Upon the snows || Silvana

Il était perdu. Lui, l’illustre Roi de France, Charles de France de son nom d’office, était présentement perdu dans les rues gelées de Stockholm. Le fait est que son arrivée par bateau avait été bien plus rapide que prévue et nul n’avait eu la possibilité de prévenir son ami et égal, le monarque de Suède, de son débarquement prématuré. Ainsi, Charles s’était donc retrouvé sur le quai du pays nordique, en attente de son carrosse pour venir le quérir jusqu’à l’immensité dorée du palais royal de cette contrée.

Mais là encore, un problème était survenu. L’allée principale de la ville avait connu des bourrasque de vent d’une rare violence – même pour les peuplades habituées au froid d’ici-bas. Résultat, des débris étaient tombés en amas des étals divers et variés, empêchant tout simplement le moins carrosse de pouvoir avancer convenablement. Le Roi de France n’était guère connu pour a patience ou sa sympathie envers la perte de temps. Déjà mis de fort mauvaise humeur de par le démarrage de sa journée, il exulta presque lorsque cet imprévu vint encore bouleverser ce qui avait été commandé. Ne tenant plus, donc, il ouvrit lui-même la porte de son véhicule – peu importe qu’il eut été le Roi, en cet instant il avait tout simplement envie de laisser parler ses pulsions – et s’extirpa au dehors, au beau milieu de la neige.

Il asséna une réponse sèche à son cocher s’inquiétant pour lui, répondant qu’il faisait bien ce qui pouvait lui plaire et qu’il irait sans doute bien plus vite à pied par les petites rues qu’ainsi. Les deux escortes qui ne l’avait pas laissé en paix jusqu’alors lui emboitèrent le pas et il ne chercha point à les en empêcher – à vrai dire, c’était tout juste s’il s’encombrait de leurs présences. Mais voilà, le fait est que Charles, tout Roi de France qu’il était, ne savait plus du tout quelle rue emprunter pour parvenir jusqu’à la destination tant désirée. Il lâcha un juron de protestation avant de poursuivre. Tant qu’à être perdu, autant ne pas perdre sa chaleur bêtement en restant planté comme un piquet.