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La Haine et L'Amour feat Ahmès

Anonymous
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Profil Académie Waverly
La Haine et L'Amour feat Ahmès EmptyDim 2 Oct - 18:52
L’amour et la haine.
Ahmès & Bastet
La haine n’est pas l’envers de l’amour, elle en est le renoncement. Ne plus pouvoir aimer, glisser lentement vers l’indifférence. Seule, la volonté de puissance peut combler ce vide. ▬ Charlotte Savary

Les yeux clos, le vent caressant son visage fermé et indifférent, la jeune louve méditait, nue comme un ver. Rare fragment de son passé brisé, elle s’accordait ce calme relatif aussi souvent que lui permettait sa nouvelle vie faite de voyage, de haine et de meurtre. Son cœur semblait se calmer, les plaies qui le lacéraient se refermaient peu à peu, mus par une envie d’apaisement relatif. Son esprit délabré semblait se reconstruire encore, petit à petit jusqu’à ce qu’une image lui saute aux yeux. Jusqu’à ce que ce morceau de souvenir n’explose encore une fois en plein visage de la demoiselle assise sur le tapis. Les flammes, les cris et l’odeur à vous retourner l’estomac. Grimaçant, Bastet rouvrit les paupières immédiatement, tentant de calmer son muscle vital qui s’était soudainement emballé par la dureté du moment, par les sentiments qu’elle ressentait alors. Haine. Désespoir. Tristesse. Culpabilité. Cette tornade qui avait pris possession de son âme à l’époque, menaçait à tout moment de revenir perturber sa tranquillité relative. La méditation était définitivement finie. La belle brune poussa un profond soupire, chassant une mèche de ses cheveux d’un noir profond avant de se lever prestement, s’étirant longuement. La louve attrapa ses vêtements, un sarouel accompagné d’un haut de même couleur, bleue marine puis elle attacha ses cheveux en un chignon rapide. Ne jetant qu’un œil rapide au miroir, la belle décida qu’il était l’heure de sortir de ses appartements.

Ils n’étaient plus en Egypte depuis un moment mais elle n’arrivait pas à se sentir chez elle dans cette ville étrange. Paris. Lassée de cet endroit où il ne faisait pas assez chaud, pas assez de soleil et où la forêt se faisait de plus en plus rare, elle n’avait qu’une envie, rentrer au pays. Mais c’était impossible. Elle devait rester avec lui. Avec cet homme qui avait changé sa vie radicalement. Elle était passée de la petite prêtresse de bas étages d’un dieu qui n’existait pas à la guerrière pleine de haine, de rage, bras droit du plus vieux loup-garou encore vivant sur le monde connu. Et seul cet homme savait ô combien elle détestait la personne qu’elle était près de huit cent ans plus tôt. Faible, inutile et pathétique. Mais, aujourd’hui, ce devait être un jour de fête. Le grand retour d’Ahmès Héqatyfy, son Pharaon. Tout avait été préparé pour accueillir dignement l’homme qui ne devait plus être loin de là. Sortant de son antre, elle alla jeter un œil sur le banquet qui avait été commandé était prêt. Même si elle était restée pour autre chose, il était dans la nature des égyptiens d’honorer au mieux le retour du fils des Dieux, du grand Messagers de ces personnes en qui elle ne croyait plus depuis longtemps. Après avoir fait la tâche que lui avait confié Ahmès, elle s’était attelée à concocter un retour en fanfare malgré le pays dans lequel ils se trouvaient pour le moment.

Les domestiques s’affairaient, évitant soigneusement le regard de la louve. Ils semblaient tous trembler devant elle et cela lui plaisait, impossible de dire le contraire. Un léger sourire carnassier se dessina sur son visage fin, dépourvu de la moindre cicatrice contrairement au reste de son corps. Les poignets barrés de marques de liens, le dos lacéré par les diverses tortures infligées avant son ascension. Déambulant dans les couloirs du manoir dans lequel ils avaient posés leur camp de base, Bastet saluait de temps en temps l’armée créée par l’homme qu’elle détestait au moins autant qu’elle ne l’aimait. Tendue et impatiente, elle ne pouvait s’empêcher de se demander avec quelle fille son Alpha avait passé ses nuits loin d’elle et de sa jalousie maladive. Fronçant le nez à cette pensée, la louve poussa un profond soupire, s’adossant à une statue représentant un lion gardien. Le soleil était haut dans le ciel, midi n’avait pas encore sonné mais le souffle chaud de Bastet se transformait en buée dès qu’elle le laissait passer la barrière de ses lèvres, de son nez fin. Puis, enfin, elle l’entendit, le bruit caractéristique des chevaux trottant sur le sol recouvert de cailloux.

Jetant un œil derrière elle, d’un simple hochement de tête, elle sonna le début des festivités. Les lycans étaient tous présents autour d’elle, un pas derrière la louve qui veillait à garder son rang bien visible malgré les jalousies qu’elle pouvait ressentir parmi les rangs de ses frères. Lentement, les chevaux arrivèrent à leur niveau, s’arrêtant juste devant la jeune femme qui ouvrit la porte de la calèche pour laisser son Alpha et amant descendre de la boîte en bois servant de transport longue distance. Elle attendit patiemment que le loup sorte de là avant de fermer la calèche qui reprit sa route vers le garage sans doute. Saluant le pharaon d’un signe de la tête, le sourire non factice perché sur le visage, elle l’invita à la suivre. « Bon retour, Pharaon. Nous avons préparés une petite surprise pour fêter votre retour. » N’en disant pas plus, elle garda au fond d’elle ses questions sur les nuits qu’elle savait agitée de son amant pour le conduire jusqu’à la salle où le repas attendait ainsi que ce que lui avait demandé Ahmès. Sous une cloche, à l’abri des regards, devant le siège prévu pour l’Alpha était installée une tête décapitée, celle d’un noble quelconque ayant menacé son roi, celui qui était devenu en un clin d’œil la seule personne digne d’intérêt pour elle. « Comment s’est passé votre séjour en Suède ? Et la rencontre que vous escomptiez s’est bien déroulée ? » Taire les questions futiles, celles qu’elle n’abordait qu’en privé lorsqu’elle pouvait encore se maintenir. Se contenir.



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