approcher de lui aussi vite, d’une façon si fluide qu’il semblait ne faire qu’un avec les ombres de l’endroit. Il réprima un frisson. En réalité, depuis que l’Ouroboros lui avait confirmé qu’il ne s’agissait ni d’un vampire ni d’un lycan ou quelconque créature du même genre, le jeune homme s’était tout de même détendu. Il n’avait pas apprécié le fait de croiser les horribles pupilles de cet individu-ci, mais davantage parce qu’il y sentait quelque chose de dérangeant que parce qu’il en eut réellement peur. « Je ne le laisserai pas mener son petit jeu à bien. Si tu n’avais rien remarqué, saches qu’il essai de lire en toi. »
Inesis en eu un hoquet de surprise. « Mais alors… » « Ne parles pas, abruti ! Tu sais très bien que ma voix n’atteint que toi dans ta tête mais tu ne peux faire de même. Ce type, aussi étrange soit-il, est un sorcier, comme toi. J’en suis quasiment sûr. Et son pouvoir pourrait être au moins aussi effrayant que moi. Enfin, presque. » L’expatrié déglutit alors, cherchant à savoir ce que l’autre pouvait bien lui vouloir. Et puis si l’homme de l’ombre ne cessait de rabâcher sur son comportement, il n’était guère mieux lotit ! Qui se cachait dans l’obscurité juste pour s’amuser ? Les pervers et les détraqués, voilà tout ! En plus, si Inesis pouvait comprendre de ne pas être pris au sérieux – il n’était guère dupe quant à l’image qu’il renvoyait après tout et ne s’en vexait plus depuis bien longtemps – il voulut rire aux menaces déguisées de son interlocuteur au sujet des lycans et des vampires qui auraient pu se trouver ici.
Quelle blague. Ouroboros les aurait démembrés avant même qu’Inesis n’ai pu comprendre de quoi il retournait. C’était une assurance de sécurité qui expliquait pourquoi le lituanien avait parfois tendance – à tort et il le savait également – à relâcher son attention. En dépit du fait que l’Ouroboros n’était pas la créature la plus affable qui soit, c’était là une protection d’une rare efficacité. Jamais encore il ne l’avait trahi ou blessé volontairement. C’était une invisible carapace protectrice.
Mais alors, pourquoi est-ce que Yula…
« Yula a fait ses propres erreurs, souviens toi bien de ça. » Il frissonna, n’accordant que peu d’attention à son comparse apparemment sorcier. De plus, lorsque ce dernier termina sa tirade, Inesis senti l’Ouroboros s’agiter dans sa tête, lui causant un petit pic de douleur qui s’évacua bien assez vite. « Je… » « AH ! Mais qu’il est mignon ce pauvre hère à radoter comme ça. Dis donc toi, deux tirades et tu es incapable de ne pas ressasser ce que tu disais déjà ? C’est laid de vieillir avant l’heure… » Immédiatement, Inesis vint plaquer ses deux mains sur sa bouche. Ouroboros avait recommencé… Il avait pris possession d’une partie de son corps uniquement pour agir d’une manière déplacer et lui faire dire des paroles qu’il n’aurait jamais prononcées de lui-même ! « Désolé… Ce n’est pas ce que je … Passons. » Le fameux Edward, donc, voulait un nom. Soit. Seulement Inesis resta prudent. Rien ne lui prouvait que son comparse n’était pas en train de mentir. « De toute manière, un seul faux pas de sa part et je le mets en pièces. » résonna son pouvoir dans les limbes de son esprit. « Ouroboros. C’est comme ça que je me fais appeler. »
Ce n’était pas un mensonge pour autant.
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Mar 11 Juil - 17:00
Dancing with monstersInesis & EdwardMaintenant que je m'étais enfin dévoilé et que j'avais pris au dépourvu ce jeune homme, j'attendais patiemment en le fixant, ce qui avait le don de le déranger semble-t-il. Ce n'était pas plus mal, je n'aimais pas qu'on me considère comme un lycan ou un vampire, quand bien même j'ignorais beaucoup d'eux. Sans doute, ma fierté britannique qui remontait à la surface de l'homme que j'étais. Je le voyais pris d'un hochet non sans que je ne relève un sourcil en cherchant à comprendre. Il semblait habité, voir fou ce petit sorcier ou s'il n'était pas sorcier, il en avait l'allure sans en voir la classe bien évidemment. Je me demandais bien ce qu'il pouvait faire ici en dehors de chasser un hypothétique vampire qui n'aurait sans doute pas trouvé même au milieu d'un champ plat et d'ordinaire vide. Je ne faisais que me moquer de lui, mais un détail continuait de me perturber l'esprit. Le voile que j'avais ressenti, il avait l'air vivant, comme doué d'une âme ou d'une contenance. Ce n‘était ni normal ni habituel, donc encore plus intéressant. J'allais devoir encore le pousser pour en apprendre plus ou allait-il finir par dévoiler la vérité ? Je gardais les bras croisés en fixant toujours ce petit homme avec ma nonchalance de légende et naturelle.
