Mémoire de vie Race: Infant Métier/Rang: Marquis Statut amoureux: En couple
Mar 2 Mai - 21:29
BEASTS
Jean Jean
Mezariel
La lune était aussi arrondie d’une femme fertile, ce soir. Celle-ci avait un sens et un goût presque symbolique puisqu’il s’agissait de la première fois que Mezariel allait pouvoir revêtir sa peau de lycan depuis son retour à Paris. Il avait donc décidé -un peu sur un coup de tête il est vrai-, d’aller parcourir les quelques parcelles de terrains forestiers du parc de Paris afin de commencer à prendre, doucement, ses marques. Si les lieux lui étaient plaisants à la fin de la soirée, sans doute y reviendrait-il lors de ses prochaines escapades lupines afin de satisfaire la bête tapis à l’intérieur de son être.
La nuit était déjà passablement avancée et il avait eu l’occasion, par ailleurs, de pourchasser quelques petits animaux imprudents, tels des lapins sauvages ou autre petits écureuils. Il ne les avait nullement dévorés pour autant, son seul plaisir résidant dans la traque pure et dure. L’adrénaline était bien suffisante pour le faire vibrer, par ailleurs. Ses muscles chauds, dans lesquels pulsait un sang l’étant tout autant, lui donnait presque la sensation de revivre après cette séance de course poursuite en solitaire. Il s’étira sur le sol, ébrouant sa fourrure couleur miel, avant de se remettre en marche. Nulle destination précise, uniquement la satisfaction de savoir que cette nuit était à lui et personne d’autre. Tout du moins le croyait-il.
Pris d’une soif soudaine, il trottina le plus naturellement du monde vers le petit étang ayant pris couche ici-bas, au cœur du parc dans lequel il se trouvait alors. Bien sûr, il prenait garde à toujours conserver une oreille vers l’arrière, histoire de savoir si un chasseur ou un importun trop curieux s’approchait de lui. Dans ce cas, alors, il n’aurait aucune honte à fuir, afin de ne pas laisser le secret lycanthrope s’évanouir dans les bouches de la populace humaine à cause de lui.
Ses pattes bien arquées – il aurait été bête de tomber la tête la première sous l’étendue d’eau tout de même-, il se laissa aller à une petite détente le temps de savourer la sensation de l’eau désaltérant sa gorge desséchée par l’effort précédent. Et tout se passa pour le mieux tant qu’il se trouvait dans le vent. Cependant, sitôt que les brises rebroussèrent chemin et que Mezariel se retrouva confronté à leurs corps impalpables, il se figea dans ses mouvements. Quelque chose était là. C’était puissant et avait l’odeur d’un loup, mais plus encore, ce qui attira l’attention de l’infant fut la sensation de presque peur qui naquit alors dans la profondeur de ses entrailles.
D’ordinaire, ses comparses ne l’effrayaient nullement. Mais présentement, il ressentait une sorte de… vive angoisse quant à celui qui se trouvait non plus. Étrange, il n’avait plus ressentit ce genre de chose depuis que son père, Denovan, eut usé de son aura d’alpha sur lui lorsqu’il était encore un pré-adolescent dans le but de le faire obéir. Que se passait-il, ici-bas ? Ses yeux clairs cherchaient quelque chose dans la nuit tandis qu’il restait figé, statique. Comme si l’immobilité avait pu lui être d’un quelconque secours
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Ven 5 Mai - 19:47
Humanized beast feat. Mezariel dit "M'seigneeeur"
La bêtise insiste toujours. ▹ Albert Camus.
La chance lui avait souri. Enfin. Après des mois d'errance et de solitude à passer de déconvenues en souffrances immondes et indicibles, le pitoyable rouquin avait été récupéré par une famille noble qui l'avait semble-t-il plus ou moins adopté. Il essayait de se rendre aussi utile que possible, même si sa maladresse non feinte et sa paresse exacerbée reprenaient le dessus de temps à autres. Il ne manquait toutefois pas d'admiration et de reconnaissance à l'égard de toutes ces personnes qui, envers et contre tout, malgré la bassesse de ses origines et la petitesse de son esprit étriquée, acceptaient de le côtoyer, de lui fournir gîte et couverts. Bien entendu, l'ancien paysan avait avant toute autre chose un nombre incalculables d'efforts à faire et de défauts à gommer pour embrasser une condition plus noble, plus digne de servir les grands de ce monde : son parler trop haché, ses habitudes sales et tenaces ne plaisaient que très ponctuellement à son nouvel entourage, et il savait en son for intérieur qu'il lui fallait à tout prix modifier sa manière de vivre dans ses plus pugnaces largeurs afin d'obtenir une place durable au service de celui qu'il appelait déjà "M'seigneur". Si, toutefois, il y avait encore une épreuve difficile qu'il n'arrivait pas à aborder sereinement, c'était celle qui consistait en une espèce de "baignade", qu'ils appelaient ça. Il fallait, à cet effet, se plonger dans un baquet d'eau afin de se "décrasser", de se frotter ardemment et âprement avec des tissus ou diverses matières dérangeantes censées vous embaumer, vous parfumer, et rendre votre corps plus soyeux. Pour lui, qui avait davantage les us et coutumes des porcs que ceux des nobles, ce changement là était aussi drastique qu'il paraissait insurmontable : il prenait donc un malin plaisir à s'esquiver à chaque fois qu'il en avait l'occasion, veillant à échapper au courroux de "d'moizelle Nao" pour éviter d'avoir à en subir d'immédiates conséquences.
Cela le poussait toutefois à durement cogiter, chose dont il n'avait absolument pas l'habitude, afin de savoir quelle était véritablement la meilleur manière de procéder afin de pousser ses nouveaux compagnons d'infortune à l'accepter. Il avait tout essayé, jusqu'à présent : tenter de travailler, durement et sévèrement, ou juste d'amuser la galerie, comme il avait toujours été en mesure de le faire dans son village natal. Malheureusement, il semblait que, tout sympathique qu'ils furent tous, leur humour souffrait de violentes carences et d'une défaillance technique des plus imposantes, laquelle leur empêchait tout simplement de faire preuve d'esprit ou, à tout le moins, de suffisamment de la fine intelligence qui était requise afin d'en venir à apprécier ses traits d'esprits. De manière moins pompeuse, il fallait simplement admettre que l'humour de Jean Jean était plus fréquemment gras que savant, et qu'il le ponctuait constamment d'injures et de grossièretés en tout genre qui ne faisaient pas forcément bon genre au beau milieu de nobliaux, lors même qu'on se trouvait dans les jardins. On lui avait donc sommé de se taire ou, au pire, de se contenter de l'ouvrir lorsque cela était absolument nécessaire, mais il avait le plus grand des mal à s'offrir corps et âme à une telle requête. Ça n'était effectivement guère dans ses habitudes et, peu soucieux de rénover jusqu'aux fondements de son âme, le damoiseau crasseux avait par conséquent décidé d'en venir à une extrémité toute particulière et peu prévisible dans son cas : il allait rénover son corps, sa façon de vivre, plutôt que sa psyché.
