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Rain falls before the storm [PV Aranea]

Philippe England Nightray
Philippe England Nightray
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Rain falls before the storm [PV Aranea] EmptySam 26 Aoû - 0:01


Rain falls before the storm
with Aranea
En pleine période d'après-guerre, sa Majesté n'avait guère de répit si ce n'est moins qu'avant le conflit opposant son royaume à la France, s'efforçant de faire son maximum pour redorer l'image de la couronne anglaise. Il voulait montrer à sa Cour, à ses conseillers, à son peuple, que leur roi savait garder la tête sur les épaules. Car l'Angleterre dans son illustre position de grande puissance, elle voulait montrer qu'elle se relevait, renaissait de ses cendres. Quand bien même, Philippe n'était pas aussi solide qu'il en avait l'air : physiquement parlant, on en voyait les traces de fatigue sur son visage. Et le moral, parfaitement dissimulé, ne volait pas bien haut. S'il avait cette impression que sa propre existence lui échappait des mains au fil des jours qui s'écoulaient, cela l'était encore plus maintenant.

A quel moment avait-il connu le bonheur ? Philippe lui-même ne savait le dire.

Dorian, son oreille la plus fidèle. Son meilleur ami, ce "frère" dont il a toujours rêvé d'avoir. Il devait sentir cette détresse chez son roi, à le pousser ainsi à s'aérer la tête. C'est ainsi qu'ils se retrouvèrent à faire de la chasse à courre, accompagnés de cette fidèle meute de chiens que son Altesse royale chérissait énormément. Ils obéissaient au son de sa voix, de ses sifflements, se jetant s'élançant à la poursuite d'une proie repérée lorsque l'on leur ordonnait. Une discipline que Philippe exerçait depuis longtemps, qu'il partageait avec son camarade de toujours dont ce dernier arrivait à le faire rire, à faire en sorte que ce moment soit pleinement apprécié. Le seul problème étant, que leur chasse ne fût pas bien longue : le ciel gronda, déversant violemment quelques instants plus tard un gros orage sur leurs têtes, les obligeant à rentrer au galop dans la demeure royale trempés de la tête aux pieds mais le sourire aux lèvres.

Philippe dû passer par l'arrière du château, de sorte à rentrer ses chiens dans ce cabanon qui leur était destiné. On voyait son visage s'illuminer en leur présence, alors que les canins faisaient la fête tantôt à leur maître, tantôt à son gardien. Résultat, en plus du mauvais temps, ils étaient couverts de boue. Chose peu convenable pour se présenter devant sa Cour. Et il en avait déjà pris bien assez ces derniers temps, bien que les tensions commençaient à s'apaiser. De ce fait, le roi congédia son second de sorte à ce qu'il puisse lui aussi se décrasser et, par la même occasion, prendre un peu de repos.

Traversant les larges couloirs, le monarque marchait en direction de la suite royale. Il avait croisé sur son chemin servants et habitants du château, qui le saluèrent en courbant légèrement l'échine, chose que le roi rendit solennellement à chaque fois malgré ce malaise constant de son piteux état. En rejoignant sa chambre, Philippe se voyait déjà prendre tranquillement son bain, boire son thé de quatre heure habituel...Sauf qu'en arrivant devant la porte, il s'aperçu en pressant la poignée qu'elle était ouverte. Il entra, la ferma derrière lui. Sa femme était peut-être rentrée de sa visite amicale qui sait ? Personne n'était dans le salon en tout cas.

— « Victoria ? »

Pas de réponse, pourtant il semblait au roi avoir entendu du bruit venant de l'autre pièce, perçant ainsi ce silence assourdissant. A savoir sa chambre. Et en s'y rendant, sans la moindre idée de ce qui l'attendait, quelle belle surprise que voilà ! Le léger sourire que Philippe arborait en pensant accueillir sa reine s'effaça aussitôt. Abasourdi, il plissa les yeux.

— «  Que diable fais-tu dans la suite royale, Aranea ? »

Dans le fond, il n'était pas mécontent de la voir. Mais les lieux n'étaient pas des plus appropriés disons.
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Aranea K. Owens
Aranea K. Owens
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Rain falls before the storm [PV Aranea] EmptySam 26 Aoû - 16:34


« Rain falls
before the storm »
with Philippe




Un vent humide caressa les joues d'Aranea, lourd des promesses aqueuses roulant dans l'amas de nuages, grisâtres, s'étendant au-dessus de Londres.
Elle frissonna, épuisée.
Quelques premières gouttes s'écrasèrent sur la vitre de l'immense chambre où elle reposait, dévalèrent les briques pour s'échouer sur le sol, bientôt suivies d'une multitude d'autres. À peine quelques secondes s'étaient écoulées. Une éternité s'était écoulée.

Sa nuit avait été longue. Bien trop longue. Bercée des promesses d'amour de Ian, qui lui avait juré de l'aimer toute sa vie. Dévorée par ses étreintes et ses sourires, qui l'avaient trop souvent hantée.
Aranea ferma les yeux. Voulût oublier.
Sa poitrine se souleva au rythme d'une inspiration forcée et elle chercha, dans le silence, la moindre distraction à laquelle se raccrocher. Un livre. Un tableau. Même un jouet.
Rien. Si ce n'était une odeur qu'elle reconnût sans peine, dans les draps. Un parfum qui lui avait arrachée ivresse et soupirs, plus d'une fois.
Sa mélancolie s'étiola, remplacée par un sourire aussi léger qu'amusé.

Pour peu qu'elle fût chanceuse, son cher roi ne tarderait pas à rentrer. Sûrement trempé.
Perspective assez séduisante pour chasser ses idées noires dans un coin de son esprit et Aranea se laissa retomber dans l'immense lit de la suite où elle reposait. Royale.

La reine n'était pas là, le roi non plus...
Alors elle en profitait, jouissait simplement des faveurs que la tête couronnée d'Angleterre lui accordait, et elle aurait menti en avançant qu'elle n'en profitait pas plus que de raison. Loin de là, même. S'il avait été un peu plus clément, elle se serait même plu à s'avachir sur le trône.
Au lieu de quoi, elle s'était contentée de récupérer de sa courte nuit dans les draps, bien trop confortables, du couple royal, enveloppée dans un déshabillé qui lui arrachait quelques vagues frissons en raison des courants d'air qu'il laissait glisser sur sa peau.

Néanmoins ennuyée, elle roula sur son dos afin d'attraper le premier livre à sa portée, jugeant que celui reposant sur la table de chevet suffirait à la distraire et... retînt un soupir blasé dès qu'elle en lût la couverture.

« La Bible ? La. Bible ? Mais quel zèle, de la part de quelqu'un d'aussi pieu, je rêve ! »

Aranea roula des yeux si fort qu'elle aurait pu atterrir sur la Lune... Si ce n'était pas plus loin.
Elle aurait volontiers brûlé l'ouvrage qu'elle tenait entre ses mains, si elle n'avait pas été d'humeur aussi avenante. Pourquoi pas après tout ? Elle risquait bien de brûler, elle, si elle posait un pied dans l'affreuse église de Londres.
Désabusée, elle entrouvrît le livre à une page parfaitement aléatoire et commença sa lecture en retenant tantôt grimaces horrifiées, tantôt soupirs excédés. Difficile toutefois de démontrer que tout dans ce livre saint était faux puisqu'elle était elle-même ce que d'aucuns appelaient une « créature de la nuit ». Un démon. Un monstre. Une aberration. Les membres du Vatican la brûleraient s'ils savaient qu'elle traînait dans les pattes – et pas que – du Roi. Hypothèse qui lui arracha un sourire amusé, uniquement étiolé par le son de la porte qui s'ouvrît dans la pièce d'à côté et Aranea referma promptement la Bible pour l'envoyer mourir derrière elle. Hors de question qu'on la trouve avec ça dans les mains.

… Et hors de question qu'on la confonde avec Victoria, aussi. Néanmoins, le semblant d'indignation qui courût le long de son échine s'évapora avec sa mauvaise humeur et elle ne pût s'empêcher de sourire d'un air aussi sincèrement amusé que railleur, un sourcil haussé au-dessus de ses yeux gris, lorsque Philippe apparût devant elle... Trempé. Et couvert de boue.

— La suite royale ? Ma foi, le fait de partager ta chambre en tant que maîtresse m'allait mais si tu tiens à ce que cette suite devienne royale... Enfin...

Son regard s'illumina d'une lueur aussi ironique que son sourire, glissa vers les vêtements crasseux du roi et remonta finalement vers ses yeux, qui la faisaient toujours légèrement frissonner.

— On prend généralement un bain, avant de courtiser une dame. Tu devrais essayer.

Si elle feignait ne pas avoir compris ou elle était ? Évidemment. Et comme pour le lui prouver, elle s'allongea lentement sur son flanc, sans s'arrêter de le regarder. Ni de sourire.
© Ran
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Rain falls before the storm [PV Aranea] EmptyMar 29 Aoû - 1:02


Rain falls before the storm
with Aranea
A vrai dire, Philippe n'était pas vraiment surpris. A force, il la savait capable de n'importe quoi pour le faire tourner en bourrique. Une attitude désinvolte qui n'avait pas l'air de déranger outre mesure son Altesse royale puisque si cela était le cas, Aranea serait déjà fort loin de son château. Et d'autre part, rentrer dans son jeu ne semblait point lui déplaire. Un jeu dans lequel il ne voulait pas ressortir perdant face à elle, ni personne d'autre. La victoire avait meilleur goût que la défaire après tout.