Alors que je l'entendais prendre la parole, son ton devint plus grave, plus hautain et me toisait alors d'une réplique cinglante avant que le jeune homme ne porte ses mains à son visage en me fixant surpris. Était-il un sorcier possédé par un esprit pour me surprendre de la sorte. En un sens, je n'avais pas bougé de ma place ni spécialement réagi, mais j'étais tout de même moins sûr de moi. Je fronçais les sourcils alors qu'il tentait de faire comme si rien ne s'était passé avant de se présenter. Il me prenait un peu pour une buse n'est-ce pas ? Ouroboros avait plus l'air d'être un surnom ou le sobriquet de cette entité ? Je penchais légèrement la tête en repoussant une mèche avant de m'approcher de lui d'un pas volontairement. Entre le fait qu'il avait l'air de me défier ou du moins, cet Ouroboros que je soupçonnais d'être bien plus cette voix grave et arrogante que le jeune homme penaud et peu consistant en face de moi et l'affront qu'il avait lancé, je ne comptais pas reculer d'un millimètre. Il continuait de me regarder, alors c'était une tentative de plus pour l'atteindre, mais encore une fois en vain même si je ressentais qu'il y avait une force en lui. Cette chose avait de quoi en faire trembler plus d'un, mais sans un réceptacle comme ce sorcier, elle ne devait pas être plus dangereuse qu'un moineau. Ce n'était encore que des suppositions n'ayant ni le temps ni les moyens de confirmer mes dires. En tout cas, pour l'instant.
« Je ne sais pas ce qui me fait le plus rire entre parenthèses, entre la tentative sommes toute ridicule de la chose qui te possède aussi facilement qu'on soulèverait un poulet qui s'agite ou le fait que tu mentes très mal. Dis-moi ton prénom et pas le nom de cette chose. Ouroboros, c'est un nom plus mythologique ou alchimique qu'humain. Et même si tu es un sorcier, ce n'est pas pour autant que je suis une courge, tu sais. Oh et tant que j'y suis, vu que cet Ouroboros m'entend, il va pouvoir bien comprendre mes paroles. Je n'ai pas peur de toi, par contre toi, c'est autre chose. Tu sais, je sais la sentir, la manipuler alors ne te joues pas trop de moi et ne me menace pas à la légère. Je doute d'être aussi fort que toi, esprit, entité ou que sais-je encore, mais ne me sous-estime pas. »
Toujours face à lui, je soufflais des narines en me disant qu'il serait peut-être utile de lui dire la raison de ma propre venue. Au moins, cela allait sans doute calmer cette chose qui avait l'air de vouloir manipuler le jeune homme comme un pantin et qui n'avait que la violence et la mort à la bouche. J'en venais à me demander si cet Ouroboros n'était pas le fautif dans la maladresse passée du sorcier en face de moi. Il n'avait pas l'air d'avoir le choix, comme emprisonné dans son corps par ce qui le hantait. Je n'aurais pas aimé avoir sa place, car rien que l'avoir entendu une fois me donnait de l'urticaire alors au quotidien cela devait être un enfer. Je n'aimais pas faire ce genre de premier pas, comme un signe de fléchissement de ma droiture, mais si cela continuait la situation n'aurait aucune évolution viable alors j'allais faire ce maigre sacrifice et je m'en voudrais par la suite, sans aucun doute. Oui, car il était évident que je n'allais pas trouver cela agréable, surtout en présence d'une chose inconnue, mais somme toute agaçante et arrogante.
