Les talents d'orateur ne sont utiles que s'il y a un public pour écouter | Mezariel ♥
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Mar 20 Sep - 23:09
Les talents d'orateur ne sont utiles que s'il y a un public pour écouter
La capitale. Un lieu que je n'avais pas visité aussi profondément depuis longtemps. Et pour cause, je ne souhaitais point revoir celle qui entreprit de me sortir de ma si belle misère. Cette misère que j'affectionne par dessus tout. Cette misère qui me permet de vivre une vie sans soucis, n'ayant nul besoin de m'élever de la place qui m'était attribuée, de par mon sang impur. Cependant... Cette ville m'attirait toujours dans ses nombreux filets tentateurs. Peut-être était-ce dû au fait que cette ville avait une forte lumière, mais possédait aussi une grande ombre en son sein. Cette ville qui était à la fois dans la richesse et la misère. Cette ville pleine de vices.
Je me laisse porter par le mouvement constant de la foule, n'ayant pas but précis quant à ma destination finale. Je ne suis point difficile, je vais là où le vent me porte, bien souvent. C'est comme ça que je fis de bonnes rencontres, après tout. J'observe attentivement les personnes que je croise de face. Je vois chacune de leurs émotions se refléter sur leur visage. Certaines sont causées par moi, d'autres non. Je n'ai que faire des regards indiscrets de la populace. Je ne suis rien, après tout. Je suis une traîne misère comme tant d'autre avant moi, et certainement bien d'autres après. Et je n'ai non plus que faire qu'on me bouscule comme viens de le faire cet homme fortuné en pensant qu'il pourrait obtenir quelque chose de moi. Je le regarde avant de m'incliner plus bas qu'il ne se doit en souriant naturellement de manière désolée.
« Je suis navrée, messire, de vous avoir touché. Veuillez pardonner la traîne misère que je suis, je ne vaux pas tant pour que vous daigniez m'accorder votre si précieux temps en me parlant. »
Le simple fait que je m'exprime avec de telles paroles et gestes suffit facilement à calmer ses ardeurs de vouloir profiter du fait que je ne sois justement rien pour faire une scène pour prouver son autorité incontestable. Il repart donc en grognant dans sa barbe. Je ne reste pas plus longtemps en ce lieu aussi apte à rendre ce genre de scène courante. Je n'ai point de fierté, mais me confondre en excuses auprès de tous les nobles présents en ce lieu ne me rapporterai pas de quoi me loger, ni de quoi manger. Et ma bourse commence doucement à s'alléger, au point que je doive rentabiliser mon temps, avant de devoir de nouveau vendre mon corps à un inconnu. Ou même une inconnue. Mais cela restait plutôt rare...
Mes pas me mènent bien vite à la magnifique Cathédrale de Notre-Dame. Sa magnificence me fait toujours ressentir un sentiment de pureté et noblesse venant d'elle. Elle est le symbole de Dieu le tout puissant. Un symbole que je ne peux qu'aimer de loin. Je ne suis point quelqu'un qui ira au paradis tant attendu par les mortels. Je suis plutôt destinée à un enfer éternel et brûlant. Après tout, je ne suis qu'une femme de petite vertu. On me traite de créature de luxure, pourtant... Je n'ai point eu le choix que de choisir cette voie. Dieu me pardonnera-t-il un jour mes péchés ?
La mélodie des cloches retentis, comme si elles répondaient à mes questionnements intérieurs. Cela me fait sourire légèrement. Mais je reprends le contrôle de mes sentiments bien rapidement. Ils sont bien trop malvenus à cet instant. Il me faut trouver un public, mais aussi une histoire. J'en avais plein en tête, des nouvelles comme des anciennes. J'observe les alentours avec attention, cherchant du regard ce qui me permettrais de gagner un maigre, mais non négligeable pécule. Je repère nombre de badaud étant venu admirer la Cathédrale. Cependant, je n'ai point d'histoire sur celle-ci. Puis je repère un groupe d'enfants en train de jouer avec des figurines de bois. Certes, ils ne m'apporterons rien niveau argent, mais... C'est toujours un plaisir de les voir s'émerveiller devant des histoires. Ces êtres sont la seule chose qui me sera dorénavant à jamais refusée. J'en porte encore la cicatrice dans mon cœur et mon âme. Je n'aurais jamais la joie d'avoir un enfant avec un être qui aurait pu m'aimer. Même si aimer quelqu'un comme moi est impossible. Et je ne peu point me permettre d'espérer ni de rêver. Je ne dois pas vivre.
Je m'approche donc des enfants, ayant un sourire enjôleur affiché sur mes lèvres perverties. Je me donne un air attendri, ce qui n'est pas si compliqué, vu que j'ai toujours aimé les enfants. Puis je les regarde jouer quelques instant avant de m'accroupir pour faire partie de leur petit cercle privé.
« Dites, les enfants, voulez-vous que je vous conte une histoire que j'ai entendue lors d'un de mes voyages ? »
Je réussi assez facilement à capter leur attention. Les enfants sont toujours très curieux. Mais certains semblent se poser des questions quant à la teneur de l'histoire que je vais leur raconter. Je me relève pour éviter d'avoir une crampe aux niveau des jambes, même si j'étais habituée à des positions, disons, plus inconfortables que celle-ci.
« Qu'est-ce qui vous plairais le plus ? »
La multitude de réponses me fait sourire. Certains voulaient des dragons, d'autres des princesse, des princes, des batailles, du sang... Typique de leur âge. Je ris naturellement à leur réponses enfantines.