Et c'est ainsi qu'il s'était, cette nuit-là, gentiment faufilé au-dehors des écuries dans lesquelles il faisait encore mine de travailler après même le départ des palefreniers pour s'aventurer dans les parcs environnants. S'il appréciait bel et bien une chose au milieu de ce cadre pour le moins dépaysant, c'était assurément la proximité des bois et de la nature : Jean Jean était pour tout dire un homme de la campagne, et savoir la faune et la flore tout à ses côtés, plus ou moins perpétuellement, était un fait réconfortant pour une aussi simple personne que lui. Il avait, quelques temps auparavant et au cours de ses diverses pérégrinations, découvert un étang, non loin. L'idée, audacieuse et coriace, avait alors progressivement germée jusqu'à se faire irrépressible. Certes, l'eau lui évoquait une peur bleue et il se sentait pour le moins mal à l'aise lorsqu'une épaisse couche de saleté ne recouvrait pas sa peau sèche, mais il avait toutefois pris la courageuse initiative de tenter une approche plus délicate, moins brutale que la méthode ferme encouragée par Nao : il allait se tremper petit-à-petit, progressivement, jusqu'à s'habituer plus globalement à cette sensation étrange qui lui collait à la peau lorsqu'il se glissait doucement dans un bain purifiant. C'est ainsi, évidemment, qu'il s'était déshabillé à l'écart du petit point d'eau qu'il avait précédemment repéré, plaçant ses vêtements en lieu sûr afin d'être certain de pouvoir les récupérer lorsqu'il s'en retournerait à sa vie de fier travailleur. Il prit alors, nu comme un ver, la direction de l'étang avec une joie et un baume au cœur incomparables, gonflé d'orgueil et de fierté qu'il était à l'idée de combattre ses pires frayeurs. Une fois arrivé à son objectif, il entreprit alors de s'y glisser lentement, le souffle court à cause du froid généré par l'étendue aqueuse... Avant d'arrêter brutalement. Blême, pâle et immobile, il fixait une forme sombre et velue qui, de l'autre côté de l'étang, ne semblait pas l'avoir remarqué. Un loup. Gigantesque.
La seule pensée qui vint alors à l'esprit du malheureux Jean Jean fut une promesse : plus jamais il ne viendrait se baigner de son plein gré.
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Lun 8 Mai - 17:00
BEASTS
Jean Jean
Mezariel
Quelques gouttelettes tombant encore depuis la fourrure de sa mâchoire inférieure rythmaient en orchestre de fond la présente situation. Mezariel était tout concentré sur ce qu’il ressentait, tâchant de décoder l’air, les vibrations du sol, les caresses du vent dans sa fourrure mais aussi dans les cimes des arbres alentours. Les odeurs de cette nuit étaient chargées en pollen et en émanations boisées ; difficile donc de savoir d’où venait précisément l’odeur lupine que la brise de soirée lui avait galamment apportée à portée de museau. Mezariel avait beau humer l’air, rien n’y fit. Et c’était encore pire du fait que la récente pluie avait gorgée les sous-bois d’une myriade de senteurs humides.
Toutefois, souhaitant avant tout se détendre, Mezariel fini par se dire qu’il avait tout simplement rêver. Ou alors, peut-être qu’un congénère se promenait non loin mais que le vent contraire avait amené son odeur bien plus loin que l’épicentre ? C’était tout à fait possible considérant l’odorat très développé de l’Infant. Sans être aussi efficace qu’un sang-pur ou un mordu, il était au moins capable de percevoir des fragrances à plusieurs kilomètres à la ronde. Il remerciait son côté animal pour cela, d’ailleurs. Quoi qu’il en soit, il ramena sa tête plus près de l’eau, bien décidé à continuer sa détente et ne pas se faire de film pour rien. D’autant qu’il avait encore soif.
C’est au moment où il fit le geste pour laper de nouveau la surface de l’eau qu’il le remarqua enfin. Son regard suivit instamment la silhouette humaine toute proche. Il y avait un être humain ici, lui, son odeur ne le trahissait pas ! Ce fut ce qui sonna le glas de la tranquillité de Mezariel. La seconde suivante, une masse encore plus noire que la nuit se jeta sur lui, brisant l’équilibre précaire qu’il avait alors et l’envoyant à l’eau. Heureusement que l’étang n’était pas trop profond – du moins sur les abords des rives-, aussi Mezariel put s’en extirper sans attendre, en sautant de nouveau sur la berge, trempé comme une fontaine. Mais son répit ne fut que de courte durée puisqu’il fut repoussé encore plus loin, salissant sa fourrure de terre meuble.
L’Infant ne tarda pas à identifier l’entité derrière cette vile attaque dans le dos. Un loup, en effet. Un lycan. Probablement en pleine recherche d’un territoire – ou d’un repas facile si l’on prenait en considération ses côtes ressortantes par endroit où il manquait des pans de fourrure sombre. Dans tous les cas, Mezariel n’avait pas l’intention de le combattre. Il devait y avoir erreur sur les intentions de l’un et de l’autre. Le noble tenta de se faire comprendre comme il le pu, en usant des techniques de communication lupine – à défaut de pouvoir parler pour l’heure sous cette forme-ci, il devait tâcher d’innover.
L’autre lycan parut hésiter… un instant. Car Mezariel sentit ses crocs venir s’enfoncer dans sa hanche gauche, lui tirant ainsi un affreux hululement. Par tous les saints ! Il était très rapide, ce loup-là ! Il allait devoir faire attention s’il ne souhaitait pas finir sous le joug de ses mâchoires – il espérait du même coup qu’il ne soit pas versé dans le cannibalisme mais ne s’arrêta guère, malgré tout, pour lui poser directement la question. Pas de risques inutilement prit.