« Je suis venue en ces lieux afin de retrouver une cliente de mon modeste commerce, sauf qu'il semble qu'elle et votre proie à vous, ce soit envolé. Alors, soit la créature a dévoré ma cliente, ce qui serait fâcheux, soit ils sont de mèche ce qu'il l'est tout autant. Vous n'avez pas de moyen de calmer votre cabot mental sinon ? Cela nous permettrait de parler plus convenablement sans qu'il intervienne tout le temps et nous agace de son arrogance. »
Inesis haussa un sourcil tout en reposant la torche qu’il avait en main sur une accroche dédié à cet effet contre le mur à sa gauche. Cet homme, qui qu’il puisse être en réalité, ne l’effrayait plus ni ne l’impressionnait outre mesure. Se savoir assister par l’Ouroboros aidant grandement dans le processus, bien sûr. Mais pas seulement. L’expatrié dévisagea un peu son comparse, un autre sorcier. Se rendait-il du ridicule qu’il arborait ainsi ? A parler avec tant de tournures complexes ? Il pensait sincèrement que ce genre de diction pourrait lui être utile face à une créature de la nuit ? Eh ben…
Après, Inesis ne disait rien à ce propos, lui n’avait ni été élevé dans ce genre de desseins ni même formé à cela, plus tard avec les gens de l’Ordre. Il s’estimait déjà assez chanceux qu’on lui eut appris l’écriture et la lecture et ne voyait guère l’intérêt d’en rajouter davantage. Ainsi, il ne dit rien de plus sur l’instant, laissant l’autre faire son petit numéro d’homme mystérieux et supposément effrayant – même si le fait de le savoir humain le rendait tout de suite moins terrifiant – avant qu’il ne termine. Lorsqu’il eut fini sa tirade, alors seulement, Inesis reprit le couvert.
« Avec tout le respect dont on m’a appris à faire preuve, monsieur, vous parlez sans savoir quoi que ce soit… Mais il parait que c’est une conduite purement noble, donc en supposant que vous êtes de haute-extraction ou, tout du moins, de grande éducation, je vais en déduire que cela n’a rien de choquant. » Se massant la nuque, il reprit en orientant la conversation un peu mieux. Tout du moins le voulu-t-il. Mais l’Ouroboros en décida autrement, une fois encore. « Tu fais bien de ne pas me sous-estimer petit humain misérable ! JE suis celui qui chaperonne Inesis, saches-le ! Moi et PERSONNE d’autre ! ». Le calme revint bien vite mais Inesis ne put que soupirer de dépit, cette fois. « Bravo Ouroboros, merci bien. » La fierté de cette créature était parfois un casse-tête inimaginable. « Je m’appelle Inesis, donc… »
Faisant en sorte de regarder l’homme droitement mais sans croiser son regard plus longtemps que nécessaire, le lituanien poursuivit autant que faire se peut. « Pour en revenir à notre problème apparemment commun, je n’ai vu personne ici qui pourrait ressembler de près ou de loin à une femme. Quant au vampire que je traque, il ne devait pas être là non plus. J’ai pensé, à tort, que l’humidité de cet endroit attirerait les monstres d ce genre mais je me suis trompé, semble-t-il. Je vais donc repartir. » Il n’avait plus aucune raison de se trouver là si sa proie, la raison pour laquelle il prenait la peine de se lever tous les matins ne se montrait pas ici-bas.
Une question muette tarauda cependant l’esprit du jeune homme. Si cet homme était un sorcier, pourquoi n’était-il pas aux côtés de l’Ordre d’Italie ?
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Lun 24 Juil - 20:34
Dancing with monstersInesis & EdwardJe sentais bien toute la politesse que voulez m'adresser ce jeune homme tout en gardant pour lui ses remarques. Ce qui aurait été tout aussi agréable de la part de cet Ouroboros qui ne savait que geindre et beugler comme un animal blessé. Ne pouvait-il pas se taire et laisser cet Inesis et moi-même parler en paix ? Il ne comprenait sans doute pas dans son crâne d'entité que ces jurons et son agressivité ne faisait que rebondir sur moi. J'avais côtoyé une famille royale, affronté plus d'un gredin juste bon à être jeté au cachot. De plus, il avait idiotement révélé une chose bien plus dangereuse pour lui que pour moi : il chaperonnait Inesis. Je pouvais donc en déduire que sans ce jeune homme, il ne vouait ni agir, ni parler. Aussi désagréable que stupide cette créature, mais bon, je ne devais pas me plaindre, au moins celui en face de moi, avait la politesse de me répondre et d'être un minimum courtois. Quand bien même je sentais une pointe d'agacement et de colère, aussi bien envers moi qu'envers la chose qui le faisait passer pour un faible et un vrai pantin vivant. Je croisais les bras devant cette façon de me parler, de me prendre de haut en pensant sans doute que j'étais aussi ridicule que lui pouvait l'être pour moi.