« Je crains de ne pas avoir entendu des histoires comprenant toutes ces créatures de légendes, surtout dans la réalité, les enfants. Mais si cela peut vous faire plaisir, je vais vous raconter l'histoire d'un héros sauvant une princesse d'un monstre gigantesque. »
Je m'éclairci quelque peu la gorge avant de commencer mon récit. Je me souviens d'une légende Grecque relatant ce genre d'exploits. Je l'ai lue dans un livre quand j'étais encore dame de compagnie, et je m'en rappelle toujours. C'est assez fastidieux de me rappeler les détails, mais j'y arrive néanmoins.
« Dans un pays très lointain vivait une reine nommée Cassiopée. C'était une femme fort vaniteuse, qui disait à qui voulait l'entendre que sa fille Andromède, était plus jolie même que Néréides, nymphes de la mer pourvues d'une beauté incroyable et époustouflante. Celles-ci, en colère, demandèrent au dieu de la mer, Poséidon, de les venger pour cet affront. »
Je fais une légère pause dans mon récit pour laisser le temps aux enfants de bien comprendre. Certaines personnes étaient tournées vers le groupe que nous formions, et semblaient intéressées. Je m'en félicitais.
« Le dieu, alors très en colère, envoya un monstre marin ravager les rivages du pays de cette reine prétentieuse. Ne sachant que faire, un oracle est consulté, et celui-ci fait entendre que puisque c'est à cause de la beauté de la fille de Cassiopée que ce malheur était survenu... Il fallait sacrifier le pauvre Andromède au monstre. »
Les quelques petites filles du groupe soupirèrent d’effrois à cette atrocité.
« Alors, Andromède fut attachée à un rocher du rivage pour être offerte en pâture à la bête. Cependant... Un homme héroïque passa dans ce pays. Il venait tout juste de débarrasser le monde d'un monstre atroce nommé Méduse pouvant transformer les personnes le regardant dans les yeux en pierre. »
Je fais quelques gestes et mime le regard du monstre venant d'être tué par le héros de cette histoire. Je remarque que certaines personnes se sont rapprochée, curieuse. Mon auditoire s'agrandissait donc.
« Remarquant alors la scène en train de se dérouler sous ses pieds, étant à dos d'un fabuleux cheval volant du nom de Pégase, il ne tarda pas à aller voir la cause de tout cela. Sous la promesse d'un mariage avec Andromède, il la sauva des griffes de ce monstre en utilisant la tête de Méduse, après avoir vainement tenté de le tuer avec des lances, pour le changer en pierre, car les yeux avaient gardé leur propriété démoniaque. »
Les garçons semblaient un peu déçu qu'il n'y ai pas eu de véritable bataille dans cette histoire. Mais on ne peux pas plaire à tout le monde, hélas. Ils avaient néanmoins été intéressé par cette histoire.
« Et c'est ainsi que Persée, le héros de cette histoire, ayant vaincu le monstre venu des tréfonds de la mer, épousa la belle Andromède après l'avoir délivrée. »
Je vais une légère courbette mon auditoire pour signifier la fin de mon récit oral. Les enfants applaudissent et quelques autres personnes font de même. Cependant, point de pièces viennent percuter le sol. Je ne m'en formule pas, même si cela me chagrine un peu. Je relève la tête en souriant. Puis je tapote la tête d'un enfant.
« Alors, cette histoire vous a plu ? Savez-vous quelle morale elle apporte ? »
ft. Mezariel
Mezariel D. de SaintLouis
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Mer 21 Sep - 13:12
Les talents d'orateur ne sont utiles que s'il y a un public pour écouter
Depuis son retour au sein de la capitale, quelques semaines s’étaient écoulées, lentement mais surement, sur les fibres de son existence. Cela jamais ne se verrait par-delà les aspérités de son doux faciès – tout du moins, guère dans l’immédiat – mais c’était un fait on ne pouvait plus avéré. Pour autant, les responsabilités étant ce qu’elles sont, Mezariel avait réussi à prendre congé un instant des divers papiers dans lesquels il avait laissé sa tête et ses esprits mariner tout au long de la matinée. Quelque peu épuisé par cet exercice – comment diable avait fait son père pour tenir si longtemps ? -, le marquis avait donc décidé d’aller prendre un peu l’air, dans les rues de Paris.
Il n’avait pas trouvé nécessaire de prévenir sa servante, Nao, qu’il s’absentait quelques heures tout au plus. Il devait bien apprendre à vivre seul, comme un ‘grand garçon’, sans avoir constamment l’ombre de sa suivante dans la sienne. Après tout, il avait bien dû composer sans son aide durant les dix années qu’il avait passé en Provence. Il était grand temps qu’il applique ses divers apprentissages ici-bas, à Paris même.
C’est ainsi que les pavés défilèrent sous ses bottes de belle fabrique tandis que son seul œil visible scrutait les moindres recoins qu’il pouvait apercevoir. Un peu plus et il se serait pris pour un touriste. Heureusement, même si maints changements avaient eu le temps d’opérer depuis sa prime-adolescence, l’infant au sang à moitié lycanthrope parvenait à reconnaître certains points clefs des lieux. Et puis, quand bien même, le parfum de la douce Paris était toujours le même ; frais et délicat. Bien entendu, le noble ne s’illusionnait pas en songeant à cette cité comme la plus parfaite de toutes ; ce n’était en rien le cas et il le savait. Chaque endroit possédait sa part d’ombre à l’instar des individus foulant cette terre avec plus ou moins d’arrogance – chose à laquelle Mezariel n’échappait guère. Il ondulait donc sans réelle envie précise quant à sa destination, se laissant porter par les mouvements aléatoires de ses jambes. L’instinct était encore la meilleure chose à laquelle il pouvait obéir ; se fier, même.
