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Retour en terres natales ••• Nao ♥

Mezariel D. de SaintLouis
Mezariel D. de SaintLouis
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Mémoire de vie
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Retour en terres natales.
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« Je ne désire rien de plus pour mon anniversaire que de donner notre nom à Nao, Père ! »

Une secousse réveilla le jeune marquis de sa courte sieste improvisée entre les côtes de cette calèche magnifiquement bien décorée. Pourquoi avait-il rêvé de ce souvenir si fugace et lointain, au juste ? Etrange, se dit-il tout en se redressant. Il est vrai que le voyage depuis le Sud du pays avait été bien plus éreintant qu’il ne l’avait pensé. Ce fut des plus fastidieux, surtout en faisant le compte des différents aléas venus perturber le trajet vers la Capitale, Paris. Entre les presque dérapages dans des fossés boueux et les paniques ô combien nombreuses que furent celles de chevaux d’attelages, tout le monde était ravi d’enfin apercevoir les contours des bâtiments parisiens.

Le bien inexpérimenté Marquis de SaintLouis de faisait guère exception à cet état de fait. Il lui tardait de reposer les pieds sur le sol de cette ville l’ayant vue naître plus de deux décennies auparavant et de ne plus remonter dans un fiacre de sitôt !

Se pinçant l’arête du nez, Mezariel frictionna ses yeux dans l’optique de se sortir des brumes d’une torpeur malvenue. Il profitait de son ‘isolement’ pour ne pas porter son cache-œil, bien que ce dernier demeurait toujours fidèle sur la poche de son vêtement. S’étirant les bras, le jeune hybride à moitié-loup replongea un instant à son ‘rêve’ qui, en réalité, n’en était point vraiment un. Oui, il se rappelait de ce jour, occasion de son dixième anniversaire. Son père, le grand Denovan Elison de SaintLouis avait insisté pour lui offrir une chose spéciale, de son choix. Il aurait pu tout avoir, il l’avait bien su. Et pourtant, de ses lèvres sortie cette requête que l’Alpha, bien qu’étonner de l’entendre, ne put lui refuser. Mezariel se souvenait que cela avait manqué de causer un infernal taulé dans la demeure familiale, mais étant donné que le statut de Nao ne changeait point de par ce changement, les esprits s’étaient finalement apaisés après bien des litres d’absinthe et de négociations tendues.

Le cou posé sur l’étoffe prévue à cet effet, l’Infant soupira. Tant de choses avaient eu lieux, ici, avaient pris racines sous ces pavés, avaient éclaboussées ces mêmes pavés de sang. Par sa faute. Il déglutit. La charge de prendre la place de son père lui paraissait colossale, bien trop pour lui. Il se questionnait. Pourquoi diable son géniteur avait-il décrété vouloir partir si rapidement ? C’était là un mystère que le junior ne saisissait que peu.

Même s’il ne se l’avouait pas, Mezariel avait peur. Il était terrifié de faire la moindre erreur qui aurait pu nuire à la réputation de son prédécesseur. Il savait le tort qu’il lui avait causé de par sa simple naissance et tenait à ce que les choses ne s’aggravent pas –encore. De plus, son mariage arrangé avec l’une de ses cousines allait sans aucun doute refaire surface prochainement, ce qui n’était guère pour lui plaire, bien au contraire. Non pas qu’il n’estimait point Pauline, elle incarnait même à son sens la fierté de la dynastie lycane, de sa famille, de sa meute d’origine… Mais voilà, il savait aussi qu’ils n’avaient rien de commun sinon le sang dans leurs veines, pour une petite part. Comment allait-il faire pour s’entendre avec elle durant un concubinage de rigueur ? Il l’ignorait.

Les choses lui semblaient si rudes et si imperméables à sa compréhension… Pourquoi diantre lui avait-il été impossible de rester auprès de sa tante, la douce et tendre Juliette, dans le Sud ? Il s’était senti si bien, là-bas… Nouveau soupire, lourd et presque implacable. Il aimait Paris, pourtant, mais tout ce que la Capitale contenait n’était pas pour le réjouir. Il tira sur le col de son habit habilement cousu par les soins de sa tante, comme pour essayer d’endiguer l’angoisse qui le prenait de plus en plus aux entrailles.

Puis, un tintement bien connu de sa personne résonna un instant, comme une mélopée des temps perdu. Aussitôt, et après avoir eu le réflexe de ramener une main gantée sur son œil difforme, Mezariel s’autorisa à écarter les rideaux de velours rouges qui le protégeaient jusqu’alors des rayons du soleil. Il reconnut le bâtiment de Notre-Dame du premier coup d’œil, ce qui lui arracha un sourire. Enfin une chose familière qu’il retrouvait ici, comme un arôme sur le bout de la langue. Relâchant le rideau, le jeune Marquis entreprit de remettre correctement son bandeau et d’ajuster sa tenue le plus possible afin qu’elle ne paraisse point froissée – il n’avait en aucun car droit à l’erreur, même à sa sortie de la calèche, il le savait.

Bien peu de temps après, le cocher toqua au plafond de la carriole, annonçant l’arrivée prochaine. « Monseigneur, nous nous apprêtons à nous arrêter. ». Mezariel inspira puis souffla. Son père avait fait en sorte qu’il soit escorté jusqu’aux portes du Château Royal, là où un appartement attendait son remplaçant. Ceci étant dit, Denovan ne s’était point attardé sur les détails dans sa lettre, préférant de loin, vanter les mérites de la ville à son descendant. La lettre de succession dans la doublure de sa veste, Mezariel était prêt à aller réclamer son dû ; bien qu’il lui fallait reconnaître qu’il s’en serait volontiers délesté s’il l’avait pu.

Le convoi s’arrêta sur les pavés, faisant face à l’immense grille dorée qui donnait accès à la demeure du Roi de France, Charles. On vint ouvrir au Marquis, lequel prit bien soin de s’accrocher aux embrasures de la porte avant de s’extraire de la carriole, sautant presque élégamment sur la pierre parisienne. Il se redressa ensuite bien vite, levant les yeux – même si son droit était de nouveau piégé sous un cache – vers l’endroit où il allait vivre très prochainement. Ses jambes lui occasionnaient quelques désagréables sensations, très certainement dues au fait de n’avoir pu se reposer convenablement durant ces deux dernières semaines de voyage depuis les terres reculées du Sud.

Malgré tout, il sourit. « Bonjour, Paris. »

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Nao de SaintLouis
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ce jour ou mon coeur se remit à battre.
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Il arrivait. Il était en route. Je pouvais enfin le sentir, au plus profond de moi. Tout mon être vibrait de l'excitation de nos prochaines retrouvailles et la louve en moi ne pouvait s'empêcher de piétiner comme durant ces quelques minutes précédant la chasse, ou les plus jeunes de la meute s'impatientent alors que leur sang de chasseur bouillonne. Pourtant, je m'efforçais de conserver un visage lisse qui ne pouvait trahir ces sentiments qui m'agitaient en mon interne tel une mer déchaînée. Je demeurais droite et immobile, debout au milieu de cette allée si large de graviers qui crissaient sous les talons de mes petites bottines. J'attendais, petite servante fidèle, patiemment malgré moi, le retour de celui qui occupait toutes mes pensées depuis des années désormais, guettant l'horizon de mon regard carmin qui en avait tant effrayé par le passé.

Oh oui, comme elles étaient laides, comme elles avaient provoqué grimaces de dégoût, ces deux grandes pupilles écarlates semblant imbibées d'hémoglobine fraîche. Si longtemps j'en avais eu honte. Ma particularité avait causé ma chute – non, corrigeais-je, ma renaissance. Je pouvais encore me souvenir des regards acérés de ceux qui étaient feux mes géniteurs tandis qu'ils chuchotaient entre eux. Ils me lançaient des coups d’œil en biais depuis le fond de la cabane ou nous nous entassions tous à l'époque, dégoûtés parce qu'ils voyaient. “Elle est si laide, personne ne voudra jamais d'elle ! On dirait les yeux du Démon !” enrageaient-ils. Et moi je ne disais rien, faible chose, je ramassais mes genoux contre moi et fermais les yeux pour ne plus les importuner en les fixant de mes laides pupilles. Jusqu'à ce que finalement, ils finissent par me conduire jusqu'à la demeure des de SaintLouis. Le jour où ma vie avait véritablement commencé. La pâleur extrême de ma peau, mes yeux rouges si terribles... plus rien de cela n'avait eu d'importance. Pour la première fois, j'eus l'impression de trouver enfin ma place.

Bien sûr, je disais cela maintenant, des siècles après les faits. À l'époque, ce genre de pensées avaient mit le temps pour germer dans mon esprit si peu éduqué et bourré des préceptes stupides et archaïques que mes parents m'avaient répété, encore et encore. J'avouais avoir quelque peu honte en repensant à l'enfant que j'étais à cette lointaine époque, moi qui alors qui ne savais ni lire ni écrire et qui m'étais même... dénudé le premier soir devant Maître Denovan. Rien qu'à ce souvenir,je ne pouvais m'empêcher encore maintenant de rougir de gêne.

Un souffle de vent agita les quelques mèches libres encadrant mon visage de porcelaine ainsi que les lourds pans de ma robe, me rafraichissant brièvement à mon bonheur. C'est que je commençais tout de même à souffrir quelque peu de la chaleur, à demeurer ainsi sans bouger depuis des heures déjà. Toutefois, aucune plainte ne franchit les limites de mes lèvres, je demeurais silencieuse et stoïque. On m'avait expressément signalé qu'on me préviendrait sitôt que la calèche l’amenant serait en vue et que même, on ne n'attendait pas cette dernière avant le milieu de la journée. Cependant, j'avais tenu à venir guetter moi-même son arrivée, me postant là sitôt que le soleil fut à son plus haut point dans le ciel azuré. Les gardes avaient bien tenté de me faire rentrer à une ou deux reprises, puis avaient finalement laissé tombé devant mes refus polis de plus en plus secs. Après tout je ne dérangeais personne et si je voulais jouer les piquets, cela me regardait je pense, donc peu importe.

Du plat de ma main aux veines voyantes, pareilles à des serpents rampant sous ma peau, j'arrangeais un pli sur ma robe. Je n'avais pas vraiment l'habitude de porter ce genre d'étoffes riches et volumineux, mais Maître Denovan me l'avait offerte en insistant pour que j'accepte ce présent bien que j'étais toujours si gênée devant ses cadeaux coûteux. “Pour fêter tes retrouvailles avec ton protégé. Tu dois être digne et présentable devant celui qui t'as donné ce nom pour lui faire honneur, ne crois-tu pas ?” avait soufflé mon maître d'un air presque taquin, ce qui m'avait fait m'empourprer et me ré-écrier après lui. Cependant, j'avais fini par céder et accepter la robe luxueuse, car après tout il disait vrai. Je portais désormais le nom de SaintLouis, moi qui n'était qu'une va-nu-pieds de naissance, sans prestige ni nom à fièrement porter. Et puis...