Il n'avait pas plus de raisons de rester ici que moi, c'était un fait. Pourtant, son accent, ce qu'il était me perturbait quelque peu. Enfin, c'était surtout le fait qu'un sorcier soit habité de la sorte qui me dérangeait. N‘avait-il jamais eu de soucis en ayant un monstre en lui, capable de dire tout ce qu'il pensait sans laisser à Inesis le choix ? Je pianotais mon bras avant de ramasser un morceau de l'une des pierres qui arborait des noms de défunt. Si l'on oubliait le fait même que deux sorciers se lançaient légèrement leur état d'âme et leur politesse non dissimulé au visage, nous étions tout de même dans une crypte. Je soufflais en reposant le morceau à sa place, tournant légèrement le dos à mon confrère malgré lui. Il pouvait bien penser ce qu'il voulait, pour moi, il restait tout de même bien trop faible pour me faire une quelconque frayeur. Son entité semblait forte, puissance, mais en comparaison rien que par nos gabarits je n'aurais pas eu trop de mal à avoir le dessus sauf si justement cet Ouroboros avait ce don. J'aimais le mystère quand il était éparse, mais pour le coup, il y avait tellement d'inconnu, tellement de doute que je fronçais plus souvent les sourcils que d'ordinaire. Je voulais en savoir plus quitte à devoir profiter de ses égarements pour percer à jour ce qu'il possédait dans sa chair ou son esprit. C'était une nouvelle curiosité en plus de la peur que je pouvais apprendre à connaître et donc à mieux cerner. Malgré tout, je devais le remettre poliment à sa place pour me parler de la sorte.
« Je ne pense pas que tu parles avec plus de savoir à mon égard, Inesis. Au risque de te décevoir je suis plus un bourgeois de passage ou un homme avec de la renommée par procuration que par envie. Non, je n'essaye pas de t'écraser toi la plèbe sous ma botte, surtout vu ton accoutrement. J'étais sérieux auparavant, il est agaçant ton Ouroboros en plus d'être doublé d'un idiot. Me dire qu'il te chaperonne c'est me dire qu'il dépend de toi, qu'il a besoin de toi pour être, pour exister. Idiot te dis-je si simplement. »
Je me tourne alors vers lui en posant mes yeux derrière lui, puis de nouveau sur son visage en remarquant qu'il fait tout pour fuir mes iris. Il doit comprendre, il apprend vite, un jeune sorcier, mais qui semble assez vif d'esprit. Je finis par me demander s'il ne fait pas partie de l'Ordre. Il semble bien trop propre sur lui, bien trop carré tout en ayant un air de novice et une maladresse qui le trahi. Cela ne m'a pas sauté aux yeux tant j'étais épris de lui faire la vie dure, mais maintenant cela semble bien plus clair. En repensant à ses mots, je remarquais qu'un autre détail m'avait échappé alors qu'il aurait dû me marquer de suite : son accent. Cela n'avait rien d'un accent français ou même italien. Venait-il de l'Est, de ces pays, dont je ne connaissais que le nom et les cultures sans jamais y avoir mis le pied ? Je devais tenter le coup, avant qu'il ne quitte comme moi cet endroit humide, étouffant et si lugubre. On ne le voyait pas sur mon visage, je ne ressentais pas de peur, mais je n'aimais tout de même pas ce genre d'endroit. C'était un lieu propice pour vampire et lycan, une cachette de choix. Je lançais la chose avec un aplomb qui m'allait si bien, un ton monocorde comme si j'allais jouer une scène romanesque.
Il faisait très attention de ne pas croiser son regard trop longtemps, de même qu’il laissait une distance raisonnable flotter entre lui et l’autre type sorcier. Inesis songea alors qu’il devrait très probablement informer les membres de l’Ordre de la présence d’un autre sorcier à Londres. Le fait qu’il ait insisté pour faire des présentations en bonne et due forme pourrait même faciliter les choses aux traqueurs pour lui mettre la main dessus. Comme quoi, on pouvait prendre les gens de haut et ne pas avoir vraiment de jugeote parfois. Mais Inesis ne fut pas un commentaire de plus à ce sujet, gardant bien ses piques et ses sarcasmes pour lui. Après tout, il n’était pas –totalement – stupide ou manquant de lucidité. Si l’Ouroboros n’était pas là, présence flottante dans les limbes de ses pensées, il savait bien qu’il serait vite redevenu un lâche. C’est ce qu’il avait toujours été après tout.