C’est de cette façon qu’il parvint jusqu’au magnifique édifice de pierre s’élevant inlassablement des entrailles de Paris ; Notre-Dame. Quelle était belle cette dame immobile, destinée à rester pointée vers le ciel jusqu’à la fin des temps, probablement. Mezariel demeurait être toujours amoureux du son des cloches embastillées dans les tours du monument. Les couleurs sonores qu’il captait alors le détendaient plus que tout autre chose dans son existence, lui faisant oublier, l’espace d’un instant, sa vie et ses déboires. C’était toujours un plaisir que de l’entendre chanter de la sorte.
Le marquis réalisa, alors qu’il fit un pas en arrière, qu’il avait toujours la bourse presque pleine à craquer attachée à sa ceinture, parallèlement à l’épée qui ne quittait jamais sa solide hanche. Ah, oui, il avait presque oublié la présence de cette chose-là, reçue en ‘récompense’ d’une mission bien menée, des mains du trésorier du roi. Mais le jeune homme n’avait jamais été à l’aise avec la notion d’argent. Ou plutôt, n’ayant jamais manqué de rien dans sa vie, avoir tant de monnaie sur lui le rendait quelque peu, sinon nerveux, au moins pensif. Il n’aimait pas avoir ce genre d’apparat sur sa personne, trouvant l’exposition de tout ceci quelque peu… déplacé. Car avoir côtoyé le ‘bas peuple’ comme l’appelait les nobles d’ici, lorsqu’il logeait encore chez sa tante Juliette, lui avait ouvert les yeux à bien des niveaux. Et les miséreux n’étaient pas toujours les chiens mendiants que de mauvaises langues décriaient pour le simple plaisir de le faire.
Après un soupir quelque peu rauque, l’attention de Mezariel fut soudain attirée par une voix douce et très agréable à entendre. Immédiatement, il tracta son regard vers l’épicentre de ces vocalises et aperçu sans mal une jeune femme se tenant là, debout et contant probablement légendes et récits de tous horizons à quelques enfants du quartier. Un fin sourire naquit sur les lèvres de l’infant alors que, curieux, il se rapprocha à son tour de la petite assemblée, imitant sans le vouloir quelques badauds tout aussi intéressés par l’intrigue qui se jouait alors au creux de cette gorge de sylphide.
Il n’interrompit nullement le récit, laissant la belle Eve terminer son office oral. Et ce n’est que lorsqu’elle interrogea son jeune public quant à la morale cousue à travers l’épopée d’Andromède et de Persée que l’homme lettré fit un pas en avant. Il dispersa les badauds dans même le remarquer ou le vouloir, ne remarquant nullement que ces derniers avaient parfois reculés en s’apercevant de la riche toilette de style militaire posée superbement sur ses épaules jeunes. Investi par son instinct, la demi-bête vint se rapprocher de l’inconnue – qu’il ne tarda guère à trouver sublime, d’ailleurs. « La morale ne serait-elle pas celle voulant que l’on ne puisse échapper à son destin ? ». Il réalisa alors le pessimisme de ses propos en face d’enfants. Immédiatement, le marquis souhaita corriger le tir. « Ou alors, qu’avec la bonne motivation, tout le monde peut devenir le héros de sa destinée et de son futur ? ».
Il offrit un sourire contenu mais non moins magnifique à la jeune femme puis aux enfants avant que ses mains n’aillent chercher quelques roubles d’argent dans la sacoche qu’il portait sous le revers de son uniforme. Lesdites piécettes furent transmises aux enfants, une par tête. L’un des minots s’exalta et posa une question qui aurait pu paraitre impertinente à n’importe qui autre que Mezariel, dans une pareille situation. « Hey m’sieur, m’sieur ! Vous avez quoi à votre œil ? C’quoi c’te balafre ? »
Il laissa s’échapper un rire bref. Il s’agissait d’enfants, il était aisé de les tromper. « Hum, peut-être une prochaine fois, si la belle dame ici présente parvient à me tirer cette confidence, vous saurez de quoi il retourne. Mais tâchez de revenir avec un auditoire digne de cette prestation, c’est d’accord ? ». Les mômes rirent à leur tour avant de reprendre leurs jouets de bois et de repartir aussi vifs que l’éclair. L’infant fit migrer ses yeux vers la donzelle et ses phalanges exécutèrent le même schéma que tout à l’heure ; à la seule différence que, cette fois-ci, deux pièces d’or pur trouvèrent refuge au centre de la paume voisine. « Permettez-moi de vous rémunérer à hauteur de votre talent, mademoiselle… ? »
Car en dépit de sa noblesse de sang – du moins, de la moitié de son sang -, Mezariel demeurait être un individu courtois avec toutes les femmes. Toutes, sans exception. Il les aimait, qu’elles soient richement habillées où recouvertes de haillons. Ainsi était le demi-loup.
ft. Lyssandra
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Mer 21 Sep - 23:36
Les talents d'orateur ne sont utiles que s'il y a un public pour écouter
« Alors, cette histoire vous a plu ? Savez-vous quelle morale elle apporte ? »
Suite à cette question bien étrange et compliquée posée aux bambin, je vois que le groupe de badauds se disperse bien vite à cause d'une présence bien trop noble pour eux, qui pouvait être synonyme de bien des soucis. J'observe attentivement cet homme qui semble venir d'une bonne famille. Je ne fais point de jugement sur autrui, car les apparences sont souvent trompeuses. Mais rarement fausses, cela dit. Il s'approcha de moi, et prit la parole. J'eu, quelques instant, un air décontenancé par cette réponse plutôt... inattendue, il faut dire. Je m'attendais plus à des remontrances quelconques, ou même à autre chose dans la même nuance. Sa vision de choses me semble... Bien triste. Mais je pense que l'on peu aussi tirer de cette histoire une morale telle que celle-ci. Il sembla d'ailleurs vouloir corriger ce qu'il venait de dire en trouvant une autre finalité, sans nulle doute car des enfants étaient en train de presque boire ses paroles.