— « Dis plutôt que ma compagnie te manquait ? Te connaissant, je doute que tu sois venue ici seulement pour profiter du confort de mon matelas. »

Ce rictus moqueur sur son visage angélique se conciliait à merveille avec le sarcasme que l'anglais venait de rétorquer. Si dans sa personne publique on voyait Philippe comme quelqu'un de posé et charismatique - ce qu'il était, bien sûr - on ignorait souvent cette facette plus cassante de sa personnalité qu'Aranea et ce satané Roi de France eurent le privilège d'apercevoir dans des contextes, néanmoins, différents. Lui était sa Némésis, à l'origine du récent chaos aux côtes sud du royaume et aux portes de Londres. On avait d'ailleurs rapporté que son rival avait perdu la mémoire durant son sanglant assaut contre ses fortifications, qui eurent pour effet de le faire jubiler tellement fort de l'intérieur qu'il en aurait pleuré. Dieu avait été témoin, et avait rendu justice, tout simplement.

Et puis elle. Philippe était au courant de sa véritable nature, qu'il avait acceptée sans se poser de question. Aranea se permettait beaucoup de choses avec le monarque parce que c'était le sien  et qu'il le voulait bien aussi. La mercenaire l'avait compris et jouissait avec joie de son statut récent d'amante non-officielle du roi.

— « Tu parles pour toi ? Si tel était en effet mon attention de courtiser une dame sauf que...Non. »

Sourire narquois identique au précédent, il s'assit à l'extrémité du lit pour se déchausser. Elle pouvait essayer de parler, Philippe l'ignora royalement - c'est peu de le dire - et une fois fois fini, se remit tranquillement debout.

— « Tu comptes rester dans mes draps toute la journée ?»

La chaudière n'allait pas fonctionner toute seule alors  sur ce, il fila rapidement dans la salle d'eau pour la faire marcher, où l'on avait apparemment déjà préparé son bain à l'avance. En général, des servants se chargeaient de tout mais il refusait de laisser ce plaisir à Aranea de le voir se faire assister. De toute manière, lui aussi préférait se débrouiller. Enfin, si sa Majesté ne provoquait pas de catastrophe.

Il déversa de l'huile de camomille dans l’immense baignoire qu'était la sienne et trempa sa main dans l'eau, de sorte à vérifier si la température grimpait. Malheureusement, c'était loupé.

On dirait bien que quelqu'un était un peu en train de galérer, en marmonnant  son mécontentement dans sa barbe.
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Rain falls before the storm [PV Aranea] EmptyMar 29 Aoû - 15:12


« Rain falls
before the storm »
with Philippe




— Oh Philippe, allons. Tu sais bien que tu me manques dès que tu disparais de mon champ de vision. Ai-je encore besoin de te le prouver ?

Difficile de mettre plus d'insolence dans un seul regard. Elle mentait, un peu. Juste ce qu'il fallait pour qu'il ne sache plus réellement sur quel pied danser. Les mots se paraient de désinvolture avec une aisance presque déconcertante, dès qu'ils franchissaient le seuil de ses lèvres. Si bien qu'elle tendait elle-même à ne plus réellement savoir démêler le vrai du faux.
Et autant dire que, de toutes les distractions que ce cher roi d'Angleterre avait à lui proposer, le fait de l'imaginer se demander lui-même si elle disait la vérité ou non était celle qui lui arrachait le plus de satisfaction. Outre leurs moments charnels.

Alors lui avait-il réellement manqué ? Sûrement, un peu. Comme un animal à qui on aurait enlevé son jouet pour le lui rendre en un peu plus intéressant, après. Et Aranea ne se garderait pas de jouer des perches que Philippe lui tendait.
Perspective confirmée par la deuxième pique qu'il lui lança en posant ses fesses – sales – sur les draps.

— Mh... Effectivement, affirma-t-elle avec nonchalance en se redressant.

Ses lèvres étirées en un sourire amusé, Aranea se rapprocha de son roi, déposa un baiser presque imperceptible contre sa nuque.

— Tu devrais t'entraîner à tirer sur une certaine française, avant de prétendre vouloir chasser des morceaux aussi gros que moi. Oh et... Tu auras besoin d'un bain quand même.

Elle se décala légèrement, bâillant avec une paresse non feinte alors qu'elle ramenait ses doigts devant ses lèvres dans un geste machinalement élégant.

— Ceci dit, et si j'ai bien compris le sens premier de ta remarque aussi déplacée que grossière, tu n'as effectivement pas besoin de me courtiser. Mais tu tiens réellement à brûler toutes les étapes ? Je doute que tu te remettes d'une union avec moi, mais... J'espère que tu auras un peu plus d'allure que ça, quand on y sera.

Si Philippe avait été quelqu'un d'autre, la tête d'Aranea aurait sauté à l'évocation seule de cette chère Diana de France. Diana ? Diane ? Peu importe, elle a l'air ennuyeuse comme la Bible.
Convoitise bien cachée aux yeux du monde, elle n'avait toutefois pas échappé à la mercenaire, qui avait vu là un nouveau terrain de jeu qu'elle ne se gardait jamais d'exploiter. Sans le moindre scrupule. Après tout, les histoires d'amour au sein de la royauté s'avéraient généralement aussi palpitantes qu'impossibles. De vrais singes.

La question de Philippe arracha néanmoins un haussement de sourcil curieux à la mercenaire.

— C'est de la mauvaise foi ? Ça ne te dérange pas, quand tu t'y perds avec moi, il me semble.

Là-dessus, elle se redressa en s'étirant légèrement, dénouant ses muscles que le sommeil gardait encore quelques peu captifs pour rejoindre sa Majesté dans sa salle d'eau sans la moindre gêne.
Pourquoi de la gêne, de toute manière ? Elle l'avait sûrement déjà vu dans des états bien plus embarrassants que... ça.

— Oh... Je crois que j'ai tellement de peine pour toi que je vais t'épargner mes sarcasmes pour cette fois.

Inutile de préciser qu'elle savait que sa remarque ferait mouche. Elle lui rendait simplement la monnaie de sa pièce, et autant dire qu'il méritait sûrement bien plus que ça. Au moins de quoi la faire mourir de rire comme lorsqu'elle avait appris les circonstances de l'amnésie du souverain français.
Feignant néanmoins l'innocence, Aranea s'approcha de la chaudière et acheva de l'allumer en vérifiant que tout était correctement en place pour bien la faire fonctionner.

— Vous devriez faire attention aux détails, Majesté. Ou éventuellement appeler vos nounous pour vous aider.
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Rain falls before the storm [PV Aranea] EmptyMer 30 Aoû - 18:26


Rain falls before the storm
with Aranea
Il l'admettait. Oui, Aranea était douée pour taper dans le mille. Très douée. Il ne lui avait pas porté d'attention lorsqu'elle fit référence à la douce reine de France mais avait eu pour effet de déstabiliser sa Majesté dans sa fierté la plus tenace. Un trait de caractère qu'il avait vraisemblablement hérité de son prédécesseur, aussi similaire que ce bleu dans ce regard captivant où l'on avait toutefois du mal à lire à travers.

— Absolument pas, je suis seulement réaliste. Dormir et s'y perdre, c'est autre chose. L'un repose, l'autre fatigue, mais la finalité reste la même.

Un plaisir certain pour être exact. Quoique en ce moment, c'est surtout de sommeil dont Philippe aurait besoin. Au fil des années, il s'était habitué à dormir peu non pas à cause de son emploi du temps réglé comme du papier à musique mais par cet esprit qui cogitait un trop la nuit, l’empêchant ainsi de rejoindre tranquillement Morphée. Étrangement, le roi arrivait parfois à tomber dans un sommeil profond lorsqu'il était dans les bras confortables d'Aranea, une des raisons étant qu'elle l'incitait à puiser dans ses dernières forces. Dès cet instant, l'un des hommes les plus influents d'Europe devenait aussi vulnérable que n'importe qui.

Ah et cette maudite chaudière, quel fil à retordre elle lui donnait ! Exaspéré, il passa une main devant son visage et pour couronner le tout, son "invitée" vint toute fière prouver à son Altesse royale qu'il n'était pas aussi indépendant que ce dernier prétendait être : en réalité, il n'avait tout bonnement pas tourné la manivelle dans le bon sens.

— Haha...Très drôle.

En se relevant, on pourrait penser que Philippe se serait vexé de s'être fait battu dans cette bataille de sarcasmes - ce qui était le cas, quelque part, en ne le montrant pas. Mais contre toute attente, il afficha un sourire reconnaissant avant de la remercier, et déposa un chaste baiser sur ses lèvres. Serait-ce une manière de la déstabiliser à son tour ? Oui et non. Il était sincère, à voir comment Aranea le prendrait. C'était tout un art.