Un sourire fleurit sur mon visage. Et puis cet enfant béni des anges avait illuminé mon existence par son innocence et sa douceur. Il était le Soleil de mon univers autour duquel je gravitais docilement, sans faillir. Et le voilà qui revenait. L'enfant prodige était de retour. Mezariel... Je captais soudain une fragrance nouvelle, ce qui interrompit le flot de mes pensées, moi qui me replongeait dans de lointains souvenirs. Je redressais la tête et plissais les yeux, avant que la joie n'explose en mon cœur. La calèche ! Il était là, si proche, enfin ! Je me contenais avec peine tandis que les chevaux l’amenaient jusqu'à moi, lutant contre ma part animal qui n'avait qu'une envie, courir et sauter en tout sens en hurlant à la voûte céleste sa joie. Lorsqu'enfin la calèche s'immobilisa et qu'il en descendit, j'en demeurais si soufflé que j'interrompis mon mouvement en avant.

Denovan.

Non, impossible. Il n'était pas ici. C'était bien son fils cad- unique, que j'avais sous les yeux. Mais l'espace d'un instant, j'avais eu l'impression d'avoir le loup Alpha devant moi. Comme il avait grandit, comme il était devenu beau ! Moi qui avais quitté un enfant à regret, je retrouvais désormais un homme. Mon sourire ne pouvait cacher la pointe de nostalgie et de regret qui m'étouffèrent brièvement. Il avait finalement grandit, loin de moi. C'était pour son bien, je le savais. Mais Dieu, comme il m'avait manqué. Finalement, ne m'ayant toujours remarqué comme il se laissait absorber par la contemplation des lieux – je le comprends, cela devait le changer en matière d'environnement – je fis quelques pas en avant, me révélant à lui.

« Il est bon de vous revoir, enfant. J'espère que ces années d'éloignement ne m'auront pour autant effacer de votre esprit. » soufflais-je. Une part de moi, je l'avouais, craignais qu'il m'ait oublié. Après tout, je n'étais qu'une domestique, une louve omega qui plus est. Je n'étais pas sa famille – je n'étais pas sa mère. Et même si je me considérais comme tel et que mon amour pour ce garçon était plus fort que tout autre sentiment que j'avais pu connaître durant mes siècles d'existence, je me demandais si la réciproque demeurait après ces années passées loin l'un de l'autre.

Hors-sujet.

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L’air de Paris eut un effet quelque peu revigorant sur la personne de Mezariel. Son nez inspira longuement les senteurs nouvelles, dont il n’avait pu se rendre compte à leurs justes valeurs lorsqu’il se trouvait encore engoncé dans cette infernale calèche. Un sourire se rependit malgré tout sur ses lèvres d’ange obscur. Certes, il n’y avait ici rien à humer qui soit comparable avec les fragrances libres des divers arbres fruitiers entre lesquels il se plaisait à gambader, seule ou accompagné, lorsqu’il était sous la tutelle de sa tante, Juliette la bien aimée. Elle lui manquait déjà terriblement, pour être honnête, mais Mezariel savait pertinemment que sur ses épaules reposait une pression, une mission, même qu’il ne pouvait défausser. C’aurait été un manquement total à l’honneur fait à sa famille. Il ne pouvait souiller le nom des de SaintLouis plus d’une ne l’avait déjà fait de par sa simple naissance.

Il déglutit cependant, songeant à tout ce qu’il allait devoir accomplir. La tête lui en aurait presque tourné mais il s’efforça de rester calme et de prendre sur lui le plus possible. Hors de question pour le marquis de démarrer aussi mal sa vie de Cour. C’aurait été plus qu’une honte, un scandale ! Non, il devait réellement faire en sorte que son père soit fier de lui, réellement fier. Il ne voulait plus être ‘simplement’ le rejeton trop fragile de Denovan de SaintLouis, il voulait être lui, reconnut pour ce qu’il était, pour ce qu’il ferait. Rien au monde n’aurait sût le combler davantage que cela, s’il parvenait à se fondre dans cet objectif qui lui apparaissait comme titanesque, désormais qu’il se trouvait au pied de ce dernier.

Puis, tel un embrun passé, une résurgence soudaine, une voix se fit entendre. Des mots, assemblés les uns à la suite des autres dans une mélopée appréciable, très agréable à entendre. Le jeune Marquis déglutit alors qu’il sentit parfaitement un frisson lui remonter l’échine, faisant naître sur son derme laiteux – quoi qu’un peu halé suite à son séjour prolongé en territoire occitan – une chair de poule des plus étrange. Il pivota presque d’un trait vers l’épicentre de cette voix de sirène, qu’il n’avait pas oublié. Comment aurait-il ? Comment aurait-il pu un instant songer à omettre de ses souvenirs, même les plus enfouis, cette délicatesse si particulière qu’il aurait reconnu entre mille, même en ayant fait cent tours sur lui-même, les yeux bandés ? Le sourire déjà présent sur ses lèvres ne perd guère un instant pour s’élargir de plus belle. Son seul œil visible, lumineux, paraît être sur le point de versé quelques larmes de contentement. Il n’en est rien, quand bien même ses sentiments transpercent cet orbe céruléen.

« Nao ! » exulte-t-il tandis qu’il s’avance vers la magnifique créature, bras ouverts, près à l’enlacer à bras le corps. Trop inhibé par les préceptes du sud, sans doute, le jeune homme au sang souillé de l’essence lupine se surprit à passer à l’acte, sans doute trop franchement. A sa propre surprise, il parvint à soulever quelque peu la blanche domestique, la hissant contre lui. Il venait d’oublier à quel point il avait grandi et surtout, à quel point il avait changé. Mezariel n’était désormais plus le petit enfant braillard qu’il eut été autrefois. Non, rien de commun avec cette jeune pousse qu’il fut auparavant. Il était un homme, désormais. Peut-être pas humain, mais homme tout de même, à défaut d’être un monstre en costume.

Il se rendit compte de ces faits une petite seconde plus tard, relâchant immédiatement sa prise et exécutant un pas en arrière. Il était gêné, extrêmement gêné. Des rougeurs non négligeables fleurirent tout à coup sur ses pommettes. Le jeune individu tira machinalement sur le col trop serré de son veston, qu’il trouvait étrangement étroit, tout à coup. « N-Nao, je suis désolé, vraiment ! Pardonne-moi, je ne sais point pas quel sortilège j’ai été touché à l’instant, ceci ne se reproduira plus. »

On le regardait. De toute part. Non seulement pour ce qu’il venait d’accomplir, mais aussi et il savait, parce qu’il était un nouvel arrivant à la Cour du Roi de France. Il allait lui falloir composer avec tous les regards braqués sur lui de la sorte. Pour l’heure, il se contenta de détourner le regard, son œil libre à la recherche d’un endroit bien plus convenable où se poser. Nao était une femme – magnifique, au demeurant – et aujourd’hui, Mezariel ne pouvait plus se permettre d’agir avec elle comme il l’avait fait lorsqu’il était encore un enfant innocent, en pleine possession de sa vertu. Il n’était plus ignorant de ces choses-là depuis bien longtemps, maintenant. Après tout, il avait déjà vingt-cinq ans.

Un serviteur du palais accosta para la suite le bellâtre mal à l’aise. « Sire, que faisons-nous de vos bagages ? ». Il prit un petit temps de réflexion avant de céder à la tentation de vouloir rester un peu plus longtemps en compagnie de sa très chère amie tant aimée et tant manquée au cours de ces dix dernières années. Avec un courtois signe de tête, il répondit « Portez-les à l’appartement propriété de la famille de SaintLouis, je prendrais soin de défaire les coffres moi-même. ». L’homme effectua une courbette de circonstances et repartit aussi tôt. Le fils de Denovan le renommé se tourna alors de nouveau vers Nao, à laquelle il offrit une nouvelle expression ravie. Des lumières paraissaient danser dans son œil bleu. « Nao… Tu n’as pas changé… ». Un rire léger lui échappa alors. « Me ferais-tu l’honneur de me montrer mes nouveaux quartiers ? Et surtout, de me dire ce qu’il s’est passé ici en mon absence ? ». En dix ans à ne pas s’être rendu dans la capitale une seule fois, Mezariel ne doutait pas qu’ils auraient largement de quoi discuter sans se lasser aucunement. Il était heureux.
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Nao de SaintLouis
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Retour en terres natales ••• Nao ♥ EmptyJeu 22 Sep - 18:21
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C'était bien lui. Plus de doutes possible, ce sourire je l'aurais reconnu entre mille. Il n'y en a pas de plus chaleureux à mes yeux, de plus désiré. J'ai peine décidément, à reconnaître l'enfant que j'ai connu. Il n'a plus rien de l'angelot fragile et larmoyant, qui venait se cacher contre mes jupons pour fuir l'incompréhension et le rejet de son entourage. Comme j'étais impuissante à pouvoir l'aider ! Cela m'a toujours pesé et mon cœur se serrait sitôt que je voyais son œil s'emplir de cristaux humides. Mais je n'étais que servante, je ne pouvais rien faire d'autres que le bercer contre mon cœur, sécher ses pleurs.

Combien de fois pourtant, ais-je désiré fuir avec lui ? Ce n'était cependant qu'illusoires fantasmes, impossible à combler. Je ne pouvais fuir les De SaintLouis, quoique pourtant, ce n'était point la colère de Castiel que je redoutais le plus. Je connaissais cet homme, j'avais accompli en son nom des tâches dont même sa femme n'eut vent, plongée au cœur des noirs secrets de la famille en tant que main vengeresse malgré moi, lorsqu'il fut question de me trouver une reconversion. Non, j'aurais affronté Castiel pour mon jeune maître – je l'ai déjà fais par ailleurs. Mais j'étais incapable de prendre son enfant à Denovan. Au final, Mezariel nous fut arraché à tous les deux.
Mais cet éloignement, à mon désarroi teintée de joie de le voir épanoui, lui fut bénéfique.

Je retins une légère exclamation de surprise lorsqu'il me saisit et me souleva de terre pour m'enlacer, euphorique de nos retrouvailles. Je réalisais seulement alors, qu'il est devenu plus grand que moi. Non, ce n'était plus mon enfant, mais un jeune homme à l'avenir prometteur... Je riais doucement alors que je retrouve terre, le voyant bafouiller des excuses confuses – malgré tout, il restait un peu du garnement que j'ai vu grandir. « Allons Jeune Maître ce n'est rien. Je suis contente de voir que vous ne m'avez pas encore oublié, malgré les années passées. » j'ajoutais, un sourire que je devinais chaleureux et sincère sur mes lèvres. « Je suis heureuse de vous revoir, vous m'avez manqué affreusement. »

Autrefois, j'aurais sans doute esquisser le geste pour lui toucher la joue ou bien caresser ses cheveux, comme je le faisais souvent quand il était plus jeune. Mais un tel comportement, surtout en ces lieux, n'aurait pas été convenable. Je n'avais pas remis les pieds à la Cour depuis – Hallellujah. Et encore ; la présence de la bohémienne dans les appartements de Maître Denovan était, à l'époque, tenue secrète. Si bien que j'avais passé la majorité de mon temps cloitré à ses côtes pour lui tenir compagnie et veiller à ses grossesses. C'était presque étrange de revenir en ces lieux, j'avais le sentiment de me tenir entre passé et présent, sans savoir quel était ce sentiment qui m'enserrait la poitrine.