Le damoiseau me sourit. C'est un sourire très beau. D'ailleurs, tout dans cette homme semblait beau. En omettant son cache œil avec cette balafre continuant sur le dessus de son noble nez. Mais cet accessoire, et cette cicatrice le rendait néanmoins quelque peu sensuel. Je ne suis pas indifférente à ce genre de charme, mais cela ne m'apporterais rien de tenter de le séduire. Et je ne suis pas non plus du genre à suivre mes désirs. Je ne suis même pas sensée en avoir. Je suis sensée me contenter de suivre un long chemin sinueux dans la médiocrité de mon rang. Si je commence à ne plus suivre la voie que je me suis choisie, je risque fort de me briser en milles éclats. Et il ne le faut pas. Personne ne sera jamais à mes côtés pour me réparer. Personne ne m'aimera jamais. Personne ne saura ce que je cache au fond de mon âme.
Je regarde l'homme bien généreux donner une pièce à chaque enfants. Ils semblaient tous ravis de la tournure de situation, tournant à leur faveur. Ils devaient déjà penser aux friandises et autres, qu'ils allaient acheter avec cela. Je les regardes, à la fois attendrie et amusée à nouveau par tant de naïveté. J'aime bien trop les enfants pour mon propre bien, hélas. Ton sourire s'accentue à la question impertinente d'un minouchet n'ayant point la langue dans sa poche. Le noble le prit plutôt bien, car il ria, et arriva même à les embobiner avec des paroles. Qu'il maniait avec adresse, il fallait le concéder. Les petites têtes partirent ensuite, emportant jouets et rire enfantins avec eux. Ils me manquaient déjà, ces bambins, alors que je les regardais galoper à toute allure pour atteindre un autre lieu connu d'eux seuls. Puis je sens deux choses rondes glisser dans une de mes paumes. Je regarde les deux pièces dorée qui s'y trouvent. Eh bien, finalement, je n'avais point perdu ma journée. Après avoir fait ce geste bien charitable, il me demande un nom.
« Lyssandra, plus communément appelée le Lys conteur, quand on me reconnait, messire. »
Je m'incline tout naturellement, serrant contre moi les deux piécettes qui me permettrons de retarder l'échéance de mes déboires, après cette courte présentation sur ma personne. Je n'ai point d'autres choses à ajouter en frivolité au niveau de mon nom. Et comme je n'ai point non plus de nom de famille, c'est encore plus simple à dire et à retenir. Mais je n'en demandais pas tant, autant aux personnes dont je croisais la route que celle qui achetaient mon corps pour une nuit de luxure interdite. Je me redresse, rangeant les pièces dans un endroit sûr.
« Que le ciel soit témoins de tant de bonté envers une personne telle que moi. »
Jamais je ne cesserais de me rabaisser, ne serais-ce que pour la forme de le faire. Cela avait des fois le don d'agacer mon entourage, ou même de le ravir en tout point. Mais dans le fond, je n'en ressent rien de spécial, à faire ceci. C'est une indécrottable habitude. Un vestige d'un passé peu joyeux. Où parler ainsi signifiait de ne pas subir de sévices cruel de la part de mon geôlier.
« Dites-moi, messire, est-ce vraiment là la morale que vous ressentez dans cette histoire ? Je suis pourtant sûre que cela devait être une leçon par rapport au fait que se vanter de ce que l'on a, donne le risque de le perdre, en finalité... »
Je prend le risque d'exposer ma pensée. Je suis curieuse et désireuse d'en savoir plus, quant à sa vision particulière des choses. Et je n'ai que rarement l'occasion de parler un peu avec des personnes cultivées, ne serait-ce qu'à cause de mon rang, ou du fait que peu de gens faisant partie de la populace ne se cultive par envie d'emmagasiner du savoir. Je me désolais souvent de ce malheureux constat.
« Je suis navrée, si jamais je vous importune avec mes questions. »
Après tout, il est mieux demander pardon que permission.
ft. Mezariel
Mezariel D. de SaintLouis
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Mémoire de vie Race: Infant Métier/Rang: Marquis Statut amoureux: En couple
Jeu 22 Sep - 18:42
Les talents d'orateur ne sont utiles que s'il y a un public pour écouter
Qu’il eut été question de Lyssandra ou du Lys conteur, Mezariel admettait volontiers avoir été charmé par les deux dénominations. Ses oreilles quelques peu artistes sur les bords du fait de son éducation noble, ne pouvaient qu’apprécier pareille sonorités ; à la fois légère mais si envoutante dans le même temps. S’il avait dû œuvrer en une comparaison, alors il aurait sans doute mis le nom de la jeune femme sur un pied d’égalité avec une note de partition musicale. Il était certain que ce dernier pourrait y trouver aisément sa place. D’ailleurs, à parler de nom, le marquis venait de réaliser son erreur sournoise et pourtant si banale ; lui-même en avait omis ses bonnes manières et ne s’était pas convenablement plier au protocole des présentations. D’aucun, de la même caste que lui, auraient sans doute vu cette exigence de sa part et concernant sa propre personne comme futile, voir inutile. Saluer une fille du peuple ? Lui donner un nom noble à écouter ? Et puis quoi encore !