Enfin, le problème de la température réglé, cela n'était qu'une question de minutes pour que le monarque puisse s'abandonner dans sa baignoire loin des tracas du quotidien. Se délectant un à un de ses vêtements tâchés sous le regard observateur de sa maîtresse, son corps aux muscles engourdi se laissa aller dans cette eau à la température idéale, allant jusqu'à lui extirper un soupire de satisfaction après s'être détendu de toute sa longueur. Ses paupières se fermèrent, savourant ainsi les bienfaits et les senteurs de l'huile de camomille sur sa peau.

Tout du moins, très brièvement.

— Tu ne viens pas ?
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Rain falls before the storm [PV Aranea] EmptyJeu 31 Aoû - 21:54


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with Philippe




Aranea laissa volontiers la victoire à Philippe, lorsqu'il fût question de l'utilité de ses draps.
Non pas qu'elle n'ait rien à répliquer, loin de là même. Son sens de l'observation était doué de failles qu'elle aurait pu exploiter sans forcer, juste pour s'amuser à un peu plus le titiller. Mais le jeu était plus amusant lorsqu'il n'était pas constant et elle avait à sa disposition des informations qui faisaient office de meilleures taquineries que ses piques déplacées. Cette victoire personnelle en valait de nombreuses autres et la mercenaire laissa un sourire satisfait étirer ses lèvres face aux images que son esprit choisit de raviver. De ses muscles tendus lors de leurs instants de luxures à son visage étonnamment serein à chaque fois qu'il s'endormait dans ses bras, moments où son envie de le dévorer se montrait bien plus importante que jamais. Elle aurait menti en prétendant qu'elle n'avait jamais eu furieusement envie d'arracher cette jugulaire qu'elle voyait parfois palpiter au creux de son cou, à chaque fois qu'elle y glissait ses crocs, et il lui fallait reconnaître que c'était sûrement là l'une des raisons pour lesquelles elle était qualifiée de monstre par le Vatican.

Son sourire s'accentua, lourd d'une insolence qui s'évapora dès l'instant où les lèvres de Philippe rencontrèrent les siennes.
Aranea arqua un sourcil, ouvrît la bouche... La referma.
Elle n'eût pas à feindre la surprise lorsque ses iris gris se glissèrent sur Philippe. Elle était surprise. Cette proximité, loin de lui déplaire, eût pourtant pour effet de la faire imperceptiblement tiquer et la mercenaire soupira légèrement en balayant ses remerciements d'un signe de main.

— J'ai simplement tourné la manivelle de ta chaudière. Qu'est-ce que ce sera le jour où je t'apprendrai à faire ton lit ? Tu me feras un enfant ?

Le sarcasme avait cinglé. Écrasant de mauvaise foi. Guidé par la légère vague trouble qui l'avait remuée. Elle était habituée aux sourires narquois et aux piques de Philippe. Pas à sa reconnaissance et à ses baisers « gentils ».
Désabusée, elle l'observa se dévêtir en s'appuyant nonchalamment dans l'embrasure de la porte, glissa ses yeux sur les nœuds que formaient les muscles du souverain anglais sans parvenir à s'empêcher de frissonner. Si elle avait eu le loisir de le voir retirer ses vêtements plus d'une fois, le spectacle lui arrachait toujours ce même rictus légèrement mesquin et l'arrogance habituelle d'Aranea reprît bien vite le pas sur son semblant d'embarras. Elle aurait tout le temps de le taquiner sur ce sujet plus tard.
Pour l'heure, la perspective de rejoindre sa Majesté dans son bain lui semblait bien plus séduisante et elle haussa un sourcil agréablement surpris lorsqu'il la devança.

— Tu es de bonne humeur aujourd'hui ou je t'ai juste un peu trop manqué ?

La douceur nonchalante de sa voix lui arracha un frisson satisfait.
Armée d'un sourire presque agréable, Aranea se défît des quelques couches de tissus couvrant son corps, puis se glissa dans la baignoire – toute aussi royale que la suite – sans plus de cérémonie. La morsure de l'eau chaude sur sa peau y fît courir une chair de poule ravie et elle allongea légèrement ses jambes, sans se gêner pour les entremêler à celles de Philippe.
Contact qui eût pour effet de remettre un peu plus son corps et son esprit de sa nuit tourmentée.

— J'admets que ta compagnie me manquait. J'avais besoin d'un peu de calme et... En dépit de nos discussions houleuses, tu es le seul à pouvoir m'en apporter.

Ses mots s'étaient teintés d'une franchise sèche, pourtant déguisée sous un masque d'ironie. Admettre qu'elle appréciait sa compagnie ? L'idée ne la dérangeait pas. Aranea n'avait jamais eu honte d'assumer ses actes, après tout. Cependant, la perspective de laisser Philippe douter la faisait assez jubiler pour qu'elle se permette de le faire mariner, plutôt que de simplement le lui avouer.
C'est ce qu'on appelle jouer. Et le roi d'Angleterre l'était, son jouet.
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Rain falls before the storm [PV Aranea] EmptySam 2 Sep - 19:36


Rain falls before the storm
with Aranea
Ses railleries, destinées à enquiquiner notre cher Monarque, réussirent à l'atteindre un coup sur deux. Le mot "enfant" sonnait dans sa tête comme une pression que la Cour exerçait régulièrement sur le couple anglais. Des bruits couraient qu'une de leurs majestés pourrait être stérile et donc, expliquerait cette absence désolante d'héritier pour la couronne. La vérité était tout autre, en réalité : après toutes ces années, ils n'avaient pas cherchés à en concevoir un. L'absence de passion en était responsable d'une part et de l'autre, Philippe n'approuvait pas le fait de forcer son épouse à avoir des relations avec lui si cette dernière n'en avait pas envie, quand bien même la situation devenait critique au fil des années. Si son père ne l'avait pas eu durant ses jeunes années, son fils était bien parti pour le suivre dans cette voie.

— « Et te laisser t’asseoir sur mon trône aussi, tant que tu y es ? Tu es en forme aujourd'hui, dis-moi. »

Ses lèvres s'étirèrent, puis s’affaissèrent progressivement. Influencé par les sombres pensées qui commencèrent à germer dans sa tête - qu'elle soit là ou pas, c'était toujours ainsi lorsque la situation était propice à gamberger - son regard se perdit quelques instants dans les ondulations de l'eau, où reflétaient à travers leurs jambes entremêlées.

— « Profitons d'avoir du répit alors. Je dois... M'absenter dans trois jours pour me rendre en France. Autant dire d'avance que cela ne m'enchante guère. »

Non, cette visite "diplomatique" était loin de le ravir à l'idée. Il avait encore mal digéré que la France soit venue avec ses gros sabots faire du zèle sur ses plates bandes, engendrant par la suite cette série de problèmes qui l'achevaient tous les jours un peu plus. Pourtant, c'était pour son peuple que le roi voulait entamer cette démarche, armé de méfiance contre son souverain pouvant s'amuser à jouer les amnésiques pour tromper son rival. Ah, Philippe le croyait capable de tout, tout comme lui l'était de façon à défendre ses intérêts. Mais s'il le croyait être né de la dernier pluie, il se fourvoyait jusqu'à la moelle !  

Et évidemment, l'inquiétude quant à l'état actuel de Diane le préoccupait, une des raisons pour laquelle l'anglais prenait la peine de se déplacer en personne au risque que la reine lui tourne le dos avec ce qu'il s'était passé.
Un autre soupire franchit ses lèvres. A contrario, Aranea avait cette chance de jouir d'une liberté que lui n'avait pas, se demandant parfois ce qui l’intéressait à fricoter avec le roi d'Angleterre. La richesse ? Le pouvoir ? Son charme ? Sûrement rien de tout cela car elle aurait maintes fois l'occasion de mettre le grappin à sa guise sur ses prédécesseurs. Non, il était convaincu de leur complicité spéciale non-assumée et se serait mentir que de ne pas affirmer que sa présence ne lui était en aucun cas bénéfique.

— « ...Et que feras-tu lorsque je mourrai ? »

Les yeux dans les yeux, d'une voix sereine et contrôlée, le fond grisant de son interrogation subitement posée n'avait pour vocation que d'exposer une vérité immuable :

Toute chose a une fin.

Autrement dit, le toutou allait inéluctablement perdre son jouet un jour.
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Rain falls before the storm [PV Aranea] EmptyDim 3 Sep - 14:38


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with Philippe




S'asseoir sur le trône ? L'idée ne l'enchantait que pour l'inconfort que son geste attirerait.
Si elle jubilait à imaginer les visages décomposés des petites gens de la Cour du roi, la couronne en elle-même ne l'attirait absolument pas et Aranea choisît donc de nonchalamment hausser les épaules pour toute réponse au sarcasme du souverain. Elle perdrait peut-être cette bataille, mais elle n'avait aucun intérêt à y répondre et avouer à Philippe que son trône ne l'attirait pas lui semblait aussi désuet qu'inutile. Son comportement lui-même hurlait l'évidence de son désintérêt pour la cage dorée qu'était l'épée de Damoclès nommée « couronne » lorsqu'elle prenait place sur la tête du roi. Et Aranea aimait bien trop sa liberté, pour se laisser aller à de quelconques pulsions aussi ridicules que vouées à l'échec.