Et puis, Mezariel se souvint alors de l’humain présent tout près. Il pria pour que son adversaire ne l’ai pas encore remarqué, ainsi peut-être qu’il pourrait le retenir ainsi, suffisamment longtemps pour que l’aventurier de minuit puisse fuir vers la sécurité de la ville proche – car il était fort peu probable que le lycan essaie de le suivre jusque-là.
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Dim 14 Mai - 10:40
Humanized beast feat. Mezariel dit "M'seigneeeur"
La bêtise insiste toujours. ▹ Albert Camus.
Cette chose l'avait vu. Le regard mordant et glaçant de cette bête velue l'avait lorgné un instant durant, l'angoissant au plus profond de son âme, le transperçant de part en part tel une épée d'un acier frigorifiant, arrachant à son cœur une seconde de suspend qui lui sembla durer une éternité. L'image de ce prédateur si effrayant s'imprima sur sa rétine et il aperçut ce regard bestial lancer des éclairs des heures durant, apercevant bien malgré lui les crocs se dénuder partiellement tandis que sa truffe quittait l'eau qu'il s'était occupé à laper. Jean Jean, comme pétrifié, s'acharna alors à couper son souffle, blême et immobile, comme s'il s'était attendu à ce qu'un tel effort le rende puissamment transparent. Mais la vérité était toute autre, et il la comprenait désormais avec toute son implacable dureté : il était en danger de mort, faisant face à une créature sanglante qui aurait pu lui arracher la jugulaire si elle l'avait seulement souhaitée. Il sentit bien malgré lui la mort le draper de sa cape inhumaine, perçut cette aberrante et incontournable finalité comme le constat incontestable de l'échec cuisant qu'avait été son existence. Une perle de sueur s'échappa de son front tandis que son corps tout entier lui apparaissait comme étant soudainement bien plus froid, figé et engourdi. Il se sentait lourd, se sentait l'impuissance même... Et il lui fallut un événement des plus imprévisibles pour se tirer de cette affligeante torpeur.
Lorsqu'une seconde bête fit irruption, encore plus imposante et plus menaçante que la première, lorsqu'elle bouscula le premier loup avec lourdeur en le catapultant dans l'étang, à quelques pas seulement du rouquin, puis lorsqu'elle se jeta sur la première forme carnassière pour y planter ses crocs, le damoiseau crasseux crût qu'il s'agissait là d'un bienheureux miracle, d'une chance inouïe que lui offrait le Père d'en haut afin de s'en tirer, de survivre un jour ou une année de plus. Indéniablement reconnaissant à l'égard de cette courtoisie, l'ancien vagabond entreprit dès lors à tourner les talons et à tenter de prendre la poudre d'escampette, n'accordant pas la moindre importance aux remous bruyants qu'il provoqua et à l'aspect tétanisé qu'il renvoyait, à la manière d'une proie face à deux prédateurs trop colossaux pour elle. Impuissant, le marmot ne prit pas même la peine de se jeter sur ses vêtements : il tenta tout au contraire à s'engager derechef sur le petit sentier qu'il avait quitté un instant auparavant, faisant fi des frissonnements qui le parcouraient, tout accablé qu'il était par la perspective de quitter ce terrible monde un peu trop tôt à son goût. Ses pieds s'embourbèrent à de multiples reprises et il tenta, dans sa ridicule nudité, de s'encombrer le moins possible de cette glaise collante, manquant toutefois de trébucher à plusieurs reprises, sentant inexorablement et implacablement qu'il avait attiré sur lui l'attention des deux sinistres créatures. S'abandonnant à sa frayeur viscérale, il tenta tant bien que mal de gommer l'image terrifiante de ces sombres êtres qui, armées de pattes longues et vives, sauraient le rattraper en un rien de temps si elles s'en donnaient la peine. Il devait fuir, pour sa vie, car rien d'autre n'importait plus en ce triste moment.
Avec une malencontreuse maladresse, l'ancien paysan paracheva cette haletante et précipitée fuite lorsque son pied rugueux percuta un rocher qui n'aurait jamais dû se trouver là. Il bascula en avant lourdement et s'effondra de tout son long sur la terre meuble, lui arrachant non seulement un grognement de stupeur, mais aussi et surtout une expression faciale légèrement endolorie. Il s'était cogné en chutant, et se sentait la tête désormais légèrement tourbillonnante. Avec maladresse et lenteur, le rouquin plaça sa main sur le sol et tenta vainement de se redresser. Il le savait... D'un instant à l'autre, ces deux êtres de la nuit viendraient planter dans sa chaire leurs crocs acérés. Et dès lors, il ne lui resterait plus qu'à exhaler un dernier soupir, tandis que ses dernières étincelles de sa vie s'éteindraient, l'entraînant dans les ombres dansantes du Royaume des morts...
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Mar 16 Mai - 23:43
BEASTS
Jean Jean
Mezariel
Depuis le commencement de l’affrontement – et surtout depuis que Mezariel s’était rendu compte de la présence d’un être humain tout ce qu’il y avait de plus normal ici-bas -, les choses tournaient dans un sens contraire aux faveurs destinées à ce dernier. Son adversaire était fort en dépit de son état presque décharné et de mauvaise santé. Il avait forcément affaire à un loup dont le sang n’était pas teinté ne serait-ce que d’une goutte de vermeil humain ; dans le cas contraire, il aurait pu lui tenir tête aisément. Mais là il avait affaire à un adversaire d’un tout autre niveau.
Mais le pire fut sans doute lorsque la seconde créature, qui n’avait eu d’attention jusque-là que pour Mezariel, tourna ses autres sens dans le vent… et vers l’humain, accessoirement. C’est à cet instant que l’hybride comprit que l’autre loup était bel et bien ici pour la chasse plus que pour une recherche de territoire. Il était probablement affamé ; et l’opportunité de croquer dans un tendre morceau de chair à portée de croc se fit sans aucun doute trop tentant pour ce carnivore-ci. Sauf que Mezariel ne l’aurait jamais toléré ; tant qu’il se tiendrait sur ses pattes, alors il empêcherait quiconque de se repaître de cet humain-là. Il avait l’occasion de faire basculer les choses en sa faveur et ne comptait point se gêner pour y parvenir.