Mezariel n’ignorait rien de ce genre de coutumes, bel et bien ancrées – et il le regrettait grandement – parmi la noblesse qu’il avait l’occasion de côtoyer tous les jours. Pour autant, il n’était pas fait du même bois. L’infant voyait bien au-delà des choses, des simples apparences. Ou, du moins, il tachait de faire de son mieux pour y parvenir. Un talent rare et une ambition démesurée pour une âme ne sachant même pas à quel camp elle appartenait vraiment.
Cependant, il vint s’emparer délicatement de l’une des mains de la donzelle tout en posant un genou à terre pour mieux faire montre d’une galanterie de mise, selon lui. Ses mouvements, graciles et aériens, n’apparaissaient ni mal assurés ni déviants. L’un des avantages à être à moitié loup, la nature l’avait gratifié de plusieurs part de beauté sans qu’il ne s’agisse forcément d’un terme physique, pour l’heure. « Veuillez excuser mon impolitesse, jeune demoiselle. Je réponds au nom de Mezariel Denovan de SaintLouis, pour ma part. » Un délicat baiser sur le haut de la paume embastillée dans sa propre main gantée vint parfaire le tableau. Puis, il se redressa, curieux d’entendre ce que son interlocutrice de l’instant avait à lui dire – car il sentait que les choses n’étaient point encore fini avec cette fille de bohème. Ses sens lui firent rapidement avoir qu’il était observé curieusement par bien des yeux indiscrets pour ce qu’il venait de faire à l’instant, mais il n’en eu cure. Il laissa donc couler la charmante voix de la dénommée Lyssandra jusqu’à ses tympans aiguisés. Bien qu’ayant, il est vrai, l’apparence d’une plébéienne, elle semblait être bien plus cultivée que ses vêtements le suggéraient au premier regard. De quoi ravir le marquis, lui qui adorait parler œuvres littéraires lorsque l’occasion se présentait à lui. « Voyons, ma belle fleur, ne soyez trop dure avec vous-même, enfin, je n’ai, me semble-t-il, en aucun cas sous-entendu que vous m’importuniez, bien au contraire. »
Il reprit après s’être assuré que son cache-œil était bien en place – tic presque nerveux qui lui était venu depuis le temps où il avait pris l’habitude de le porter tous les jours. « En vérité, je pense que votre interprétation est également tout à fait juste. Après tout, mythes et légendes sont tout autant sujet à interprétations qu’il y a de variétés d’arbres de par le monde, j’en suis certain. En tous les cas, votre voix aura donné vie à cette ancienne fable-ci et il fut véritable plaisir de vous entendre l’énoncer. ». Mezariel ne se confondait nullement en compliments forcés, il pensait réellement ce qu’il disait. Que la donzelle le croit ou non, ce n’était plus de son ressort, désormais.
Toutefois, souhaitant profiter de la compagnie de Lyssandra encore un moment et fuir, par la même occasion, les regards de plus en plus persistants qui pointaient dans son dos, l’hybride présenta son bras à la fille de plèbe. « Saurais-je assez audacieux pour vous proposer une marche en ma compagnie sur les bords de la Seine ? ». Nouveau sourire. Au fond Mezariel n’était encore qu’un enfant qui désirait un peu d’attention également.
ft. Lyssandra
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Jeu 22 Sep - 23:21
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Si un jour une diseuse de bonne aventure m'avais dis ce que j'allais vivre aujourd'hui sur le parvis de Notre-Dame, j'aurais ri. Dieu que j'aurais ri. Car ce noble, cet être à une caste supérieure à la mienne, venait de me faire l'honneur d'un baise main, après s'être présenté dans les normes que veulent les gens du haut peuple. Son nom était d'ailleurs d'une longueur assez conséquente, mais je ne doutais point de ma capacité à retenir ce genre d'informations. Et un prénom d'une rareté pareille se doit d'être correctement mémorisé. Cependant, je suis abasourdie par un geste pareil pour ma petite personne insignifiante, et je ne suis point la seule. Des regards se font lourds sur mon dos et le siens. Je me suis quelque peu empourprée de gêne face à ce geste si... déplacé pour une personne de mon rang. C'est beaucoup trop d'honneur de m'accorder pareille chose. Mais même dans un état comme celui dans lequel je me trouve, j'ai remarqué que ses gestes étaient d'une fluidité parfaite. Beaucoup trop parfaite, sans doute, ce qui éveille tout de suite ma méfiance... Mais aussi mon intérêt. J'ai bien trop de curiosité à revendre sur ce sujet qui semble passionner les sombres ruelles de toutes villes et villages. Celle d'êtres venu de la nuit et de la lune. Mais mon expérience personnelle y est aussi pour quelque chose. J'ai eu l'occasion d'avoir des amants d'un soir n'ayant pas de veines prononcées lors de l'effort en question. Et ils étaient tous d'une beauté presque renversante. Mais je m'égare. Revenons à nos moutons.
