In medias res • Cinder

Charles De France
Charles De France
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Âge du personnage : 28 ans

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In medias res • Cinder EmptyLun 10 Oct - 12:16

In Medias Res

ft. Cinder

Bien que la foule demeurait compacte en ce jour saint, le monarque de France n’éprouvait absolument aucune difficulté à avancer dans les rues du Vatican. Sa haute stature alliée à son escorte suffisait à dissuader n’importe quel idiot qui aurait souhaité lui bloquer le passage d’une quelconque manière. De plus, sa venue avait été annoncée bien des jours auparavant, laissant le temps à la nouvelle de se répandre copieusement dans les chairs de pierre du Vatican. Tous et toutes, réunis ici-bas, savait de quoi il retournait dès lors que le nom de ce souverain était prononcé ici. Il était le favori de l’église catholique, un combattant pieu et éloigné de toute forme de corruption. Certes, sa politique était sévère et souvent teintée du carmin sanguin ; mais il n’en était guère moins un fervent défenseur des idées ecclésiastiques, d’où sa position d’enfant préféré d’une pareille institution.

Il se murmurait que même le roi d’Italie ne possédait un tel statut auprès des maîtres de foi. Peut-être était-ce une chose qui permettait de lever un peu le voile sur les relations si tendues entre la France et l’Italie ; ou peut-être qu’il ne s’agissait là que d’un point parmi tant d’autres. A la vérité, Charles de France ne perdait point son temps en palabres inutiles. Ses alliés étaient ses alliés et le reste du monde n’étant rangé à ses côtés était alors membre de son opposition. Le Roi ne s’encombrait guère de notions futiles telles que la neutralité. A quoi bon ? Il était né et avait été éduqué afin de faire rayonner la France, non pas pour l’incarcérer dans un carcan de bonnes pensées morales. A la guerre comme à la guerre. Et pourtant, son tempérament belliqueux, prompt à dresser une armée à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit paraissait s’adoucir quelque peu lorsqu’il se tenait là, fier et droit, afin de faire acte de foi.

Son fidèle chevalier Cinder à ses côtés, il ne se sentait en rien menacé. L’homme en armure détenait un bien rare en ces temps troublés, un artefact impalpable et pourtant si précieux ; la confiance du Roi. En effet, si Charles ne devait donner tel joyau de son cœur qu’à une seule âme, il choisirait sans nul doute le brave soldat suscité. Il était l’un des très rares amis – pour ne pas dire le seul – que Charles estimait réellement, autrement que par mimiques malhonnêtes et regards lassés. A eux deux, ils partageaient une histoire complexe pour quiconque ne saurait de quoi il retourne de tous les côtés. Les aspérités de leurs âmes avaient été façonnées sur une roche semblable et aujourd’hui, les résidus de leurs souffrances étaient devenus leurs motivation pour avancer toujours plus loin, toujours plus profondément dans les épaisseurs noirceurs de la vie.

Les cérémonies d’accueil passées et le Roi de France s’étant docilement plié aux coutumes catholiques devant la foule présente, il put disposer d’un peu de temps avant que les autres messes ne débutent. Charles alla donc se perdre un instant dans les immenses jardins du Vatican, qui n’étaient guère sans lui rappeler le sien. Son regard vert s’arrêta sur une rose blanche, sertie d’épines qui se devinaient aisément comme vivaces. Un sourire en coin, ironique, s’installa pourtant sur le visage de sa majesté. « Mon ami, dis-moi, que penses-tu des roses blanches ? »

Plus présent que son ombre elle-même, il savait que son ami n’était point loin de lui. Après tout n’était-il pas le seul à ne jamais l’avoir abandonné ?