Jugeant qu'elle allait sûrement trop loin dans ses réflexions, la mercenaire ferma les yeux, soupira. L'eau frémît contre sa peau et elle laissa entendre un ricanement amusé à la déclaration de Philippe.

— Oh ? Tu t'en vas féliciter leur génie sur le champ de bataille ? Leurs nouvelles stratégies militaires ont l'air absolument remarquables. Applaudis les de ma part et... Pense à lui conseiller la soupe de carottes. Il paraît que c'est excellent pour la mémoire.

Un nouveau sourire arrogant avait pris place sur son visage, animé par le rire qu'elle retenait à la seule pensée des circonstances, ridiculement dramatiques, de l'amnésie du roi français. « Une poutre... Je me demande comment fait le peuple français pour ne pas jeter ce roi. »
Désabusée mais amusée, elle releva machinalement sa tête pour glisser son attention sur Philippe. Force était de constater qu'il avait l'air bien plus inquiet qu'elle – absolument rien de compliqué en soi – et Aranea roula des yeux en calant sa joue contre son avant-bras, lui-même posé contre le bord de la baignoire. La fragilité des vies humaines lui donnait la nausée, parfois.

Au même titre que la question qu'il lui posa. L'interrogation était survenue avec un tel naturel qu'elle en avait presque sursauté. Presque. À défaut, elle s'était juste figée, le souffle accéléré.
Aranea ferma les yeux.
Tenta de chasser les images qui, ordinairement prisonnières de son sommeil, jaillissaient sous ses paupières.

 C'est une bonne question...

Ses sarcasmes avaient déserté sa bouche, pourtant suspendus à ses lèvres. Son arrogance ayant fui au profit d'une amertume qu'elle fuyait, Aranea enfouît tout simplement son visage au creux de son bras, comme si ce simple geste l'aiderait à ne plus y penser. À oublier.

— Je ne sais pas... Mais je suppose que je continuerai à me réveiller tous les matins en attendant de moi-même arrêter d'exister. Je n'ai rien de mieux à faire, de toute façon. L'éternité n'a rien d'exaltant, et elle est bien plus souvent une malédiction qu'une bénédiction.

Au même titre que sa mémoire, encore trop exacte en dépit des six siècles qui s'étaient écoulés. Au même titre que son sommeil, dans lequel elle se garderait parfois volontiers de plonger. Alors elle s'épuisait, ne dormait que lorsque son corps, incapable de continuer, s'effondrait pour un sommeil généralement sans rêve et continuait à vivre comme elle le faisait.

— Pourquoi ? Tu as peur que je t'oublie ou que je te remplace ? Je prétendrais que tu es le meilleur jouet qu'il m'ait été donné d'avoir jusqu'à maintenant, si c'est le cas. Je suis d'humeur clémente, aujourd'hui.

Sa déclaration fût accompagnée d'un léger sourire pourtant dénué d'émotions.

— Tu te seras débarrassé de moi avant que ce ne soit le cas, ceci dit. Si tant est que tu te décides à arracher cette femme aux mains de la tête couronnée de France.
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Rain falls before the storm [PV Aranea] EmptyMer 6 Sep - 0:35


Rain falls before the storm
with Aranea
"Le génie des français sur le champ de bataille", Philippe n'aurait pas dit mieux pour le coup. Foncer tête baissée en pure erreur de débutant et finir avec une mémoire défaillante - si tel était vraiment le cas, c'était décevant mais cela avait encore le mérite d'amuser en silence un temps soit peu l'anglais. Seulement, cette victoire relative face à la France laissait tout de même un goût amer. Il n'avait pas pris les armes lui, retenu par une urgence au château. Là était toute sa frustration, et pas que puisqu'on le prenait sûrement pour un lâche maintenant.

— « Ah ça... »

Toutes ces histoires de conflits devaient être bien égal à Aranea puisque ses affaires continueraient de tourner de toute façon et ne faisait que profiter de ce qu'on lui offrait. Peut-être aurait-il fait la même chose à sa place, sauf qu'il n'y était pas et ne demeurera qu’hypothèse. Vivre éternellement s’apparentait davantage à un fardeau qu'à un cadeau à ses yeux et pourtant, il aurait aimé avoir plus de temps pour s’accomplir en tant que roi, mais aussi en tant qu'homme.

— « Je te plains, pour être honnête. Voir les jours se ressembler n'a rien d'excitant, et si je devais associer cela avec mon quotidien, je crois que je ne pourrais pas tenir aussi longtemps que toi. »

Beaucoup s'imaginent qu'être souverain est la meilleure consécration qui soit. Certes, manger et boire à satiété dans un confort optimal ferait rêver n'importe qui si ce n'est qu'on enviait que les avantages et non les inconvénients. Oui, il est arrivé à Philippe de se surprendre à se demander ce que cela faisait de vivre en tant que roturier, loin de cette couronne un peu trop pensante sur sa tête.

A voir l'expression concernée qu'il affichait, la réponse d'Aranea le confortait sur l'idée que cette condition d'immortalité ne lui convenait pas autant qu'il l'aurait cru. Elle n'était pas bien différente sur ce point, assujettie à un train de vie qu'elle n'avait pas choisi.

— « Au moins, tu concèdes au fait que je ne participe pas à ta lassitude. »

Dire que le monarque allait pour autant noyer ses sarcasmes était un euphémisme, et dans sa fierté la plus tenace, ne faisait que rendre la pareille à celle qu'il considérait comme sa plus grande rivale dans ce domaine. Après tout, peu de personnes n'osaient contredire ce que son Altesse avait à dire, bien qu'il n'était en aucun cas fermé aux avis extérieurs. Ce que Philippe n'approuvait pas, c'était la critique gratuite et non-fondée qui avait le ton de l'agacer.

Pas que, d'ailleurs. La mercenaire prenait un malin plaisir à remuer le couteau dans la plaie, à savoir ici cette attirance retenue pour Diane. Evidemment, mettre tout cela sur la table, rappelant ainsi au roi qu'il se miroitait sûrement monde et merveilles tout seul avait de quoi le frustrer et l'irriter.

— « Si tu ne ramenais pas tout vers la Reine de France, alors peut-être que je te le ferais savoir lorsque je serais également d'humeur clémente ? »

On l'avait coupé dans son élan pour le coup, il n'était pas fâché...Quoique si, un petit peu quand même. Appuyant ses propos, l'anglais plissa les yeux et se tût après cette question rhétorique, se saisissant d'une petite brosse pour se laver en laissant Aranea dans un suspense pensant de sorte à l'enquiquiner. Puis, porta à nouveau son attention sur cette femme aussi sublime que sournoise.

— « D'emblée, j'aurais dit par simple curiosité mais la vrai raison étant...Que tu fais désormais parti des personnes qui m'aident à garder un équilibre. Pourquoi crois-tu que je n'ai pas changé de mercenaire depuis le temps qu'on se connait ? Ou que je ne t'ai pas chassée lorsque j'en ai eu maintes fois l'occasion ? Tu as raison de te sentir privilégiée. Cependant, fait attention à ne pas aller trop près du soleil comme l'a fait Icare, car tu risquerais bien de te brûler les ailes. »

En d'autres termes, sa bienveillance avait des limites si on venait à le trahir. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres. Il se mit en avant, non loin du visage de la mercenaire. Une de ses mains vint se poser sur sa cuisse, tandis que l'autre chercha sur le rebord de la baignoire un point d'appui. Mais au lieu de cela, Philippe se pencha sur le côté pour tenter d’attraper une des serviettes propres pliée sur le tabouret avant de sortir du bain et l'entourer autour de la taille.

— « Je vais aller me poser un peu, libre à toi de faire ce qu'il te plait ensuite. S'il y a bien une chose que je ne veux pas t'enlever, c'est bien ta liberté. »
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Rain falls before the storm [PV Aranea] EmptyVen 8 Sep - 14:21


« Rain falls
before the storm »
with Philippe




Aranea aimait la franchise, lorsqu'elle était justifiée. Sûrement même un plus lorsqu'il était question d'une relation comme celle qu'elle entretenait avec Philippe.
Si elle avait pris l'habitude de lui faire part de la sienne à travers une multitudes de sarcasmes et de piques déplacées, il lui fallait avouer qu'elle appréciait les rares instants de sincérité dont il lui faisait, parfois, profiter.
Effectivement, voir les jours défiler, semblables, avait fini par lui arracher toute envie de vivre depuis un certain temps. Elle était lasse, tout simplement, désabusée d'une vie trop longue quand bien même elle voyait le monde changer et évoluer. Sa liberté était l'unique moteur de tout ce qu'elle était, au final.

— Si tu me lassais, je ne serais déjà plus là.