Il me rassure quant à ma question, ou plutôt affirmation plus tôt annoncée. Je suis rassurée, et un peu flattée qu'il m'assimile à une belle fleur, moi, une personne sans grande vertu. J'aurais bien été attristée de ne pouvoir lui parler de culture. Mais aussi de l'observer plus en détail. J'aime saisir certaines occasions, qui comme celle-là, me permettent d'accumuler des spéculations quant à la nature des êtres surnaturels que j'avais vraisemblablement déjà croisés. Je le regarde vérifier si son cache-œil était toujours en place, et je note cette action comme un tic. Que je trouve intéressant. J'étais curieuse de savoir ce qu'il se cachait sous cet accessoire, mais pas au point de le demander de bout en blanc. Ni même de le demander tout court. Cela ne me regardait en rien, de toute manière. Je l'écoute avec attention ensuite. Il ne me déçoit pas de par son ouverture d'esprit. Il ne fallait pas oublier que certaines personnes restaient cramponnées à leurs idées et ne voulait pas entendre parler d'autre chose. Je souris ensuite à ses éloges sur ma voix. Il est rare qu'on me fasse des compliments de la sorte, et j'ai généralement nul besoin d'eux, mais j'apprécie ceux qui portent sur ce que j'aime faire le plus dans cette vie misérable. Conter.
Les regards continuent de se faire insistant, peut-être plus que tout à l'heure. Cela commence à me gêner grandement. Je n'aime pas attirer l'attention de cette manière ci. Il y a toujours des risques, après cela. Autant pour moi que pour mon "ami" ici présent. Plus pour le noble homme, en revanche. Les rumeurs vont bon train, et sont les sujets favoris des gens la cour. Je regarde son bras qu'il me présente avec galanterie. Une galanterie que je ne mérite pourtant point, mais si je commençais à le dire à haute voix, cela risquait de ne point être positif pour le noble. Refuser était donc impossible. J'allais donc de nouveau vivre une première dans ma vie de plébéienne... Je lui rend son sourire avec un certain amusement. Puis je prends son bras comme j'ai vu tant de dames le faire avant moi. J'avoue que je ne suis point à l'aise de devoir marcher de cette manière, presque d'égal à égale. C'était quelque peu... perturbant.
« Je pense que vous l'êtes un peu trop pour votre propre bien, messire. »
Je ne compte pas l'appeler par son noble prénom. Cela serait bien trop osé de ma part. Je me contente du fameux messire, qui est universel.
« Vous savez tout de même que vous afficher de la sorte avec une plébéienne telle que moi a votre bras pourrait nuire à votre réputation, messire ? »
Je m'inquiète toujours de ce genre de problèmes. Il serait aisé, si jamais cette escapade était vue par beaucoup de personnes, et viendrait donc à salir le nom du noble, de me retourner la faute à moi.
« Je ne souhaiterais point être une source de déchéance sociale pour votre nom. »
L'averti-je encore.
ft. Mezariel
Mezariel D. de SaintLouis
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Ven 23 Sep - 21:44
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Le parfum commun de Paris le laissait rêveur, en dépit de l’observation dont il était présentant l’un des principaux sujets. Mais le marquis ne se laissa nullement démonter par ce genre d’agissements. S’il ne connaissait guère à y prendre goût, au moins s’habituait-il de plus en plus à être le centre d’une attention plus ou moins bienvenue. C’était affaire de routine, à la cour du roi, après tout. Chaque noble est irrémédiablement examiné sous la moindre couture laissée apparente et avec son faciès gratifié d’un cache-œil, Mezariel ne pouvait malheureusement prétendre à être le premier servi par une indifférence qu’il aurait pourtant su apprécié à sa juste valeur.
Il prit l’initiative d’entamer une marche sans aucune destination précise. Après tout, il restait sujet à certaines incertitudes et présentement, l’infant n’avait guère envie de contrarié ses projets de détente en se forçant à prendre un itinéraire précis. De plus, la voix de sa charmante compagnie le tenait bien trop en intérêt pour qu’il ait songé à orienter son attention sur autre chose que sur la délicate personne de Lyssandra. Il écouta d’ailleurs les propos de cette dernière avec une attention tout particulière et… une certaine lassitude. Oui, il était parfaitement au courant de tout ce qu’elle venait d’énoncer comme s’ils étaient en train de s’adonner à un acte d’illégalité pure et parfaite. Après tout, ce n’était pas comme si beaucoup de ses pairs ne cessait de lui rabâcher pareille chose, que lui qualifiait davantage d’ânerie qu’autre chose. Aussi, avant de répondre, il prit bien soin de venir apposer sa paume libre sur les doigts du Lys conteur qui entouraient son bras. Il espérait, avec ce geste doux et sans aucune agressivité en ses limbes, que les doutes de la demoiselle à son sujet cesseraient alors. Peut-être était-il trop rêveur encore, mais l’hybride savait que l’on ne pourrait lui retirer cela aussi aisément. Il laissa échapper un rire sincère mais bref. « Ma réputation ? Allons ma douce amie, pour souiller ma réputation, encore faudrait-il que j’en possède une, n’est-ce pas ? »
Il est vrai qu’à part ses quelques offices auprès des majestés de France, Mezariel n’avait pas encore eu l’occasion de se faire un véritable nom au sein de la cour. Une chose dont il ne pouvait être que ravi, en fin de compte. Elle viendrait bien assez tôt, cette chose que l’on appelle ‘réputation’, il n’en doutait nullement. Cependant, il ne souhaitait guère laisser la jeune femme dans le trouble, au cas où elle viendrait à se poser des questions sur sa volonté à agir de la sorte.