Je remarquais bien évidemment, les regards curieux qu'on jetait à Mezariel. Il était le nouveau Marquis après tout et il lui faudrait s'habituer à toute cette attention, lui qui autrefois peinait tant à l'obtenir de la part de ses pairs. Ses bagages furent confiés à un serviteur, avant qu'il ne se tourna de nouveau vers moi. Je souriais doucement, profitant que nous étions désormais seuls – du moins les gardes ne pouvaient nous entendre. « Cela fait plus de quatre-vingt ans que je suis la même, Jeune Maître. Si vous espérez voir un jour des rides sur ce faciès, je crains de ne pouvoir combler cette envie. »

Parfois, je regrettais de ne plus être humaine. Ou plutôt, d'être devenue louve sans avoir achevé ma croissance – je regardais mon corps dénudé dans un miroir et je ne voyais en rien une femme, simplement une enfant entre deux âges à tout jamais. C'était frustrant, mais je ne pouvais changer les choses, alors autant ne plus ruminer ces pensées. Je faisais une légère courbette, avant d'emprunter le chemin menant aux appartements de mon maître. « Certainement. Vous logerez dans les anciens quartiers de votre père. C'est d'ailleurs ce dernier qui m'a, hm, autorisé à venir ici afin de me mettre à votre service. Si du moins cette décision vous convient également. »

Après tout, probablement n'avait-il plus envie d'avoir une nourrice trop protectrice sur ses talons. Il me semblait me souvenir qu'il appréciait la compagnie des domestiques jeunes et à la poitrine ferme...

« J'ai peu fréquenté Paris ces derniers temps et mon statut ne me permet pas d'obtenir des détails affriolants sur le ‘gratin’ de la noblesse française. En revanche, en ce qui concerne le manoir, il est pareil à celui que vous avez quitté, une décennie de cela. Votre père et votre belle-mère se portent bien également. » Je ne me voyais pas lui révéler ma sévère dépression qui avait manqué de me faire perdre toute part humaine suite à son départ, ni les tendances alcooliques de son paternel qui s'étaient accrues également. Ces temps étaient derrière nous désormais, Denovan et moi-même nous étions remis.

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Retour en terres natales ••• Nao ♥ EmptyJeu 22 Sep - 20:49
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Il devait reprendre « les bonnes habitudes » que tout noble dignitaire de Paris se devait d’avoir, désormais. Les chocs allaient très probablement s’établir à plusieurs niveaux jusqu’à ce qu’il s’habitue un peu à cet endroit, aux riches panels de couleurs, aux odeurs toutes plus ou moins nuancées, aux résidents des lieux, aussi… Mais Mezariel savait ce qu’il avait à faire sans attendre. Il fallait impérativement qu’il se mette rapidement au même niveau que ses camarades bien nés afin de faire honneur à son père, à sa famille. Sans doute les autres membres pur-sang de sa meute n’accorderaient même pas un semblant d’intérêt à ses nouvelles responsabilités, mais au moins par amour et respect pour son père, le jeune homme se devait de faire face.

Il ne pouvait plus se permettre de paniquer ou se cacher derrière les jupons de sa nourrice tant aimée et présentement en face de lui. C’était un autre temps, une autre époque. Et pourtant, à voir ce vif souvenir vivant bien réel devant sa seule pupille dévoilée, Mezariel se sentait d’humeur nostalgique. Il écouta malgré tout avec attention les dires de la lycane l’ayant vu naître – un très léger malaise s’empara alors de lui à cette pensée, maintenant qu’il réalisait bien tout ce que cela impliquait. Rien de bien passionnant, donc. Ce n’était pas un mal. Au fond, Mezariel se fichait un peu de la vie de la haute cour. Il aurait largement le temps de la découvrir à son tour.

L’un des aspects les plus compliqué, il s’en doutait, serait tout de même de tenir son rang. Marquis est un rôle qui implique des comportements qui n’étaient sans doute pas toujours en accord avec le rythme de vie qu’il avait pu entretenir dans le sud, sous l’égide de sa tante Juliette. Vivre sans protocole tous les jours de l’année, aller marcher pieds nues dans les champs fraîchement retourné avec les autres loups l’ayant accueillis à bras ouvert et laisser parler son cœur étaient désormais des choses proscrites.

Même si celle qui l’avait eu à charge durant une décennie avait jugé bon de le lui rappelé avant qu’il ne parte, Mezariel l’avait très bien compris par ses propres moyens. Et ce qui le désespérait était en partie dû à ce genre de choses qui allaient désormais être reléguées au statut de simple souvenir. Il étouffa un soupir alors que l’information au sujet de sa résidence à venir faisait doucement le chemin vers son esprit. « Oh… »

Il sentit sa gorge se serrer quelque peu. « Hum. Les appartements de mon père, donc. Je me demande à quoi ils peuvent bien ressembler. Je n’y ai jamais mis les pieds, même du temps où il m’autorisait à venir marcher avec lui dans les rues de Paris. ». De la nouveauté avec des choses déjà en service depuis un long moment, déjà. Une sensation étrange s’empara du corps de Mezariel, à mi-chemin entre la curiosité mal placée et l’incertitude d’avoir réellement sa place ici-bas. Il ne lui restait plus qu’à voir directement de quoi il en retournait. « Bien, Nao… Je te laisse me guider, donc. Je n’aurais pas envie d’apparaître ridicule dès mon arrivée ici en me perdant bêtement ! »

Il tenta une note d’humour frais mais n’était lui-même pas réellement convaincu par le résultat de cette dernière. Tirant encore un peu sur le col de son haut, il tâcha de ne pas faire attention aux deux demoiselles qui le dévisageaient un peu en haut des escaliers. Des nobles. Misère, il aurait au moins voulu que son arrivée se fasse un peu plus discrète, tout de même… « Allons-y ne… ne perdons pas de t-temps… ».

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Je le remarquais, évidemment. Cette légère hésitation, cette surprise presque déçue et angoissée en apprenant de qui donc, il héritait le logement. Les appartements de son père. Il ne les avait jamais connu, pas vraiment du moins, prisonnier à l'époque du carcan de chaire que formait le ventre de sa mère, le gardant à l'abri de tous les dangers et la laideur du monde. Pourtant, je comprenais son appréhension et je m'efforçais de ne rien laisser paraître de mes sentiments personnels, qui n'avaient lieu d'être de toutes manières. Cet enfant, à peine arraché à la protection du soleil du sud, se retrouvait propulsé dans un univers tout aussi peuplé de loups que l'était la demeure des De SaintLouis – bien que d'un genre tout autre, mais non moins dangereux pour autant.

C'est pour cela que Maître Denovan m'avait confié la tâche de me rendre à Paris. Oh bien sûr, j'étais ravie et rien ne m'avais plus enthousiasmé que la perspective de revoir cet enfant que j'ai élevé tel le mien. Mais laissez mon maître seul demeurait source de quelques inquiétudes. Certes, il n'était pas seul et avait son épouse ; mais j'étais celle qui prenait soin de veiller dans son ombre depuis des décennies désormais, j'ai assisté à sa plongée dans les abysses de la tristesse et je l'ai aidé, de mon mieux, à s'en arracher à la force de la volonté et la nécessité de veiller sur ses – son enfant.

Pour le moment, Mezariel avait d'avantage besoin de moi. Du moins, je le croyais encore il y a quelques instants, mas je ne m'attendais pas à retrouver un jeune adulte, si épanoui et qui, je n'en doutais pas, ferais fureur dans cet univers fait de poudre aux yeux et de fêtes incessantes. Il n'était plus un enfant, il faudra bien que je me fasse à l'idée, malgré ce pincement au cœur qui ne me quittait pas.

Pour autant, ma présence semblait le rassurer. Le pauvre semblait si peu à sa place, si inquiet de plonger dans ce monde inconnu. Je lui souriais avec cette même tendresse dont j'usais pour calmer ses cauchemars lorsqu'il venait me trouver au milieu des nuits orageuses, ses pieds nus le conduisant jusqu'à ma couche pour venir chercher réconfort entre mes bras. Nous nous dissimulions alors sous les couvertures et je contais des histoires sur des loups héroïques d'antan à mon petit maître, qui s'endormait ainsi. « Vous n'êtes certainement pas ridicule et il n'y a pas la moindre raison que vous le deveniez Jeune Maître. Ne vous en faites pas. Souriez et détendez-vous. Ils auront tôt fait de s'habituer à vous et de vous apprécier, ne vous en faites pas. »

Familière et oubliant pour un instant mon rang, puisque je ne risquais plus d'avoir l'occasion d'être ainsi avec lui à l'avenir, je passais ma main à son bras, pour marcher en sa compagnie jusqu'aux appartements l'attendant. Les portes demeuraient ouvertes, les bagages y ayant été emmenés, nous précédant. Je m'arrêtais brusquement en pénétrant à l'intérieur, balayée par le choc des souvenirs. « Oh... »

Je n'avais pas remis les pieds ici depuis que j'étais venue reprendre Lazare, cette nuit terrible. Sieur Castiel s'était occupé de confier à ses domestiques de rapatrier les affaires de Maître Denovan, satisfait de voir son fils revenir à la raison et retrouver sa place, parmi les siens et non plus entre les bras d'une bohémienne humaine pour enfanter des bâtards sans nom en sa compagnie. La nostalgie était si oppressante, pareil à un chat qui viendrait s'enrouler autour de mes jambes et se frotter contre moi paresseusement. Je nous revoyais, avec Hallellujah, les nombreuses heures passées devant les fenêtres à contempler la pluie tombant sur les jardins ou bien à prendre un thé devant les rayons de soleil. Je revoyais Maître Denovan, caressant tendrement le ventre rond de sa femme tandis que je berçais Lazare entre mes bras.

Si j'avais toujours été l'adolescente que j'étais lors de ma morsure, sans doute aurais-je pleuré face à cette invasion de souvenirs doux-amers. Mais trop de temps s'était écoulé, trop de sang avait coulé entre mes mains et mes larmes s'étaient taries. À mesure que le temps filait, je constatais à quel point je pouvais devenir insensible ; c'était terrifiant. Mezariel, durant son enfance, avait été l'une des dernières choses me rattachant à cette fille que j'étais, me faisant rire et pleurer de joie ou de tristesse aussi bien. Son départ avait été un coup au cœur que je n'avais enduré qu'en barricadant mes sentiments, comme je le faisais, brique après brique – cadavre après cadavre.

Je faisais quelques pas, balayant d'un regard affectueux les murs inchangés. « C'est demeuré comme avant. Tenez, votre mère affectionnait tout particulièrement de s'installer dans le petit salon, ici. Elle passait des heures devant les fenêtres, sur ce fauteuil, afin que les rayons du soleil viennent caresser son ventre. Elle disait que la chaleur extérieur vous calmait quand vous étiez trop agité la journée dans son ventre – » je réalisais alors seulement, de la légèreté avec laquelle j'abordais un sujet qui était demeuré tabou si longtemps. Je me tournais en un sursaut vers Mezariel. « Pardonnez-moi, Jeune Maître. Je ne devrais sans doute pas vous accabler avec ces souvenirs poussiéreux ! » Diantre, Nao. Ne voulais-je aussi mentionner Lazare, tant que nous y étions ? Il faudra bien du reste qu'il l'apprenne un jour, quoique Denovan en ruminait à ce sujet. Mais plus tard ; je ne voulais pas gâcher nos retrouvailles et, égoïstement, désirait le garder tout entier à moi en cette journée.