La vérité avait fusé. Sans qu'elle n'eût cherché à la retenir.
Il savait tout aussi bien qu'elle qu'elle aurait sûrement déjà quitté Londres, si elle ne s'y plaisait pas. Et quand bien même le confort dont elle jouissait en aurait amené plus d'un à rester, Aranea, elle, attendait avec impatience le jour où elle s'en irait, observait ses journées se succéder, sans jamais y trouver le moindre intérêt si ce n'était lorsque Philippe la « distrayait ».
Comme un jouet distrait son détenteur. Jusqu'à se briser.
Pourtant, il lui fallait avouer qu'elle y tenait, à cette poupée. Quand bien même l'amour n'avait pas de place dans leur relation, leur relation avait pris des couleurs qu'Aranea ne se gardait jamais de regarder et d'apprécier. Philippe était lui-même un part d'équilibre en elle. Une ligne constante qui alimenterait le cours de sa vie, jusqu'à ce qu'elle en arrive au bout.

« Un ami, sûrement. Peut-être plus, peut-être moins. »

Elle ne savait pas ce que c'était. Mais c'était là, et ce simple fait lui suffisait.

— Très bien, je trouverai un sujet de conversation autre que celui de ta version française de la Bible.

Inutile de préciser que son ton avait été aussi mielleux que cynique. La vie sentimentale de Philippe lui arrachait autant de soupirs excédés que de rires désabusés. Et au vu du silence qu'il laissa planer en se lavant, Aranea conclût qu'il avait décidé de... Bouder. Ce à quoi elle répondît par un haussement d'épaules, avant de doucement fermer les yeux.
Elle ne les rouvrît pas, lorsqu'il reprît la parole, profita du contact de l'eau brûlante contre sa peau trop froide. Icare ? Brûler ses ailes ?
Elle ricana, quand bien même la remarque ne lui plaisait pas.
Et lorsqu'elle le sentît se rapprocher d'elle, un infime frisson courût sur son épiderme, remonta jusqu'à ses lèvres, qui frémirent légèrement.
Aranea rouvrît les yeux afin de les glisser sur sa cuisse, attendant qu'il soit sorti pour se laisser couler un peu plus.

— Un pilier n'en est pas un s'il finit par s'effondrer. Il en va de même pour ceux qui t'aident à garder ton équilibre. S'ils finissent par se brûler, c'est qu'ils n'étaient pas supposés t'approcher. Elle soupira, releva sa main pour doucement l'agiter avant de rejeter sa tête en arrière, pour le regarder. Autrement dit... Tu sais aussi bien que moi que je n'ai sûrement aucun intérêt à retourner ma lame contre toi.

Ses mots se terminèrent dans un sourire un peu plus marqué et elle laissa s'écouler quelques secondes avant de se redresser à son tour, sans le regarder. L'air de réfléchir à sa propre déclaration, Aranea mordît légèrement son doigt entre ses propres lèvres, avant d'à nouveau relever la tête vers Philippe. Sans douter. Elle n'avait aucune raison de le trahir. Ni de le tuer. Et quand bien même elle en aurait eu, il lui fallait avouer qu'elle n'en avait ni l'envie, ni le moindre intérêt. Se faire brûler sur une place publique pour attentat à la couronne lui semblait aussi frivole que de se jeter la tête la première dans une église. Autant dire que l'idée même de le toucher pour autre chose qu'un assouvissement d'envies charnelles la faisait légèrement grimacer.

« Quoique... »

Relâchant finalement son doigt, Aranea laissa un nouveau sourire, taquin, fendre sa bouche. Si elle n'avait pas le droit de le tuer, elle pouvait au moins s'amuser un peu, hors de leurs ébats, non ?
Silencieuse comme un rêve, la jeune femme se rapprocha de Philippe, releva sa main... qui rencontra le fessier du souverain en une claque sonore et elle lui accorda une brève morsure délicate sur l'épaule, avant de le contourner.

— Personne ne peut m'enlever ma liberté, Philippe. Ou alors... Il te faudrait me tuer. Ce que je comprendrais au vu de ce que je viens de faire. Excuse-moi mais tes fesses sont à tomber par terre.

Là-dessus, et sans la moindre gêne, elle regagna la suite du souverain anglais, ignorant le courant d'air frais qui para sa peau d'un nouveau frisson.

— Tu m'en voudras, si je mouille ta moquette ?
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Rain falls before the storm [PV Aranea] EmptyLun 11 Sep - 22:34


Rain falls before the storm
with Aranea
Leur relation était pour le moins particulière. Indescriptible. Pas d'amour, pas de haine. Une amitié ? Difficile à dire. Si leurs ébats pouvaient soulever une ambiguïté par cette étrange "passion" exaltée dans ces uniques instants, un respect mutuel paraissait être l’appellation la plus rationnelle, outre le comportement qui pourrait paraître plus que déplacé aux yeux de la Cour concernant la mercenaire. Le roi ne le voyait pas de cet œil, puisque ce dernier l'acceptait. Ou plus exactement, sa personne privée au détriment de sa personne publique, qui n'aurait pas hésité à faire valoir son autorité de sorte à ne pas perdre la figure. Toutefois, les deux savaient pertinemment qu'ils mettaient leurs vies en jeu à chaque entrevues : Aranea restait une créature de la nuit capable d’aisément trancher cette gorge royale si elle le voulait et Philippe, avait tous les pouvoirs en sa possession pour demander son exécution sur le champ. Mais ils n'en voyaient pas l'intérêt et le goût du risque s'apparentait à une source d'adrénaline qui leur convenait, visiblement.

De même, son Altesse était un homme bienveillant. Tuer pour le plaisir ne faisait pas parti de ses principes.

Par contre, elle avait le don de parfois l'irriter. Une reine dans ce domaine. Il roula des yeux, suite à sa charmante comparaison de Diane avec la Bible où il n'en saisit, de surcroît, pas le moindre rapport. Un sarcasme de plus, tout simplement.

— « Merci pour cette fabuleuse fleur que tu me fais, j'en suis honoré. »

Oh, il avait vu que sa remarque suivante n'avait pas foncièrement ravi Aranea. L'anglais faisait preuve d'une sincère réflexion, d'un avertissement avisé, bien qu'on pouvait le prendre comme une vendetta franchement méritée. Mais Philippe ne l'avait pas fait dans cette intention, de prime abord.

— « Ah je le sais bien, c'est l'une des raisons de pourquoi nous sommes encore à nous côtoyer. Pour être franc, je n'aurais jamais cru lorsque tu es entrée à mon service que les choses iraient...Dans ce sens-là. »

Sortit du bain, son corps apaisé n'était plus harassé par une quelconque lourdeur musculaire. Son esprit, lui, se trouvait soulagé d'un poids suite à leur discussion pour le moins sérieuse. Bien que leurs contacts étaient houleux sous différentes formes la plupart du temps, ils leur arrivait de se confier aussi : là était la preuve d'une certaine complicité. Le roi dévoilait rarement ses tourments, parfois même n'en partageait avec ni sa propre épouse, ni son meilleur ami de toujours pour diverses raisons. Et quand bien même cherchaient-ils à percer sa coquille, Philippe ne leur offrait qu'un sourire énigmatique. Il préférait garder son jardin secret que d'avoir à faire de terribles révélations qui risquerait de troubler cette harmonie au sein de leur trio.

Dans toute sa splendeur digne de Vénus, Aranea s'approcha en une démarche féline croisant ainsi le regard océan de Philippe. Il observa attentivement sa main briser cette courte distance entre eux, haussant un sourcil en signe de confusion. A quoi jouait-elle encore ? Et en un geste aussi furtif que osé, elle lui claqua les fesses et apposa une morsure sur la chair royale de son roi. Un gémissement s'échappa alors de ses lèvres, fait de surprise mélé à un frisson qui lui parcourait instantanément l'échine.

Autant dire que non, Philippe ne s'attendait absolument pas à ça. Et en conséquence de cause, la maligne avait gagné : un léger voile de rouge naissait sur les joues du monarque, quelque peu désorienté mais point révulsé.

—« ...! Mais enfin ?! »

Trop lent à rétorquer, la mercenaire avait quitté  la salle de bain avant de laisser une chance à l'anglais de rétorquer, si ce n'était un souffle discret et dépité qu'elle n'ait pu ouir. Chaudière éteinte par ses soins en tournant la manivelle dans le sens inverse, il vint se saisir du tas restant de serviettes et sortit de la pièce, en balançant une à Aranea.

— « Non, en revanche, je crois qu'une certaine personne a oublié quelque chose. »

Sous-entendu elle, et de quoi se sécher. Un sourire fier s'esquissa sur son visage, la contournant à son tour. Puis, il se ré-assit sur son matelas tout confort et commença à se sécher les cheveux en se frottant frénétiquement la tête avec ce qu'il avait dans les mains, maintenant propre comme un sou neuf.
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Rain falls before the storm [PV Aranea] EmptyMar 12 Sep - 16:14


« Rain falls
before the storm »
with Philippe




En définitive, Aranea adorait les réactions de Philippe. Exotiques, originales, imprévisibles. Si elle s'était doutée du fait qu'il ne s'attendrait pas à la petite tape qu'elle avait posé sur ses fesses, elle n'avait eu pour but que de l'entendre s'exaspérer, peut-être même soupirer et s'agacer. Au lieu de quoi, il avait gémi et elle avait dû se faire violence pour ne pas éclater de rire au beau milieu de la suite royale.