Tout en fixant la magnifique bâtisse de Notre-Dame, il posa alors ses propres arguments. « Voyez-vous ma très chère demoiselle, j’ai été élevée majoritairement par une personne qui se fichait bien des castes sociales. Le peu de fois où j’ai tenté de m’intégrer à un groupuscule me ‘ressemblant’, les choses ne se sont en rien passées comme je l’espérais. Au contraire. Voici pourquoi j’aime à penser que ce qui nous caractérise réellement ne prend incarnation ni dans un vêtement, ni dans un rang… Mais plutôt dans nos actions au jour le jour. »
Il lui offrit par la suite un regard rieur, charmeur. « A vrai dire… Lyssandre, il y a en effet quelque chose que j’aimerai que vous fassiez pour moi, si cela ne vous incommode de trop. » Il prit une inspiration et continua sur sa lancée « Je n’ai plus eu l’occasion de me balader ainsi dans Paris depuis mes quinze ans, ayant passé la dernière décennie au cœur d’une région du Sud de la France, alors… Accepteriez-vous de me montrer ce qui a pu changer en dix ans ? Je me doute qu’il doit y avoir pléthore de choses dont j’ignore l’existence et j’avoue en être curieux. Je n’aime en aucun cas délaissé une amie si longtemps sans prendre correctement de ses nouvelles lorsque l’occasion se présente ! » Bien qu’il s’essayait à l’humour, le marquis n’était pourtant plus aussi sûr de lui qu’auparavant. Il espérait, surtout, ne pas avoir importuné sa belle compagnie avec l’étalage d’une partie de a vie. C’aurait vraiment été une source de gêne, pour lui.
ft. Lyssandra
InvitéInvité
Sam 24 Sep - 23:32
Les talents d'orateur ne sont utiles que s'il y a un public pour écouter
Je le suivais dans la marche qu'il avait commencé. J'étais toujours en dehors de mon élément, et je n'aimais pas particulièrement cela. C'était bien trop perturbant pour moi d'être traitée d'une telle façon. Moi qui n'avait connu que les coups et les sarcasmes. Avant de finalement connaitre un peu de répit, mais qui me fut enlevé bien vite. Ma vie était telle une tragicomédie, recommençant sans fin. Voilà pourquoi il me faut faire fi de mes sentiments, et les enfouir profondément dans mon être, pour que jamais ils ne puissent ressortir sans que je le veuille. Je sens sa paume gantée se poser sur mes doigts, comme pour me rassurer. Cela n'a pas vraiment l'effet escompté. Mais qu'importe, après tout.
Je l'écoute parler de sa réputation. Certes, il n'en a peut-être pas, mais son noble nom, si. Les gens ont tendance à se fier au passé et au sang des gens qu'ils rencontrent. Tout ce que vous faites peut entacher la réputation de vos ancêtres, et tout faire voler en éclats. C'est bien pour ça que je préfère rester à ma si petite place. Je n'ai point de soucis à me faire quant à ma réputation. Ma mère était une putain, mais personne ne s'y intéresse. Je suis une putain également, les gens se base sur moi, pas sur ma famille pour me juger. Si j'osais ne serais-ce que de monter quelques échelons, mon passé resurgirais des limbes pour encore plus m'entraver. Les puissant n'aiment pas les ambitieux qui commence tout en bas de l'échelle sociale. Ils font tout pour les empêcher de prendre de l'importance. Ces jeux dangereux, je les ai côtoyé d'assez près pour en avoir une sainte horreur. Quitte à rester un pion ignorant toute ma vie, je ne me mêle en rien à ses noires affaires... Enfin, autant que cela est possible, vu la relation que j'entretiens avec Ahmès, le roi d'Egypte actuel... Dont je suis l'esclave, disons le clairement. Mais cela ne me gêne point de faire ce qu'il demande. Puisqu'à la fin, il paye pour la mission accomplie. Je ne suis point avare, je fais juste en sorte de subvenir à mes faibles besoins.
Je l'écoute encore parler, mais cette fois de son passé. Je trouve cela intéressant. Je note que son intonation du mot "ressemblant" est quelque peu marquée. Cela me donne du grain à moudre dans mes pensées sur le surnaturel éventuel de cet homme si charmant. Mais je comprend parfaitement ses paroles. Même, je m'y retrouve parfaitement. Combien de fois m'avait-on punie car je n'avais pas fait comme mes cousins et cousines à la maison ? Combien de fois avais-je été frappée pour avoir répondu ? Combien de fois avais-je souffert d'avoir été de trop ? d'avoir été une fille de putain ? Je ne compte même plus. Je ne me rappelle plus. Je ne veux plus me rappeler. Mais la fin de ses paroles me reste lourdes sur le cœur. Cela me rappelle que je n'ai jamais été une bonne personne de ma vie. Et que je ne le serais, hélas, jamais. Et que je ne mériterais jamais ce qui pourra m'arriver de bien dans ma vie. Quelle vision bien morne me diriez-vous ? Eh bien, j'ai toujours appris qu'il fallait toujours prévoir le pire, et non le meilleur, pour ne pas être déçu.
Son regard me met comme du baume au cœur. Mais je suis toujours avec mes pensées sombres. Elles ne me quittent jamais. Je m’interroge sur ce qu'il va me demander. Puis souris finalement à ses paroles. J'avoue que je ne suis pas non plus très à même de dire ce qui aurait changé, n'étant pas revenue dans Paris depuis deux ans, ce qui risque donc de me faire dire des informations depuis le temps erronées.