Un frisson le parcouru tout de même, plus par le fait d’être encore enfermé ici qu’autre chose. Il souleva ses épaules un instant avant de relâcher la pression. « Libre à vous de penser c que vous voulez de l’Ouroboros, je ne me vexerais pas puisqu’il n’est pas moi. » En revanche, sa réflexion quant à l’Ordre le laissait de plus en plus perplexe, finalement. S’il connaissait l’organisation qui avait élevé presque Inesis, pourquoi n’y était-il pas déjà intégré ? L’Ordre faisait tout pour obtenir les sorciers dans leur camp, pour les protéger. Dans le cas contraire, les infidèles se retrouvaient punis. Sévèrement punis. Et jusqu’à présent, Inesis n’avait jamais entendu parler d’un sorcier qui serait arrivé à impressionner qui que ce soit avec son pouvoir. Même l’Ouroboros, la plupart de ses camarades n’en étaient guère effrayés. Il suffisait d’avoir la bonne parade et en général, ils ne manquaient pas d’imagination. C’en était terrifiant, même, parfois.
Un frisson gagna de nouveau Inesis. « Je me fiche de savoir ce que vous savez ou ignorez, cela ne me regarde pas pour le moment. Nos cibles respectives ne se trouvant pas ici, je ne vois pas de raison de nous faire perdre mutuellement du temps. Mon accent et mon histoire ne regarde que moi, vos connaissances que vous. J’en sais déjà suffisamment pour aujourd’hui, aussi vais-je repartir vers ma mission première. » Il déglutit difficilement. Il n’avait pas ‘peur’, mais n’était pas non plus à l’aise. L’Ouroboros était silencieux, c’était inhabituel. Mais voilà, Inesis était bien décidé à tourner les talons ; maintenant.
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Jeu 3 Aoû - 22:54
Dancing with monstersInesis & EdwardJe ne l'avais pas quitté du regard pendant que je lui avais parlé en me présentant auparavant. Je me doutais que mes mots finiraient par se retourner contre moi, sans doute mon flegme britannique qui me faisait tant défaut. Je cessais de vouloir lire dans sa tête, il avait bien compris comment je fonctionnais et il était hors de question que je le touche. J'ignorais si l'entité en lui avait le don de prendre contrôle de son corps au point de lui offrir une force supérieure à la mienne et je ne comptais pas vérifier ce détail. Je voyais bien que ma réflexion vis-à-vis de cette « chose » ne l'affectait pas plus que de raison, par contre mon commentaire sur l'Ordre c'était autre chose. Il avait fait une sorte de grimace, ce qui m'indiquait qu'il n'avait pas apprécié mon état d'âme. Tout portait à croire qu'il faisait partie de l'Ordre et sachant un peu de leur pratique, il allait vouloir que j'y entre. J'étais prêt à accepter, mais ils n'allaient pas pouvoir compter sur moi pour être leur petit serviteur comme Inesis. Ils avaient des yeux et des oreilles partout, y compris dans les cours royales sans nul doute, mais ça ne voulait pas dire qu'ils avaient une emprise aussi solide. Je me doutais que certains pays, certaines terres ne voyaient pas d'un bon œil l'Ordre. Et les vampires ? Et les lycans ? Ils ne devaient pas ignorer qu'un tel groupuscule existait, alors n'avaient-ils pas des raisons de vouloir s'en débarrasser ? En tout cas, je ne comptais pas me mettre entre l'Ordre et ces créatures. Ils pouvaient bien s'entretuer, souffrir que ça n'allait pas un seul instant m'affecter. Au contraire, si je pouvais avoir la paix et ne plus avoir Inesis ou ce groupe de pauvre sorcier décrépit et fou allié, j'allais m'en porter comme un charme.