— Crois-moi que je ne pensais pas non plus qu'elle irait dans ce sens-là.

Un sourire victorieux collé aux lèvres, elle attendît silencieusement qu'il sorte de la salle de bain, les yeux rivés sur sa propre silhouette. Là, elle retraça l'une des cicatrices barrant sa cuisse du bout des doigts, frissonna.
Grinça.
La serviette que Philippe venait de lui lancer lui atterrît en plein visage et elle roula des yeux en la récupérant pour commencer à se sécher, toutefois loin de s'en plaindre. Elle l'avait sûrement méritée, de toute manière. Non, pas peut-être. Elle l'avait mérité. Et sûrement même plus, quand bien même l'étonnante bonne humeur de Philippe lui arracha un sourire amusé. Elle s'était attendue à ce qu'il s'énerve, un peu, à ce qu'il lui intime de s'en aller, au risque de la mettre dehors à coup de pieds. Elle le visualisait déjà froncer les sourcils et, pourtant, il s'était contenté de s'installer sur son matelas sans plus se formaliser de ce qu'elle avait fait.

Ravie de le voir un peu plus détendu qu'à son retour, Aranea enroula sa propre serviette autour de sa poitrine et s'avança vers le souverain pour doucement lui glisser une pichenette sur le front, un sourire narquois collé aux lèvres.

— Tu es plus agréable à vivre quand tu es juste Philippe et pas le Roi d'Angleterre, tu sais ?

Un semblant de sincérité qu'elle laissa paraître jusque dans sa voix et elle glissa nonchalamment ses mains sur la tête de son vis-à-vis, pour lui prendre sa serviette. Loin de lui demander son avis, elle chassa ses doigts sans la moindre gêne et entreprît de tout naturellement lui essuyer les cheveux. Ils n'étaient plus à ça près, de toute manière et elle avait nombre d'anecdotes plus gênantes les unes que les autres à lui rappeler, s'il s'en plaignait.
Si elle n'avait aucune crainte à se laisser aller à un peu de sincérité parfois, la dérision et la confiance étaient les premiers piliers de leur étrange relation et elle ne manquait jamais de le lui lancer au visage. Comme lui ne ratait jamais la moindre occasion de lui renvoyer la balle.

 Laisse moi faire, va. Je t'avouerai que t'avoir vu te débattre avec cette chaudière me laisse perplexe quant à tes capacités à prendre soin de toi et je m'en voudrais de te laisser risquer ta vie dans les bras d'une vilaine grippe.

Son ton s'était de nouveau coloré d'un cynisme écrasant et elle lui laissa la serviette sur la tête sans plus broncher, lorsqu'elle eût fini.

— Par ailleurs, et pour en revenir à ta remarque précédente, je ne m'y attendais pas plus que toi. Quand je suis entrée à ton service, j'avais plutôt pour perspective de déguerpir avant que tu ne me jettes sur la place publique pour me faire exécuter. Force est de constater que tu avais besoin d'un peu de nouveauté dans ton quotidien un peu trop ennuyeux et que, je l'admets, j'ai fini par me plaire à te l'apporter.

Il avait besoin d'une fenêtre, elle lui avait ouvert une porte.
Dans un mouvement presque félin, Aranea étira ses muscles endoloris par le bain chaud dont elle sortait, puis se laissa doucement retomber sur le lit. Un soupir ravi franchît le seuil de ses lèvres et elle ferma les yeux en étendant ses bras.

— Et dire que mon confort s'en ira avec toi... Que de tristesse, Philippe. Tu me briserais presque le cœur.
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Rain falls before the storm [PV Aranea] EmptyLun 18 Sep - 22:56


Rain falls before the storm
with Aranea
Elle ne pensait pas qu'ils en arriveraient là ? En voilà une réponse qui le fit sourire. La machine, c'est elle qui l'avait enclenchée en ayant osé briser les limites avec le détenteur de la couronne pour en arriver à ce cercle vicieux dans lequel ils s'étaient - presque - mis volontairement. Combien de temps encore ? Eux-mêmes n'avaient l'air de vraiment s'en soucier.

Parfois, le roi se retrouvait dans l'incapacité de démêler le vrai du faux venant de cette femme aux griffes assurées et à la langue bien pendue. Aussi surprenant que cela puisse paraître, Aranea était l'une des rares à perturber ce souverain qualifié d'imperturbable par la simple force de ses mots, frappants de plein fouet les points faibles de sa cible, à savoir le royal ici présent. Et encore une fois, la mercenaire aguerrie avait parfaitement réussi son coup. Il resta coi, les yeux écarquillés l'espace d'un instant jusqu'à ce que ses traits finissent par se détendre en une expression plus stone.

— « Je m'en doute, oui. Au moins remarque, tu es l'une des seules personnes qui prend la peine de voir en dessous le masque. »

Supposé, du roi.

Il ne jetait évidemment pas la pierre aux personnes qui l'entouraient. Chacun était là pour jouer son rôle, faire son devoir. Rien de plus, rien de moins. Des pions, sur l'échiquier de la monarchie anglaise et dont Philippe était la pièce maîtresse. S'il flanchait, tout s'écroulait. Alors il n'avait pas le droit à l'erreur, absolument pas. Tel était l'un de ses leitmotiv qui l'aidait à se donner la force de continuer et d'accomplir cette "mission" qu'il lui avait été confié le jour où le trône lui est légitimement revenu, néanmoins dans un contexte particulièrement éprouvant et dramatique d'après-guerre.

Alors que son esprit vagabondait parmi diverses pensées contraires, Aranea en profita pour enlever furtivement des mains la serviette qu'il avait sur la tête de sorte à faire son travail à sa place, comme un assisté. Ou un enfant, au choix. Par réflexe, Philippe se pencha en arrière et lui attrapa les poignées pour l'éloigner mais c'était aussi utile que ce qu'il lui grognait en plein visage.

— « Hé mais, qu'est-ce que -... ! Tu ne vas pas me donner la béquée aussi ? Tu ne crois pas que tu as plus de vingt-cinq ans de retard pour ça...? »

Son Altesse lâcha finalement la grappe, succombant finalement à ce soudain élan de "générosité". Ses bras tombèrent lentement sur ses genoux et soupira lourdement. En prenant du recul, ce geste quelque peu maternel avait quelque chose d'apaisant à l'en faire fermer les yeux. Cela faisait longtemps qu'une telle sensation ne l'avait pas envahi. Voire très longtemps, durant ses jeunes années lorsque sa génitrice était encore là. La douce Hélène, grande Dame et Reine appréciée de son entourage. Une mère attentionnée avec son petit Philippe, son seul enfant, timide et réservé à cette époque révolue depuis belle lurette.

Une fois fini, Aranea vint s'affaler sur le matelas de toute sa longueur, abandonnant subitement le monarque à ses affaires avec une serviette qui lui bouchait ridiculement la moitié de la vue, qu'il s'empressa rapidement d'enlever pour la poser sur la petite table à proximité. Ce que débitait son amante ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd et en conséquence de quoi, l'anglais pivota dans sa direction avec l'un de ses fameux rictus indescriptibles placardé sur son visage.

— « C'est bien ce que je disais. Tu ferais mieux d'en profiter maintenant. »

Philippe s'allongea à ses côtés, le coude sur l'oreiller à chercher un contact visuel avec elle de façon à véhiculer le message qu'il tenait absolument à lui faire passer. Calmement, posément, en contradiction avec cet organe vital qui battait vigoureusement dans sa poitrine.

— « On ne sait jamais vraiment ce qu'est fait le lendemain. De pluie, de beau temps. De bonheur mais également de chagrin. Cela s'applique tout aussi bien aux êtres immortels comme toi qu'à nous, les humains, et je pense que tu le sais aussi bien que moi. »

"Pendant que nous parlons, le temps jaloux s’enfuit.
Cueille le jour, et ne crois pas au lendemain."


Le carpe diem.
Une locution latine que sa Majesté aimait se remémorer fréquemment pour ne pas perdre de vue ce qu'il avait de plus cher en ce monde : son royaume, sa patrie.
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Rain falls before the storm [PV Aranea] EmptyJeu 5 Oct - 10:25


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with Philippe




Aranea s'était perdue dans ses souvenirs dès l'instant même où sa tête avait percuté l'oreiller. Plus dérangeants que réellement douloureux, ils apportaient aux mots de Philippe une force qu'elle aurait préféré ne jamais leur accorder, forçant la mercenaire à presque automatiquement fermer ses yeux.
Comme pour fuir l'évidence qui s'étendait en parallèle du chemin, démesuré, de son existence.
Le souverain anglais n'était pas plus son amour que la personne la plus chère à son cœur. Loin de là, même. Il était un ami, cher. Un amant. Une compagnie. Un jouet, qui finirait par se briser.
Ce constat arracha un soupir agacé à la vampire et elle roula calmement sur son flanc pour faire face à la tête couronnée d'Angleterre, rouvrant ses yeux vairons pour les glisser dans les siens.