Se redressant après une morsure qui avait entaillée son flanc gauche, Mezariel bondit prestement à la suite de son adversaire aux sombres couleurs. Il parvint à la dépasser dans sa course effrénée – sans doute du fait de sa meilleure santé – et lui fit face tout en dominant l’humain de toute sa taille, le protégeant entre ses pattes puissantes et musclées. Là, Mezariel réalisa le comble de l’horreur. Cet humain n’était pas n’importe lequel, il s’agissait de Jean Jean, le paysan qu’il avait ramassé durant l’une de ses missions sur les terres de France, il n’y a pas si longtemps que cela. Miséricorde, l’infant avait tout tenté pour le tenir à l’écart du monde obscur dont il était en partie teinté… C’était là un échec cuisant et démoralisant.
Mais il n’eut pas le temps de se soucier de son propre moral car son colossal opposant revint à la charge, lui décochant un coup de tête de tous les diables. Mezariel put sentir le coup résonner dans tout son corps et la douleur qu’il en retira contracta les muscles de sa gueule dans une tentative désespérée de rediriger son attention ailleurs que sur le maux premier. Il allait protéger le roux, c’était une question non plus d’honneur, mais de logique. Il avait la responsabilité de ce dernier, en tant que maître mai avant tout en tant que noble. Oh, bien sûr, la plupart des nobles dédaignait l’existence des pauvres et des hères, mais pas Mezariel -ce qui n’aidait pas vraiment son grand-père à mieux le percevoir étant donné que ses actions avaient parfois tendance à ‘salir, selon ses termes, le nom des De SaintLouis. Qu’importe. Pour l’heure il n’était plus question ni de rester caché aux yeux des humains ni de les tenir à l’écart des secrets des créatures de la nuit ; il fallait se battre.
Gonflé d’une motivation nouvelle, Mezariel montra ses crocs et gronda. La fourrure de sa colonne vertébrale se souleva et son regard se fit de braises froides. Il était hors de question qu’il se laisse faire de la sorte. Alors, dans un élan de rage totale, l’infant se jeta sur son comparse, remuant la terre sous ses pattes et plantant ses crocs dans ce qu’il espérait être les chaires adversaires. Il devait absolument maintenant ce dangereux individu loin de Jean Jean.
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Mer 24 Mai - 21:42
Humanized beast feat. Mezariel dit "M'seigneeeur"
La bêtise insiste toujours. ▹ Albert Camus.
Il était tombé, s'était cogné, s'était englué dans la boue environnante en tentant de reprendre pied et se trouvait désormais pleinement acculé, tant physiquement que mentalement, tandis que se faisaient ouïr les courses effrénées des bêtes et leurs souffles avides. Son cœur ne battait même plus, tant l'affolement transcendait tout le reste de son existence : il était comme en suspend, comme en attente du verdict qui ne tarderait plus guère à tomber, en attente de cette mort imminente et glaçante, si effroyable et si terrifiante... S'il avait un nombre implacable de regrets et de tristesses qui l'accablaient à ce moment précis, il ne parvenait toutefois pas à s'y concentrer. Oh, Dieu qu'il aurait aimé s'extraire de la morbide réalité pour s'affairer à quelques exercices mentaux ! Dieu qu'il aurait adulé jusqu'à l'idée de pouvoir se cloîtrer dans les limbes de son esprit afin de se consacrer éternellement à ses modestes pensées, afin d'échapper temporellement au massacre dont il allait être la malheureuse victime... Cependant, rien de tout cela n'était envisageable : les sueurs froides qui glissaient çà et là le long de son corps nu ne mentaient pas. Il était focalisé sur l'instant présent, quand bien même cela n'était qu'une bêtise mécanique et inefficiente. Son avenir n'allait pas s'avérer plus brillant sous le simple prétexte qu'il s'y consacrait durant les dix dernières secondes de sa bien trop pénible existence... Jean Jean était condamné. Il en éprouvait la terrifiante, funeste certitude et ne cherchait désormais même plus à s'enfuir, tout conscient du fait qu'il n'était et ne serait jamais en état suffisant pour prendre la poudre d'escampette dans une telle situation. Mais, plus sordide encore, il n'était pas même capable de formuler des mots ou une phrase cohérents et intelligibles... Il était condamné à mourir dans le silence, dans la peur, dans l'effroi et l'impuissance, tout comme il avait toujours vécu. Oui, au final, sa mort n'était ni plus ni moins que le reflet de sa pathétique et misérable condition : celle d'un homme pauvre et malmené par les épreuves du destin.
Et pourtant, alors qu'il s'apprêtait à expier son dernier soupir, non sans toutefois se livrer de lui-même aux carnassiers, n'ayant guère l'intention de leur faire cette faveur et de leur faciliter le travail de manière outrancière, le rouquin ne sentit pas la moindre mâchoire pénétrer dans sa chaire, pas la moindre griffe lui entaille la peau. S'il s'était mécaniquement affalé à même le sol, épouvanté, il avait bel et bien perçu la présence oppressante des deux canidés, dont l'un semblait même s'être placé directement sur lui, en témoignait la fourrure qui couvrait désormais partiellement son humble nudité. S'il demeura prostré et aboulique dans un premier temps, il en vint très rapidement à de nouveau ouvrir les paupières, pour scruter avec prudence et incompréhension son environnement proche. Ce qu'il découvrit alors l'effara plus encore que la perspective d'une mise-à-mort brutale et soudaine : l'un des deux loups s'était placé à ses côtés et toisait dorénavant son semblable d'un regard mauvais et indomptable. Le souffle court, le rouquin demeura balbutiant tandis que son apparent protecteur se jetait à la rencontre de l'autre quadrupède, entamant avec lui un ballet des plus féroces. En bon spectateur, Jean Jean demeura sagement en retrait, clignant des paupières avec véhémence et stupéfaction. Avide, il scruta le combat qui s'annonçait durement sans parvenir à y croire vraiment, à songer que ce qu'il décernait dès à présent était seulement réel.
