Messages : 78 Âge du personnage : On ne demande pas son âge à une -vieille- femme..
Mémoire de vie Race: Sang-pur Métier/Rang: Statut amoureux: Célibataire
Lun 10 Oct - 9:52
Vice & Vertue qu'en feras-tu ?
◭ Disparaître, réapparaitre selon son gré, telle une ombre dansante que le soleil s’amuse à faire naitre. Voici une liberté qu'elle goutait depuis un certain temps maintenant. Chanceuse de n’avoir aucun époux pour lui dicter une conduite, elle jouissait d’une vie qu'elle n'osait embrasser du temps de son enfance pour l’avoir cru impossible.
Et pourtant, aujourd’hui la voilà qui était tout en haut de cette illustre branche, à manier d’une main de maitre une toile dont elle était l'artiste. Sur ce plateau de jeu tout à chacun avait un rôle à jouer, tel un pion. Ses ennemis, soigneusement surveillés se mouvaient parmi eux, à la recherche d’un point de fuite pour l’atteindre. Prêt à tout pour reprendre l’ascension de la famille. À présent que nuls parents ne la chaperonnaient l’occasion était trop belle pour faire taire ses ambitions. Leur puissance disparue, la peur qu’ils exerçaient autour d’eux évanouie, les Créatures assoiffées reprenaient leur vrai visage.
Réputée douce Belladona avait du susciter du temps de son enfance bien des jalousies, des rancœurs par le simple fait que sa nature devait être profondément bonne. Bella. À la simple pensée de sa soeur elle releva le pendentif porté à son cou, le serrant entre ses doigts dans la paume de sa main. Plus qu’un simple désir de rester matriarche du clan, elle ne permettrait à personne de souiller son identité. Personne n’avait ce droit, quand bien même elle était la première à l'avoir fait. Personne d’autre y était autorisé.
Un jour elle saurait gagner son pardon, dans le prochain monde où leurs âmes se croiseraient. Elle essuyerait ces larmes qu'elle avait vu rouler le long de ses joues à sa mort. Et si la chance lui était offerte, elle rembourserait sa vie de la sienne.
D’ailleurs elle ne doutait pas un instant qu’un jour mes ennemis finiraient par parvenir à leurs fins. Seule l'heure de sa mort lui demeurait étrangère, cela avait d'ailleurs quelque chose de terriblement séduisant. En attendant cela ne l’empêchait pas d’avoir assez d’ambition pour tenir jusqu’à son dernier souffle. Cette place lui revenait de droit autant qu’à un autre par le don du sang et jusqu'à sa mort elle se battrait pour la garder. Elle avait un but à atteindre après tout.
Bien que les tâches qui en incombent ne fussent pas évidentes et encore moins des plus passionnantes son attitude discutable ne l'empêchait pas de s'acquitter de ses devoirs pour répondre aux attentes exigées par ce rang. Après tant d’efforts pour y parvenir, après tant de sacrifices il n'était guère possible de revenir en arrière. Mais, pour toute vérité il s’agissait là d’un rang aussi plaisant qu’usant. Ce n'était pas là son rôle, ni là ou elle fondait ses espoirs. La seule chose qui lui donnait la force d'avancer restait l'idée que sa place lui conférait certains atouts au sein de la société vampirique.
Toutefois dès que l’occasion se présentait elle en profitait pour s'éloigner de tout ce faste pour revenir à des choses plus traditionnelles auxquelles elle était accoutumée.
Tout ce confort n'était pas de son gout, ni même ces traitements de faveurs que chacun des domestiques lui offraient depuis qu'elle usurpait l'identité de sa soeur. Dormir dans un lit, jouir de repas à foison, se déplacer à sa guise, donner des directives, tout ceci appartenait à la vie de Bella’. Rien de tout cela attrayait réellement à sa vie, pourtant, elle s'y était tant habituée à présent que s'en passer lui paraissait paradoxalement impensable.
La simple fillette reniée elle tout au fond d'elle, n’avait jamais su s’accommoder de cette vie. Mais, la femme qu'elle était devenue en revanche y avait prit goût, peut-être de trop.
Ainsi elle se surprenait à regretter le temps de son enfance à dormir sur une paillasse presque nauséabonde, en compagnie des rats et d’une simple bougie. Même la maison close semblait plus chaleureuse que cette grande pièce meublée qui faisait office de chambre à coucher.
Pour ne pas perdre l’esprit, elle s’évadait donc hors de cette prison dorée à la recherche de palpitations différentes. Pour cela elle laissait tomber robes, lingerie, corsets, coiffe troquées pour quelques habits du bas peuple. Un pantalon ample resserré à la taille, une paire de botte en cuir, une chemise de lin rentré dans ce dernier, et un veston de fortune au décolleté relativement peu discret. Après un énième regard sur sa tenue elle releva ses cheveux en une simple queue, sifflant à Celeste.
— Pendant mon absence, je veux que tu écoutes les moindres faits et gestes des domestiques, comme toujours. À mon retour tu devras me faire un rapport. Et range moi ces habits…
Le jeune homme baissa la tête presque honteux de sa demande, une fois de plus. Après un roulement de yeux Bella poussa un soupir. Quand finirait-il par cesser d’être incommodé par ses traitements ? Il savait pertinemment que cela ne changerait pas.
Quelques dernières directives données et elle s'évanouit dans les ruelles du peuple pour disparaître quelques jours, armée d’un simple baluchon, de sa dague, de ses aiguilles ainsi que d’une épée forgée. Dans un soupir elle se dirigea vers la campagne française, pressée de retrouver un peu de solitude. Plusieurs jours passèrent avant qu'elle ne l'atteigne complètement. Quand sous ses yeux réapparut la chaumière abandonnée à la lisière des bois qu'elle aimait habiter le temps de quelques nuits.. Le soulagement détendit ses épaules raidies.
Le calme des lieux, l’odeur des près le calme ambiant uniquement bercé par le son qui agitait ses cheveux au rythme de ses caresses. C'était aussi grisant que reposant. Aussi en arrivant un sourire léger réapparut sur ses lèvres d'accoutumées tordues en cet habituel rictus surnaturel.