Une mère peut bien le revendiquer quant elle retrouve son fils si aimé, n'est-il pas ?

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Il avait encore tant de mal a réalisé que désormais, ces couloirs tout de marbres couverts, seraient désormais son lieu de résidence principal. L’infant réprima comme il le pu un soupir malvenu. Il trouvait l’endroit… froid. Terriblement glaçant et inhospitalier ; si bien qu’il se demanda comment il allait bien pouvoir faire pour se plaire dans un endroit tel. Bien entendu, il n’avait guère le choix et le savait bien. Ce n’était pas une décision à sa mesure, qu’il pouvait s’amuser à prendre comme bon lui semblait. Loin s’en fut. Il était le successeur du nom De SaintLouis et se devait de faire honneur à ce nom lourd de sens – pour lui, en tous les cas.

Nao à son bras, le marquis se sentait tout de même moins perdu, tout à coup. La présence de cette servante, presque sa mère, d’ailleurs, auprès de lui suffit à le tirer vers des augures plus lumineux et moins angoissants. Il est vrai qu’elle revenait à son service, désormais. Son père, Denovan, le lui avait fait savoir dans sa missive de l’été précédent. C’était là l’un des –rares - points positifs que l’infant voyait dans sa nouvelle prise de fonction. Le reste était quelque peu... Superflu et trop complexe pour lui. Il n’estimait pas avoir les épaules pour endossé une pareille tâche à la cour. La crainte de souiller son nom le hantait déjà et l’avait quelque peu privé de sommeil depuis qu’il était monté dans la diligence devant le ramener sur Paris. En soit, sa terreur était surtout dû au fait que son père était un illustre personnage ici-bas – tout du moins, c’était ce qu’il avait compris lors de ses épistolaires correspondances avec lui – alors que Mezariel, lui, n’avait ni la prestance ni la largeur d’épaules de ce dernier. Ce n’était pas de décevoir son grand-père qui l’effrayait –il n’avait rien qu’il était en mesure de faire pour se faire aimer de ce tyran de toutes les façons… - mais pour rien au monde il n’aurait voulu mettre son géniteur dans l’embarras.

Il déglutit en arpenta le tout dernier corridor qui allait le mener jusqu’à ses nouveaux appartements. Tirant sur le col de son veston une fois encore, Mezariel trouvait décidemment que tous les codes de la cour étaient bien inutiles… Surtout en matière vestimentaire. Lui qui avait été habitué à des rites d’une sévérité tout autre en Provence se retrouvait désormais engoncé dans des couches et des couches de tissus qui l’enserrait bien trop pour qu’il y soit réellement à l’aise. Sa tante lui avait assuré que ce serait temporaire, le temps qu’il s’habitue à cette nouvelle condition noble. Il attendait de voir avant d’adhérer ou non à une pareille parole.

Mais l’heure n’était plus aux badinages incessants et sans consistances. Le voici arrivé devant la porte de son appartement.

L’entrée étant ouverte – les domestiques de son aïeul devait avoir tout juste terminé leurs offices avant son arrivé – il put donc laisser son regard diminué sur les murs et tout ce qui se trouvait ici-bas. Les murs étaient d’un bleu rafraîchissant, reflétant presque la couleur de sa pupille laissée à l’air libre. Tout semblait… empreint d’une sérénité telle que Mezariel préféra ne pas se laisser aller de trop dans ce genre d’ambiance. On l’avait bien mis en garde ; ici tout n’est qu’apparence et il ne pouvait point se permette de relâcher son attention sous prétexte que les couleurs peintes sur les murs l’invitaient à agir de la sorte. De plus, la voix de Nao le sortit brusquement de sa rêverie. Les mots qu’elle employa fouettèrent son esprit, l’aidant à reprendre pied avec la doucereuse réalité.
Oui, c’est vrai… Il était déjà ‘venu’ ici. Son père le lui avait dit lorsque les aveux avaient été faits. Sa mère était enceinte de lui lorsqu’elle était ici.

Alors, comme si une vague de souvenirs dont il n’avait guère connaissance l’enveloppait soudainement, Mezariel se défit quelque peu de l’étreinte chaleureuse de Nao pour faire quelques pas entre les murs lui appartenant, désormais. Il gagna rapidement la pièce servant de chambre et prit le temps d’observer, en silence, ce qu’il pouvait distinguer. Pour le moment, beaucoup de vide, surtout. Les domestiques avaient presque tout emporté. « Hum… J’imagine qu’il est de mon devoir de remplir tout ce néant sous peu… » Laissa-t-il échapper de sa gorge mal assurée.

Le marquis nouvellement nommé se déplaça jusqu’à la fenêtre, laquelle donnait sur une partie des jardins royaux. La vie semblait y régner encore en maîtresse, en souveraine impossible à contrarier. Il plongea un peu dans les dires anciens de son père. « Est-ce que c’est en regardant par cette fenêtre que ma mère a décidé qu’elle devait sortir au dehors et risquer la mort ? »

Il avait bien conscience du poids de ses mots et, en définitive, ne savait même pas s’il aurait l’honnêteté où le courage d’assumer la réponse qui lui reviendrait. Alors, roulant des épaules pour apprivoiser correctement sa nouvelle toilette, il se tourna vers sa précieuse amie et décida de changer de sujet. « Excuse-moi Nao, je ne devrais pas être si morose ! Il me faut défaire mes possessions, maintenant… M’aiderais-tu dans cette tâche ingrate, mon amie ? ». Il assorti le tout d’un sourire. Mezariel ne veut plus jamais voir de larmes sur le visage de la blafarde. Plus jamais.

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Il arrivait parfois, alors que je me laissais aller à quelques élans mélancoliques, bercé tendrement par les souvenirs lointains d'un siècle de vie, que je m'égare à penser à ce qu'aurait pu être cette existence qui est la mienne si les crocs du destin ne s'étaient planté dans ma nuque un soir de lune pleine, répandant ainsi son poison dans mes veines pour me défaire des chaînes de l'humanité à jamais. Fugacement, j'imaginais ma vie à la ferme, entourée de cette famille aimée malgré la non-réciprocité de mes sentiments à l'égard de mes parents. Je me serais peut-être mariée, si quiconque eu trouvé la foi de m'aimer malgré mes yeux grenaille. De cette union, des enfants seraient nés. Plus jeune, naïve adolescente qui n'avait que son imagination pour distraction, j'avais souhaité une famille nombreuse, une chaumière réchauffée par le rire d'enfants et entourée de champs dorés. Un rêve qui s'acheva dans les cendres d'une vie humaine abandonnée alors même que mon corps de femme n'avait achevé de se former, délaissé pour lui préférer l'enveloppe d'une louve.

Je ne regrettai nullement ce choix de m'être donné à mon maître, jusqu'à lui offrir mon innocence et ma race. J'estimais que toutes les embûches endurées jusqu'à présent en valaient le prix, lorsque je posais mon regard sur l'enfant devenu homme que j'avais désormais face à moi. Mezariel était l'accomplissement d'une vie ; la mienne. Je demeurais persuadé que ces longues décennies n'étaient là que pour aboutir au rôle réel auquel on exigeait que je m'acquitte — le servir et le protéger. De mon souffle je le jurais, j'accomplirais ma tâche. Le souvenir ensanglanté d'Hallellujah demeurait, ancré en mon âme et refusant de m'abandonner. L'injustice de cette nuit damnée m'enserrait toujours le cœur. Elle aurait dû être celle qui se trouverait aujourd'hui auprès de Mezariel. Celle qui aurait du passer sa vie aux cotés de Denovan, bercé ses enfants contre son sein et leur chanter des berceuses la nuit tombée venue. Pas moi.

Revenir en cet appartement provoquait en mon être de vives émotions, que je m'efforçais de contenir pour ne point froisser la réputation encore à faire de mon jeune maître. Je le regardais faire quelques pas, apprivoiser les lieux de son regard vif et curieux. Je n'aurais point dû mentionner sa mère et je m'en mordis les lèvres l'instant suivant. Je ne répondis point ; je n'osais avouer que la mort de la gitane était en grande part de ma responsabilité. Si j'avais été plus alerte, plus méfiante — si j'avais réussi à imposer à Hallellujah de rester cloitrer entre ces murs jusqu'à mon retour, peut-être alors serait-elle ici aujourd'hui. Mais ressasser le passé n'apportait jamais rien de bon.

Je redressais un menton docile et sourit doucement. « Bien évidemment Jeune Maître. C'est là ma tâche après tout. Vous obéir et vous servir. » Je me tournais vers les malles pleines, les jaugeant du regard afin de déterminer par laquelle je devrais commencer. « J'imagine que votre tante vous a donné ces années durant, tout le nécessaire à un jeune homme de votre âge. Les meubles quant à eux ne devraient point tarder, de sorte que l'appartement ne restera vide guère plus d'une journée. » Je me souvenais alors d'un détail, qui s'était faufilé entre les mailles de mon esprit, trop enthousiasmée par ces retrouvailles que j'étais. Je me frappais le front du plat de la main. « Doux Jésus, j'oubliais presque ! Votre père m'a demandé de vous remettre cette bourse, afin que vous entamiez sereinement votre nouvelle vie. J'ai également pour tâche de m'assurer que vous ne dépenserez son contenu d'une manière trop insensée, si par mégarde la vie mondaine vous montait trop à la tête. » ajoutais-je avec un sourire taquin en coin, frôlant l'impertinence, tout en lui tendant la bourse de cuir emplie de pièces d'or. Mais je ne parvenais encore à le dissocier du louveteau maladroit que j'avais pour habituer d'enlacer contre mon tablier. Pas tout à fait — mais il faudrait bien que je me fasse à l'idée qu'il n'était plus, définitivement non, mon bébé.

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C'EST TELLEMENT NUL OMG.
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Ah, comme la présence de Nao lui avait manqué. Comme le sourire, la chaleur et le soutien de la louve blanche lui faisait du bien, maintenant qu’il était jeté dans la ‘cour des grands’. Mezariel exagérait peut-être un peu ses propos, mais il savait pertinemment que sans celle qui fut autrefois sa nourrice à ses côtés, il aurait bien du mal à s’organiser. Il lui semblait qu’elle avait pensé à tout bien avant même son arrivée en ces lieux – et soi-dit en passant, cela n’aurait en aucun cas étonné le nouveau Marquis en fonction.

Il ôta son regard maquillé du mensonge de son actuelle contemplation, revenant alors prends place devant Nao, qu’il dépassait désormais d’une bonne tête. Oui, il avait grandi. Sans doute les années passées dans le Sud avaient quelque peu endormi son sens des proportions mais l’infant n’était pas certain que l’immaculée lui était apparue si ‘frêle’, la dernière fois qu’ils s’étaient vu à l’occasion d’une réunion de ‘famille’ chez sa tante Juliette.