— Et pourtant, Philippe... Tu n'aurais qu'un mot à dire pour t'assurer de pouvoir vivre encore un siècle, au moins.

Elle n'avait jamais offert l'immortalité à qui que ce soit, si ce n'était Ian. Ian qui le lui avait refusé. Ian qui était parti sans soucier de comment elle le vivrait. Ian, à qui elle en voulait peut-être un peu plus, à chaque fois qu'elle y repensait. Autant qu'elle s'en voulait à elle, d'avoir seulement pensé à l'y obliger.
L'évidence de son égoïsme la fît frissonner de dégoût et elle s'étira nonchalamment sous les yeux de Philippe, comme pour prétendre ne pas sentir les sentiments négatifs qui assaillaient son estomac. Pourtant, loin de s'atténuer, ils se forcèrent un passage jusqu'à sa poitrine, remontèrent jusqu'à ses lèvres pour y suspendre une multitude de vérités qu'elle voulait taire depuis qu'Even l'avait quittée.
Philippe avait réveillé en elle des évidences qui lui faisaient plus de mal que ce qu'elle voulait bien avouer et, en dépit de l'esprit sauvage qu'elle était, sa bonne humeur s'en retrouva considérablement affectée.

— Carpe diem, comme ils disent... Une expression qui perd tout son sens aux yeux des immortels. J'ai vu et vécu l'étendue de ses dégâts, Philippe. De nous deux, je serais sûrement la mieux placée pour savoir que vos vies à vous, les humains, sont aussi fragiles que bien trop courtes et... Que cette locution est aussi stupide qu'égoïste.

Elle n'aimait pas l'état dans lequel elle était. Pas plus qu'elle n'aimait l'idée d'en parler. D'avouer.
Mais les mots lui percutaient le crâne et lui donnaient la nausée. Envahissaient sa conscience et occultaient toute son habituelle nonchalance.
Elle ne voulait pas parler, mais son cœur hurlait.

— J'ai aimé. Une fois. Quand bien même je déteste en parler, et même m'en rappeler, mais je crois que je commence à en avoir assez de t'entendre tirer sur les limites de ce que mes nerfs peuvent supporter. Je me suis amourachée d'un humain et oui, je me suis brûlée les ailes. La peste l'a ravagé, comme elle te ravagerait sûrement, pour aussi faible que tu es. Il a voulu vivre comme vous tous, « au jour le jour », sans se soucier du lendemain. Il a refusé l'immortalité parce qu'il estimait qu'il perdrait, de cette façon, sa propre identité. Il avait un fils et il a tout de même décidé de s'en aller.

Son cœur se serra imperceptiblement et, dans une vague inspiration, Aranea referma ses yeux, comme pour se calmer. Elle ne comptait pas pleurer. La légère colère qui lui écrasait le cœur suffisait à chasser l'éventuelle tristesse qui aurait pu l'amener à se laisser aller. À lui donner envie de déchiqueter la première personne à sa portée, comme son cœur avait lui-même été déchiqueté.

— Je présume que tu as là de quoi comprendre que oui, je sais de quoi est potentiellement fait le lendemain, que tu finiras par mourir toi aussi et que tu ne resteras pas éternellement mon jouet. Mais il y a longtemps que je ne suis plus une enfant à qui il est nécessaire de répéter incessamment les mêmes remarques pour lui faire comprendre que tout ne se déroule pas comme elle le voudrait.

Un nouveau soupir traversa le seuil de ses lèvres, bref et agacé. S'il était de notoriété publique qu'elle était une forteresse imperturbable, Philippe était capable de fêler ses murs avec une aisance presque déconcertante et il lui fallait bien admettre que c'était parce que c'était lui qu'elle avait fini par tout avouer. Autant que parce qu'elle sentait que quelque chose en elle avait changé, quand bien même elle ne voulait pas l'accepter.
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Rain falls before the storm [PV Aranea] EmptyDim 8 Oct - 0:27


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L'immortalité. Ce n'était pas la première fois qu'Aranea voulait la lui offrir sur un plateau d'argent. Cela serait mentir que de dire qu'il n'avait pas songé à accepter, évidemment...Mais en y réfléchissant, les inconvénients étaient beaucoup trop contraignants. S'il l'aurait fait en premier lieu dans l’intérêt de sa nation, Philippe était peu certain que son peuple l'accepte.
Pire.
Il aurait commis un péché envers Dieu, en se jouant de l’existence que le Tout-Puissant lui avait donnée. Quel être mortel n'aurait pas voulu, au fond, aimé vivre plus longtemps ?

L'expression du brun se figea un instant, insipide. Ses yeux céruléens n'avaient pas quitté son regard impair qui avait cessé depuis fort longtemps de l'ébranler, mais qu'il trouvait toujours aussi fascinant de loin, et surtout de près. Des comme ça, il n'en avait encore jamais vu.

— « Je te rassure, je n'ai pas oublié et tu sais ce que j'en pense à ce propos. »

Peut-être sur son lit de mort, changera-t-il d'avis qui sait ? Aussi animé par la foi qu'il l'était, sa Majesté n'était pas à l'abri d'être tenté dans ses derniers instants de mortel. A ce moment-là, il devra livrer un ultime combat avec soi-même pour ne pas succomber.

En tout cas, la fameuse locution fit tilt à Aranea. Sa réaction n'avait rien d'étonnant vu sa tendance à déchirer en petits morceaux ce qu'il pouvait lui dire. En clair, elle n'en avait que faire. Enfin, c'était l'image qu'elle donnait à l'anglais qui était persuadé que ses mots arrivaient tout de même à l'atteindre un temps soit peu.

Le souverain plissa les yeux, prêt à rétorquer ce qu'il pensait être juste.

— « Je crois que tu omets l'un des sens premier du carpe diem. Si tu le vois de cette façon, alors oui il perd de son sens mais reste une source d'espoir que tu ne peux pas l'ignorer. Que la vie soit courte ou longue, peu importe, nous existons. Si tu restes aussi pessimiste elle n'en sera que pénible. »

Philippe pourrait presque passer pour un mauvais exemple à suivre. Et c'était probablement vrai. Il lui arrivait de perdre confiance en sa propre personne, mais ne laissait jamais faiblir sa volonté de faire de l'Angleterre une nation fière, forte et soudée plus qu'elle ne l'a jamais été. Son roi en a fait le serment solennel le jour où son prédécesseur a trépassé. Quand bien même la situation d'après-guerre n'était pas au beau fixe, son royaume finira par redorer son blason.

Le récit d'Aranea l'avait touché, pris de court également. Alors comme ça, elle avait eu une famille. Un compagnon, un enfant...? S'il avait toutefois compris ses sous-entendus. Sa poitrine se serrait. C'était terrible à entendre et pourtant la vive douleur que la vampire a pu ressentir ou ressentait toujours, il ne pourra être réellement en mesure de la saisir pleinement. Toujours est-il que Philippe ne comptait pas la laisser se fourvoyer.

Quel roi à l'écoute, quel confident, quel amant, quel ami ferait-il ? Rien de tout cela.

Son attitude insolente extirpa un lourd soupire du royal, qui n'hésita pas à exalter le fond de sa pensée.

— « ...Tu es désespérante parfois. »

Il se redressa un peu en position assise et en profita pour renouer sa serviette qui avait commencé à vicieusement glisser de ses hanches, puis reporta son attention sur cette Vénus vampirique qu'était Aranea à la fois sublime femme et agaçante quand elle s'y mettait.

— « Tu penses peut-être que je ne connais pas la vie sous prétexte que j'ai moins vécu que toi ? Tu te trompes. J'ai perdu bien plus que tu ne pourrais l'imaginer. C'est une fatalité que j'ai finie par accepter et supporter, parce que je n'ai pas eu d'autre choix. Il en était de même pour ton compagnon, qui d'ailleurs aurait sûrement été outré de t'entendre parler ainsi. Donc si tu crois que je m'amuse à jouer les donneurs de leçons, tu es franchement mal placée pour me faire la morale. »

C'était en toute connaissance de cause que le monarque osait poser à plat ce qu'elle refusait de voir. Oui, lui aussi avait aimé corps et âme avant d'atteindre l'âge d'homme. Son cœur avait battu pour une ravissante demoiselle dans le dos de son père, le Roi Richard d'Angleterre. Celui que tout le monde craignait pour sa sévérité, son fils le premier. Et en le fiançant à Victoria avec qui l'amitié primait plus qu'autre chose, il avait tout gâché.
Puis la mort de sa mère durant ses jeunes années. Philippe l'avait vu être rongée par sa maladie jusqu'à ne plus avoir la force de se battre.
Sans oublier ces guerres fatidiques, où son géniteur a trouvé la mort en refusant de voir la chair de sa chair avant d'expier son dernier souffle.