Puis, soudaine, la froide raison à ce déferlement de brutalité bestiale le percuta de plein fouet, encore plus sanglant que le couperet qui avait directement menacé d'intenter à sa vie. Ils se disputaient la proie. Les deux carnivores ne voulaient pas céder le moindre terrain à un rival potentiel, et souhaitaient avant toute autre chose asseoir leur assise et leur domination sur ce territoire-ci. Clairement trop peu cultivé pour savoir que les loups étaient en théorie plutôt des animaux de meutes et que cette hypothèse qu'il envisageait n'était finalement que très peu probable, le rouquin se convainquit tout seul du bien fondé de cette pensée. Tremblant et haletant, il laissa dès lors une folle idée germer en son sein et le secouer puissamment. S'agissait-il là d'une seule et unique chance de s'enfuir et de survivre ? Certes, à la vue de leur cible se précipitant hors de portée de leurs crocs, les deux loups trouveraient probablement un terrain d'entente afin d'éviter d'avoir à jeûner, l'un comme l'autre... Néanmoins, s'il demeurait ici, immobile et gentiment posé sur son séant, il finirait à n'en pas douter sa course dans l'un des estomacs de ces cruelles créatures. Et comme son ambition, certes tout-à-fait modeste, se trouvait légèrement au-delà de l'avenir d'excrément que lui promettait cette mise-à-mort, l'ancien vagabond eut tôt fait de se remettre sur ses pieds pour tourner les talons et tenter de prendre la fuite, une nouvelle fois. Restait à espérer qu'il ne croiserait pas de nouvelles racines ou de nouveaux cailloux, impromptus obstacles infranchissables...
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Dim 28 Mai - 16:11
BEASTS
Jean Jean
Mezariel
Tout prit qu’il était dans son affrontement, Mezariel se découvrait un côté… bestial. Plus qu’il ne l’aurait jamais imaginé, cela dit. Il ne cherchait plus à réfléchir à une technique quelconque pour esquiver où pour retenir l’autre loup ; non, rien de tout cela. Son leitmotiv principal état devenu le seul désir de sentir la chair adverse se déchirer sous ses crocs, le sang valser avec la nuit, imbibant son pelage clair. L’infant sombrait petit à petit vers une obscurité animale avec pour seule envie de départ de protéger Jean Jean. Il le fallait. Peu importe comment, il fallait qu’il le protège, qu’il soit garant de sa sécurité. Le paysan lui avait fait confiance, ce n’était pas pour le laisser finir entre les crocs de ce fou-furieux.
Tentant donc de ralentir l’autre loup – dont la force était malgré tout supérieure à celle de l’Infant -, Mezariel tâcha d’enfoncer profondément ses griffes dans le sol, créant ainsi des sillons boueux et difficilement discrets. Cette tactique se fit inefficace, sans réelle surprise ; aussi le métis se redressa sur ses pattes arrières pour mieux planter sans la peau décrépie de son opposant ses longues dents blanches. Il toucha un os solide et fut presque satisfait d’entendre le jappement de douleur de l’autre loup ; signe impossible à contredire qu’il avait réussi son coup, cette fois-ci.
Mais le revers de l’action ne se fit guère attendre. Un autre craquement, plus léger, cette fois-ci, saisit Mezariel au point que la douleur lui remonta au cœur, lui donnant envie de vomir. Le goût du sang entre ses canines ne tarda guère à le renseigner alors qu’il se reculait de son comparse. Mezariel venait de perdre un croc, cassé en deux du fait de son attaque à moitié réussie. L’autre partie était restée plantée dans l’épaule du loup sombre, lequel ne semblait guère apprécier la sensation qu’il en retirait alors.
Mais Mezariel eut le ‘bonheur’ – très ironiquement parlant -, de voir l’attention du second lupin se reporter ailleurs que sur sa propre personne. Vite, son regard bleuté suivit le citrin adverse. Misère, Jean Jean s’était remis à courir ! Erreur classique de l’être humain. Mezariel savait, par expérience – mais aussi parce que son père le lui avait répété de nombreuses fois – qu’une proie mouvante était toujours plus alléchante pour un loup –ou quelconque autre prédateur, sans doute – qu’une entité immobile. Jean Jean venait, sans s’en rendre compte, très probablement, d’empirer un peu plus sa situation. Car sir le second lycanthrope avait apparemment oublié un peu son existence jusque-là pour se reconcentrer sur Mezariel, ce n’était désormais plus le cas et le français put voir, impuissant, son homologue ouvrir grand sa gueule pour accueillir le pauvre hère.
Ni une ni deux, il fit un bond en direction de son ‘serviteur’, dépassant par miracle l’autre lycan de peu. S’interposant entre lui et Jean Jean, ce fut donc sans surprise aucune qu’il accueillit la rage bouillante de ce dernier sur sa personne. « HORS DE MON CHEMIN ! » lui cracha plus qu’il ne fut conseillé par l’autre lycan. Mezariel se sentit soudain être soulevé – sans doute l’énergie du désespoir guidait son comparse à sa perte – puis projeté contre un arbre. Ses côtes craquèrent par endroit, lui tirant un hululement pour le moins agonisant. Retombant lourdement au sol, Mezariel vit alors le lycan reprendre une forme ‘humaine’. Un homme, nu, se tenait là, titubant presque. Son regard aurait pu être fait de braises tant Mezariel sentait la haine à son égard qui s’y déversait. « POURQUOI EST-CE QUE TU PROTEGES CE MISERABLE HUMAIN ?! LAISSES MOI LE DEVORER ! » Mais malgré cette supplique formulée par des lèvres humaines, Mezariel se redressa, lui aussi chancelant, et barra encore une fois la route de son compagnon de lune. Jean Jean derrière lui, il souhaitait simplement qu’il ne lui arrive rien de plus. Une bonne frayeur était déjà largement suffisante, n’est-ce pas ? En attendant, Mezariel, lui, commençait à avoir du mal à respirer.
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Mer 7 Juin - 21:16
Humanized beast feat. Mezariel dit "M'seigneeeur"
La bêtise insiste toujours. ▹ Albert Camus.