Cependant, il ne se serait jamais attendu à pareille ‘farce’ verbales de la part de Nao. Le rouge le prit aux joues, bien qu’il tentait vaille que vaille de le contenir. La chaleur autour de son cou était subrepticement revenue le tourmenter, elle aussi, comme pour rire de sa déconfiture en face de celle qui n’avait été ni plus ni moins que sa presque mère. Sa gêne était, à son grand damne, parfaitement visible « N-Nao ! Cesses donc ce genre de sous-entendus graveleux enfin ! Je… Je ne suis plus un enfant, ni même un imbécile d’adolescent, je sais encore comment gérer de l’argent… »

Bien qu’il ait voulu se donner l’air contrarié, il savait bien qu’il devait sans aucun doute donner un spectacle tenant davantage du ridicule à la louve blanche. Ceci, cependant, ne paraissait guère le déranger outre mesure. Nao l’avait vu dans tant de situations gênantes que celle dans laquelle il était présentement embourbé n’était rien d’autre qu’une petite récréation, à son sens. Il tenta pourtant d’argumenter toujours un peu plus, comme si son cas n’était pas suffisamment désespéré. « Q-Que penses-tu que je puisse en faire, en plus ? M’imagines-tu réellement capable de gaspiller une telle denrée à tort et à travers dans des plaisirs aussi divers que variés ? »

L’auburn de ses joues n’avait en rien désempli et il tira de nouveau sur le col de sa chemise, par réflexe plus que par réelle utilité. Son seul œil libre alla s’égarer sur les lourdes valises de cuirs et de lanières en cordes qui l’avaient suivi depuis le début de son périple retour vers Paris. Il acquiesça, encore un peu mal à l’aise malgré tout. « Oui, en effet, ma tante c‘est fait une joie de parer ma garde-robe de toilettes toutes plus élaborées les unes que les autres… J’avais parfois le devoir de la stopper dans ses manières où je me serais sans aucun doute retrouvé avec des dentelles et de la soie à tous les étages de mes apparats ! Il eut été heureux que je ne sois point né fille, où je n’aurai guère donné cher de mon temps libre avec ma tante dans les parages… »

Malgré tout, il conservait de très bons souvenirs de son séjour en Provence, sans doute l’une des meilleures périodes de sa vie entière jusque-là, à n’en point douter. D’ailleurs, une pensée lui revint alors « Oh mais, suis-je sot ! J’ai moi aussi quelque chose à ton intention, Nao. » Un sourire digne du fils de Denovan et il se sentait déjà un peu moins démuni par la situation.


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Retour en terres natales ••• Nao ♥ EmptyVen 11 Nov - 19:47
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À la vue de son visage que l'on aurait dit taillé dans le marbre, se teintant désormais de pourpre sous l'effet de la gêne, je ne pu me retenir et un léger rire s'échappa d'entre mes lèvres. Je les couvrais aussitôt d'une main, ne voulant dépasser la ligne de l'impertinence. Néanmoins, c'était si aisé, si tentant de le taquiner. Ce n'était nullement méchant de ma part, jamais je n'oserai évidemment. J'avais l'impression, ainsi, de raviver les braises de notre complicité d'antan. Celles-là même que j'avais crains éteinte, jusqu'à ce que mes yeux se posent sur la silhouette nouvellement adulte de Mezariel, mon précieux protégé. C'était tout ce que je souhaitais, pouvoir à nouveau rire en sa compagnie, et partager ses confidences. Bien que ce n'était plus des secrets d'enfant que j'aurais à garder désormais.

J'acceptais ses protestations avec un sourire en coin, posant une main sur son épaule pour le rassurer. Je me doutais qu'il était bien assez responsable pour ne pas céder à la poudre aux yeux de l'univers dans lequel on le contraignait à plonger. « Allons Jeune Maître. Ne prenez donc la mouche si aisément, ou je ne serai point la seule à vous confondre avec un enfant. Et je ne sais guère de quoi vous êtes capable, après tout vous étiez encore un louveteau maladroit quand je vous ai quitté autrefois. » Je secouais la main, arrêtant un nouveau rire qui me chatouillait les lèvres. « Pardon, j'arrête là mes boutades, je vous le promet. »

Je regardais son visage, son unique œil. Dieu, qu'il ressemblait à son père désormais ! Cela en demeurait troublant tant j'avais l'impression d'avoir une réplique de Denovan, plus jeune et encore teintée d'une certaine innocence – celle qui faisait qu'il demeurait bien le jeune enfant sur lequel j'ai veillé tant d'années. À l'entente de ses anecdotes sur sa vie en compagnie de sa tante, deux émotions distinctes se rencontrèrent en moi. J'affichais un léger sourire, amusée de le voir si bavard et imaginant ce  à quoi il aurait pu ressembler en effet, si en tant que demoiselle il avait poussé son premier cri. Maître Denovan aurait sans doute été plus protecteur et maladroit qu'il ne le fut durant son enfance. Peut-être les jeunes loups de la maison auraient été moins impitoyables à son égard ? Mais cela était impossible à dire. Et mon Mezariel était parfait ainsi.

Au delà de cette tendresse, je ne pouvais m'empêcher d'éprouver une certaine tristesse et – je devais l'avouer, de la jalousie. Je me détestais d'ailleurs pour cela, mais je ne pouvais m'empêcher d'envier la sœur de mon maître d'avoir passer ces années en compagnie de Mezariel, d'avoir reprit le rôle que je m'efforçais de remplir jusqu'à ce qu'on l'arrache à mon étreinte malgré moi, sans que mon rang social ne m'autorise à protester, ma conscience martelant que c'était le meilleur pour lui ; le rôle d'une mère. Et je devais aujourd'hui admettre, douloureusement, que le laisser partir était la meilleure chose que je pouvais faire pour lui. Peu importe à quel point cette pensée comprimait mon cœur.

Ne rien laisser paraître. Il n'avait pas besoin de se préoccuper de la peine d'une vieille femme telle que moi – enfin, cela malgré que physiquement je présentais toujours l'allure d'une demoiselle à peine sortie de l'adolescence. « Votre tante semble avoir bon goût en terme d'habillement, comme on peut l'attendre d'une femme de la famille de St Louis.. Et je suis certaine que vous auriez fait une jeune fille tout à fait charmante. Bien que je vous préfère tel que vous êtes actuellement. »

Je me détournais, expirant pour me calmer. J'ai toujours été capable de maitriser mes émotions, ce n'est certainement pas maintenant, alors que je revenais au cœur de Paris et que j'allais devoir montrer un visage irréprochable pour ne porter en aucun cas atteinte à la réputation de ma famille, que j'allais craquer. Quelques secondes et voilà que j'allais mieux, capable de nouveau de faire face. Le passé était le passé, s'attarder sur des regrets ne servait à rien.

« Que... Quelque chose pour moi ? » répétais-je, surprise. Je ne m'attendais en effet à cette révélation. Les rôles s'inversaient et j'étais désormais celle qui se trouvait démunie face à la situation. Je n'avais aucune idée de ce dont il pouvait s'agir et ma curiosité, je l'avouais, s'en trouva piquée.

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Retour en terres natales ••• Nao ♥ EmptyJeu 12 Jan - 17:29
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La vie de cour s’annonçait pour le moins… palpitante ! Ce n’était pas vraiment pour plaire à Mezariel, qui accueillait ce changement avec autant de curiosité que d’angoisse. Mais il allait bel et bien devoir se faire une raison et marcher au pas sur les traces de son prédécesseur. C’était ainsi que les choses avaient toujours fonctionnées et il se doutait bien que ce n‘était certainement pas pour lui que l’ordre établi risquait de changer. Alors il prit sur lui et tâcha de se concentrer – à défaut d’être enjoué et optimiste – sur l’objet de ses précédentes palabres. Car en effet, s’il était revenu vers Paris, ce n’était certainement pas les mains vides ; loin de là. « Ma tante aime à concevoir des toilettes, comme je te l’ai dit à l’instant. J’ai eu l’obligation plus ou moins consentante – car il est vrai que parfois j’aurai préféré pouvoir me soustraire aux longues séances d’essayage – mais je n’étais pas uniquement celui à qui était destiné ses œuvres ! »

A ces mots, Mezariel ouvrit l’une des épaisses malles de cuir tanné et ne tarda pas, après avoir poussé quelques pans de tissus soigneusement pliés, à tomber sur l’objet de sa recherche première. Il extirpa donc une magnifique robe de tissus soyeux, flamboyante par les teintes choisies lors de sa conception. Dentelles et crinoline carmins se côtoyaient en un embranchements sublime, digne des plus belles dames. Le jupon même de la robe, raccordé à un bustier de ton rouge et ocre, toujours, rendait l’harmonie de l’ensemble encore une beau une fois le vêtement étendu totalement.

La magnificence de la toilette rayonnait presque tant il n’y avait pas un seul défaut visible sur l’ensemble des pliures religieusement bien faites. Mezariel tendit donc la robe à sa nourrice, un sourire rayonnant sur les lèvres ; là, il parvenait enfin à se détendre un peu. « Avec tous les éloges que je lui ai fait de ta personne et la très bonne impression que tu lui as fait durant la réunion de famille, ma tente a estimé juste de te récompensé pour ton dur labeur… »

Un raclement de gorge plus tard et il enchaîna, la voix presque rieuse « ... Et pour avoir supporté mon père avec autant de dévotion aussi longtemps, m’a-t-elle dit également ! » Il se sentait bien, maintenant que le dialogue redevenait naturel entre lui et Nao. Car après tout, n’était-elle pas l’entité la plus proche de sa personne ?

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Retour en terres natales ••• Nao ♥ EmptyJeu 19 Jan - 14:20
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Bien évidemment que je me souvenais de la tante du jeune maître. Elle était après tout la sœur de Maître Denovan, et probablement l'une des rares de la famille, pour ne pas dire la seule, qui n'ait attenté à leurs vies d'une manière quelconque. Cette louve à la beauté sage, partie vivre en recluse pour tenter de fonder une famille, que les De StLouis lui arrachèrent sans la moindre once de pitié, fidèles à leur obsession pour le sangs purs et la préservation de la race et de la pureté génétique de leur famille. J'avais ressenti bien du chagrin en apprenant la mort de son enfant, d'autant que Mezariel en étant proche ; c'était le premier infant qu'il rencontrait après tout.

Pourtant — pourtant, dieu que je l'ai détesté à une époque cette femme. Étouffée par des sentiments égoïstes, je nourrissais un feu colérique en moi à son égard, elle qui me prenait mon “fils”, qui enlevait Mezariel loin de moi. C'était irrationnel et mal-venu. Mais Mezariel était mon enfant, je prenais soin de lui depuis si longtemps et voilà qu'on me l'avait arraché et moi, pauvre servante sans importance, je n'avais rien pu dire ou faire. Je savais qui plus est, que cela était pour le mieux. Pour son bien à lui et force est de constater que ce fut en effet, la meilleure chose qui pouvait lui arriver. La rage s'effaça pour laisser place à une tristesse amère de l'entrapercevoir grandir loin de moi, s'épanouir auprès d'une femme liée à lui par le sang et plus proche de jouer un rôle maternel que je ne le fus jamais. Je l'avais perdu, tout comme je perdis Justin par le passé. Je finis par me faire une raison ; l'important était son bonheur. Si mon petit maître était heureux, alors je l'étais également. Là était sa place après tout, dans la lumière, destiné à s'élever. Moi je demeurais dans l'ombre, en retrait, jouant le rôle pour lequel ma vie fut donnée. Je m'estimais déjà comblée du temps qui me fut accordé pour veiller sur lui durant sa tendre enfance.