Toujours face à lui, j'écoutais ses paroles non sans rouler des yeux à ses répliques. Il essayait encore de se montrer convainquant, mais n'avait que l'éloquence, l'allure laissait à désirer comme depuis le début. Dès qu'il avait perdu sa contenance et sa torche, il avait perdu à mes yeux le peu de respect que j'avais pour sa personne. Il parlait encore et encore avec un ton qui se voulait sans doute blessant ou cassant, mais je l'ignorais bien vite en remettant mon long manteau non sans souffler d'un coup. Le froid de l'endroit allait finir par nous glacer les os tôt ou tard. Et comme ce petit sorcier ne semblait pas plus que moi vouloir rester, je lui ouvrais la marche sans même l'écouter finir ses mots. De toute façon, à quoi bon ? Il n'avait pas plus envie que moi d'être courtois et ne voulait pas rester en ma compagnie alors j'allais lui faire le plaisir de partir le premier. Je passais à côté de lui avant de poser ma main sur son épaule, pour lui délivrer une dernière fois mon venin. Unez fois terminé, je quittais l'endroit sans spécialement l'attendre, j'avais autre chose de plus important, dehors.
« Contactez donc l’Ordre, contactez donc cette Ordre de fou ingérable et dont le seul profit est d’être les plus forts. Le jour où ils giseront au sol, tous dans leur sang, sans tête et sans foi, nous verrons s’ils ont été aussi imposant qu’ils disent ‘être. Même moi, j’ai compris une chose en lisant tout ce que j’ai pu trouver sur les vampires et les lycans. Nous restons aussi magiques que nous puissions être, leur inférieur. Sur ceux, mon cher Inesis, après avoir entendu vos paroles encore une fois ennuyante, je vous fais la joie de vous laisser. À bientôt dans l’Ordre je présume, oh et ne comptez pas sur mon soutien. Je n’aide pas les novices qui se pense fort comme un bœuf et qu’une entité abjecte et imbue d’elle sait contrôler comme un pantin de chiffon. Adieu donc. »
Cet homme adorait s’écouter parler, c’était un fait. Coutumier du vent pour toute parole, il semblait ne pas être très impressionnant, finalement. Inesis s’était fourvoyé sur son compte, songea-t-il. « Mais si je n’avais pas été là, tu aurais été bien moins assuré face à lui, admet-le, Inesis. » A ces mots sorti du néant de son esprit jusqu’alors un peu apaisé, le concerné déglutit. Il ne pouvait nier qu’il avait compté, étonnamment sur le soutien de l’Ouroboros, cette fois. C’était inhabituel et il savait d’avance que son ‘pouvoir’ allait le lui rappeler pendant un bien long moment après cela. Un soupir lui échappa.
« J’aurai pu le tuer, tu sais ? Après tout, un sorcier n’est jamais qu’un être remplaçable, comme ce fut le cas avec Yula, tu ne crois pas ? » « Silence ! » Les poings du jeune homme se resserrèrent. Il était seul, désormais, l’autre avait déjà pris la poudre d’escampette. Tant pis, tant mieux. Il se retrouvait donc avec une piste qui n’avait menée à rien au sujet du supposé vampire qu’il traquait et en plus, il avait eu la désagréable sensation de se faire traiter comme un moins que rien. « En même temps tu es de basse extraction, cela tu ne peux le nier non plus, héhé… »
Levant les yeux au plafond, Inesis préféra ne rien dire ou penser de plus. Récupérant la torche qui continuait de brûler à quelques mètres de lui, il entreprit de sortir de cette galerie sinueuse. Il n’avait plus rien à faire ici, après tout, autant éviter de perdre son temps inutilement. « Il n’empêche, je n’ai pas bien compris son don… » « Moi non plus, mais il essayait de lire à travers toi. Quoi qu’il puisse faire, il est dangereux, d’où le fait que j’ai proposé de le tuer. »
Nouveau soupir. « Le tuer ne nous aurait mené à rien et tu le sais. Nous aurions joué le jeu des lycans et des vampires en agissant de la sorte. » « Peut-être… Mais oui tu as raison pour une fois, laissons l’Ordre lui tomber dessus, ce sera plus jouissif de jouer le jeu… de nos alliés, n’est-ce pas ? » « … »
Sans un mot de plus, Inesis choisit un passage dérobé pour sortir d’ici. Abandonnant finalement la torche derrière lui, laquelle vint se noyer dans une flaque à même le sol, il rabattit sur son crâne le tissu de sa capuche sombre puis fila épouser les formes aléatoires des ombres dansantes de la Capitale. Car ici, que l’on danse avec les monstres ou les hommes, les ombres n’en avaient cure.
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