Si rien ne s'opposa derechef à sa tentative de fuite réitérée, ni caillou ni bêtes, le rouquin sentit bien promptement un sentiment d'intense malaise se saisir de son cœur et l'ébranler jusqu'au plus profond de son être. Courir n'était pas forcément un acte de lâcheté, force était de l'admettre : c'était potentiellement sa seule et unique chance de s'en tirer vivant, même si bon nombre de chasseurs et de trappeurs auraient réagi avec davantage d'habileté et de dextérité. Le rouquin, lui, se laissait bêtement aller à ses instincts, qui lui soufflaient, comme il n'était qu'une proie impuissante et démunie de toute défense de taille, de se carapater au plus vite pour laisser les deux loups régler leurs comptes. Il n'avait jamais eu le moindre savoir, et n'en aurait potentiellement jamais beaucoup plus, envers et contre son nouveau cadre de vie, nettement plus digne que les précédents. Restait qu'il lui demeurait un sentimentalisme débordant et aiguisé, puisqu'il s'y était complu avec la fougue des jeunes gens bordés par la flemme et la paresse... Lequel lui ouvrait les portes d'une empathie fréquemment débordante, lorsqu'elle n'était pas bêtement estompée par son idiotie débilitante. Et lorsqu'après plusieurs instants de folle épopée, Jean Jean se rendit compte qu'il était encore et toujours en vie, alors même que, logiquement, les deux prédateurs auraient dû se tourner dans sa direction comme un seul homme pour annihiler toutes ses hypothétiques chances de survie, l'ancien vagabond ne put, presque mécaniquement, que ralentir progressivement l'allure. Cette histoire lui semblait trop étrange pour être résumée à un simple combat entre sanglants canidés, et par miracle, son cerveau s'activa péniblement pour tenter d'en tirer des conclusions plus ou moins plausibles. Ce fut à cet instant précis qu'il entendit résonner dans les méandres silencieuses de cette opaque forêt une voix qui, même teintée d'une indéniable bestialité, demeurait d'origine humaine.
Les sueurs froides ne tardèrent guère à se manifester et il sentit un sentiment d'incompréhension naître en son sein tandis qu'il pivotait avec lenteur, inexorablement, déglutissant ostensiblement, craignant d'ores et déjà ce qu'il allait découvrir d'un instant à l'autre. Et, malheureusement, il vit son angoisse délirante récompensée lorsque ses mirettes hésitantes se déposèrent sur une silhouette masculine qui, à quelques mètres de là, poisseuse de sang et crasseuse de boue, s'emportait et vociférait à l'intention de l'un des deux loups. Il ne subsistait plus aucune trace de l'autre prédateur, de celui qui avait toujours semblé obnubilé par la perspective d'un repas composé essentiellement par la chaire du crasseux damoiseau... Mais il existait, au beau milieu du regard effroyablement humain de l'autre type, une étincelle de folie et une flamme de cruauté qui ébranla tant et tant le rouquin qu'il s'en mit à trembler plus fermement encore qu'auparavant. Si aucune conclusion logique ne lui parut sur le champ satisfaisante, il comprit toutefois qu'il avait affaire à un spectacle aberrant et retentissant, qui risquait fort de ne lui fournir aucun retour en arrière envisageable. Avec lenteur et aussi silencieusement que possible, profitant de l'emportement manifeste de cet être malsain à l'égard du loup restant, clairement mal en point, Jean Jean se baissa progressivement pour attraper d'une main preste un caillou qui trônait non loin de ses pieds, songeant qu'il s'agissait là de l'unique chose à faire. Il ne pouvait désormais plus se contenter d'ignorer la menace et de s'en sortir instinctivement en déambulant au hasard des chemins qui s'offraient à lui : quelque chose au fond de lui lui sommait de prendre part à cette lutte, car il en allait de son existence elle-même.
Et alors que le premier des monstres semblait se focaliser toujours plus sur le velu, le rouquin fit quelque chose dont il ne se serait a priori jamais véritablement cru capable : il se décida à jeter le caillou à la rencontre de son opposant, avec une précision épatante si l'on considérait que seule la lune, faiblarde et maladive, éclairait parcimonieusement et modestement son champ de vision. Le projectile improvisé acheva son vol plané facétieusement au niveau de l'épaule de l'individu, laquelle semblait déjà meurtrie d'une blessure sauvage et sanguinolente. Si Jean Jean avait visé le front, il se rendit bien promptement compte du fait qu'il n'aurait pas pu faire mieux : le croc abandonné de Mezariel fut sauvagement remué et l'individu jura en tombant à genoux, en proie à une douleur aussi sourde qu'handicapante. Effrayé toutefois d'être à nouveau le principal objet de la colère foudroyante de cet être maléfique, le rouquin perdit bientôt l'équilibre et, maladroitement, se mit à choir lourdement sur son séant, reculant à tâtons pour se tenir à l'écart des aigreurs furibondes de son assaillant. Il en était dorénavant convaincu : sa mort approchait... Et elle risquait d'être douloureuse.
Mémoire de vie Race: Infant Métier/Rang: Marquis Statut amoureux: En couple
Sam 10 Juin - 15:58
BEASTS
Jean Jean
Mezariel
La situation se dégradait à vue d’œil – même si, du fait d’avoir repris une apparence humaine, l’autre loup donnait un avantage plus ou moins considérable Mezariel… A moins qu’il n’ait été si sûr de lui qu’il songeait que garder sa forme animale était bien inutile contre un demi-loup tel que lui. En soit, les deux hypothèses se valaient. L’une et l’autre pouvaient très bien être avérées sans que Mezariel ne puisse rien faire pour arrêter leur cours si saisissant, si glaçant. Car s’il connaissait désormais assurément les desseins de son camarade lycan, le métisse n’était guère d’humeur à le laisser faire. Hors, si l’autre ne comptait pas le tuer de prime abord, il y avait bien des chances pour que, si le bâtard reste dans ses pattes à lui, il finisse tout de même par passer de vie à trépas.
Il avait encore trop à faire pour abandonner. Et puis même s’il n’avait pas été si attaché à son nouveau ‘serviteur’ – domestique n’était pas encore un pallier atteint par l’ex-paysan pour l’heure – ce n’était pas une raison, à ses yeux, pour laisser le plus faible d’entre eux se faire dévorer comme un lapin aveugle. Sa soif de revanche et de justice, sans doute pour toutes ses jeunes années passées à se faire martyriser par ses cousins et cousines, prenait le dessus… en dépit du fait qu’il avait réellement mal partout. Ses pattes tremblaient et sa respiration se saccadait de plus en plus. Il devait agir, faire quelque chose ; n’importe quoi mais ne pas rester là. Dans le cas contraire, le buffet de son comparse risquait fort d’être bien plus garni que ce qui avait été prévu à la toute base.