Je n'avais plus ni colère ni jalousie aujourd'hui pour la tante de mon jeune maître. Mais je ne pensais nullement que cette dernière se souviendrais de moi, je n'avais pour ainsi dire, rien à voir avec cette personne, en dehors du fait que j'étais au service de son frère. Je ne suis après tout, qu'une domestique.

Je retiens une exclamation de surprise en voyant le jeune maître Mezariel extraire d'entre les profondeurs de sa malle, une robe d'une beauté telle que je n'aurais même jamais osé en rêver. Elle me rappelle celles des femmes de la cour, que j'apercevais brièvement dans les couloirs alors que je baissais la tête pour rejoindre les quartiers de mon maître, tout en songeant un peu envieuse qu'une robe pareille aurait pu mettre ma famille à l'abri des besoins pour au moins dix années, à imaginer son prix. « Pour moi ? Mais je, enfin Jeune Maître ! Je ne peux pas accepter, c'est très généreux de la part de votre tante, bien qu'incompréhensible je l'avoue, mais je ne suis qu'une domestique je n'ai pas le droit de me vêtir de telles parures ! »

Je proteste et gémis, gêné par un présent si riche. Je n'ai jamais porter pareilles tenues ; je possède en tout et pour tout trois robes de tissus simples et aux couleurs ternes, tel une servante se doit d'être vêtue. La bleue est bien la seule un peu plus riche que je possède, cadeau de Maître Denovan, qui du lutter pendant bien des heures pour me convaincre d'accepter de la porter – je ne la mettais que pour les grandes occasions. Je sens mon visage s'empourprer, je n'ose même toucher les riches tissus. « Vraiment Jeune Maître, gardez la plutôt pour l'offrir à une jeune fille de la cour qui attirera votre regard, je... mes modestes services ne valent un tel présent. » J'ajoute, un léger sourire au visage : « Vous avoir de nouveau à mes côtés est déjà tout ce que je pouvais souhaiter. »

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Il se retint de soupirer – ce n’était pas poli, lui avait faire comprendre sa tante durant certaine leçon d’éducation dont il se serait bien passé. Nao n’avait pas bougé d’un iota. Que ce soit par l’apparence où les réactions, tout chez elle respirait le souvenir de l’enfance dans laquelle avait baigné Mezariel, en tant que jeune homme mais avant out en tant que jeune loup de tout temps menacé. Il n’oubliait pas les circonstances qui l’avait mené loin de cette louve qu’il considérait comme sa mère, plus que n’importe qui. Elle avait été bien plus présente pour lui durant son existence que n’importe qui d’autres, réussissant même l’exploit de parvenir à éclipser son père de ce terrain-ci. Rien n’aurait pu le rendre plus heureux que de retrouver ce pilier inchangé de ses primaires années. Oui, il était heureux de la revoir.

… Mais il aurait souhaité qu’elle prenne un peu plus de recul par rapport à ces ridicules histoires de rangs. Se mordant la langue avant de prononcer une fausse-parole, Mezariel prit une profonde inspiration et roula des yeux. Il avait là une chance inespérée de retourner les paroles de la mordue contre… elle-même ! Un sourire narquois –mais en rien méchant – étira les lèvres de l’infant. Il se racla la gorge avant de délier ses lèvres rosées ; « Tu as bien raison, Nao, tes modestes services de domestiques, comme tu les appelle ci-bien, ne mérite pas pareil présent… Ils méritent bien plus ! »

Puis, doté d’une fourberie propre à sa personne, il colla le morceau de tissu dans les bras de sa mère de substitution, coupant là toute tentative de contre-attaque. Ceci-fait, Mezariel croisa ses deux bras ensemble, sur son torse de frêle damoiseau « Nao, enfin… Pourquoi ne prends-tu tout simplement pas les choses comme elles viennent ? Ce n’est qu’un présent, rien de plus ! Et puis, ainsi, lors des prochains bals qui seront organisés au sein de la cour de Paris, je pourrais t’emmener avec moi sans problème et nous pourrons danser ensemble sans que personne ne te fasse ressentir quoi que ce soit de désobligeant ! Enfin, je pense plutôt que les regards se feront… envieux… De moi ! Tu imagines, un peu ? Une si belle créature à mon bras ! Je vais sans doute en faire, des jaloux ! »

Il se mit à rire, se remémorant les si bons souvenirs qu’il avait pu construire auprès de sa tante en apprenant, justement, à prendre du recul sur sa propre situation. L’amertume mise rapidement à part, il avait pu plus aisément se faire des amis de toutes castes et de tous âges. Et puis, il n’y avait guère eut que des amis, pour lui, dans le Sud. Ses joues prirent une teinte rosée avant qu’il ne se racle la gorge. Il devait se faire plus sérieux, à partir de maintenant ; terminés, les enfantillages. « Bien ! Que faire à présent ? Penses-tu que je devrais aller présenter mes salutations au Roi immédiatement ? Ou bien est-il préférable d’attendre un peu ? »

Elle restait sa voix de conscience ; encore une chose qui n’avait pas changé.

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Retour en terres natales ••• Nao ♥ EmptyVen 3 Mar - 19:26
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Oh, je tentais bien de protester encore une fois, évidemment. Mais ce fut vain, je le constatais. Mon jeune maître n'avait rien perdu de sa facétie et pouvait se montrer des plus fourbes par moments, j'aurais dû m'en souvenir. Balbutiant je ne pu donc rien dire de plus et récupérais la robe entre mes bras. « Jeune Maître, vous exagérez... ! » soufflais-je tout de même pour la forme, mais je finis par soupirer et lever les yeux au ciel en capitulant. Il lui était facile de rire de cela, mais les rangs sociaux, pour une paysanne telle que moi, n'avaient jamais été un sujet à prendre à la légère. Depuis que j'étais enfant on m'avait appris à baisser les yeux devant les personnages plus riches et dotées d'un pouvoir qui m'était inaccessible. C'était ainsi pour les pauvres gens. D'être rentrée au service de la famille De St Louis faisait déjà de moi une personne plus “décente” aux yeux de la Haute. De plus en ce qui concernait la meute, j'avais la particularité d'être une Oméga. Je ne servais pas par instinct de soumission, mais par amour et loyauté pour mon maître et son fils.

Même si ce dernier me causait parfois des soucis et son insouciance allait finir par lui en apporter également ! Prendre les choses comme elles sont... cet enfant, décidément ! Mais je ne pouvais pas lui en vouloir. Il avait une vie suffisamment dure ainsi et il était bon qu'il n'ait pas traversé des épreuves semblables aux miennes en plus. Je ne voulais pas voir ces mains si douces se tâcher de sang et cet esprit indomptable finir soumis. « Ce n'est pas aussi facile pour tous, Jeune Maître. Je n'ai jamais eu de présent de cette valeur, votre père m'en offre déjà plus que trop d'ailleurs. » Je rougis soudainement alors qu'il sous-entendait le fait que j'étais... belle. Cette idée me semblait totalement incongrue. « Enfin Jeune Maître, pas du tout ! Cessez donc de dire des sotises, enfant taquin! (mais je riais un peu en disant cela aussi) Et vous ne devriez pas danser avec une vieille rabat-joie telle que moi, mais plutôt avec les demoiselles de la Cour qui, j'en suis certaine, n'attendront que cela. » Je détournais les yeux, mal à l'aise. Je ne pouvais pas non plus avouer qu'en cent ans, je n'avais jamais appris à danser... à vrai dire je n'ai guère eu l'occasion d'avoir des loisirs, en dehors de la lecture, que j'affectionnais particulièrement. Et également du jardinage, qui était pour moi une manière de demeurer proche d'Hallellujah, ma défunte amie.

Pour changer de sujet et lui faire plaisir, je passais dans la pièce d'à côté et me cachait derrière un haut-vent, afin d'essayer la robe offerte par sa tante. Je pouvais cependant encore communiquer avec mon petit maître en élevant la voix. « Le Roi est, comme vous vous en doutez, une personne occupée. Mais il a été de ce que j'en sais informer de votre arrivée et je pense qu'un domestique viendra sous peu vous chercher pour vous introduire à sa Majesté. » Je me débattis un peu avec le corsage et les replis de tissu, n'ayant pas l'habitude d'en porter autant. Mais finalement, je parvins à l'enfiler, ayant souvent dû aider la femme de mon Maître à se vêtir de ce genre de robes de bal coûteuses par le passé. Je sortais de ma cachette et me présentait devant Mezariel, guettant sa réaction.

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Retour en terres natales ••• Nao ♥ EmptyVen 10 Mar - 20:17
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Ravi de l’effet escompté qu’avait eu son petit jeu de passe-passe, Mezariel se sentit accompli dès lors que Nao eut accepté –enfin- ce présent qui était le sien et celui de nul autre. Il n’avait en aucun cas relevé les propos de la louve l’ayant élevé comme son propre enfant, ne tenant point a gâché une telle complicité – qu’il n’avait plus eu l’impression d’avoir ressenti auprès d’elle depuis ce qui lui semblait être une éternité. Ainsi, la laissant disparaître derrière le haut-vent installé là dans ses appartements, le marquis se détourna de quelques pas, gagnant de nouveau une stature morne près de l’une des fenêtres donnant sur l’extérieur.

Le Roi était donc, comme il s’y était attendu, une personne très occupée. Quoi de plus logique, après tout, pour le monarque désigné par le Seigneur pour régner sur un pays ? Soit. Mezariel patienterait donc le temps nécessaire à sa convocation pour se faire entendre. Pour dire vrai, il n’était pas non plus spécifiquement pressé de devoir encore bougé de ce lieu qui serait dans les mois à venir son logis, de sitôt. Ses épaules, engourdies par le long voyage, quémandaient un peu de repos plus ou moins bien mérité. Il eut également une pensée pour son père… Pourquoi ce dernier n’était-il pas venu l’accueillir en personne ?

Très certainement reclus dans la demeure ‘familiale’ d’Auvergne, à l’heure qu’il était, Denovan n’avait pas pris la décision de passer officiellement le flambeau à son fils par une courte visite ne serait-ce que de quelques instants. Au fond, l’infant se sentait quelque peu… froissé par cette démarche. Sans doute aurait-il le temps de lui en toucher un mot d’ici la prochaine ‘réunion de famille’, chose à laquelle il n’était guère pressé d’assister non plus. Probablement le prochain rassemblement serait donné pour son mariage avec sa cousine, Pauline. Un frisson désagréable lui remonta l’échine. Il parvint à le réprimer en sentant sa domestique attitrée de nouveau hors du haut-vent.

En se retournant, Mezariel s’était déjà préparé à lui délivré nombre de compliments – puisque visiblement elle n’en avait guère reçu assez et qu’il se fixait comme tâche de changer cela -, mais ses espérances avaient été balayées bien loin à présent. Sa tante ne s’était en aucun cas trompé tant si les couleurs, leurs assortiments, mais également avec les tissus et les pliures qui donnaient l’impression d’être devant une princesse d’un autre temps, d’une fantaisie toute particulière.