« Je crains de ne pouvoir vous être d'un grand secours, messire. Je n'ai point remis les pieds dans Paris depuis il y de ça 2 ans maintenant. C'est suffisant pour changer assez les connaissances que j'ai pu avoir de la ville à cette période-ci. Le mieux à faire serait de se perdre pour mieux voir les divers changement... Mais je doute que nous puissions le faire, car la Seine est un excellent point de repère... »
Je tente une petite plaisanterie. Mais je n'ai jamais réellement étée douée pour cela. Je laisse l'humour aux autres gens, et j'essaye de l'imiter si jamais j'en ai le besoin. Je m'arrête généralement là.
« Sinon, sachez que je vous comprends. Je n'ai jamais pu m'intégrer dans la famille formée par mon oncle et ma tante, ainsi que leurs enfants. Je n'étais point la bienvenue, ma mère n'étant pas une femme des plus vertueuse... »
Je secoue la tête. Je ne devrais pas ennuyer le noble avec mes histoires insignifiantes. Même si j'avoue que sa gentillesse me fait parler. Ce que je ne fais jamais, d'habitude. Honte à moi. Je me ramolli.
« Navrée, je ne devrais pas vous parlez de ceci. Souhaitez-vous plutôt entendre une histoire dont j'ai la connaissance des terres se trouvant au nord-ouest ? »
ft. Mezariel
Mezariel D. de SaintLouis
♕ • Hybride Lycan • ♕
Messages : 608
Mémoire de vie Race: Infant Métier/Rang: Marquis Statut amoureux: En couple
Dim 25 Sep - 13:03
Les talents d'orateur ne sont utiles que s'il y a un public pour écouter
Oh, alors la demoiselle était dans un cas similaire au sien ? Absente des rues de la capitale depuis bien deux années désormais, elle ne possédait plus non plus de repères suffisants pour pouvoir parler de ‘changements’ à proprement parler et sans la moindre hésitation. Bien. Soit. Ce n’était pas une mauvaise chose en soi. Cela donnait matière au marquis pour justifier sa présence auprès de cette demoiselle. Ils se guidaient donc mutuellement et il avait grand besoin de ses services – de guide, cela allait sans dire – pour redécouvrir ce lieu qui l’avait vu naître il y a des années. Il en avait besoin. C’était une sorte de retour aux sources improvisé, quelque chose dont on ne pouvait se défaire quand bien même il y avait bien d’autres plans pour la journée.
Ainsi va la vie.
Mezariel se laissait guider par les pas enchainés les uns après les autres, sans rien imaginer de plus sombre que l’ombre portée du bâtiment saint qu’était Notre-Dame de Paris. Elle était toujours magnifique, cette dame de pierre ; il en demeurerait sans aucun doute toujours aussi amoureux qu’au premier jour où il avait pu entendre ses chants de cloches glisser jusqu’à ses tympans. Il prit une grande inspiration, ne cessant, pour autant, d’écouter attentivement les paroles prononcées par Lyssandra. Hum. Quelque part, a bien regardé l’unité de la jeune femme, l’infant avait l’impression de se retrouver, en elle. De comprendre où elle souhaitait en venir et ce que ses paroles signifiaient. Sans doute parlait-elle trop pour son propre bien, et n’importe qui autre que le métis aurait pu prendre avantage de ces mots frivoles… Mais Mezariel, lui, n’y prêtait guère attention. Au contraire. Sans dire qu’il avait la sensation de voir son reflet dans un miroir, au moins l’écho de son âme trouvait aspérités sur laquelle rebondir un peu. C’était plaisant. Son sourire ne désemplissait nullement.
Il voulut rassuré son accompagnatrice. Cette motivation fut un mystère pour lui, mais il ne chercha nullement à le percer outre mesure. Leurs pas les avaient effectivement amenés tout près de la Seine, magnifique serpent liquide. « Eh bien… Il semblerait que nous ayons peut-être davantage de points communs que le laissaient suggérer nos rangs sociaux respectifs, puisque vous sembler ne jurer que par cela, Dame Lyssandra. » Ce n’était ni un reproche, ni une critique. Rien de tout cela. Simplement une constatation. Mezariel ne portait pas de jugement. Pas dans ce genre de situation, tout du moins. « Voyez-vous… Si je n’ai su m’intégrer au groupuscule auquel je faisais référence tout à l’heure, c’était du fait du sang de ma mère, lequel coule à flots dans mes veines. » Il passa sur le détail des origines de la femme l’ayant porté et mis au monde. C’était un sujet sensible à tout point de vue et, tout comme la belle plébéienne qu’il avait au bras, l’hybride savait faire preuve d’une réserve certaine. Ceci étant dit, il voulut également rebondir sur la proposition de Lyssandra quant aux contes et légendes dont elle était connaisseuse.
Mezariel avait toujours été curieux de nature et son côté rêveur l’incitait à toujours vouloir en connaître davantage sur les chimères qui se racontaient çà et là. Car s’il n’avait que très peu d’intérêt pour les rumeurs, les histoires brodées parvenaient à le mettre dans un certain émoi. « Je serais en effet plus que ravi de vous entendre me parler de certaines histoires dont vous posséder l’infinie sagesse, belle fleur. Permettez-moi simplement d’insister sur un point avant de vous laisser la parole pour de bon… Vous ne m’importunez en rien, sachez-le. Je suis ici de mon plein gré et c’est un réel plaisir d’avoir quelqu’un comme vous avec qui converser. »
Il le pensait vraiment. Et ses mimiques ne pouvaient qu’affirmer ses mots. Oui, Mezariel était effectivement très sur de lui. Pour une fois.
ft. Lyssandra
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