Mais ce fut bel et bien une sueur froide qui descendit l’échine de Mezariel lorsqu’il aperçut une pierre être jeté sur son adversaire… et enterinée dans ses chaires encore davantage la blessure qu’il lui avait causé avec son croc perdu. Le lycan hurla tout en se tenant l’épaule, jetant par la suite sur l’improbable duo un regard que l’on aurait dit fait de braises incandescentes. Mezariel eut peur. Plus personne ne l’avait plus regardé ainsi depuis la domestique de son grand-père qui avait tenté de le tuer ; Aliénor. Cependant, toujours campé sur ses pattes, il ne recula pas. L’initiative de Jean Jean pouvait certes être vue comme pleine de sympathie en d’autres mesures, mais présentement, il aurait mieux fait d’aller se cacher quelque part… Les choses ne firent qu’empirer à mesure que les secondes passaient sur le fil de Chronos.
« Tu… C’est un membre de ta meute ? » Mezariel ne répondit pas. Techniquement, il n’avait pas – encore- sa propre meute ; donc ce n’était pas une chose avérée que d’affirmer ceci. Mais il n’empêchait que l’infant souhaitait le protéger, oui. Au péril de sa vie s’il l’avait fallu. Le lycan adverse fut pris d’un sursaut dérangeant. « AHAHAH. RIDICULE, ABSOLUMENT RIDICULE. UN HUMAIN MEMBRE D’UNE MEUTE ? CE QU’IL NE FAUT PAS ENTENDRE ! » Le français fut décontenancé ; il s’était attendu à tout… sauf à une pareille réaction. Il déglutit avec difficulté, s’éloignant un peu de l’arbre. Apparemment son opposant avait encore de la réserve ; blessure ou non.
Il patienta un instant que l’autre se jette dans sa direction puis se baissa jusqu’à toucher presque le sol. Ceci fait, il attendit que l’homme loup lui tombe sur le dos pour mieux… Se jeter lui-même contre un tronc d’arbre solide et proche, faisant ainsi supporter à son adversaire une pression atroce qui aurait sans aucun doute achevé un être humain ‘normal’.
Mais il ne pouvait plus se battre, ou, tout du moins, pas frontalement.
C’est ainsi qu’il ne patienta guère davantage avant de faire volte-face et de changer de stratégie. Il attrapa Jean Jean aussi doucement que possible dans sa gueule blessée et investit toute l’énergie qu’il lui restait encore dans le corps pour courir aussi vite que possible, laissant le sol défiler sous son ventre comme si la mort elle-même le pourchassait – en soit, la comparaison n’était guère si erronée qu’elle n’y paraissait.
Il n’entendit qu’un cri lointain, sans doute trop pour qu’il sot rattraper aisément, désormais. « Je le retrouverai. Je le retrouverai et je le dévorerai, saches-le, qui que tu puisses être ! ». Pour l’heure, en tout cas, il semblait que le destin se soit montré un peu plus clément envers ces deux individus que tout semblait opposer.
InvitéInvité
Ven 23 Juin - 23:23
Humanized beast feat. Mezariel dit "M'seigneeeur"
La bêtise insiste toujours. ▹ Albert Camus.
Le type étrange que Jean Jean venait tout juste de caillasser, apportant modestement mais littéralement sa pierre à l'édifice, semblait ne pas voir d'un bon œil l'intervention du rouquin qui, jusqu'ici, avait été plongé dans les torpeurs d'une sourde impuissance, condamné à ne pas pouvoir prêter main forte au carnassier qui, apparemment, semblait être le moins hostile à son égard. S'il ne comprenait toujours pas précisément ce qui venait d'advenir suite à l'apparition soudaine d'un autre être humain sévèrement blessé et à l'attitude belliqueuse et s'il n'arrivait toujours pas à se rendre compte du fait qu'un loup était manifestement en train de le protéger au péril de sa propre existence, le crasseux damoiseau, dorénavant couvert de boue plus que de poussière, savait en revanche avec une certitude inébranlable qu'il vivait alors une expérience inouïe et inédite. Jamais il n'avait jusqu'alors eu l'occasion de vivre des choses véritablement hors-du-commun. Bien sûr, l'apparition de Nao, laquelle lui avait sauvé la vie, et la protection de son nouveau jeune maître étaient autant de surprises effarantes que lui avait réservé un destin moins funeste que de prime abord... Néanmoins, il réagissait désormais à une situation dont l'étrangeté et la bizarrerie dépassait l'entendement. Finalement, sa simplicité stupéfiante, pour ne pas dire sa bêtise inhumaine, semblait être le meilleur rempart à ce genre d'incompréhensions saisissante qui auraient pu pousser le plus grand des génies à perdre pied et à agir follement, se précipitant ainsi directement à la mort. C'était précisément car il n'avait pas l'habitude de maîtriser son environnement, parce qu'il avait toujours subi ce qu'on lui réservait que l'ancien vagabond avait finalement su se rendre utile sans perdre bêtement connaissance sous l'effet de l'effroi et de l'adrénaline. Il était et avait toujours été une victime, ce qui finalement s'avérait être un magnifique et pertinent bouclier face aux situations apparemment inextricables.
Il n'était toutefois pas au bout de ses peines. La preuve éclatante en fut par ailleurs apportée lorsque le canidé qui s'était interposé entre lui et l'homme blessé décida de bondir à la rencontre du bipède, dans un brouhaha visuel des plus incompréhensibles. Jean Jean, à cause du manque de luminosité causé tant par la disparition solaire que par la présence de feuillages et de branchages opaques, fut bien incapable de décortiquer précisément et minutieusement l'effervescence dont il fut spectateur. Il parvint toutefois à comprendre, via notamment un hurlement de rage et d'agonie, que l'homme blessé avait été manifestement solidement touché et qu'il avait à souffrir d'une blessure des plus impactantes. Fier de son oeuvre sans vraiment savoir si sa contribution avait bel et bien été sage, l'ancien paysan toujours nu comme un ver se redressa péniblement, quittant son séant avant que le loup ne vienne finalement le cueillir, souhaitant manifestement l'emmener au loin. S'il eut, dans les premiers instants, peur de s'être trompé d'ennemi en craignant que le carnivore ne le croque finalement, allant jusqu'à geindre et s'affoler, le rouquin décida par la suite de se résigner, comprenant qu'il ne pouvait de toute manière pas lutter et qu'il valait mieux éviter de frustrer le loup plus qu'il ne l'était encore. Leur folle course les porta à l'écart du lieu où la bataille avait fait rage, et ils purent s'interrompre après quelques instants. Le garnement, à bout de souffle et tendu comme jamais, s'effondra effectivement lourdement dans la boue, pour une énième fois de la soirée. Sa propreté déjà contestable à la sortie du bain n'était désormais plus qu'un lointain mirage... Mais cela n'était guère une idée prédominante dans son cerveau toujours affolé. Aussi jeta-t-il un regard angoissé au carnivore avant de balbutier quelques palabres d'un air imbécile.