Immédiatement, donc, Mezariel offrit un sourire ravi et sincère à sa nourrice et, en signe de respect – mais également car il voulait pousser le jeu un peu plus loin encore -, il posa un genou à terre et vint offrit aux phalanges de la louve blanche un baisemain délicat. Puis, il se mit à rire, perdant de son sérieux. « Dans ce cas estimes toi heureuse de ne pas être une ‘jeune fille de cour’, Nao, car si tel avait été le cas, je t’aurais sans aucun doute dévoilé un aspect de ma personnalité qui, je pense, n’aurait guère été pour te plaire… Puis j’aurai agis comme un gentleman désirant flirter. » Se redressant, il passa une main dans ses cheveux blonds « Hors, nous savons toi comme moi que tu mérites bien mieux que cela, ma très chère amie. »

Car il était impossible pour l’infant de la considérer autrement.


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Retour en terres natales ••• Nao ♥ EmptyVen 7 Avr - 22:36
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Oh comme j’aurais aimé que Maître Denovan soit présent en cette journée de retrouvailles! Je sais combien il regrettait de n’avoir pu venir accueillir son fils en personne, même s’il n’en laissait rien paraître - cent années à son service m’avaient permis de lire en mon maître comme dans un livre ouvert désormais. J’aimais les deux hommes de ma vie profondément, d’une manière même peu convenable en ce qui concerne le père de mon petit maître, mais Dieu, qu’ils étaient mauvais pour communiquer entre eux! Denovan semblait perdre ses moyens quand il s’agissait de son fils et était souvent plus maladroit que compréhensif quand il cherchait à le protéger ou exprimer sa fierté, à mon grand damn.

J’aurais souhaité également, peut-être un peu au fond de moi, que mon Maître me voit dans cette tenue, lui qui ne me connaissait qu’avec des robes modestes de servante. Égoïste désir de plaire, fantasme stupide qui n’avait lieu d’exister. Il serait bon pour moi de cesser de courir après l’amour impossible. Un noble ne s’entiche pas de ses servantes, cela n’arrive que dans les romans que je dévorais à la demeure familiale des De Saint-Louis. Au moins désormais aurais-je autre chose à penser, songe-je avec un sourire. Mon petit Maître redevenait ma priorité première. Le protéger, veiller sur lui, l’assister à chaque instant, cela était mon devoir et mon plaisir.

En me présentant devant ce dernier, je ne pu retenir quelques rougeurs et levais même les yeux au ciel en le voyant s’agenouiller pour un baise-main. Je ne m’étais pas attendu à cette réaction, craignant plus d’être ridicule qu’autre chose! “Maître, allons cesser d’être un si beau parleur et réserver vos charmes pour ces demoiselles de la Cour, le taquinais-je en retour. Ne croyez-vous pas en faire trop pour une dame de mon âge ?” Encore une fois, cette remarque était relative, mon corps ayant conversé l’apparence d’une jeune fille à peine sorti de l’adolescence.

Pourtant mon âge et mon expérience ne pouvaient être totalement cachés, notamment à cause de l’éclat de mon regard, parfois las de tout ce que je vis au cours du siècle dernier. Ou encore à cause des cicatrices qui marquaient mon corps. En me tournant d’ailleurs vers le miroir, je remarquais à cette instant que la robe, si sublime soit-elle, ne camoufle guère les traces d’anciennes brûlures à mon cou et mes poignets. J’avais pris l’habitude, en ce qui concerne ma gorge, de porter des robes à col haut pour le cacher un minimum; mes mains étaient plus délicates à garder à l’abri des yeux indiscrets, mais de nombreux esclaves, anciens ou actuels, avaient parfois les poignets scarifiés aussi attiraient-ils moins les questions.

Cela me gênait cependant de me présenter ainsi devant mon petit maître et je passais une main sur ma gorge par réflexe. Mieux valait retirer la robe, c’était après tout un simple essayage. “Si je dois la porter pour rendre honneur à votre image à l’avenir, il me faudra probablement trouver un noeud à serrer à mon cou pour cacher cela”, soufflais-je en me tournant vers Mezariel.

Je déposais un baiser sur son front, prenant plaisir à cette marque d’affection inapproprié si nous avions été en public, mais juste retour des choses pour me venger de ses compliments ici. J’ignoriais comment il prendrait cette attention presque enfantine par ailleurs, je ne l’avais fais depuis des années. “Je ne manquerais pas d’exprimer mes remerciements à votre tante également, mais d’une manière plus formelle. Je crains que ce traitement-ci ne vous soit exclusivement réservé, enfant.” concluais-je avec un léger rire.

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Retour en terres natales ••• Nao ♥ EmptyMar 23 Mai - 12:50
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Il semblait à Mezariel que cela faisait une éternité qu’il ne s’était plus laissé ainsi allé à des chamailleries uniquement compréhensibles par lui ou la personne avec qui il s’y adonnait joyeusement. C’était à la fois une vérité vraie et une information biaisée. Il avait eu l’occasion de se comporter de la sorte avec d’autres individus durant son séjour chez sa tante ; mais avec Nao, cela le renvoyait près de dix ans en arrière. Et si pour la louve blanche, une décennie ne représentait rien de plus qu’un grain de sable sur le compas de la vie, pour l’infant, il en était tout autre. Il avait tant évolué en si ‘peu’ de temps qu’il lui était parfois difficile de définir avec précision à quand remontaient ses derniers jeux innocents en compagnie de sa bien-aimée nourrice.
Pour autant, le baiser qu’elle déposa sur son front eut le mérite de le calmer totalement. Il ne ressentait plus ni tristesse, ni angoisse, ni rien de tout cela. C’était un être quasiment neuf et prêt à affronter ses responsabilités qui naissait alors, entre les murs de ces luxueux appartements. Il rendit à Nao un sourire délicat, vrai, ensoleillé à l’instar des plaines fleuries des terres de sa tante. « Nao, enfin ! Tu es très belle telle que tu es… » En réponse à la supposé nécessité d’un ruban pour le cou de la louve, Mezariel passa rapidement une paume non gantée sur son cache-œil « Toi au moi on ne te dénigrera pas pour une blessure de cette sorte, cela ne te rend en rien monstrueuse ; au contraire. »

Il avait ouï-dire que les plus belles œuvres d’art étaient celles qui avaient le plus souffert, le plus enduré. Que ce soit par le temps, les éléments ou les méprises des hommes, la beauté séculaire tendait, pour certains, à ne pouvoir s’exprimer qu’après des dommages irréversibles, incrustés jusqu’à l’os. Physique ou psychique, ces plaies restaient capables de beaucoup pour qui savait le voir. Et Mezariel, en l’occurrence, savait parfaitement à quoi renvoyait la cicatrice qui longeait le cou de Nao. Sa propre naissance. Le péché même de son existence. Peut-être était-ce pour cela, également, qu’il ne pouvait y voir là un signe de laideur. Car malgré tout, pour l’heure en tous les cas, Mezariel conservait un voile de candeur et d’acceptation de sa propre personne ; cela était due en grande partie au matraquage de sa tante envers lui pour tenter de lui faire admettre qu’il n’était pas une erreur, pas plus qu’il n’était un paria pour sa famille. Même si son grand-père ne voyait en lui qu’un ‘reproducteur’ à même de servir pour au moins essayer de sauver la pureté de la meute, d’autres individus voyaient bien plus que cela en Mezariel. Et il ne pouvait que leur en être reconnaissant ; Nao la première.

« Quoi qu’il en soit, ma tante sera ravie de savoir que la robe te plaît. Et si tu tiens tant à avoir un accessoire supplémentaire, n’hésites pas à lui en faire part, je pense que rien ne lui fera plus plaisir. Elle t’apprécie beaucoup, tu sais ? » Il voulait mettre un climat de confiance, voire de confidence, entre Nao et lui ; comme ce fut le cas autrefois. Il espérait avant tout ne rien avoir perdu de cette magie-là.

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Retour en terres natales ••• Nao ♥ EmptyJeu 1 Juin - 12:54
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Il était, peut-être bien, déplacé de mentionner mes cicatrices anciennes devant mon jeune maître. Je ne le réalisais qu’un temps trop tard cependant; le mal était déjà fait. Quelle inconsciente je pouvais faire, décidément ! Lui qui, de mon cuisant souvenir attristé, avait souffert toute son enfance durant des moqueries et du rejet des autres à cause de sa particularité, laquelle résidait dans son oeil. Sa “difformité” comme il l’appelait lui-même, crachant presque ses mots à chaque fois — et je revois alors, le louveteau aux pattes mal-assurées, qui venait sécher ses larmes dans mes jupons alors qu’il demandait, ce qu’il avait fait pour mériter d’être si détesté des siens. Comme j’avais souffert de ne pouvoir apaiser ses chagrins à l’époque ! Cet enfant, né pourtant de l’amour et de l’espoir d’une famille unie malgré une différence de race, qui n’était ni totalement loup, ni vraiment humain. J’avais si souvent regretté Halleluya alors ; ma maîtresse et amie aurait sû trouver les mots qui réconfortent. Moi, je n’avais pu lui offrir qu’étreintes chaudes et caresses tendres sur ses cheveux infantiles.

Je passais doucement un doigt sur mon cou, survolant les marques désormais blanchâtres qui le cernait tel un collier de chaires malmenées. Je ne regrettais nullement de les avoir reçu, car leur contexte m’avait poussé à devenir plus forte ; je m’étais battu pour mon maître et son descendant. Mon regard se releva vers Mezariel. Lui aussi connaissait l’histoire de mes plaies. Et il m’était aisé de deviner qu’il s’en rendait, au moins un peu, fautif. Je m’approchais pour prendre son visage entre mes mains. “Vous avez raison”, soufflais-je “ces cicatrices ne sont nul honte pour moi, je devrais donc les cacher. Au contraire, elles sont une fierté car en échange de les récolter, votre vie a été sauvé. J’aurais pu perdre une patte, un oeil ou la tête sans hésiter alors.

Ce n’était là ni air bravache, ni vantardise de ma part. Je pourrais mourir sans hésitation pour mes maîtres; et ils le savaient tous deux parfaitement. J’avais juré, en berçant pour la première fois Mezariel contre moi à notre retour de cette nuit funeste, que je le chérirais et le protégerais de tous les maux du monde si l’on m’en donnait le pouvoir. J’avais promis sur le corps mourant de mon amie et ce pacte entre nous avait scellé l’amour inconditionnel que je portais à l’enfant devenu adulte qui se tenait devant moi, me rendant fière comme une mère pourrait l’être.

J’hochais la tête au souvenir de sa tante, bien qu’il était évidemment que jamais je n’oserai lui réclamer la moindre chose. C’était une femme respectable, l’une des rares à pouvoir tenir tête à Maître Denovan mais également à le faire sourire et cela depuis toujours; même après la mort de sa première et seule véritable épouse. Elle avait tout mon respect, bien que la jalousais probablement encore un peu d’avoir pu voir grandir Mezariel à ma place. L’idée cependant qu’elle m’appréciait, me semblait incongrue. “Moi ? Mais je ne suis qu’une servante voyons. Elle ne m’a pourtant vu qu’à de rares occasions, et j’ai passé plus de temps à sermonner ses plus jeunes domestiques et à surveiller Maître Denovan dans l’ombre qu’autre chose !” Je secouais un peu la tête, mais souris cependant à mon jeune maître. Il était si bon de l’avoir à nouveau près de moi. “Parlant de votre père, il a promit de venir vous rendre visite dans le courant de la semaine, sitôt que son emploi du temps le lui permettra”, ma voix était tombé d’un ton. Je m'inquiétais un peu de laisser mon maître seul; à choisir, j’aurais préféré les avoir tous les deux sous la main pour les protéger au mieux. Mais Mezariel réclamait pour l’heure, plus mes besoins.

