Calabria
Après moult détours afin d’éviter autant que possible les groupes armés, ils avaient finis par arriver au manoir Andersson. Erik en tant que fauconnier de la cour, n’avait pas vraiment besoin de s’inquiéter par rapport à l’armée. Toutefois, ce n’était pas le cas de ses deux invitées, plus ou moins imposées. D’autant plus que le Seigneur Massacre avait fait le déplacement, et il n’était pas connu pour être…compréhensif.
Une fois au manoir il les avait installé dans le petit salon, adjacent à l’entré et les avait quitté pour aller tenir sa famille au courant des derniers évènements et du déroulement de la bataille. En temps normal il serait resté avec ses invitées pour les accueillir convenablement, mais là, la situation était un peu différente. Bien que les Andersson ne se soient pas mêlés à la bataille, son issue aurait des conséquences pour tous les Londoniens, même nocturnes.
Lorsqu’il retourna auprès de ses invitées il fut surpris de n’en trouver qu’une seule dans le salon. C’était la petite rousse qui avait disparue, celle qui lui avait foncé dessus sur les remparts. Mais qu’est ce qu’elle était entrain de faire ?
Impassible, le visage fermé, il observa un instant celle des deux qui était la maitresse de l’autre s’il avait à peu près suivi. Elle était vraiment très belle. Très pâle et très belle. Il n’était pas du genre à s’extasier à la première jolie fille, mais sa beauté était vraiment transcendante. Il fut interrompu dans son admiration stoïque par la rousse.
Un thé respectable. Mais le thé était très bon ici, merci beaucoup. Pour qui se prenait cette petite vampirette de bas-étage ?
-
Vous êtes toujours aussi agréable ? Lança le chef de maison avec un air renfrogné.
Allez rejoindre votre amie, je vais m’occuper du thé. Et sans lui laisser le temps de répondre il s’engouffra dans la cuisine, sortie la bouilloire et prépara la boisson. Agatha lui aurait surement dit que l’étiquette voulait qu’il l’appelle elle, pour s’occuper de cela, que personne n’était impressionner par un chef de famille qui faisait lui-même la cuisine et encore tout un tas d’autre chose sur son incapacité à se comporter en vrai leader.
Oui mais voilà, on n’est jamais mieux satisfait que par soi-même et Erik n’avait jamais aimé se reposer sur les autres, fussent-ils domestiques. Et puis là, c’était une question de fierté. Il allait montrer à cette insolente que le thé des Andersson était tout à fait convenable pour une grande et noble famille telle que la leur.
Il refit apparition dans le salon avec une théière et trois tasses sur un plateau qu’il posa sur la table basse. Il s’assit en faisant signe aux deux jeunes femmes d’en faire de même. Il versa du thé dans les trois tasses en porcelaine et entama ce qui s’annonçait comme les hostilités s’il en croyait le sale caractère de la rousse :
-
Bienvenue au manoir Andersson. Je suis Erik, l’aîné de la famille. Alors qui êtes vous et que faites vous à Londres en ces temps…troublés ? Là encore, si elle n’avait pas été entrain de parler de la guerre avec les autres, sa servante aurait levé les yeux au ciel. Erik n’était pas très fan du terme de « chef » qui selon lui était trop pompeux, même s’il était vrai.