François - La folie n'est pas un pêché si elle sert la gloire du Tout-Puissant

La pleine lune s'élevait à nouveau haut dans le ciel, comme tous les mois. François, tout jeune évêque, commençait alors déjà à mettre en place son petit manège. Mentir pour mieux régner. Il lui fallait du pouvoir, et il voulait être adulé autant que craint. Il devait devenir l'émissaire de Dieu, celui qui répandrait sa parole. Mais il ne voulait pas pour autant être réellement ce qu'il prétendait, car il avait certes la foi, mais pas suffisamment pour se mentir à lui même.
Trouver le sommeil était difficile pour l'homme cette nuit-là. Il décida alors de quitter l'église pour la durée d'une courte promenade. Il ne revint que deux semaines plus tard.

Il me semble normal de raconter ce qu'il lui est arrivé pendant ce laps de temps, car sa vie en fut changée. Le soir de sa promenade, il suivit le cours des chemins, et atterrit au bout de quelques heures de marche à la lisière d'une forêt que l'ombre des arbres rendait plus menaçante encore. N'hésitant pas un instant, il pénétra dans la lisière qui semblait engloutir la lumière et ne laisser place qu'à une étendue de ténèbres. Perdu dans ses pensées, il perdit la notion du temps et marcha pendant longtemps. Et tout fut interrompu soudainement, alors même qu'il recevait un violent coup à l'arrière du crâne. S'effondrant sous le coup, il comata ainsi pendant plus d'une journée, et se réveilla dans une demeure qu'il n'avait jamais vue auparavant. La chance lui avait souri, et il était sorti sans sa tenue d'évêque, en civil. Car la créature qui s'installa tranquillement à son chevet, faite uniquement de poils et de muscles, ne parut pas sentir en François plus que la simple foi qui nourrissait les humains.
Ce soir-ci, il apprit énormément sur les autres créatures peuplant la Terre. Lycans, vampires, et autres dérivés cohabitaient ainsi avec les humains, toujours plus discrets. Le lycan qui l'avait hébergé n'était pas son agresseur, mais son sauveur. François avait été frappé par des brigands qui pensaient pouvoir tirer fortune, mais la bête l'avait sorti du repère de ces vermines et l'avait soigné et cette dernière manifestait maintenant son envie de reconnaissance auprès des communautés humaines. Elle voulait que les humains prennent conscience de leur entourage, et qu'ils vivent avec. Mais François, fasciné, ne fit que profiter de cette naïve volonté pour soutirer autant d'information que sa soif de connaissances en demandait. Lorsque finalement la créature le libérait, il ne désirait plus qu'une chose : contacter le roi de France, et organiser une croisade contre ces monstres. Officiellement au nom du Tout-Puissant, officieusement dans le but d'obtenir les faveurs de la cour.

C'est ainsi que François, évêque d'Aubenas, avait quitté sa ville pour une mission religieuse. Il rejoint la milice française, et s'arrangea pour être officiellement "muté" à Paris. Une fois chose faite, il usa de stratagèmes pour paraître impliqué dans la lutte de la milice, mais n'effectua que peu d'actions pour elle, usant et abusant de l'excuse du devoir religieux, passant la majeure partie de son temps à l'église, et profitant, en plus de l'argent gagné par son statut d'évêque, d'un généreux surplus grâce à la milice.
Il est bien sûr évident que pour conserver sa crédibilité, François effectue encore aujourd'hui régulièrement des missions pour le compte de la milice, s'arrangeant tout de même pour rester autant que possible hors de danger.

ÊTES-VOUS AU COURANT DE L'EXISTENCE DES VAMPIRES ET LYCANS? ─ Absolument, c'est pourquoi je suis dans la milice française.
QUE PENSEZ-VOUS DES LYCANS/VAMPIRES ─ Ce sont des créatures démoniaques. Elles ne sont que des obstacles à l'expansion de Dieu, et elles pervertissent la Terre, joyau sacré du Seigneur, la souillant de leurs pas.
ÊTES VOUS SATISFAIT(E) DE VOTRE VIE ACTUELLE? ─ Je n'aurais pu vivre autrement qu'en faisant respecter la parole du Tout-Puissant et en exterminant les hérétiques et les impies créatures.
VOTRE POINT DE VUE SUR LE MONDE CONNU? ─ Tout ce qui est né des mains de Dieu est d'une beauté incommensurable.