-Beuh... Maint'nant j'me fais b'loter ?
Il se mit à frémir, mais comprit néanmoins rapidement que cela n'avait rien à voir avec la peur ou l'appréhension de sa destinée sanglante et moribonde qui, après avoir malicieusement joué avec ses espoirs, semblait vouloir le rattraper. Non, la raison de cette chaire de poule était toute autre... Il avait froid. Cette glaçante impression se renforça d'autant plus lorsqu'un constat amer s'érigea en son for intérieur, qu'il se sentit obligé d'expliciter, comme si le loup était capable de comprendre ses caprices et de vouloir les résoudre, d'une manière ou d'une autre.
-AAAH ! J'oublié mes habits ! J'vais po rentrer tout nu quand même !
Trivial et stupide jusqu'au bout. C'était jusqu'à son instinct de survie qui avait été effroyablement gangrené par son inconsciente et immémoriale bêtise. Car dans une situation où il aurait normalement dû craindre pour sa peau, il se rendait désormais compte d'un constat encore plus glaçant à ses yeux : s'il rentrait tout nu au manoir, il était bon pour une nouvelle période d'errance et de famine à travers les bois de France.
Mémoire de vie Race: Infant Métier/Rang: Marquis Statut amoureux: En couple
Sam 24 Juin - 17:11
BEASTS
Jean Jean
Mezariel
Douleur, chaire injuriée et sang épais sur la fourrure claire… Telle était la mélodie qui rythmait alors la partition de vie de l’Infant Mezariel de SaintLouis. Sa course effrénée, qui le mena aussi loin que ses pattes furent capables de le porter, avait comme jeter une huile infâme sur les ramures de son mal déjà bien vif auparavant. Il lui semblait qu’aucune partie de son corps n’avait été épargné par une blessure quelconque. Sur ses pattes tremblantes, il se tenait encore debout comme par miracle – à son sens, tout du moins. Ayant relâché la pression de ses crocs sur l’unité de Jean Jean, ils étaient désormais suffisamment loin, tous les deux, pour que l’on ne cherche plus à leur vouloir querelle – pour l’instant, tout du moins.
Car si Mezariel était sûr que l’autre mordu ne chercherait plus à les suivre désormais – il était sans aucun doute bien trop blessé pour cela – il craignait de le recroiser un jour, si le pauvre bougre trouvait dieu savait où des ressources malines pour lui permettre de survivre jusqu’à une prochaine rencontre. Mais l’heure n’était point aux suppositions en tout genre, ni même aux cauchemars encore non existants. Mezariel devait avant tout se concentrer sur ses capacités actuelles, grandement diminuées par son combat improvisé avec l’autre lupin. Et dire que s’il avait prévu de batailler, il aurait sans doute été bien plus sur ses gardes et donc aurait eu a encaissé moins de dégâts… D’autant que l’adversaire avec lequel il avait eu à composer n’était guère au sommet de sa forme. Une honte, il le ressentait ainsi. L’hybride était très heureux de s’en être sorti vivant, bien sûr, mais une part de lui n’assumait toujours pas ce manque de bonne réactivité qu’il avait eu.
Lorsqu’il fut au bout de ses forces actuelles, il se laissa tout simplement tomber, pareil à une masse dépourvue de la moindre force utile, sur le sol humide et frais de la forêt. Il ne pouvait plus continuer, plus maintenant. Il lui fallait énormément de repos et surtout, ne plus avoir à se battre avant un moment. Il geignit par avance en songeant à la tête froide qu’il allait devoir conserver en dépit de ses blessures, demain, auprès d’autres nobles de la Cour. L’exercice serait sans doute au moins aussi épuisant que la fuite qu'il venait de mettre en application. Rien que d’y penser, Mezariel soupira et laissa sa tête retomber sur le sol, à son tour.
Sa respiration était irrégulière et il peinait à satisfaire les besoins divers de son corps actuel. Cependant, il était toujours en mesure de comprendre ce que lui disait Jean Jean. Même si Mezariel ignorait encore comment répondre en langage d’hommes à ce qui venait d’être dit, il fit confiance à une forme d’instinct primaire. Relevant son crâne massif – plus que celui d’un loup normal, en tous les cas – il fit bouger ce dernier de droite à gauche, espérant qu’ainsi, le paysan comprenait que non, il n’avait en rien le dessein de faire de lui son repas de nuit. Loin de là cette idée était de l’Infant, d’ailleurs.
Lorsque le roux argua qu’il avait oublié ses vêtements – sans doute près de la source naturelle -, il parut évident aux yeux du marquis transformé qu’il n’était pas question d’y retourner ; trop risqué. Mais il y avait une autre solution, à portée de leurs touchers. Levant la tête vers le ciel obscur, Mezariel entonna alors un hululement grevé. Il appelait Nao, l’exhortant, dans la langue des loups, à ne pas venir les mains vides. Cela déplaisait fortement à l’hybride d’agir de la sorte mais force était de constaté qu’il n’avait plus le choix. S’il souhaitait s’en sortir vivant, cela voulait dire briser le pacte du silence autour de l’existence même des lycans – et donc, pas extension, des hybrides tels que lui, dissimulés à la vue de tous.
Son appel terminé, il fit en sorte de se recoucher et d’un geste fluide du museau écorché, poussa Jean Jean contre son flan et la fourrure chaude qui s’y trouvait. Il en éprouva quelques souffrances et sa toison était sans doute gorgée de salissures, mais mieux valait cela que la froideur du sous-bois, après tout, n’est-ce pas ?
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