Aussi marquants que sont ces événements, ils l'avaient détruit tout autant qu'ils l'avaient fait grandir en fin de compte, pour en faire l'homme qu'il était aujourd'hui. Un être bienveillant, conscient de ses faiblesses mais qui voulait avancer en apprenant de ses erreurs pour tendre vers le meilleur;

Un soupire franchit à nouveau ses lèvres. Décidément, elle était vraiment bornée. De ce fait, il se pencha en avant, s'arrêta à mi-distance puis attrapa gentiment le menton de sa mercenaire pour l'inciter à rétablir le contact visuel avec lui.

— « Écoutes...Regarde-moi. Je ne suis pas ton ennemi et ça, j'aimerais que tu le comprennes. Je cherche seulement à t'aider à te sentir mieux, comme tu as pu le faire pour moi même si tu le nies. Si je dois te remettre les idées en place jusqu'à ce que tu daignes ouvrir les yeux, crois-moi, je le ferai. »

Parce que Philippe était comme ça,
Déterminé à faire son possible pour le bien de ceux qu'il aimait.
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Rain falls before the storm [PV Aranea] EmptyMar 10 Oct - 12:07


« Rain falls
before the storm »
with Philippe




L'expérience ne se comptait assurément pas au nombre d'années vécues. Aranea le savait : ses neuf siècles ne lui assumaient aucunement le droit de prétendre avoir plus de connaissances que qui ce soit. Autant qu'elle savait qu'elle vivait encore dans un passé qu'elle refusait de regarder. D'accepter. C'était ridicule, voire même immature. Mais si sa longue existence ne justifiait en rien son expérience, elle n'en était pas plus légitime au fait que la mercenaire se devait d'oublier et d'avancer.
Pour aussi forte et sauvage qu'elle était, Aranea n'en demeurait pas moins une femme. Une femme mise en morceaux par la faiblesse bien trop prononcée des êtres qui, à l'instar de Philippe, jouissaient d'une existence trop courte. Beaucoup trop courte. Au final, elle avait fini par ne plus réellement savoir si c'était la perte de son époux ou de son fils, qui lui avait causée le plus de tort.
Elle en voulait à Ian. Autant qu'elle s'en voulait à elle-même d'avoir bêtement cru qu'Even ne disparaîtrait jamais, du fait de son statut d'infant. Autant qu'elle se détestait de ne pas avoir été capable de lui avoir épargné la douleur et l'angoisse de la maladie qui l'avait emporté.

« Il était destiné à mourir un jour, de toute manière. »

Un infant n'était pas immortel. Mais en un millénaire, elle aurait peut-être eu le temps de s'y préparer. Tout comme elle était préparée à encaisser les résultats de sa propre lâcheté.
Néanmoins, pour aussi prête qu'elle était, les mots de Philippe lui arrachèrent une grimace aussi fugace qu'excédée. Agacée.
Ses yeux vairons se plongèrent en un regard un peu plus dur et sérieux dans ceux de son ami et amant et sa voix, elle, fût aussi sèche qu'un feulement.

— Je ne te faisais pas la morale, non. À moins que tu ne considères ce bref étalage de ma vie privée comme une énième façon de te faire ravaler ta vanité, si tant est que ce soit le mot. Je n'ai pas plus d'expérience que qui que ce soit, Philippe, tes blessures sont différentes des miennes et, à ce titre, il est évident que je n'ai pas à te faire la leçon. Tu comprendras néanmoins que ta vision du carpe diem diffère totalement de la mienne, et que tu vas avoir du mal à me faire changer d'avis.

Têtue ? Butée ? Sûrement. Peut-être un peu lâche également. Et si l'idée de se l'avouer la révulsait, Aranea dût bien reconnaître qu'elle fuyait son passé pour ne pas accepter ce qu'elle avait un jour été. Elle avait laissé derrière elle l'amour, l'attachement et tout ce qui s'y rapportait. Elle avait abandonnée l'idée de souffrir, encore, de ressentir quoi que ce soit, quitte à y perdre le semblant d'humanité qu'elle possédait.

Piquée au vif, la mercenaire dégagea calmement son visage des doigts de Philippe, le rapprocha néanmoins du sien. Son souffle se mêla à celui du souverain anglais et, dans un mouvement presque délicat, elle glissa le bout de ses doigts contre sa joue, ses iris bleus et verts un peu plus acérés que précédemment.

— Je ne t'ai pas parlé de ma vie pour que tu m'aides, Majesté.

Difficile de mettre plus d'insolence dans un seul mot.

— J'ai conscience de l'immaturité de mes actes, et c'est sûrement d'autant plus un comble puisque je refuse de l'accepter. Autant que je sais que cette liberté que je prétends posséder est à peu près comme l'amour, imprévisible et insaisissable. Je suis libre de mes actes, mais enchaînée à un passé que je refuse de regarder par peur, sûrement, de ne plus pouvoir avancer.

Sa voix se brisa dans un soupir agacé et, sans lui accorder un regard de plus, Aranea se redressa posément pour récupérer le déshabillé qu'elle avait laissé tomber, peu avant. Son accès de franchise lui avait arraché une succession de frissons dégoûtés et elle glissa nerveusement ses doigts dans ses cheveux, avant d'ajouter :

— Je sais tout ça, Philippe. Mais je ne vois pas comment tu pourrais m'aid--

Sa tirade fût interrompue par un léger vertige, qui l'amena à se pincer l'arête du nez alors qu'elle se rasseyait sur le bord du lit lit, les yeux clos. Depuis combien de temps n'avait-elle pas « mangé » ?

— Je crois que je vais me laisser séduire par l'idée d'une sieste avec toi.
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Rain falls before the storm [PV Aranea] EmptyLun 16 Oct - 19:50


Rain falls before the storm
with Aranea
L'anglais a dit ce qu'il avait à dire. Il ne voulait pas la forcer à vider son sac non plus. Simplement l'inciter à faire un travail sur elle-même, tout comme lui. C'était avec témérité qu'elle affrontait le regard du roi, et ce que la mercenaire déballait confirmait une chose :

Son entêtement des plus tenaces.

Ses doigts furent chassés gentiment du visage d'Aranea et ne manqua pas à Philippe de hausser un sourcil face à sa raillerie. Les voilà qu'ils recommandaient dans leur jeu de celui qui aura le dernier mot;

— « Indirectement en ouvrant mes oreilles pour ouïr ce que tu me racontais, si, je t'ai aidée. »

Un rictus satisfait se dessina sur ses lèvres, s'étirant en un tendre sourire causé par ce bref geste affectueux de cette main froide posée sur sa joue bouillonnante. Une dangereuse proximité, où leurs souffles se mêlaient et leurs regards s'entremêlaient sans que l'envie d'un instant ne les anime.

— « Avoir conscience de ce qui nous retient est un premier pas en soi. Laisse le temps faire les choses, Aranea. Il te faudra peut-être plusieurs années, décennies ou plusieurs siècles encore mais tu verras, je suis persuadé que tu finiras par briser tes chaines et voler de tes propres ailes plus forte que jamais. »

Il termina sur ces belles paroles, libérant l'espace pour qu'elle puisse se redresser. Le royal en profita pour déplacer ses bottes devant l'imposante armoire, écoutant d'une oreille Aranea avant de revenir vers cette amante maintenant familière en ces lieux. Parfois un peu trop, lorsque c'était une question de tenir correctement cet endroit en ordre. Son côté méticuleux le faisait grimacer, rien qu'à voir après coup l'état des draps. Quoique aujourd'hui, ils s'en sortaient plutôt bien par rapport à d'habitude.

Cependant en arrivant à sa hauteur, elle se coupa net en plein milieu de sa prise de parole, l'air de paraître assommée par un mal soudain qui ne manqua pas d'en inquiéter son Altesse. Il s'approcha et la saisit par son épaule non sans vérifier si elle souffrait de fièvre puisque cela ne serait que stupide, en plus d'être inutile pour une vampire. Il avait beau être un homme cultivé dans plusieurs domaines, Philippe n'était que le Roi d'Angleterre. Pas médecin.

— « Tout va bien...? Un coup de fatigue ? »

Sans demander son avis, il poussa gentiment Aranea contre le matelas, sur un ton mi-amusé mi-concerné.

— « Allez permission accordée. Repose-toi, tu l'as bien mérité. »

Toute en douceur, le brun se pencha de sorte à y déposer un tendre baiser sur son front, comme pour apaiser ses tourments autant physiques que psychologiques. Il hésita néanmoins un instant, à profiter d'un repos à ses côtés ou continuer à vaquer à ses rituels quotidiens dont prendre cette fameuse tasse de thé tranquillement assis à la petite table près de la fenêtre, mais se laissa finalement tenté par l'idée de piquer un somme avant de reprendre ses fonctions de souverain.

Juste un petit somme pour récupérer un peu de ses insomnies, rien de méchant n'est-ce pas ?

Si ce n'est qu'en venant s'allonger, veillant silencieusement sur la Vénus de la nuit, ses paupières finirent par devenir lourdes et rendues difficiles à maintenir ouvertes. Malgré le mauvais temps à l'extérieur, la sérénité du moment lui a été fatale.

On la voyait, cette innocence voilant son visage fatigué : Philippe s'endormit, encore loin de ce sommeil éternel qui l'attendra un jour pour le prendre dans ses bras...
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