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Retour en terres natales ••• Nao ♥ EmptySam 3 Juin - 21:00
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Mezariel ne s’était absolument pas attendu à ce genre de réponses de la part de sa nourrice, désormais servante et amie de toujours. Mais la vérité était ainsi et l’infant n’avait d’autre choix que de l’accepter ; après tout, lutter contre ce qui était dit, ce qui était avéré n’était en rien une bonne chose. Au contraire, lutter contre la force des choses était un fardeau et une aberration. Pour autant, à parler ainsi de sa cicatrice, Nao ne remarqua probablement pas le trouble que ses paroles avaient semé dans le cœur de l’hybride. Sa gorge se noua quelques instant, si bien qu’il dû tirer un peu sur le col de son habit afin de tenter d’obtenir un peu plus d’air ; en vain. Il détourna le regard ; celui-là même qu’il ne pourrait jamais offrir à qui que ce soit du fait de sa difformité. Ses observations fades furent reconduites vers les arrivées des carrosses qu’il distinguait en train d’arriver dans la cour du château royal.

« Hum…Oui. Ma ‘vie’, ma ‘naissance’… Si toutefois cette chose peut porter ces termes-ci, alors j’imagine que tu es davantage dans le vrai que je ne le serais jamais… » Il était mélancolique. A vrai dire, revenir sur Paris l’avait au moins autant ravi – au début – que lassé dès lors que ses affaires avaient été sanglées fermement sur le haut de la calèche devant le ramener à ‘bon port’. Ici, il n’avait que peu de souvenirs heureux ; et la vie de presque bohème qu’il avait vécu auprès de ses pairs, dans le sud, lui avait fait oublier une grande partie de ses devoirs et obligations. Une mauvaise chose en soit. Il serra la mâchoire, ne souhaitant guère y repenser plus que cela.
Avec quelques efforts, il parvint même à sourire au souvenir de la frayeur qu’avait occasionné Nao à certaines servantes de sa tante, en effet. « Ahah, oui, je me souviens très personnellement de la peur bleue que tu avais réussi à nourrir dans le sein d’Amédée, du temps où elle était encore en office chez ma tante. » Ah, oui, la belle et douce lycane orpheline que Juliette avait pris en affection tout particulièrement… De même que le jeune marquis, lequel pouvait encore se souvenir de la douceur de son derme ou l’odeur de sa chevelure ; oh oui, Mezariel l’avait aimé tellement fort qu’il aurait tout à fait été possible de parler en ce sens d’un ‘premier amour’. Car si la regrettée Stella avait et plus que sa cousine, son âme-sœur ; Amédée avait calmé chez lui des angoisses profondes et il lui en était extrêmement reconnaissant. Nao ne devait sans doute pas encore être au courant du départ soudain de la louve pour d’autres opportunités le cœur de Mezariel, lui, s’en souvenait.

« Ma tante, pour parler d’une personne qui sut être là pour ma personne durant tout ce temps, a pourtant un souvenir inextinguible de toi, je peux te le certifier ! J’ai veillé à l’entretenir moi-même. C’était une manière, pour moi, de ne pas oublier d’où je venais. Encore aujourd’hui, d’ailleurs. »
Non, il ne voulait pas parler de son père ; pas aujourd’hui. Une petite rancune avait naquit en son cœur et pour l’heure, chaque pensée le ramenant vers Denovan ne faisait que raviver cette flamme.

♥♥♥

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Retour en terres natales ••• Nao ♥ EmptyMar 13 Juin - 14:18
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Oh, je la voyais bien. Sa moue qui se fait plus sombre, son regard qui s’éloigne avec son esprit vagabondant à de vieux souvenirs, son nez se froissant de mélancolie coupable. Les années passées loin de l’autre ne m’avaient pas pour autant fait perdre mon habilité à connaître mon jeune maître. Je souris d’un air triste, coupable de l’avoir rendu ainsi. Je ne voulais pourtant voir que de la joie et du bonheur sur ce visage qui m’a tant manqué. Ses paroles également, me serraient le coeur. Sa naissance avait longtemps été un tabou au sein du manoir ; pourtant, j’estimais qu’il était important de lui en parler, d’évoquer sa mère afin d’entretenir les souvenirs. Il m’était déjà lourd de porter le secret de la naissance de son frère aîné sans pouvoir lui en toucher un mot. S’il l’apprenait un jour, il m’en voudrait probablement terriblement ; à raison d’ailleurs.

Aussi, prenant son menton délicatement entre mes doigts, je le forçais à relever la tête pour me regarder. “Enfant, ne soyez pas maussade allons. Je ne voulais pas vous froisser. Et n’oubliez jamais que votre naissance a été la source de mon plus grand bonheur. Je suis devenue mère à vos côtés, et c’est le cadeau le plus précieux que l’on n’aurait pu me faire.” Je souris un peu, me doutant que si ma vie à ses côtés avait été la période la plus heureuse de mon existence, ce n’était probablement pas son cas. “Je suis désolé. Je me suis rendue compte, tardivement, que le Sud était un bien meilleur environnement pour vous. Mais mon chagrin était terrible de vous voir partir loin de moi…

Je ne lui dirais jamais les vagues d’envie de mourir qui m’avaient alors traversé. La façon dont je me laissais aller, prête à laisser partir ma vie sans plus m’en soucier. J’étais presque morte de l’intérieur et c’est par la bonté et la fermeté que Maître Denovan m’a ramené chez les vivants, me faisant prendre conscience de mon égoïsme. Je n’étais pas sa véritable mère; lui était son père et il souffrait de la perte de deux enfants. Je m’étais excusée, reprise. Mais j’avais gardé Mezariel dans un coin de mon coeur jusqu’à ce jour.

Je secouais la tête, chassant ces souvenirs au profit d’autres. “Amédée… Oh, oui. La louve maladroite et timide. J’étais peut-être un peu trop dure avec elle.” J’ajoutais, un sourire en coin alors que je glissais un regard entendu à mon jeune maître “Il faut dire qu’à mon souvenir, elle passait davantage de temps le nez dans votre cou que dans les casseroles.” Je retins un rire qui me démangeait les lèvres. Qu’il ne croit donc pas que je sois totalement ignorante ou frustrée de la chose, je savais plaisanter aussi sur le sujet quand l’envie m’en prenait — si ma mère m’avait entendue, elle se serait étranglée de rage devant mon inconvenance sans doute.

Néanmoins, je gardais un souvenir assez précis de la fois ou j’avais rencontré la petite louve. Elle m’avait agacé en premier lieu, rongée d’une jalousie inexpliquée de voir Mezariel préférer sa compagnie désormais ; mais je m’étais reprise en me rappelant qu’il était désormais un jeune homme et que, par conséquent, une vieille nourrice n’avait plus grand intérêt comparé à une amie à la chaire appétissante et à la vertue curieuse. C’était ainsi; j’avais de toutes manières eu bien des occupations, notamment à surveiller de près ou de loin Denovan, ma tendresse pour cet homme demeurant intacte depuis un siècle déjà.

Je ne manquais pas par ailleurs de remarquer qu’il ne mentionnait pas son père. Qu’importe ; je saurais bien le faire parler en temps et en heures. “J’en suis heureuse alors”, répondis-je doucement. Ma main se posa sur la sienne. Je n’ajoutais rien, car c’était la stricte vérité. J’étais heureuse que mon fils ne m’ait jamais oublié.

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Ʃkaemp はは ™

La tendresse de Nao était une chose à laquelle Mezariel n’aurait su se soustraire – si tant est qu’il l’eut voulu, ce qui n’était pas non plus accompagné de véracité, quelle qu’elle fut-ce. La chaleur de la louve parvenait à voir au-delà des barrières que l’infant mettait malgré tout autour de lui. Elle seule pouvait le toucher si profondément dans son esprit et son cœur ; elle veut avait les mots de réconfort qui lui permettait d’accéder aux peurs du métis et de l’en débarrasser sans avoir à trop lutter. Elle était et resterait à jamais sa mère ; même si au fond il regrettait de n’avoir pu connaître la bohémienne qui l’avait porté –avec amour, il l’espérait –puis mis au monde juste avant de mourir.
Il se rendait compte désormais qu’en plus de rendre la conversation moins joyeuse qu’elle aurait pu l’être, il poussait la croissance de nombreux souvenirs qu’il aurait mieux valu tenir muselés pour le moment. Ou, tout du moins, pour ce jour précis. Il soupira d’aise en entourant la main de Nao dans les siens, en coupe. Un regard plein de reconnaissance et d’autres sentiments du même genre fut rendu à la louve ; laquelle le méritait plus qu’amplement. « Que ferais-je sans toi, ma chère et tendre, irremplaçable Nao ? »

Elle avait abordé le sujet d’Amédée et Mezariel s’était dit qu’il serait juste retour que de l’informer qu’elle ne reverrait sans doute jamais plus cette demoiselle-ci. « Erm… Amedée a… Nous avons mis un terme à notre « relation » il y a presque un an, maintenant. Elle a trouvé un meilleur parti et a quitté du même coup la demeure de ma tante où elle officiait jusque-là ; mais cela, tu le savais déjà. Son mariage a probablement déjà eut lieu depuis longtemps à l’heure qu’il est. » Et il n’avait pas été invité. Non pas que Mezariel y serait forcément allé, le lien l’unissant alors à Amédée avait été plus que particulier ; mais il aurait tout de même apprécié le geste. Mais il restait tel qu’il était et malgré tout, l’infant était… Jaloux. Un peu.

De ce mariage qu’il avait appris un peu de but en blanc, de cette liberté qu’avait eue Amédée à choisir son parti, sans doute. Il s’agissait là de sentiments extrêmement mal placé mais l’hybride ne savait comment lutter contre ce genre de choses. Elles lui revenaient brutalement en pleine figure alors qu’il prenait ses quartiers au sein de Paris la Magnifique. Des angoisses, tapies profondément dans ses fibres, n’attendaient que le bon moment pour ressurgir ; il le savait bien.

Une gorge raclée ramena Mezariel à la réalité qu’il avait quitté un instant, lorsqu’il avait plongé dans les magnifiques orbes de vins de Nao. Il s’agissait d’un serviteur du château royal. « Pardonnez-moi Messire mais le Roi vous souhaiterai en audience dans l’instant. »

Le de SaintLouis se passa une main dans sa chevelure blonde, nerveusement. Un nouveau regard à Nao fut offert. « Je vais devoir aller poursuivre l’œuvre de mon père. Attends-moi ici Nao, je tâcherai de ne pas être long. » A ces mots ultimes, il tourna les talons et suivit prestement le serviteur, le menton en avant et le regard saillant l’horizon. Aujourd’hui était un grand jour.

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